REPUBLIQUE DU MALI Un Peuple – Un But – Une Foi Ministère de la Santé et du...

REPUBLIQUE DU MALI Un Peuple – Un But – Une Foi Ministère de la Santé et du...



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REPUBLIQUE DU MALI


Un Peuple – Un But – Une Foi




Ministère de la Santé et du Développement Social


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Secrétariat Général


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Observatoire du Développement Humain


Durable et de la Lutte Contre la Pauvreté















Etude de base sur les personnes vivant


avec un handicap au Mali, avec un focus


sur les enfants de 0-17 ans







Juillet 2021










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EQUIPE D’ELABORATION DU RAPPORT SUR LES PERSONNES VIVANT AVEC UN


HANDICAP AU MALI, AVEC UN FOCUS SUR LES ENFANTS DE 0-17 ANS

Supervision Générale




Diéminatou SANGARE --------------------------------------------------------------------------- Ministre de la Santé et du Développement Social


Lucia ELMI ------------------------------------------------------------------------------------------Représentante Résidente de l’UNICEF




Coordination Technique




Aly DIOP ----------------------------------------------------------------------------------Secrétaire Général du MSDS


Abdoulaye I. MAIGA --------------------------------------------------------------------Conseiller Technique MSDS


Bouréma F. BALLO ----------------------------------------------------------------------Directeur Général ODHD/LCP


Kobehi Guillaume TOUTOU------------------------------------------------------------Chef Section Politique et Inclusion Sociale UNICEF


Thiècoura SIDIBE ------------------------------------------------------------------------Spécialiste en Politique Sociale UNICEF


Moussa KONE ----------------------------------------------------------------------------Chef Section Planification, Suivi et évaluation UNICEF


Equipe ODHD/LCP


Personnel technique Administration et Gestion


Bouréma F. BALLO Directeur Général


Diakaridja KAMATE Expert Économiste Youssouf DIARRA Agent Comptable


Aminata Ali TRAORE Economiste Sabane Mahamane MAIGA Comptable Matière Adjoint


Mody SIMPARA Statisticien Adama M. DIAKITE Appui à la Comptabilité Matière


Ely DIARRA Économiste- Informaticien Madame NIARE Hawa KAREMBÉ Assistante d’équipe


Moussa HAIDARA Statisticien Madame DIALLO Aminata TRAORE Secrétaire


Seydou MAGASSA Sociologue


Sogona Binta Fadd DIABY Socio-Anthropologue


Abdoulaye dit Noël CISSOKO Chargé de Communication


Ismaila COULIBALY Documentaliste




Equipe UNICEF


Kobehi Guillaume TOUTOU Chef Section Politique et Inclusion Sociale UNICEF


Thiècoura SIDIBE Spécialiste en Politiques Sociale


Moussa KONE Chef Section Planification, Suivi et évaluation UNICEF


Comité Scientifique élargi


Président


Abdoulaye I MAIGA MSDS
Membres


Ishaga COULIBALY DNP Moustapha CISSE DNEPS


Modibo TRAORE INSTAT Djénèba TRAORE Rectorat USSGB


Siaka COULIBALY APM Thiècoura SIDIBE UNICEF


Adechian DJABAR AFRISTAT Mohamed S. SANGARE INFTS


Mamadou COULIBALY CNAOM Mariétou TRAORE INFTS


Drissa SAMAKE CMRST Abdel Kader MAÏGA Délègue C.F


Mme COULIBALY Fatoumata DICKO DNDS Hadji BARRY UMAV


Mamary SIDIBE DNPSES Ousmane CISSE DNPD


Dr Adama DAOU Hôpital de Dermatologie Bko Adama BARRY CT/CSLP


Sekou SAMAKE DFM/MRN Mogaze Ag Mohamed OKNANE AMALDEME


Moctar CISSE AMAMM Moustapha CISSE DNEPS


Mamadou SISSOKO FEMAPH Djénèba TRAORE Rectorat USSGB


Saliha DIARRA CPS-SE


Madany BAH DGB Boubacar MACALOU Personne ressource


Gaoussou SIDIBE DNEPS Mahady M. FOFANA Personne ressource


Sékouba DIARRA Statisticien Démographe













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PREFACE







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REMERCIEMENTS


Présent au Mali depuis 1960, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) fournit un


appui aux politiques sociales et une assistance technique au Gouvernement. Il estime qu'une vision


commune et des partenariats efficaces sont essentiels à l’atteinte de résultats durables en faveur


des enfants. C’est dans ce cadre qu’il apporte des appuis techniques et financiers à l’Observatoire


du Développement Humain Durable et de la Lutte Contre la Pauvreté dans la réalisation de sa


mission qui est d’entreprendre des études et des recherches dans les domaines du développement


humain durable et de la lutte contre la pauvreté.


La présente « étude de base sur les personnes vivant avec un handicap avec un focus sur les enfants


de 0-17 ans » est le résultat d’une fructueuse collaboration entre l’Unicef et l’ODHD/LCP à travers


sa composante politiques sociales et inclusion.


Ce travail a été effectué avec l’appui technique du bureau d’études KEBAY Mali. Qu’il me soit


permis de le saluer pour sa liberté d’analyse et son expertise avérée. Qu’il retrouve ici toute ma


gratitude et mes félicitations pour le travail accompli.


Le Comité Scientifique Elargi, composé des représentants des différents départements ministériels,


des institutions de la République, des partenaires techniques et financiers, des organisations non


gouvernementales, de la société civile et du secteur privé, a apporté un appui considérable, à travers


ses membres qui ont joué leur rôle d’orientation et de suivi de l’élaboration de ce rapport.


Qu’ils veuillent accepter toute ma profonde reconnaissance et mes chaleureux remerciements.


L’équipe de l’Observatoire a fait preuve d’une capacité exemplaire dans l’élaboration de ce


rapport. Qu’elle reçoive mes encouragements et mes sincères remerciements.


Je tiens à remercier le Ministère de la Santé et du Développement Social pour son leadership qui


a permis de produire ce document de qualité.


Enfin, je remercie tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’élaboration du présent rapport.




Lucia ELMI




Représentante UNICEF




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TABLE DES MATIERES


EQUIPE D’ELABORATION DU RAPPORT SUR LES PERSONNES VIVANT AVEC UN


HANDICAP AU MALI, AVEC UN FOCUS SUR LES ENFANTS DE 0-17 ANS ..................... 1


PREFACE ....................................................................................................................................... 2


REMERCIEMENTS ....................................................................................................................... 3


SIGLES ET ABREVIATIONS....................................................................................................... 7


LISTE DES TABLEAUX............................................................................................................... 8


LISTE DES GRAPHIQUES ........................................................................................................... 9


RESUME ANALYTIQUE ........................................................................................................... 10




INTRODUCTION ........................................................................................................................ 15




I. DEFINITION DES CONCEPTS........................................................................................... 18




II. OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS DE L’ETUDE ........................................... 21




III. APPROCHE METHODOLOGIQUE ................................................................................ 22




IV. CONTEXTE DE L’ETUDE .............................................................................................. 24


4.1. Situation politique et sécuritaire ..................................................................................... 24


4.1.1. Évolution politique et système de gouvernance...................................................... 24


4.1.2. Analyse du pouvoir et du genre .............................................................................. 25


4.2. Situation socio-économique du pays .............................................................................. 28


4.2.1. Profil démographique.............................................................................................. 28


4.2.2. Développements socio-économiques ...................................................................... 31


4.3. Objectifs de Développement Durable (ODD) ................................................................ 33




V. STATUT DE HANDICAP .................................................................................................... 36


5.1. Présentation succincte de la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées


et le Protocole Facultatif ........................................................................................................... 36


5.2. Actions prises par le Gouvernement depuis le dernier rapport en matière de droits des


personnes vivant avec un handicap ........................................................................................... 39


5.3. Goulots d’étranglement dans la mise en conformité du Mali avec le mécanisme de


rapportage au comité de suivi de la CDPH ............................................................................... 42




VI. DONNEES GENERALES SUR LES PERSONNES VIVANT AVEC UN HANDICAP 44


6.1. Données du RGPH 2009 ................................................................................................ 44




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6.1.1. Description du type et des causes des handicaps, nombre et pourcentage de personnes


handicapées (ventilés par sexe) et leur répartition par zones géographiques : ...................... 45


6.1.2. Etat, structure par âge et sexe de la population des personnes handicapées ........... 50


6.2. Données de l’annuaire sur le Système d’Information Sociale (SISO) ........................... 52


6.2.1. Population des personnes vivant avec un handicap, par type de handicap ............. 52


6.2.2. Population des personnes vivant avec un handicap, par type de handicap et sexe . 52


6.2.3. Population des personnes handicapées, par type de handicap et tranches d’âge .... 54




VII. SITUATION DES ENFANTS HANDICAPES DE 0-17 ANS ......................................... 55


7.1. Caractéristiques socio-économiques des enfants handicapés ......................................... 55


7.1.1. Description des sous-groupes d’âge des enfants handicapés de 0-17 ans .............. 55


7.1.2. Analyse par Sexe et âge de enfants handicapés ...................................................... 56


7.1.3. Analyse par type de handicap et par âge ................................................................. 57


7.1.4. Analyse selon le niveau d’études par sexe et par région ........................................ 58


7.1.5. Situation des enfants scolarisés par les institutions d’éducation spéciale ............... 61




7.2. Statut des conventions des "droits de l'enfant" et des "droits des personnes ayant


Handicap". ................................................................................................................................. 62


7.2.1. Analyse critique de la faisabilité actuelle des recommandations formulées par le


comité de la CDE au regard du contexte du pays .................................................................. 62


7.2.2. Actions prises par le Gouvernement depuis le dernier rapport sur les droits des


enfants vivant avec un handicap ............................................................................................ 63


7.2.3. Statut du droit à la protection des enfants handicapés contre la violence, les abus, la


discrimination, la négligence ................................................................................................. 64


7.2.4. Statut du droit à l'éducation pour les enfants handicapés, sous l'angle de la qualité,


l'environnement et l'accès à l’éducation ................................................................................ 64


7.2.5. Statut du droit à la santé pour les enfants handicapés, sous l'angle de la qualité,


l'environnement et l'accès à la santé ...................................................................................... 66


7.2.6. Infrastructure disponible pour l'accessibilité dans les lieux extérieurs au domicile


(rue, école, centres commerciaux, prestataires de services de santé, secteur public, transports,


etc....) 68


7.2.7. Enfants autistes ....................................................................................................... 68




VIII. ETAT DES LIEUX DES STRUCTURES ETATIQUES ET ASSOCIATIONS DE


PRISE EN CHARGE DE LA SITUATION DES PERSONNES VIVANT AVEC UN


HANDICAP AU MALI ................................................................................................................ 69


8.1. Structures Etatiques ........................................................................................................ 69


8.1.1. Direction Nationale de l’Education Préscolaire et Spéciale (DNEPS) ................... 69


8.1.2. Direction Nationale du Développement Social (DNDS) ........................................ 72




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8.1.3. Direction Nationale de la Protection Sociale et de l’Economie Solidaire (DNPSES)


77


8.1.4. Office National des Pupilles du Mali (ONAPUMA) .............................................. 79


8.1.5. Centre National d’Appareillage Orthopédique du Mali (CNAOM) ....................... 81


8.1.6. Hôpital de Dermatologie de Bamako (Ex Institut Marchoux) ................................ 86




8.2. Associations de personnes handicapées ......................................................................... 91


8.2.1. Fédération Malienne des Associations de Personnes Handicapées (FEMAPH) .... 91


8.2.2. Association Malienne d’aide aux Malades Mentaux (AMAMM) : Centre de Santé


Jean Pierre COUDRAY (Dispensaire médico- psychologique), AMAMM. ........................ 96


8.2.3. Association des Paralysés du Mali ........................................................................ 100


8.2.4. Association Malienne de Lutte contre la Déficience Mentale chez l’Enfant


(AMALDEME) ................................................................................................................... 103


8.2.5. SOS ALBINOS ..................................................................................................... 107


8.2.6. Union Malienne des Aveugles (UMAV) .............................................................. 113


8.2.7. Association Malienne des Sourds et Sourds-Muets (AMASOURDS) ................. 119


8.2.8. Association Malienne des Personnes de Petite Taille (AMPPT) .......................... 121


8.3. Impact de la création des structures étatiques et des associations sur la situation des


personnes handicapées ............................................................................................................ 123






IX. DIFFICULTÉS ET RECOMMANDATIONS ................................................................ 126


9.1. Difficultés ..................................................................................................................... 126


9.1.1. Difficultés d’ordre général : .................................................................................. 126


9.1.2. Difficultés spécifiques .......................................................................................... 127


9.2. Recommandations ........................................................................................................ 129


9.2.1. Recommandations d’ordre général ....................................................................... 129


9.2.2. Recommandations spécifiques (à tous les acteurs) ............................................... 131




CONCLUSION ........................................................................................................................... 133




REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .................................................................................... 135




ANNEXES .................................................................................................................................. 137


Annexe 1 : Termes de référence de l’étude ............................................................................. 138


Annexe 2 : outils de collecte des données et informations ..................................................... 145


Annexe 3 : Présentation de la loi N° 2018-027 du 12 juin 2018 relative aux droits des personnes


vivant avec un handicap .......................................................................................................... 148


Annexe 4 : Tableaux statistiques ............................................................................................. 151


Annexe 5 : Liste des personnes rencontrées............................................................................ 157




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SIGLES ET ABREVIATIONS


AMALDEME Association Malienne de lutte contre la Déficience Mentale chez l’Enfant


AMASOURD Association Malienne des Sourds et Sourds-muets


AMJH Association Malienne des Juristes Handicapés


AMHL Association Malienne des personnes Handicapées de la Lèpre


AMPHP Association Malienne des Personnes Handicapées Physiques


AMPPT Association Malienne des Personnes de Petite Taille


AMMAPR Association Malienne des Malades de la Polyarthrite Rhumatoïde


APM Association Malienne des Paralysés


CIDPH Convention Internationale relative aux Droits des Personnes Handicapées


CIF Classification Internationale du Fonctionnement du handicap et de la santé


CNT Conseil National de Transition


CNSC Mali Conseil National de la Société Civile du Mali


CNSP Comité National pour le Salut du Peuple


CPS Cellule de Planification et de Statistique


CRAORF Centre Régional d’Appareillage Orthopédique et la Rééducation Fonctionnelle


DNEPS Direction Nationale de l’Education Préscolaire et Spéciale


DNDS Direction Nationale du Développement Social


DNPSES Direction Nationale de la Protection Sociale et de l’Economie Solidaire


EDSM Mali Enquête Démographique et de Santé du Mali


ENACPHM Ensemble National Artistique et Culturel des Personnes Handicapées du Mali


FAPH Forum Africain des Personnes Handicapées


FEMAPH Fédération Malienne des Associations de Personnes Handicapées


FEMASH Fédération Malienne de Sport pour personnes Handicapées


FSN Fonds de Solidarité Nationale


HI Humanité & Inclusion (ex Handicap International)


IFM Institut de Formation des Maîtres


INSTAT Institut National de la Statistique


INFTS Institut National de Formation des Travailleurs Sociaux


MSDS Ministère de la Santé et du Développement Social


ODHD/LCP Observatoire du Développement Humain Durable et de la Lutte Contre la Pauvreté


OMPH Organisation Mondiale des Personnes Handicapées


ONG Organisation Non Gouvernementale


OPH Organisation de Personnes Handicapées


RAMU Régime d’Assurance Maladie Universelle


RBC Réadaptation à Base Communautaire


SOPRAM Société de Production des Aveugles du Mali


UMAFH Union Mondiale des Associations de Femmes Handicapées


UMAV Union Malienne des Aveugles





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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Tendance de quelques indicateurs de santé maternelle et infanto-juvénile.............................. 28


Tableau 2: Répartition de la population totale et de la population des personnes handicapées par sexe selon


le groupe d’âges quinquennaux................................................................................................................... 44


Tableau 3 : Répartition (%) des personnes handicapées par nature du handicap selon le milieu de résidence


et le sexe ...................................................................................................................................................... 45


Tableau 4: Distribution des personnes handicapées par sexe selon le sexe et la région de résidence ........ 46


Tableau 5: Répartition des personnes handicapées par niveau d’instruction, milieu de résidence et sexe . 47


Tableau 6: Répartition des personnes handicapées par niveau d’instruction selon le milieu ..................... 47


Tableau 7 : Répartition des personnes handicapées par région de résidence selon le niveau d’instruction 48


Tableau 8 : Répartition des personnes handicapées par type de handicap et sexe ...................................... 53


Tableau 9: Répartition des personnes handicapées par type de handicap et par tranches d’âge 2019 ........ 54


Tableau 10: Enfants vivant avec un handicap, par âge et sexe ................................................................... 56


Tableau 11: Enfants vivant avec un handicap, par type de handicap et âge ............................................... 57


Tableau 12: Taux bruts de scolarisation, des enfants handicapés, par région selon le sexe et indice de parité


au premier cycle fondamental ..................................................................................................................... 59


Tableau 13: Répartition des enfants handicapés scolarisés par type de handicap et par niveau d'étude y


compris les medersas .................................................................................................................................. 60


Tableau 14: Situation des enfants scolarisés par les institutions d'éducation spéciale (y compris les


médersas) en 2019 ....................................................................................................................................... 61


Tableau 15: Situation des enfants pieds bots en 2019................................................................................. 66


Tableau 16: Situation des enfants pieds bots rééduqués ............................................................................ 67


Tableau 17: Personnes victimes de VIH et de SIDA par tranche d’âge ..................................................... 67


Tableau 18: Evolution des indicateurs de 2016 à 2020 ............................................................................... 82


Tableau 19: Activités de soins offerts aux personnes atteintes d’albinisme en 2020 ................................. 88


Tableau 20: Réalisation du suivi médical des personnes dépistées positives pendant la période janvier-


novembre 2020............................................................................................................................................ 89


Tableau 21: FINANCEMENT POUR L'ENSEMBLE DES ACTEURS 2016-2019 ................................. 94


Tableau 22: Situation des organisations de personnes handicapées en 2019 ............................................ 124







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LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : Evolution de l’Indice Synthétique de Fécondité (ISF) et du taux de Contraception Moderne


(CM) de 2001 à 2018 : ................................................................................................................................ 28


Graphique 2 : Evolution du taux de mortalité infantile et du taux de mortalité infanto-juvénile de 2001 à


2018 : .......................................................................................................................................................... 29


Graphique 3 : Evolution du taux de consultation prénatale (CPN) et du taux d’accouchement assisté (AA)


de 2001 à 2018 : .......................................................................................................................................... 29


Graphique 4 : Evolution du taux de croissance réel du PIB de 2014 à 2020. ............................................. 31


Graphique 5 : Répartition (%) des personnes handicapées par région de résidence .................................. 46


Graphique 6 : Répartition des personnes handicapées par niveau d’instruction selon le milieu ................ 48


Graphique 7 : Indices Synthétiques de Fécondité des femmes de 15-49 ans par milieu de résidence ........ 49


Graphique 8 : Répartition du taux de chômage de la population active handicapée par milieu de résidence


selon le sexe ................................................................................................................................................ 50


Graphique 9 : Proportion de personnes handicapées par groupe d’âges .................................................... 50


Graphique 10 : Répartition des personnes handicapées par groupe d’âges ................................................ 51


Graphique 11 : Répartition des personnes handicapées par type de handicap ............................................ 52


Graphique 12 : Répartition des personnes handicapées par type de handicap et sexe ................................ 53


Graphique 13 : Répartition des personnes handicapées par âge (%) .......................................................... 54


Graphique 14 : Enfants vivant avec un handicap, par tranche âge et sexe ................................................. 57


Graphique 15 : Enfants vivant avec un handicap, par type de handicap ..................................................... 58


Graphique 16 : Répartition des enfants handicapés scolarisés par type de handicap et par niveau d'étude y


compris les medersas : ................................................................................................................................ 61


Graphique 17 : Evolution du nombre de patients et du nombre de séances de rééducation de 2016 à 2020


.................................................................................................................................................................... 82





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RESUME ANALYTIQUE


La question des personnes vivant avec un handicap constitue de nos jours une préoccupation


majeure pour les Etats. L’importance accordée à cette question a amené, en 2001, l’Assemblée


Générale des Nations Unies à créer un Comité Ad Hoc chargé « d’étudier les propositions sur


l’élaboration d’une Convention internationale globale et intégrée visant à promouvoir et à protéger


les droits et la dignité des personnes vivant avec un handicap ». Cette initiative a abouti à


l’adoption, le 13 décembre 2006, de la Convention des Nations Unies relative aux Droits des


Personnes Handicapées et son Protocole facultatif (CDPH-PF) et son entrée en vigueur le 3


mai 2008.




Ladite Convention a pour objet de promouvoir, protéger et assurer la pleine et égale jouissance de


tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales par les personnes handicapées et


de promouvoir le respect de leur dignité intrinsèque.




La définition de « personnes handicapées » retenue dans la CDPH-PF indique qu’il s’agit de


personnes qui présentent des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles


durables dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective


participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres.




La journée internationale de la personne vivant avec un handicap, célébrée le 03 décembre de


chaque année et la création de l’Organisation Mondiale des Personnes en situation de Handicap


(OMPH), réseau d’organisations ou d’assemblées nationales de personnes vivant avec un


handicap, notamment, ont accru l’engagement des Etats et la sensibilisation par rapport à ce groupe


vulnérable. Ces deux faits majeurs ont renforcé l’engagement pour la défense de la cause des


personnes vivant avec un handicap dans le monde. Il a été nécessaire de susciter au niveau de


chaque pays une prise de conscience de manière à ce que les personnes handicapées ne soient plus


marginalisées alors qu’elles peuvent apporter leur contribution à l’édification de leurs pays


respectifs.




Le Mali s’est engagé très tôt dans cette problématique majeure en procédant, dès le 7 avril 2008,


à la ratification de la Convention, s’engageant du coup, à l’instar de tous les autres pays signataires,


à produire annuellement un rapport de suivi de sa mise en œuvre. Jusqu’à ce jour, le Mali n’a pas


encore honoré cet engagement car aucun rapport officiel n’a été formellement préparé et adressé


aux Nations Unies. Le présent rapport de base constitue donc la première concrétisation de cet


engagement politique et permettra de suivre annuellement l’évolution de la situation des personnes


handicapées. Pour traduire cette volonté politique en acte, le pays a adopté, le 12 juin 2018, la loi


N°2018-027 relative aux droits des personnes vivant avec un handicap. Cette loi a été publiée


dans le Journal Officiel 2018-06-18, n° 22, pp. 863-865. Force est de constater que l’adoption de


cette loi n’a pas encore abouti à un décret d’application. De plus, aucune évaluation de base n’a


été menée, au niveau national, sur la situation des personnes vivant avec un handicap. Pour combler




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cette lacune, la présente « étude de base sur les personnes vivant avec un handicap, a été réalisée


afin de mettre en lumière la situation du handicap au Mali.




L’objectif général de l’étude vise à appuyer le Gouvernement et les acteurs nationaux et


internationaux ayant mandat pour les questions de handicap, de disposer de données probantes


pour établir une situation de référence sur les personnes vivant avec un handicap.




La présente étude a abouti à cinq grands résultats :




Le premier résultat de l’étude est d’ordre statistique : on ne dispose pas d’effectif réel actualisé


des personnes vivant avec un handicap et sa répartition par type de handicap. Les données


contenues dans ce rapport reposent sur l’effectif suivi par les différentes associations créées à cet


effet. Le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 2009 semble avoir


largement sous-estimé la réalité du phénomène (moins de 1% de la population globale du pays).


Toutefois, selon le rapport Banque Mondiale-Organisation Mondiale de la Santé (BM-OMS) sur


le handicap, publié en 2011, le nombre de Personnes en situation de Handicap est estimé à 15% de


la population mondiale, soit environ un milliard de personnes, et pour le Mali à 15,5% soit environ


2.247.500 personnes en situation de handicap dont 696.725 enfants de 0-17 ans (31% des


personnes handicapées).




Le deuxième résultat de l’étude est l’engagement des Gouvernements successifs du Mali, d’une


part, dans la cause des personnes vivant avec un handicap, à travers l’adoption de politiques


spécifiques et la prise en compte du phénomène dans les politiques et stratégies globales et


sectorielles et, d’autre part, dans la mobilisation de financement en faveur de cette couche fragile


de la population.




Le troisième résultat de l’étude est l’existence et le dynamisme de plusieurs associations de


personnes handicapées pour l’amélioration des conditions de vie et de la dignité des personnes


vivant avec un handicap. Ces associations, dans leur majorité, sont confrontées, au quotidien à


beaucoup de difficultés dans la satisfaction des besoins des populations cibles.




Le quatrième résultat est l’accompagnement de plusieurs partenaires techniques et financiers


dans la mise en œuvre des projets et programmes initiés en faveur des personnes vivant avec un


handicap, avec un focus sur la situation des enfants de 0-17 ans.




Le cinquième résultat est que, malgré les efforts déployés par le Gouvernement, les associations


de personnes handicapées et les partenaires, les personnes vivant avec un handicap restent encore


confronter, à des degrés variables selon le type de handicap, à beaucoup de problèmes qui méritent


une plus grande attention et un engagement accru du Gouvernement dans la prise en compte de


leurs droits fondamentaux.




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Les principaux problèmes tournent autour de l’accessibilité :


- à l’éducation inclusive ;


- à la santé et à la protection sociale ;


- aux infrastructures publiques (mobilité) ;


- à la formation professionnelle et à l’emploi.




Les problèmes sont aussi liés aux facteurs de stigmatisation du handicap, à la perception globale


de la société sur le handicap et des inégalités de tous genre.




Par ailleurs, il ressort de l’étude que, dans une large mesure, les personnes en situation de handicap


font face à des obstacles physiques, culturels et sociaux qui les désavantagent même lorsqu'elles


peuvent bénéficier d'une assistance pour leur réadaptation et leur participation.




En outre, elles vivent pour des raisons diverses en marge de la société : elles n’ont pas la même


chance que les autres citoyens non handicapés, de profiter des services offerts à l'ensemble de la


communauté dans les domaines essentiels de l'existence : vie familiale, enseignement, formation,


emploi, logement, sécurité financière et personnelle, accès aux installations publiques,


participation aux activités sociales, politiques et religieuses. Ces entraves sont particulièrement


importantes pour les femmes et les enfants handicapés.




Enfin, l’étude a permis de faire le lien entre la situation du handicap et les Objectifs de


Développement Durable (ODD). En effet, l’un des éléments transformateurs des ODD est


l’engagement de toutes les parties prenantes de s’assurer que personne ne soit laissé pour compte


et à ce qu’aucun Objectif ne soit considéré comme étant atteint tant qu’il ne l’est pas pour tout le


monde. Cela équivaut à reconnaître à l’échelle du pays que chaque personne compte et mérite


d’avoir droit à l’égalité des chances, indépendamment de son revenu, son sexe, son âge, sa race,


son origine ethnique, son statut migratoire, son handicap, son lieu d’habitation ou autres


caractéristiques propres au contexte du pays.


L’étude a débouché sur plusieurs recommandations adressées :




1) Au Gouvernement




• accélérer le processus de signature du décret d’application de la loi n° 2018-027du 12 juin


2018 relative aux droits des personnes vivant avec un handicap et mettre en place un


Comité de Suivi de l’application de ladite loi ;


• augmenter le budget des structures techniques chargées du suivi des écoles spéciales et la


subvention de l’Etat accordées aux associations de personnes handicapées pour assurer,


d’une part, le financement de leurs charges de fonctionnement, et d’autre part, la mise en


œuvre de la politique nationale de promotion socio-économique des personnes handicapées


et de la réadaptation à base communautaire ;




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• assurer une meilleure prise en compte du handicap par le système statistique national,


particulièrement dans le RGPH et les enquêtes à couverture nationale ;


• opérationnaliser la transversalité de la question du handicap en l’intégrant


systématiquement dans les politiques, programmes, stratégies et activités de tous les


départements ministériels ;


• élaborer une politique nationale de l’éducation inclusive en mettant l’accent sur la


formation des enseignants en matière du handicap ;


• construire des rampes et points d’accès dans tous les bâtiments publics pour faciliter


l’utilisation des services par les personnes handicapées ;


• assurer la formation continue du personnel, particulièrement celle du personnel enseignant


et du personnel socio-sanitaire pour une prise en charge de la spécificité du handicap ;


• améliorer l’accès des personnes handicapées aux services sociaux de base ;


• adopter des mesures spécifiques pour la prévention, le dépistage du handicap et


la prise en charge des soins médicaux liés au handicap ;


• organiser, à court terme, un recrutement spécial des personnes handicapées diplômées et


mettre en place, à moyen et long termes, un quota de recrutement dans la fonction publique,


des personnes vivant avec un handicap, titulaires de diplômes.




2) Aux Collectivités Territoriales




• contribuer à la mise en œuvre de la politique nationale de promotion socio-économique des


personnes handicapées et de la réadaptation à base communautaire (RBC) ;


• assurer le financement des projets de proximité pour une meilleure prise en charge des


besoins des personnes vivant avec un handicap ;


• contribuer à une meilleure sensibilisation de la population en faveur des personnes vivant


avec un handicap, particulièrement des enfants de 0-17 ans.




3) A la FEMAPH et aux associations de personnes handicapées


• intensifier la sensibilisation à l’endroit de la population (particulièrement dans les zones


rurales reculées du pays) et des personnes vivant avec un handicap, avec une attention


particulière sur les enfants de 0-17 pour une meilleure reconnaissance de leurs droits


(déclaration à l’état civil, éducation-scolarisation, santé et protection sociale, suivi, etc) ;


• organiser un séminaire national sur le handicap pour une meilleure sensibilisation de


l’ensemble des acteurs sur la situation des personnes vivant avec un handicap.




4) Aux Partenaires Techniques et Financiers




• financer les projets et programmes de promotion des droits des personnes handicapées ;




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• assurer la fourniture en matériel spécial, des institutions d’éducation spéciale et des enfants


atteints d’albinisme ;


• améliorer l’accès des personnes handicapées aux services sociaux de base ;


• faciliter l’accès aux aides-techniques et aux outils des nouvelles technologies de


l’information et de la communication, notamment pour les personnes handicapées


visuelles.


• renforcer le partenariat en mettant la double approche de l’identification des besoins et


l’intégration socio-économique des personnes handicapées ;


• appuyer les services de réadaptation ;


• appuyer et soutenir des activités génératrices de revenus (AGR) et l’entreprenariat des


personnes vivant avec un handicap.









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INTRODUCTION

L’importance accordée par la communauté internationale à la problématique des personnes vivant


avec un handicap, a amené l’Assemblée Générale des Nations Unies à adopter, le 13 décembre


2006 la Convention des Nations Unies relative aux Droits des Personnes Handicapées et son


Protocole Facultatif (CDPH-PF). Cette convention, ouverte à la signature le 30 mars 2007, est


entrée en vigueur le 3 mai 2008.




Elle a pour objet de promouvoir, protéger et assurer la pleine et égale jouissance de tous les droits


de l’homme et de toutes les libertés fondamentales des personnes vivant avec un handicap et de


promouvoir le respect de leur dignité intrinsèque.




Convention spécifique aux Personnes Handicapées, elle est le premier grand traité du XXIe siècle


en matière de droits de l’homme et c’est la première convention des droits de l’homme à être


ouverte à la signature des organisations d’intégration régionale.




Le Mali n’est pas en reste au regard des actions entreprises par les différents Gouvernements qui


se sont succédés, pour l’amélioration des conditions de vie de ces personnes vivant avec un


handicap. Ainsi, on note principalement :




1. la ratification par le Mali, le 07 avril 2008, de la Convention ;


2. l’adoption en 2014, par le Gouvernement, à travers le Ministère chargé du Développement


Social, du plan stratégique 2014 – 2023 qui vise à accélérer l’insertion socio-économique


des personnes handicapées pour leur participation effective au développement du pays ;


3. l’adoption de la loi n°2018-027 du 12 juin 2018 relative aux droits des personnes vivant


avec un handicap ;


4. l’existence de plusieurs services spécialisés (DNEPS, DNDS, DNPSES, CNAOM, HDM,


etc) et de plusieurs établissements scolaires spécialisés, qui sont pour la plupart créés et


gérés par des associations nationales avec l’appui de l’Etat : Union Malienne des Aveugles


(UMAV), Association Malienne de Lutte contre la Déficience Mentale chez l'Enfant


(AMALDEME), Association Malienne des Sourds et Sourds-Muets (AMASOURD),


Association Malienne des personnes Handicapées Physiques (AMPHP).




En plus de ces actions récentes, il convient de noter l’existence de plusieurs textes législatifs et


réglementaires traitant de la problématique des personnes vivant avec un handicap :




au niveau national :


1. Loi N°099-046 du 28 décembre 1999 portant loi d’orientation sur l’éducation en


République du Mali, Article 46 : « L’éducation spéciale a pour but de donner des soins


éducatifs appropriés aux enfants et aux adolescents handicapés afin de leur permettre




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de conquérir ou de reconquérir leur autonomie intellectuelle, physique et morale et de


s’insérer harmonieusement dans le contexte social » ;


2. Loi N°01-077 du 18 juillet 2001 fixant les règles générales de la construction modifiée


par la loi 03-044 du 30 décembre 2003 en République du Mali ;


3. Ordonnance N°02-062/P-RM du 05 juin 2002 portant code de protection de l’enfant de


la République du Mali, Article 16 : L’enfant handicapé a droit, en plus des droits


reconnus à l’enfance, à la protection et aux soins médicaux ainsi qu’à un degré


d’enseignement et de formation qui consolide son auto - prise en charge et facilite sa


participation active à la vie sociale ;


4. Loi N°02-053 du 16 décembre 2002 portant statut général de la Fonction publique en


République du Mali ;


5. Loi N°06-045 du 05 septembre 2006 portant loi d’orientation agricole en République


du Mali;


6. Décret N°01-468/P-RM du 27 septembre 2001 portant institution d’un mois de la


solidarité et de la lutte contre l’exclusion ;


7. Décret N°05-147/P-RM du 31 mars 2005 fixant les conditions et modalités d’octroi de


conditions particulières de l’Etat aux malades du SIDA et Personnes Vivant avec le


VIH et de la garantie de confidentialité.




Au plan international, l’existence de textes juridiques et autres actes auxquels le Mali a


adhéré :


1. Convention N°159/ BIT du 20 juin 1983 sur la réadaptation professionnelle et l’emploi


des Personnes Handicapées, recommandation 168. Cette convention, ratifiée par le


Mali, le 12 juin 1995, est rentrée en vigueur le 12 juin 1996 ;


2. Convention contre la torture et autre peine ou traitement cruels, inhumains et


dégradants, adoptée le 10 décembre 1984 et entrée en vigueur le 26 juin 1987, ratifiée


par le Mali le 26 février 1999 ;


3. Convention Internationale des Droits de Enfant, ONU, New York, le 20 novembre


1989, entrée en vigueur le 02 septembre 1990, signée par le Mali le 26 janvier 1990 et


ratifiée le 20 septembre 1990 : article 23, alinéa 1 : les États parties reconnaissent que


les enfants mentalement ou physiquement handicapés doivent mener une vie pleine et


décente, dans des conditions qui garantissent leur dignité, favorisent leur autonomie et


facilitent leur participation active à la vie de la collectivité ;


4. Charte africaine des droits de l’homme et des peuples adoptée le 25 juin 1981 à Nairobi


au Kenya par l’OUA et entrée en vigueur le 21 octobre 1986 : le Mali la signe le 13


novembre 1981 et la ratifie le 21 décembre 1981 ;


5. Charte Africaine des droits et du bien- être de l’enfant adopté en juillet 1990 et entrée


en vigueur le 29 novembre 1999, article 13, alinéa 3. Les Etats parties à la présente


Charte utilisent les ressources dont ils disposent en vue de donner progressivement la


pleine commodité de mouvement aux personnes handicapées mentales ou physiques et




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17


de leur permettre 1’accés aux édifices publics construits en élévation et aux autres lieux


auxquels les personnes handicapées peuvent légitimement souhaiter avoir accès ;


6. Résolution 48/96 de l’Assemblée Générale des Nations Unies du 20 décembre 1993 sur


les Règles Universelles pour l’Egalisation des Chances des Personnes Handicapées ;


7. Décennie Africaine des Personnes Handicapées 1999 / 2009- Plan d'Action National


du Mali;


8. Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux Droits


des Femmes juillet 2003. (Protocole de Maputo), notamment l’article 23 relatif à la


Protection spéciale des femmes handicapées ;


9. Déclaration de Lusaka sur l’accès des personnes handicapées aux technologies et


services de l’information et de la communication (Atelier régional UIT sur


l’accessibilité des TIC aux Personnes Handicapées, Zambie, 15-16 juillet 2008).




Malgré ces efforts appréciables menés par le Mali et les résultats obtenus au cours des dernières


années, les personnes handicapées qui constituent encore une frange importante de la population


frappée par la pauvreté, restent confronter à plusieurs problèmes. Beaucoup de programmes de


réalisations sociales, surtout les infrastructures collectives, sont effectuées sans tenir compte des


personnes handicapées (particulièrement les enfants) et de leurs besoins spéciaux. Les obstacles


physiques et les barrières sociales empêchent les citoyens handicapés de participer pleinement à


la vie de leurs communautés et de toute la Nation. Ces privations sont particulièrement importantes


pour les femmes et les enfants handicapés.




Conscientes des différents défis, qui les attendent et voulant lutter contre leur exclusion sociale,


les personnes vivant avec un handicap se sont regroupées généralement en associations,


fédérations, collectifs et unions où elles partagent leurs expériences et leur savoir-faire, mais aussi


là où elles mutualisent leurs moyens et leurs efforts en faveur de leurs activités de plaidoyer et


dans l’analyse et l’influence des politiques publiques.









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I. DEFINITION DES CONCEPTS


Handicap : Dans son Préambule, la Convention relative aux droits des personnes handicapées


(CDPH) reconnaît que « la notion de handicap évolue », et souligne aussi que « le handicap


résulte de l’interaction entre des personnes présentant des déficiences et les barrières


comportementales et environnementales qui font obstacle à leur pleine et effective


participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres ».




La définition retenue au niveau national (cf. loi n°2018-027 du 12 juin 2018) est la suivante :


un désavantage, un déséquilibre entre l’individu et son environnement physique, social,


économique et culturel, à la suite d’une invalidité et qui réduit l’exercice de son rôle et la


jouissance de ses droits en tant que membre à part entière de la société.




Plusieurs types de handicap sont reconnus au Mali et font déjà l’objet de recensement et


d’enquête. Par rapport à ces types de handicap, l’OMS les définit comme suit :




- handicap moteur (ou déficience motrice) : recouvre l’ensemble des troubles (troubles


de la dextérité, paralysie, …) pouvant entraîner une atteinte partielle ou totale de la


motricité, notamment des membres supérieurs et/ou inférieurs (difficultés pour se


déplacer, conserver ou changer une position, prendre et manipuler, effectuer certains


gestes) ;


- Handicap Visuel : recouvre un panel important de déficiences, allant d’un trouble


visuel bénin (myopie par exemple) à une cécité totale ;


- Handicap Auditif : le terme "surdité" est utilisé pour toute baisse d'audition.


Cependant, le handicap est très différent s’il s’agit d’une surdité légère d'une seule


oreille ou d’une surdité profonde touchant les deux oreilles. La surdité devient presque


totale (l'enfant qui naît ainsi peut devenir sourd et muet s'il n'est pas rééduqué très tôt,


car il ne perçoit pas sa propre voix) ;


- Handicap Mental ou déficience intellectuelle : un arrêt du développement mental ou


un développement mental incomplet, caractérisé par une insuffisance des facultés et du


niveau global d’intelligence, notamment au niveau des fonctions cognitives, du langage,


etc. ;


- Albinisme : c’est une anomalie génétique et héréditaire qui affecte la pigmentation et


se caractérise par un déficit de production de mélanine. Elle fait partie du groupe des


photo-génodermatoses, affections génétiques de la peau aggravées par la lumière


solaire. Le patient atteint d’albinisme présente une faible acuité visuelle, une intolérance


à la lumière (photophobie), un strabisme, un fort astigmatisme (vision déformée)


souvent liée à une myopie ou une hypermétropie ;




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- Trouble de langage ou Personne atteinte de bégaiement : perturbation de l'élocution,


caractérisée par l'hésitation, la répétition saccadée, la suspension pénible et même


l'empêchement complet de la faculté d'articuler ;


- Personnes de Petite taille : le terme se réfère souvent à des enfants ou des adolescents


qui sont nettement en dessous de la taille moyenne de leurs pairs ;


- Handicaps cachés (maladies invalidantes) : drépanocytose, hémophilie, sclérose en


plaques, sida, lèpre, diabète, hypertension artérielle, asthme, épilepsie, cancer, etc. ;


- Polyhandicap : il s’agit d’une association de déficiences et d’incapacités d'origines


diverses, comme une déficience motrice cumulée à une déficience mentale sévère. La


conséquence du polyhandicap est une restriction extrême de l'autonomie et des


possibilités de perception et d'expression.




Déficience : un manque, une perte ou une altération d’une fonction psychologique,
physiologique ou anatomique, entraînant certaines incapacités.




Incapacité : une réduction partielle ou totale pour une personne de la capacité d’accomplir
une activité ou de jouir de ses droits et obligations, en raison de difficultés physiques,


sensorielles, intellectuelles, ou psychiques, résultant d’accidents, de déficiences ou de troubles


divers.




Invalidité : toute réduction ou absence de capacité d’exécuter une activité de la manière ou
dans la plénitude considérée comme normale pour un être humain.




Facteurs environnementaux : composantes des facteurs contextuels dans la CIF
(Classification Internationale du Fonctionnement, du handicap et de la santé), désignant


l’environnement physique, social et des attitudes, dans lequel les gens vivent et mènent leur


vie. Ce sont, par exemple, des produits et des technologies, l’environnement naturel, l’aide et


les relations humaines, les attitudes, les comportements, etc.




Facteurs personnels : composantes des facteurs contextuels de la Classification
internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF), ayant trait à l’individu,


comme par exemple l’âge, le sexe, la condition sociale ou les expériences de la vie.




Protection sociale : programmes destinés à réduire le dénuement qu’entraînent certaines
situations, tels que la pauvreté, le chômage, la vieillesse ou le handicap.




Réadaptation : ensemble de mesures qui aide les individus présentant ou susceptibles de
présenter un handicap à atteindre et à maintenir un fonctionnement optimal en interaction avec


leur environnement.




Réadaptation à base communautaire (RBC) : stratégie s’inscrivant dans le cadre du
développement communautaire général visant la réadaptation, l’égalité des chances, la


réduction de la pauvreté et l’inclusion sociale des personnes handicapées. La RBC est mise en


œuvre par les efforts conjugués des personnes handicapées elles-mêmes, de leur famille,




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d’organisations et des communautés, ainsi que des services publics et non gouvernementaux


chargés de la santé, de l’éducation, de la formation professionnelle, de la protection sociale et


d’autres services.




Réadaptation et formation professionnelles : programmes destinés à rétablir ou à
développer les capacités des personnes handicapées à obtenir et conserver un emploi adéquat


et à progresser dans cet emploi.





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II. OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS DE L’ETUDE


L’objectif général de l’étude est d’aider le Gouvernement et les acteurs nationaux et


internationaux ayant mandat pour prendre en charge les questions de handicap, de disposer de


données pour établir une situation de référence des personnes handicapées, avec un focus sur les


enfants de 0-17 ans.




Les principaux objectifs spécifiques attendus de l’étude sont :


- Mettre en exergue les effets des développements économiques, sociaux et politiques sur


la situation des droits des personnes vivant avec le handicap et en particulier les enfants de


0-17 ans ;


- Fournir des informations sur le statut et la prévalence du handicap dans la population


malienne et mieux comprendre sa situation et ses caractéristiques générales par rapport au


reste de la population ;


- Mettre en évidence les disparités qui existent entre la population vulnérable et les


personnes qui ont pleinement accès aux différents services et bénéficient de toutes les


activités disponibles dans leur ménage, leur communauté et la société en général ;


- Analyser la situation des enfants vivant avec un handicap au regard de leur droit à la


protection contre la violence (y compris la violence basée sur le genre), les abus, la


discrimination et la négligence, leur droit à l'éducation, la santé, la survie et le


développement.




Les principaux résultats attendus de l’étude sont les suivants :


- des recommandations de politiques publiques sur les lacunes et les disparités sont


formulées ;


- des progrès sont réalisés dans la réalisation et la protection des droits des personnes vivant


avec le handicap ;


- des décisions, fondées sur des données probantes de soutien à la planification et à la mise


en œuvre des activités spécifiques, sont prises par le Gouvernement, les agences des


Nations Unies, les ONG et d’autres acteurs concernés afin de réduire considérablement les


obstacles dans l'accès aux services ou la participation à diverses activités auxquelles les


personnes handicapées sont confrontées.







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III. APPROCHE METHODOLOGIQUE

La méthodologie a été inclusive et participative pour les personnes ayant différents types de


handicap (hommes, femmes, garçons et filles) afin de refléter pleinement leur opinion et leur voix.




La méthodologie a été organisée autour des étapes suivantes :




1) L’élaboration, par le bureau de consultants, d’une note de compréhension des TDR de


l’étude et sa validation par le Comité Scientifique restreint élargi de l’Observatoire du


Développement Humain Durable et de la Lutte Contre la Pauvreté (ODHD/LCP).




2) La revue documentaire : cette revue a permis d’exploiter les documents nationaux et


internationaux (en référence à la CDE et à la convention sur les droits des personnes


handicapées, BIT) y compris le cadre législatif et règlementaire et des études pertinentes sur


le sujet du handicap, les sources de données secondaires spécialement publiées par le


Gouvernement et les acteurs non-étatiques. Dans le cadre de cette revue documentaire, la


démarche suivante a été adoptée :




- rencontre avec la Fédération Malienne des Associations de Personnes Handicapées


(FEMAPH) ;


- rencontre avec les autres associations chargées des personnes handicapées : handicapés


moteurs, sourds-muets, personnes atteintes d’albinisme, personnes de petite taille,


personnes handicapées visuelles, déficients et malades mentaux, etc. ;


- rencontre avec les Structures techniques spécialisées de l’Etat sur les questions de


handicap ;


- échanges avec certains Partenaires techniques et financiers s’occupant des personnes


handicapées.




3) La collecte de données primaires à travers :




- l’élaboration et la validation de Guides d’entretien avec des structures clés et


organisations touchant le sujet du handicap ;


- l’élaboration et la validation de Guides d’entretien pour les discussions de groupe ;


- l’organisation de la collecte des données auprès des acteurs concernés. Cette collecte a


été la plus participative possible par l’inclusion des personnes handicapées dans le


processus. Les données collectées sont essentiellement de type qualitatif compte tenu


du fait que la situation d’insécurité qui sévit dans le pays ne permet pas de mener une


enquête quantitative représentative dans la durée et la limite du budget de l’étude.





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4) Le traitement, l’analyse, l’interprétation des données et la rédaction du rapport : le


traitement (tabulation) et l’analyse des données ont permis de dégager des tendances sur la


répartition de la population de personnes handicapées par sexe, par âge, par milieu, etc. De


plus, des représentations graphiques issues des tableaux ont facilité l’interprétation des


données et ont permis une meilleure comparabilité des caractéristiques des personnes vivant


avec un handicap.







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IV. CONTEXTE DE L’ETUDE


4.1. Situation politique et sécuritaire




4.1.1. Évolution politique et système de gouvernance




Depuis son indépendance le 22 septembre 1960, le Mali a connu plusieurs régimes politiques


marqués par l’absence de démocratie jusqu’en 1991. La démocratisation de la vie politique


nationale amorcée en mars 1991 se poursuit inexorablement, en dépit des obstacles de toutes


sortes. Selon le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, le Mali compte


actuellement plus de 200 partis politiques d’importance inégale. Cependant, le pays connaît une


crise politico-sécuritaire grave depuis janvier 2012. Cette crise a été provoquée par la rébellion


touarègue et les attaques de groupes terroristes alliés à Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI).




Le Mali est aujourd'hui une république présidentielle, fondée sur la Constitution du 25 février


1992, laquelle a organisé le multipartisme intégral. Dans les termes de cette constitution, le


Président de la République, élu pour une période de cinq (5) ans, nomme un Premier Ministre qui


choisit les membres de son Gouvernement. L'Assemblée Nationale est formée par 147 députés


élus eux aussi pour une période de cinq (5) ans.




Le Mali a lancé le processus de décentralisation de l’administration pour faciliter la


démocratisation de la vie publique et le développement local et régional, en adoptant la loi


n°93-008/ AN-RM du 11 février 1993 « déterminant les conditions de la libre administration des


collectivités territoriales ».




Suivant la loi n°2012-017 du 02 mars 2012 portant création de circonscriptions administratives en


République du Mali, le Mali compte aujourd'hui dix- neuf (19) régions administratives dont dix


(10) sont actuellement opérationnelles (Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou,


Gao, Kidal, Ménaka, Taoudéni), 49 cercles, 285 arrondissements, 748 communes (dont 666


rurales) et le District de Bamako doté d'un statut spécial. Les neuf autres régions (Nioro du Sahel,


Kita, Dioila, Nara, Koutiala, Bougouni, San, Douentza, Bandiagara) viennent d’entamer le


processus d’opérationnalisation avec la nomination et l’installation de leurs gouverneurs


respectifs. La poursuite de la création de nouvelles circonscriptions administratives (cercles,


arrondissements et communes) et leur opérationnalisation sont inscrites dans le Plan d’Actions


Gouvernemental (PAG) de transition.




La situation au Mali s’est considérablement détériorée sur fond de manifestations de grande


ampleur qui ont fait suite aux élections législatives du 29 mars et du 19 avril 2020 et qui se sont


soldées par une rupture de l’ordre constitutionnel le 18 août 2020, ce qui s’est traduit par la mise


en place d’un organe dirigeant dénommé Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP).




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Le CNSP a organisé une série de consultations avec les principaux acteurs politiques et ceux de la


société civile les 10, 11 et 12 septembre 2020. Les participants ont adopté une Charte de la


transition, qui définit le cadre dans lequel les élections se dérouleront au bout de 18 mois. La


Charte prévoie un Président de la transition, un Vice-président chargé des questions de défense et


de sécurité et un Premier ministre qui dirigerait un Gouvernement composé de 25 ministres au


maximum. Le Président et le Vice-président peuvent être soit des civils, soit des membres des


forces armées. La Charte prévoit également la création d’un Conseil National de Transition (CNT)


de 121 membres qui agirait comme organe législatif et représenterait tous les acteurs nationaux, y


compris les groupes armés signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu


du processus d’Alger.




Le contexte général (politique, économique et social) au Mali se caractérise par une situation


d’insécurité quasi généralisée, de ralentissement des activités économiques et de dégradation du


tissu social sur l’ensemble du pays. En effet, la situation en matière de sécurité est restée très


préoccupante, les attaques de groupes extrémistes contre les civils et les forces de sécurité


nationales et internationales dans le nord et le centre du Mali se poursuivant sans relâche.




Par ailleurs, la faible présence de l’Etat et le vide sécuritaire, la corruption et la déficience de la


justice aux yeux des populations, le déficit de confiance des citoyens vis-à-vis de l’Etat, ainsi que


le chômage endémique favorisent le recrutement des jeunes par les groupes radicaux. De plus, le


besoin de protection a renforcé les solidarités communautaires et poussé celles-ci à s’organiser en


groupes d’auto-défense.




4.1.2. Analyse du pouvoir et du genre




La Politique Nationale Genre du Mali, adoptée1 en 2010, constitue la Feuille de route qu’entend


suivre le Mali pour relever son niveau de développement humain et économique. Elle vise à


engager l’État et toute la société à améliorer l’impact des politiques publiques et à maximiser les


ressources nationales disponibles afin que les Maliennes et les Maliens puissent développer leur


plein potentiel et contribuer au bien-être collectif tout en étant des citoyennes et citoyens égaux en


droits et en devoirs. Elle offre un cadre conceptuel et opérationnel qui permettra d’assurer une


cohérence, une harmonisation et un meilleur impact des actions reliées à l’égalité entre les femmes


et les hommes à travers les réformes nationales et les politiques sectorielles.




Cette politique représente aussi un cadre qui permettra au Mali de marquer des progrès concrets


dans la mise en œuvre de ses engagements au regard des conventions et engagements


internationaux et régionaux. Il s’agit notamment de la Déclaration Universelle des Droits de


l’Homme, de la CÉDEF, du Programme d’action de Beijing, des Objectifs de Développement



1 La PNG, à l’instar des autres documents de politique publique, n’a pas été adoptée par loi mais le Conseil des
Ministres




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Durable (ODD), de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de 1981 et du


Protocole à la Charte, relatif aux droits des femmes en Afrique, de la Charte Africaine de la


Jeunesse (2006) et du NÉPAD.




D’une manière générale, les différentes études menées sur les conditions des femmes, notamment


le programme d’action de Beijing, ont mis en exergue que, dans tous les secteurs, la proportion


des femmes est faible. Les secteurs qui accordent plus de postes aux femmes sont ceux de la Santé,


du Développement Social et de la Promotion de la Famille avec 26,4% en 2015 contre seulement


3,6% du Secteur de l’administration générale2.




Au niveau des fonctions électives, la représentation des femmes est en-deçà (14%) de celle des


hommes. Relativement à l’accès aux postes de responsabilité, la situation est également inégale en


défaveur des femmes. La faible représentation des femmes est aussi constatée au niveau des


organes dirigeants des organisations socioprofessionnelles (11%), des instances d’orientation, de


coordination et de suivi des programmes de développement en général, de suivi du processus de


paix, de sécurité et de réconciliation. La représentation moyenne des femmes aux mécanismes de


mise en œuvre de l'Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger est


d'environ 3%.




La situation des femmes dans la gouvernance publique revêt encore beaucoup d’inégalités. Les


causes les plus couramment identifiées réfèrent aux facteurs suivants :


• les contraintes sociales, familiales et économiques qui surchargent leur emploi du temps et


ne leur permettent pas d’exercer des responsabilités communautaires ;


• le faible niveau d’alphabétisation dans le pays ;


• le manque de confiance des femmes en elles-mêmes et leur faible capacité financière pour


l’entretien d’une clientèle politique et le financement des campagnes électorales ;


• l’insuffisante prise en compte des questions d’équité et d’égalité dans les instances de


décision du fait de la faible prise de conscience du genre par les responsables et leaders


d’opinion et de la quasi-inexistence de compétences en genre dans ces instances.




Conscient de cette insuffisance, le Mali a adopté, en décembre 2015, la loi 2015-052 qui répond à


une exigence des Recommandations du Comité pour l’Elimination de la Discrimination à l’Egard


des Femmes. L’application de cette loi à travers son décret n°2016- 909 est très suivie par les


acteurs de la société féministe mais aussi par la Commission Nationale des Droits Humains qui a


été réformée pour lui donner plus d’autonomie et composée de neuf (9) Commissaires dont deux


femmes.



2 Source : Cinquième Rapport National du Mali de Suivi de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme
d’Action de Beijing de 1995 (RAPPORT BEIJING+25), MPFEF





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Globalement des progrès sur la période 2016- 2019 ont été observés, même si la situation reste en-


deçà de ce qui est prévu (30%) par la loi. A la faveur des élections communales de 2016, le nombre


des femmes est passé à 2866 Conseillères municipales (27%) contre 927 sur 10772 (9%) en 2009.


On dénombre onze (11) femmes maires sur 703 lors des élections communales de 2016 (1,6%)


contre neuf (9) femmes maires sur 703 en 2009 (1,3%) et dans le Gouvernement en mai 2019, le


nombre a été de 9 femmes ministres sur 38, soit 23,68%.







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4.2. Situation socio-économique du pays


4.2.1. Profil démographique


A l’issue du 4ème RGPH en 2009, l’effectif total de la population résidante du Mali s’élevait à 14


528 662 habitants, avec un effectif de sexe masculin de 7 204 990 individus (soit 49,6%) et un


effectif de sexe féminin de 7 323 672 (soit 50,4%), ce qui équivaut à un rapport de masculinité de


98 hommes pour 100 femmes. Les projections de population effectuées à partir des données de


2009 prévoient un effectif de 19 972 000 en 2019. La densité de la population est d’environ


16 habitants au kilomètre carré. Dans sa très grande majorité, la population du Mali est sédentaire,


les nomades ne représentant que 0,92% de la population. La population vit majoritairement en


milieu rural (soit 77,5%). Le milieu urbain représente 22,5% de la population. Le District de


Bamako, avec 2 489 000 personnes, abrite plus de la moitié (55,3 %) de la population urbaine du


pays. La structure par âge de la population révèle une population majoritairement jeune : les


enfants de moins de 15 ans représentent globalement 46,6% de la population, la tranche 15-64 ans


représente 48,4% et la population de 65 ans et plus, 3,2%. L’âge moyen est de 20 ans pour


l’ensemble de la population.




Fécondité :


Tableau 1 : Tendance de quelques indicateurs de santé maternelle et infanto-juvénile



Indicateurs EDS 2001 EDS 2006 EDS 2012 EDS 2018


Indice synthétique de fécondité (ISF) 6,8 6,6 6,1 6,3


Utilisation actuelle de méthode moderne (%) 5,7 6,4 9,6 16


Consultation prénatale (1ère visite) (%) 57 70 74 80


Accouchement assisté (%) 41 49 59 67


Couverture vaccin # rougeole (%) 49 68 54 70


Couverture vaccin DPT3 (%) 40 68 72 71


Mortalité Infantile / 1000 naissances 113 96 56 54


Mortalité 0-5 ans / 1000 naissances 229 191 95 101


Source : DNSI/INSTAT -EDSM


Concernant la tendance de la fécondité, la comparaison des niveaux de fécondité selon les quatre


enquêtes EDS met en évidence une tendance globale à la diminution de la fécondité. En effet, l’ISF


est passé successivement de 6,8 en 2001 à 6,1 en 2012 avant de remonter légèrement à 6,3 en 2018.


Cette forte fécondité peut s’expliquer en partie, par une faible utilisation par les femmes, des


méthodes de contraception moderne (16% des femmes de 15-49 ans).




Graphique 1 : Evolution de l’Indice Synthétique de Fécondité (ISF) et du taux de Contraception


Moderne (CM) de 2001 à 2018 :




30 30

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29



Source : DNSI/INSTAT -EDSM


Mortalité infantile et infanto-juvénile :


La mortalité est en nette baisse depuis près de deux décennies. En effet, le taux de mortalité


infantile (moins d’un an), mesuré à partir des EDS successives, est passé de 113 pour 1000


naissances en 2001 à 54 pour 1000 naissances en 2018. De même, la mortalité infanto-juvénile


(moins de 5 ans) est passée de 229 pour 1000 naissances en 2001 à 101 pour 1000 naissances en


2018.



Graphique 2 : Evolution du taux de mortalité infantile et du taux de mortalité infanto-juvénile de 2001


à 2018 :



source : DNSI/INSTAT -EDSM


Taux de consultation prénatale et taux d’accouchement assisté


On constate une évolution positive de ces deux indicateurs, toutes choses qui ont une influence sur


la réduction de la mortalité infantile (moins d’un an) et de la mortalité infanto-juvénile (0-5 ans).



Graphique 3 : Evolution du taux de consultation prénatale (CPN) et du taux d’accouchement


assisté (AA) de 2001 à 2018 :


EDS 2001 EDS 2006 EDS 2012 EDS 2018


6,8 6,6 6,1 6,35,7 6,4


9,6


16


ISF Contraception moderne (%)


EDS 2001 EDS 2006 EDS 2012 EDS 2018


113
96


56 54


229


191


95 101


Mortalité Infantile / 1000 naissances Mortalité 0-5 ans / 1000 naissances




31 31

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30



Source : DNSI/INSTAT -EDSM


Croissance de la population


Estimée à plus de 20 millions d’habitants en 2020 (projection à partir du RGPH 2009), la


population du Mali se caractérise par sa ruralité (70%) et son extrême jeunesse (environ 45% ont


moins de 15 ans et 22% sont âgés de moins de 5 ans).




Compte tenu de la structure3 par âge très jeune et des niveaux très élevés de fécondité, la population


du Mali connaîtra un accroissement démographique sans précédent. Si la densité de la population


malienne est faible à cause de l’immense superficie du pays, les superficies propices aux activités


agro-pastorales restent limitées.




Cependant, c’est surtout la rapidité de l’accroissement démographique qui posera problème à


l’avenir. Ce rythme de croissance démographique (3,6% par an) pose avant tout la question du


développement du capital humain (éducation et santé).




La population du Mali pourrait tripler d’ici à 2035 en cas de baisse lente de la fécondité. De toute


manière, la population malienne est assurée de doubler durant les prochains 25 ans, même en cas


de baisse rapide de la fécondité. En effet, les projections de la Direction Nationale de la Population


(DNP) ont été faites sur la base de trois scénarii :


- un scénario dit de fécondité constante maintenue à 6,6 entre 2006 et 2035. La population


malienne est estimée à 36 092 473 habitants en 2035 ;


- un scénario dit de baisse modérée de fécondité pour laquelle l’ISF passe de 6,6 à 6,3 entre


2006 et 2035. La population correspondante est estimée à 35 098 074 habitants en 2035 ;


- Un scénario dit de baisse forte de fécondité pour laquelle l’ISF passe de 6,6 à 5,4 en 2035.


La population est estimée à 32 172 882 habitants en 2035.





3 Etude Banque mondiale : «le Mali face au défi démographique », 2009.




EDS 2001 EDS 2006 EDS 2012 EDS 2018


57


70
74


80


41
49


59
67


Consultation prénatale (1ère visite) (%) Accouchement assisté (%)




32 32

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31


4.2.2. Développement socio-économique




La croissance économique souhaitée est fortement liée non seulement à la maîtrise de la croissance


démographique, mais aussi à la prise en compte de la variable population dans les différentes


stratégies et politiques sectorielles. L'économie du Mali repose principalement sur le secteur


primaire (agriculture, élevage, pêche) qui occupe plus de 80% de la population active. Le système


d’exploitation agricole dominant, de type familial, déploie sur le terrain des systèmes de


production mixtes qui suivent largement la physionomie du climat du nord au sud. Ces systèmes


sont de type exclusivement pastoral au nord et agro-sylvicole au sud avec une composante


pastorale plus forte au sahel que dans la zone soudanaise.




L’examen de l’évolution du taux de croissance économique au Mali fait ressortir une baisse


régulière depuis 2014. En effet, le taux de croissance est passé de 7,0% en 2014 à 4,8% en 2019


soit une baisse de 31,4% en cinq ans. Cette baisse du taux a fini par plonger l’économie dans une


récession avec un taux de -1,6% en 2020. Cette dégradation de la situation économique du pays


peut être imputable en grande partie à la détérioration de la situation sécuritaire, particulièrement


au Centre, véritable poumon économique du pays.




Graphique 4 : Evolution du taux de croissance réel du PIB de 2014 à 2020.




Source : INSTAT, Comptes Nationaux


Par ailleurs, malgré un taux moyen de croissance économique de 4,6% enregistré entre 2014 et


2020, le niveau de développement humain du Mali reste faible (IDH inférieur à 0,500). La


dynamique démographique (Indice synthétique de fécondité de 6,3 enfants par femme et un taux


moyen de croissance démographique de 3,6% par an) traduit l’immensité des besoins à satisfaire


au plan social, au regard de l’ampleur de la pauvreté qui touche la population du pays (l’incidence


de la pauvreté monétaire en 2019 est de 42,3 %).




Le taux de pauvreté est toujours supérieur en milieu rural comparativement au milieu urbain et


dans ce dernier milieu, il est généralement plus faible à Bamako que dans le reste urbain. Ainsi en


2019, l’incidence de la pauvreté était de 42,3% au niveau national dont 52% en milieu rural contre


7
6 5,8 5,4


4,7 4,8


-1,6
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020




33 33

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32


26,4% en milieu urbain hors Bamako et de 3,8% à Bamako. Les régions les plus touchées par le


fléau de la pauvreté demeurent Sikasso (71,9% de pauvres en 2019), Koulikoro (62,1%), Mopti


(59,5%) et Ségou (53,6%).





34 34

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33


4.3. Objectifs de Développement Durable (ODD)


En 2015, la fin de l’échéance des OMD, adoptés en 2000, a donné lieu à la mise en place d’un


nouveau programme de développement post-2015. En effet, les États du monde ont capitalisé les


succès enregistrés dans la mise en œuvre des OMD et ont adopté un programme pour prendre le


relais des OMD sur la période 2015-2030. Il comporte 17 objectifs mondiaux, 169 cibles et 241


indicateurs. Les 17 objectifs se présentent comme suit :




Objectif 1 : Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde ;


Objectif 2 : Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir


l’agriculture durable ;


Objectif 3 : Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge ;


Objectif 4 : Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir


les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ;


Objectif 5 : Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ;


Objectif 6 : Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable


des ressources en eau ;


Objectif 7 : Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à


un coût abordable ;


Objectif 8 : Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi


productif et un travail décent pour tous ;


Objectif 9 : Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite


à tous et encourager l’innovation ;


Objectif 10 : Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre ;


Objectif 11 : Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs,


résilients et durables ;


Objectif 12 : Établir des modes de consommation et de production durables ;


Objectif 13 : Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et


leurs répercussions ;


Objectif 15 : Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon


durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le


processus de dégradation des sols et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité ;


Objectif 16 : Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du


développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux,


des institutions efficaces, responsables et ouvertes ;


Objectif 17 : Renforcer les moyens de mettre en œuvre le partenariat mondial pour le


développement durable et le revitaliser.




Ce programme dit des Objectifs de Développement Durable (ODD) s’intitule « Transformer notre


monde : le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ». C’est un programme




35 35

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34


ambitieux dont les cibles idéales sont définies à l’échelle mondiale par le programme global des


ODD. Il revient donc à chaque Etat de fixer ses propres cibles au niveau national pour répondre


aux ambitions mondiales en tenant compte de ses spécificités. Sur les 169 cibles, les pays ne


devront porter leurs choix que sur les cibles dites « à prioriser ». Les cibles « de mise en œuvre »


qui accompagnent chaque objectif et celles de l’objectif 17, relatives au partenariat, ne devront pas


faire objet de priorisation mais doivent être applicables comme telles pour tous les pays.




Le Gouvernement du Mali a souscrit aux ODD en les inscrivant dans la dynamique de mise en


œuvre du CREDD. Ainsi, en vue de contribuer au suivi et à l’évaluation du CREDD et des ODD,


l’ODHD/LCP a été responsabilisé pour l’établissement d’une situation de référence des ODD au


Mali. Il a identifié des indicateurs pertinents de base pouvant contribuer à l’élaboration


d’indicateurs spécifiques de suivi et d’évaluation. Ces données ainsi que d’autres du Système


Statistique National (SSN) ont été utilisées pour établir une situation de référence. Le rapport issu


de cette étude réalisée en 2018, a dégagé quelques recommandations fortes parmi lesquelles :




la prise en compte des indicateurs ODD dans les politiques publiques ;


la mise en place d’un dispositif innovant et dynamique de suivi et d’évaluation ;


le renforcement des capacités des acteurs : Dans l’ODD 17, il est clairement indiqué la


nécessité de renforcer les capacités des pays les moins avancés dans les domaines des


données statistiques et du suivi ;


la définition d’une stratégie nationale de financement des ODD.




Il y a lieu de préciser le lien entre la situation du handicap et les ODD. En effet, l’un des éléments


transformateurs des Objectifs de Développement Durable est l’engagement de toutes les parties


prenantes de s’assurer que personne ne soit laissé pour compte et à ce qu’aucun Objectif ne soit


considéré comme étant atteint tant qu’il ne l’est pas pour tout le monde. Cela équivaut à reconnaître


à l’échelle du pays que chaque personne compte et mérite d’avoir droit à l’égalité des chances,


indépendamment de son revenu, son sexe, son âge, sa race, son origine ethnique, son statut


migratoire, son handicap, son lieu d’habitation ou autres caractéristiques propres au contexte du


pays.


Encadré 1 : Comprendre les Objectifs de Développement Durable (ODD)




Les ODD sont issus d’une résolution du sommet des Nations Unies. Lors de ce sommet, il a été adopté le document


final du programme de développement pour l’après-2015 : « Transformer notre monde : le Programme de


développement durable à l’horizon 2030 ». Dans son préambule, il est indiqué que le Programme de développement


durable est un plan d’action pour l’humanité, la planète et la prospérité. Il vise aussi à renforcer la paix partout dans


le monde dans le cadre d’une liberté plus grande.




C’est un document qui est fondé sur le respect du droit international. Il repose sur des buts et principes énoncés dans


la Charte des Nations Unies, notamment le plein respect du droit international. Il se fonde sur la Déclaration universelle


des Droits de l’Homme, mais aussi sur les instruments internationaux relatifs aux Droits de l’Homme, la Déclaration




36 36

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35


du Millénaire et le Document final du Sommet mondial de 2005. Il s’inspire d’autres instruments, tels que la


Déclaration sur le droit au développement.




Sans nul doute, le caractère très ambitieux des ODD provient de la volonté de la communauté internationale de prendre


en charge, à travers ce programme, l’atteinte par l’ensemble des pays des droits fondamentaux. Cela apparaît comme


une dynamique nouvelle pour tous les pays dans lesquels ces droits fondamentaux sont mis en mal par un contexte


international marqué par les questions de sécurité humaine à différents niveaux.




Les ODD sont un projet extrêmement ambitieux et porteur de changement. Ils expriment la volonté d’aller vers un


monde libéré de la pauvreté, de la faim, de la maladie et du besoin, où chacun puisse s’épanouir : « Un monde libéré


de la peur et de la violence. Un monde où tous sachent lire, écrire et compter. Un monde où tous jouissent d’un accès


équitable à une éducation de qualité à tous les niveaux, aux soins de santé et à la protection sociale, où la santé


physique et mentale et le bien-être social soient assurés. Un monde où les engagements que nous avons pris


concernant le droit fondamental à l’eau potable et à l’assainissement soient tenus et où il y ait une meilleure hygiène,


etc. Un monde où l’humanité vit en harmonie avec la nature et où la faune et la flore sauvages et les autres espèces


vivantes soient protégées. » Nations Unies (2015), op. cit., p.3-4.




Les ODD couvrent fondamentalement quatre domaines de développement : l’environnement, le social, l’économie et


la gouvernance (domaine qui apparaît comme étant transversal). Dans la Déclaration de 2015, ces domaines sont


traduits en termes d’ambitions de transformation : l’humanité, la planète, la prospérité, la paix et les partenariats. En


termes de transformation ou d’actions, le contenu de l’humanité peut être traduit par le domaine social. La planète


renvoie aux questions environnementales et de changements climatiques. La prospérité renvoie à la création de la


richesse sous un angle plus ou moins économique à travers la croissance inclusive. Quant à la paix et aux partenariats,


ils renvoient aux questions de gouvernance institutionnelles et politiques autour des différents domaines d’actions


sectorielles en vue d’opérer une transformation du monde, en particulier dans les pays pauvres comme le Mali et qui


sont soumis à d’énormes contraintes de développement durable (Nations Unies, 2015, p.2).




La Déclaration, de laquelle est issu le programme des ODD, est un projet commun qui engage la responsabilité


individuelle des Etats. Elle part d’un constat alarmant sur un ensemble de défis auxquels le monde est confronté, dont


la pauvreté et les inégalités grandissantes dans divers domaines.





37 37

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36


V. STATUT DE HANDICAP


Les estimations générales qui sont couramment utilisées par les organismes internationaux portent


à 15% de la population globale, la proportion de personnes handicapées. Et 85% d’entre elles


vivent dans les pays en voie de développement. La situation des personnes handicapées est surtout


marquée par d’importantes inégalités socioéconomiques par rapport au reste de la population.


Ainsi, une personne sur cinq, vivant en dessous du seuil de pauvreté, est handicapée.




Dans les pays en en voie de développement, la majorité des personnes handicapées appartient aux


catégories les plus pauvres. Ainsi :


- Selon l’UNESCO, 90% des enfants handicapés ne sont pas scolarisés ;


- Pour l’UNICEF, 30% des enfants des rues sont handicapés ;


- Selon le PNUD, les taux d’alphabétisme chez les adultes handicapés ne dépassent pas 3%


chez les hommes et 1% chez les femmes ;


- Selon l’OIT, le taux de chômage des personnes handicapées atteint 85% dans certains pays


africains.




5.1. Présentation succincte de la Convention relative aux Droits des Personnes


Handicapées et le Protocole Facultatif




La Convention relative aux droits des personnes handicapées a pour objet de promouvoir, protéger


et assurer la pleine et égale jouissance de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés


fondamentales par les personnes handicapées et de promouvoir le respect de leur dignité


intrinsèque.




Elle repose sur huit (8) principes généraux, à savoir :




1. le respect de la dignité intrinsèque, de l’autonomie individuelle, y compris la liberté de


faire ses propres choix, et de l’indépendance des personnes ;


2. la non-discrimination ;


3. la participation et l’intégration pleines et effectives à la société ;


4. le respect de la différence et l’acceptation des personnes handicapées comme faisant partie


de la diversité humaine et de l’humanité ;


5. l’égalité des chances ;


6. l’accessibilité ;


7. l’égalité entre les hommes et les femmes ;


8. le respect du développement des capacités de l’enfant handicapé et le respect du droit des


enfants handicapés à préserver leur identité.







38 38

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37


La convention comporte :




1) un article traitant des obligations générales :




Article 4 : Obligations générales


Les États Parties s’engagent à garantir et à promouvoir le plein exercice de tous les droits de


l’homme et de toutes les libertés fondamentales de toutes les personnes handicapées sans


discrimination d’aucune sorte fondée sur le handicap. À cette fin, ils s’engagent à adopter toutes


mesures appropriées d’ordre législatif, administratif ou autre pour mettre en œuvre les droits


reconnus dans la présente Convention ;




2) une vingtaine d’articles relatifs aux différents droits des personnes vivant avec un


handicap :




- Article 5 : Égalité et non-discrimination ;


- Article 6 : Femmes handicapées ;


- Article 7 : Enfants handicapés ;


- Article 8 : Sensibilisation ;


- Article 9 : Accessibilité ;


- Article 10 : Droit à la vie ;


- Article 11 : Situations de risque et situations d’urgence humanitaire ;


- Article 12 : Reconnaissance de la personnalité juridique dans des conditions d’égalité ;


- Article 13 : Accès à la justice ;


- Article 14 : Liberté et sécurité de la personne ;


- Article 15 : Droit de ne pas être soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels,


inhumains ou dégradants ;


- Article 16 : Droit de ne pas être soumis à l’exploitation, à la violence et à la maltraitance ;


- Article 17 : Protection de l’intégrité de la personne ;


- Article 18 : Droit de circuler librement et d’acquérir une nationalité ;


- Article 19 : Autonomie de vie et inclusion dans la société ;


- Article 20 : Mobilité personnelle ;


- Article 21 : Liberté d’expression et d’opinion et accès à l’information ;


- Article 22 : Respect de la vie privée ;


- Article 23 : Respect du domicile et de la famille ;


- Article 24 : Éducation ;


- Article 25 : Santé.











39 39

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38


Quant au Protocole facultatif, il :


- permet au comité de recevoir des plaintes individuelles ou collectives ;


- constitue une procédure classique pour les organes de Traités des Nations Unies (Comité


des droits des personnes handicapées, Comité contre la torture, Comité des droits de


l’enfant, etc.) ;


- permet de saisir le Comité des droits des personnes handicapées en dehors de la procédure


d’examen des rapports des Etats parties ;


- donne une effectivité réelle aux droits énoncés dans la Convention : les décisions prises


n’ont pas de force obligatoire, mais les Etats n’aiment pas être dénoncés pour les violations


des droits de l’homme et les décisions des Comités de l’ONU sont de plus en plus citées


par la doctrine et les « vraies » juridictions internationales.







40 40

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39


5.2. Actions prises par le Gouvernement depuis le dernier rapport en matière


de droits des personnes vivant avec un handicap


Il n’y a pas eu, jusqu’ici, de rapport officiel publié par le Gouvernement sur la situation générale


des personnes handicapées. Cependant, on note ici, une volonté politique, plusieurs fois affirmée


par les Gouvernements successifs, se manifestant par la prise de mesures et de dispositions dans


plusieurs domaines de la vie sociale et économique en faveur des personnes en situation de


handicap. Au nombre de ces dispositions, on relève principalement :




1. la ratification par le Mali, dès 2008, de la Convention ;


2. l’adoption de la loi n° 2018-027 du 12 juin 2018 relative aux droits des personnes vivant


avec un handicap ; l’adoption du décret d’application de cette loi est encore attendue ;


3. la déclaration de Politique Générale du Gouvernement (Mai 2014) : Cette déclaration


propose un véritable programme en faveur des personnes handicapées qui inclut des


mesures significatives parmi lesquelles :


- la réhabilitation et le renforcement du Centre National d’Appareillage Orthopédique ;


- l’adaptation accélérée des lieux publics aux personnes handicapées comme des


passages pour tricycles, rampes d’accès ;


- la création d’au moins deux écoles spécialisées et équipées pour les personnes


handicapées et le renforcement de toutes les structures existantes sous l’égide des


collectivités locales ;


- la ratification et l’application des différentes conventions internationales de protection


et de promotion des droits des personnes handicapées ;


- la poursuite des initiatives de facilitation de l’accès des personnes handicapées


diplômées à la Fonction publique, le soutien aux initiatives de création de richesses par


les personnes handicapées ;


- la promotion de l’image des personnes handicapées dans la société et la fermeté à


l’égard des discriminations faites aux personnes handicapées ;


- l’allocation d’une subvention annuelle de 50 millions de FCFA chaque année au réseau


de la FEMAPH ;


- le soutien des organisations de personnes handicapées et des fédérations régionales et


nationales des personnes handicapées dans la conduite d’initiatives permettant la


génération de revenus pour les personnes handicapées : dix projets majeurs par région


et par an avec une subvention globale de 300 millions de FCFA chaque année ;


- le renforcement des moyens et des capacités des centres pour déficients mentaux pour


améliorer les conditions de traitement, de rééducation, de formation et d’apprentissage


pour les enfants déficients mentaux.


4. l’adoption de mesures législatives et réglementaires favorables à la promotion des


personnes en situation de handicap :


- la Constitution de février 1992 prône l’égalité de chance entre tous les citoyens ;




41 41

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40


- le Statut Général de la Fonction publique facilite dans son article 18 l’accès des


personnes handicapées à la Fonction publique ;


- le Code du Travail ;


- la loi n°01-077 du 18 Juillet 2001 fixant les règles générales de construction au Mali,


modifiée par la loi n°03-044 du 30 décembre 2003 portant sur l’accessibilité des


personnes handicapées aux édifices et bâtiments publics ;


- la Convention n°159 du BIT du 20 juin 1983 relative à la Réadaptation Professionnelle


et à l’emploi des personnes handicapées et la Recommandation n°168 du 20 juin 1983


du BIT. En appliquant la présente Recommandation, les Membres devraient considérer


que le but de la réadaptation professionnelle, telle que définie dans cette dernière


recommandation, devrait permettre aux personnes handicapées d'obtenir et de


conserver un emploi convenable, de progresser professionnellement et, partant, de


faciliter leur insertion ou leur réinsertion dans la société ;


- l’Ordonnance n°07-035-P-RM du 4 septembre 2007, ratifiée, autorisant la ratification


de la Convention relative aux droits des personnes handicapées et du protocole


facultatif se rapportant à ladite Convention (Loi n°07-054 AN-RM) ;


- Le Code de Prévoyance sociale.


5. l’adoption et la mise en œuvre de politiques et programmes parmi lesquels :


- la politique nationale de Solidarité (1993) ;


- la politique nationale de développement de l’économie sociale et solidaire 2019-2023 ;


- les programmes de Développement Sanitaire et Social ;


- le programme de Réadaptation à Base Communautaire (RBC) ;


- le plan d’action national de la Décennie Africaine des Personnes Handicapées 1999- 2009 ;


- l’Institutionnalisation du Mois de la Solidarité et de la Lutte contre l’exclusion sociale


(Décret N°01- 468/P-RM du 27 septembre 2001) qui consacre une semaine aux activités


de promotion des personnes handicapées), la création et/ ou la revitalisation de structures


et services ;


- Le plan stratégique 2014 -20234 pour la promotion socio-économique des personnes


en situation de handicap au Mali ;


Le Plan Stratégique comporte quatre axes stratégiques :


AS1 : Renforcer la lutte contre l’exclusion sociale du fait du handicap, notamment par la


lutte contre : la pauvreté, l’amélioration de la mobilité des personnes handicapées dans la


cité (accès aux édifices et lieux publics et aux autres établissements humains), le soutien


aux activités sportives et culturelles des personnes handicapées ;


AS2 : Assurer une meilleure protection sociale des personnes handicapées ;


AS3 : Assurer l’éducation, la formation et l’insertion professionnelle des personnes


handicapées ;


AS4 : Promouvoir le développement institutionnel et renforcer les Organisations de


Personnes Handicapées.



4 Réf : Ministère de la Solidarité, de l’Action Humanitaire et de la Reconstruction du Nord, septembre 2014




42 42

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41


Le budget du Plan Stratégique est évalué à trois milliards cent soixante-neuf millions


(3 169 000 000) de francs CFA.


6. l’existence d’un dispositif institutionnel comprenant les services de l’Etat et des structures


privées favorisant la mise en œuvre de projets et programmes parmi lesquels :


- la Direction Nationale du Développement Social (DNDS) ;


- la Direction Nationale de la Protection Sociale et de l’Economie Solidaire (DNPSES) ;


- la Direction Nationale de l’Education Préscolaire et Spéciale (DNEPS) ;


- le Centre National d’Appareillage Orthopédique (CNAOM) et ses services déconcentrés


dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao et Tombouctou ;


- le Fonds de Solidarité Nationale (FSN) ;


- les structures de formation professionnelle et d’emploi pour les personnes handicapées ;


- la FEMAPH, les associations nationales, les fédérations régionales et locales.







43 43

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42


5.3. Goulots d’étranglement dans la mise en conformité du Mali avec le


mécanisme de rapportage au comité de suivi de la CDPH




Les goulots d’étranglement auxquels les personnes handicapées sont confrontées couvrent


pratiquement tous les domaines, particulièrement ceux relatifs à la santé, à la réadaptation, à


l’éducation, à l’eau-hygiène-assainissement, aux infrastructures et à l’emploi. Le présent rapport


met l’accent sur ces domaines et formule des recommandations pour améliorer la vie des personnes


handicapées et de leurs familles, dans la droite ligne de la CDPH.




Réadaptation à Base Communautaire (RBC)




Pour une meilleure prise en charge de ces goulots, le Gouvernement s’appuie sur la mise en œuvre


de politiques et stratégies existantes et sur la Réadaptation à Base Communautaire (RBC).


La réadaptation à base communautaire prend en charge toutes les catégories de personnes


handicapées sans distinction de race, de sexe, d'âge ni de rang social et cela dans leur milieu de


vie. La RBC devient donc un système dont la base est constituée par les services de la communauté


et la mobilisation des ressources familiales et communautaires pour fournir des services qui


concourent au bien-être des personnes handicapées. Elle cesse alors d'être une affaire


exclusive des seuls professionnels.




La RBC a comme but principal de favoriser l'intégration et l’égalité des chances en faveur des


personnes handicapées dans leur milieu de vie afin qu'elles ne soient pas marginalisées ou exclues.




Elle vise à offrir à un maximum de personnes handicapées, là où elles vivent et à moindre coût,


les services essentiels dont elles ont besoin et plus particulièrement l'amélioration de la qualité de


vie des personnes handicapées les plus démunies. Elle dépend de l'engagement de la communauté,


des ressources, du soutien qu'elles reçoivent des pouvoirs publics et des organisations associatives.




Le Programme de Réadaptation à Base Communautaire vise à tous les niveaux à promouvoir le


potentiel des personnes handicapées et à leur offrir les mêmes chances et l'opportunité à être


scolarisées, d'effectuer une formation professionnelle, d'initier et de mettre en œuvre des projets


générateurs de revenu, d'accéder aux services socio-sanitaires disponibles et d'avoir des


responsabilités au sein de leurs communautés, avoir leur mot à dire et à être entendues.




De plus, la RBC s'intéresse aux différents aspects touchant :


- la prévention du handicap ;


- la réadaptation dans les soins de santé primaires ;


- l'intégration des enfants handicapés dans les écoles ordinaires ;


- la formation professionnelle ;


- la possibilité d'exercer une activité génératrice de revenu.




44 44

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43




Loi N° 2018-027 du 12 juin 2018 relative aux droits des personnes vivant avec un


handicap




La loi a pour objet de promouvoir et de protéger les droits des personnes vivant avec un handicap.




Elle comporte vingt-huit (28) articles, répartis entre quatre (4) chapitres et huit (8) sections. Sa


mise en œuvre devrait permettre une amélioration significative de la situation des personnes


handicapées, particulièrement celle des enfants. En effet, la loi stipule que :


- Les personnes vivant avec un handicap ont droit à une assistance adaptée et à des mesures


particulières de protection sociale ;


- La dimension handicap est prise en compte dans la mise en œuvre des documents de politiques


et plans d’actions.




En outre, la loi prévoit les mesures de promotion et de protection suivantes :


- les personnes vivant avec un handicap bénéficient d’une protection particulière de l’Etat, des


Collectivités territoriales, des familles et des autres personnes morales, publiques et privées.


L’Etat assure la protection et la sécurité des personnes vivant avec un handicap dans les


situations de risques, de conflits, de crises humanitaires et de catastrophes ;


- l’Etat met en place un répertoire des personnes vivant avec un handicap ;


- les données statistiques et les résultats d’études et de recherches sur le handicap doivent être


désagrégés, disponibles et accessibles ;


- les personnes vivant avec un handicap bénéficient d’une carte d’invalidité délivrée par le


ministre chargé des personnes handicapées. Les services de l’action sociale sont tenus


d’accompagner et de soutenir toute personne vivant avec un handicap, détentrice de la carte


d’invalidité.




Ces mesures couvrent les principaux domaines suivants : Santé, Education, Formation


professionnelle, Emploi, Participation à la vie politique et à la vie publique, Sports, loisirs, arts,


culture et communication, Accessibilité et mobilité, Protection et assistance juridique.




La loi prévoit la mise en place d’un Comité National de Suivi des Droits des Personnes vivant avec


un Handicap dont les missions, l’organisation et le fonctionnement sont fixés par voie


règlementaire.







45 45

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44


VI. DONNEES GENERALES SUR LES PERSONNES VIVANT AVEC
UN HANDICAP




Au Mali, il existe très peu de données actualisées sur les personnes handicapées. Selon le rapport


Banque Mondiale-Organisation Mondiale de la Santé (BM-OMS) sur le handicap, publié en 2011,


le nombre de Personnes Handicapées est estimé à 15% de la population mondiale soit environ un


milliard de personnes et à 15,5% soit environ 2 247 500 Personnes handicapées pour le Mali, dont


31% d’enfants5 de 0-17 ans.




Au niveau national, deux sources principales de données sont exploitées pour la présente étude :


le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) 2009 et le Système d’Information


Sociale (SISO) 2019.


6.1. Données du RGPH 2009




Tableau 2: Répartition de la population totale et de la population des personnes handicapées


par sexe selon le groupe d’âges quinquennaux


Group


es


d'âge


Population handicapée Population totale
Poids des handicapés


(%)


Proportions des


handicapés (%)


M F T M F T M F T M F T


00 - 04 4 343 3 942 8 285 1328871 1294 514 2 623 385 0,3 0,3 0,3 7,8 8,9 8,3


05 - 09 4 777 4 216 8 993 1202875 1154 948 2 357 823 0,4 0,4 0,4 8,6 9,5 9,0


10 - 14 4 470 3 918 8 388 918 866 865 138 1 784 004 0,5 0,5 0,5 8,1 8,9 8,4


15 - 19 3 981 3 909 7 890 732 526 783 620 1 516 146 0,5 0,5 0,5 7,2 8,9 7,9


20 - 24 3 232 3 163 6 395 529 535 612 368 1 141 903 0,6 0,5 0,6 5,8 7,2 6,4


25 - 29 3 352 3 002 6 354 449 099 546 603 995 702 0,8 0,6 0,6 6,0 6,8 6,4


30 - 34 3 200 2 641 5 841 385 003 427 795 812 798 0,8 0,6 0,7 5,8 6,0 5,9


35 - 39 3 094 2 298 5 392 325 055 326 894 651 949 1,0 0,7 0,8 5,6 5,2 5,4


40 - 44 2 924 2 107 5 031 271 239 275 364 546 603 1,1 0,8 0,9 5,3 4,8 5,1


45 - 49 2 829 1 873 4 702 228 626 217 261 445 887 1,2 0,9 1,1 5,1 4,2 4,7


50 - 54 2 679 2 056 4 735 189 424 192 382 381 806 1,4 1,1 1,2 4,8 4,7 4,8


55 - 59 2 672 1 600 4 272 148 594 134 083 282 677 1,8 1,2 1,5 4,8 3,6 4,3


60 - 64 2 931 2 126 5 057 127 557 123 461 251 018 2,3 1,7 2,0 5,3 4,8 5,1


65 - 69 2 683 1 557 4 240 88 292 77 082 165 374 3,0 2,0 2,6 4,8 3,5 4,3


70 - 74 2 675 1 749 4 424 67 319 66 063 133 382 4,0 2,7 3,3 4,8 4,0 4,4


75 - 79 1 925 1 103 3 028 40 904 36 197 77 101 4,7 3,1 3,9 3,5 2,5 3,0


80 et + 2 560 1 696 4 256 41 992 43 602 85 594 6,1 3,9 5,0 4,6 3,8 4,3


ND 1 132 1 201 2 333 129 213 146 297 275 510 0,9 0,8 0,9 2,0 2,7 2,3


Total 55459 44157 99616 7204990 7323 672 14528 662 0,8 0,6 0,7 100 100 100,0


Source : INSTAT -RGPH 2009





5 Estimation




46 46

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45


6.1.1. Description du type et des causes des handicaps, nombre et pourcentage de personnes


handicapées (ventilés par sexe) et leur répartition par zones géographiques




6.1.1.1. Répartition (%) des personnes handicapées par nature du handicap selon le


milieu de résidence et le sexe




Il ressort du tableau 3 ci-dessous que les personnes vivant avec un handicap physique sont les plus


nombreuses, quels que soient le milieu de résidence et le sexe, avec une proportion de 45%. Elles


sont suivies respectivement des personnes handicapées visuelles (21,9%), des personnes


handicapées auditives (13%), des personnes handicapées mentales (12,8%). On note que 7,3% des


personnes handicapées vivent avec plus d’un handicap (polyhandicap).




Au niveau du milieu de résidence, on constate qu’il y a nettement plus de personnes handicapées


en milieu rural qu’en milieu urbain. Près de 8 personnes sur dix, vivant avec handicap, résident en


milieu urbain. En effet, la proportion des personnes handicapées physiques est particulièrement


élevée en milieu urbain et à Bamako avec respectivement 50,9% et 61% contre 41,8% pour le


milieu rural. Contrairement à ce type de handicap, les autres ont plus d’ampleur en milieu rural


qu’en milieu urbain et à Bamako.




Par ailleurs, les résultats n’indiquent pas de différences significatives entre les hommes et les


femmes quelle que soit la nature du handicap au Mali à l’exception du handicap visuel qui touche


plus la population masculine que féminine (23% contre 20,5%). Mais dans tous les cas, le handicap


frappe plus les hommes que les femmes, quel que soit le type de handicap considéré.




En outre, la proportion des personnes vivant avec plus d’un handicap (polyhandicap) dans la


population frappée de handicap mérite une attention particulière car elle atteint 7%, ce qui


nécessite des efforts importants en termes de prise en charge.




Tableau 3 : Répartition (%) des personnes handicapées par nature du handicap selon le


milieu de résidence et le sexe


Nature du handicap


Milieu de résidence


BAMAKO AUTRES URBAINS RURAL Ensemble


M F T M F T M F T M F T


Handicap physique 61,1 60,8 61,0 51,0 50,8 50,9 41,1 42,8 41,8 44,4 45,7 45,0


Handicap auditif 8,6 10,7 9,5 9,5 10,3 9,8 13,9 14,0 13,9 12,8 13,2 13,0


Handicap visuel 15,3 14,3 14,9 20,6 21,0 20,7 24,4 21,4 23,1 23,0 20,5 21,9


handicap mental 9,9 9,3 9,6 12,3 10,1 11,3 13,2 13,8 13,5 12,7 12,9 12,8


Polyhandicap 5,1 4,9 5,0 6,6 7,9 7,2 7,4 8,1 7,7 7,0 7,7 7,3


Total 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100


Source : INSTAT -RGPH 2009





47 47

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46


6.1.1.2. Distribution des personnes handicapées par sexe selon la région




La répartition des personnes handicapées par sexe selon la région (tableau 4) fait ressortir trois


catégories de régions (voir graphique 5 du tableau 4) :


La première catégorie de régions à forte proportion de personnes handicapées est


composée des régions de Kayes, Koulikoro et Sikasso avec en moyenne deux personnes sur


dix, vivant avec handicap ;


La seconde, composée des régions du nord, est celle où les proportions de personnes


handicapées sont relativement faibles (moins de 5%) ;


La troisième (la catégorie intermédiaire), composée des régions de Mopti, Ségou et du district


de Bamako, enregistre des proportions de personnes handicapées élevées d’environ 12%.




Graphique 5 : Répartition (%) des personnes handicapées par région de résidence




Source : INSTAT -RGPH 2009




Tableau 4 : Distribution des personnes handicapées par sexe selon la région de résidence


Sexe


Région


Masculin Féminin Ensemble


Effectif % Effectif % Effectif %


Kayes 11 021 19,9 8 620 19,5 19 641 19,7


Koulikoro 11 524 20,8 8 852 20,0 20 376 20,5


Sikasso 10 606 19,1 8 313 18,8 18 919 19,0


Ségou 5 853 10,6 4 908 11,1 10 761 10,8


Mopti 6 514 11,7 5 597 12,7 12 111 12,2


Tombouctou 2 044 3,7 1 662 3,8 3 706 3,7


Gao 1 139 2,1 894 2,0 2 033 2,0


Kidal 104 0,2 75 0,2 179 0,2


Bamako 6 654 12,0 5 236 11,9 11 890 11,9


Total 55 459 100,0 44 157 100,0 99 616 100,0


Source : INSTAT, RGPH 2009


6.1.1.3. Niveau d’instruction et milieu de résidence des personnes vivant avec handicap


Kayes
20%


Koulikoro
21%


Sikasso
19%


Ségou
11%


Mopti
12%


Tomboucto
4%


Gao
2%


Kidal
0%


Bamako
12%


%




48 48

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47


Tableau 5 : Répartition des personnes handicapées par niveau d’instruction, milieu de résidence et sexe


Instruction


Milieu de résidence


BAMAKO AUTRES URBAINS RURAL Ensemble


M F T M F T M F T M F T


Aucun 43,4 53,8 48 55,9 64,5 59,7 79,6 84,9 82 73 79,2 75,7


Fondamental 1 21,5 22,8 22,1 20,5 20,7 20,6 13,1 10,8 12,1 14,7 13,2 14,1


Fondamental 2 12,5 10,3 11,6 10,5 7,6 9,2 4,6 2,9 3,8 6,1 4,3 5,3


Secondaire 11,3 8,8 10,2 8,5 5,6 7,2 1,8 1,1 1,4 3,6 2,4 3


Supérieur 11,3 4,3 8,2 4,6 1,7 3,3 1,1 0,4 0,8 2,6 1,1 1,9


Total 100 100 100 100,0 100,0 100 100 100 100 100 100 100


Source : INSTAT -RGPH 2009




Le tableau 5, illustré par le graphique 6, montre que plus des trois quarts des personnes handicapées


(75,7%) ne savent ni lire ni écrire dans une langue. Pour l’ensemble de la population, le taux


d’analphabétisme est de 68,8%. Les proportions de personnes handicapées instruites des niveaux


premier cycle fondamental, second cycle fondamental, secondaire et supérieur sont respectivement


de 14,1%, 5,3%, 3% et 1,9%.




La répartition des personnes handicapées selon le niveau d’instruction et le milieu révèle que le


niveau d’analphabétisme en milieu rural (82%) est largement supérieur à celui de Bamako (48%)


et des autres centres urbains (59,7%). Quant aux autres niveaux d’instruction (fondamental 1 à


supérieur), ils sont plus élevés à Bamako qu’en milieu urbain hors Bamako. Le milieu rural


enregistre les taux les plus faibles. Tout ceci s’explique par le niveau d’équipement en


infrastructures scolaires, le district de Bamako concentrant l’essentiel de ces infrastructures.


Par rapport au sexe, le taux d’analphabétisme des femmes handicapées (79,2%) est plus élevé que


celui des hommes handicapés (73%). Aussi, on relève dans tous les ordres d’enseignement, que le


niveau d’enseignement des hommes est plus élevé que celui des femmes.




Tableau 6 : Répartition des personnes handicapées par niveau d’instruction selon le milieu


Instruction Bamako Autres urbains Rural Ensemble


Aucun 48 59,7 82 75,7


Fondamental 1 22,1 20,6 12,1 14,1


Fondamental 2 11,6 9,2 3,8 5,3


Secondaire 10,2 7,2 1,4 3


Supérieur 8,2 3,3 0,8 1,9


Total 100 100 100 100


Source : INSTAT, RGPH 2009









49 49

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48


Graphique 6 : Répartition des personnes handicapées par niveau d’instruction selon le milieu




Source : INSTAT, RGPH 2009




6.1.1.4. Niveau d’instruction et région de résidence


Le niveau d’instruction des personnes handicapées varie sensiblement selon la région de résidence.


En effet, le taux d’analphabétisme est de 48% à Bamako. Il est largement inférieur des plus de


80% des régions de Kayes, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal. Celui des autres régions (Koulikoro,


Sikasso et Ségou) se situe entre 75% et 79%.




Tableau 7 : Répartition des personnes handicapées par région de résidence selon le niveau d’instruction


Région


Niveau d'instruction


Aucun
Fondamental


1er cycle


Fondamental


2nd cycle
Secondaire Supérieur Total


Kayes 82,1 11,8 3,8 1,6 0,7 100,0


Koulikoro 75,0 15,0 5,4 3,0 1,5 100,0


Sikasso 77,0 14,8 5,2 2,1 1,0 100,0


Ségou 78,5 13,7 5,1 1,7 0,9 100,0


Mopti 85,5 9,1 2,8 1,7 0,9 100,0


Tombouctou 85,3 10,0 2,7 1,3 0,8 100,0


Gao 81,3 11,3 3,9 2,0 1,6 100,0


Kidal 83,7 9,3 1,7 2,9 2,3 100,0


Bamako 48,0 22,1 11,6 10,2 8,2 100,0


Ensemble 75,7 14,0 5,3 3,0 1,9 100,0


Source : INSTAT-RGPH 2009






0


10


20


30


40


50


60


70


80


90


Aucun Fondamental 1 Fondamental 2 Secondaire Supérieur


BAMAKO AUTRES URBAINS RURAL ENSEMBLE




50 50

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49


6.1.1.5. Autres indicateurs socioéconomiques des personnes vivant avec un handicap




L’analyse de ces indicateurs a dégagé les résultats suivants :




une mortalité plus élevée chez les personnes handicapées : Selon le RGPH 2009,


l’espérance de vie à la naissance estimée pour les personnes handicapées montre que toute


personne handicapée née en 2009 au Mali, peut espérer vivre en moyenne 52 années toutes


choses étant égales par ailleurs contre 55,6 ans pour l’ensemble de la population.




un niveau de fécondité plus élevé chez les femmes handicapées de 15-49 ans : Selon le


RGPH 2009, l’ISF est de 6,6 enfants pour les femmes handicapées contre 6,4 enfants chez


toutes les femmes ;




Graphique 7 : Indices Synthétiques de Fécondité des femmes de 15-49 ans par milieu de résidence




Source : INSTAT -RGPH 2009-




un niveau de chômage plus élevé chez les personnes handicapées : (source : INSTAT-
RGPH 2009).




Le graphique 8 examine le taux de chômage par milieu de résidence selon le sexe. Le constat qui


se dégage de façon générale est que le chômage touche 2,5% des personnes vivant avec un


handicap en 2009 contre 1,6% pour l’ensemble de la population active au Mali. Cette situation est


révélatrice d’un niveau de chômage plus élevé chez les personnes handicapées.




Par ailleurs, le chômage touche plus les femmes que les hommes handicapés quel que soit le milieu


de résidence avec un écart plus élevé à Bamako (13,6% des chômeurs femmes contre 5% des


hommes) et dans les autres milieux urbains du Mali (8% contre 2,4%).




C’est à Bamako que le niveau de chômage est plus élevé (7,1%) suivi des autres milieux urbains


(3,7%) contre seulement 1,7% en milieu rural.




6,2


6,3


6,4


6,5


6,6


6,7


6,8


RURAL AUTRE URBAIN ENSEMBLE BAMAKO


6,8


6,7


6,6


6,4




51 51

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50


Graphique 8 : Répartition du taux de chômage de la population active handicapée par milieu de


résidence selon le sexe


Source : RGPH 2009-INSTAT




6.1.2. Etat, structure par âge et sexe de la population des personnes handicapées




Il est dénombré, au RGPH 2009, 99 616 personnes handicapées dont 55 459 hommes et 44 157


femmes. Les données font ressortir le poids des personnes handicapées par rapport à la population


totale et la distribution de la proportion par groupe d’âge selon le sexe. Il en ressort un faible poids


de la population handicapée par rapport à l’ensemble de la population malienne. En effet, dans


l’ensemble, moins de 1% de la population malienne vit avec un handicap (0,7%). Cependant le


poids du handicap est légèrement plus élevé dans la population masculine (0,8%) que féminine


(0,6%). Il commence à avoir une ampleur non négligeable à partir de 60 ans pour atteindre 2%


puis 4% à partir de 80 ans quel que soit le sexe. C’est surtout à partir de 75 ans que l’écart entre


hommes et femmes devient un peu plus important.


Graphique 9 : Proportion de personnes handicapées par groupe d’âges




Source : INSTAT -RGPH 2009




0,0


2,0


4,0


6,0


8,0


10,0


12,0


14,0


Bamako Autres urbains Rural Total


5,0


2,4
1,5 2,0


13,6


8,0


2,3


4,2


7,1


3,7


1,7
2,5


Masculin Féminin Ensemble


0,3 0,4 0,5 0,5
0,6 0,6 0,7 0,8


0,9 1,1
1,2


1,5
2


2,6


3,3


3,9


5


0,7




52 52

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51


Graphique 10 : Répartition des personnes handicapées par groupe d’âges




Source : INSTAT -RGPH 2009-




Il ressort du tableau 2, illustré par les graphiques 5 et 6, que la structure page âge des personnes


handicapées indique que les enfants de 0 à 19 ans représentent 33,6% de la population totale des


personnes handicapées.




Une estimation rapide de la population de 0-17 ans, sur la base de l’hypothèse d’une répartition


égalitaire à l’intérieur du groupe d’âges 15-19 ans, donne un effectif de 30 400 enfants de 0-17 ans


soit 31% des personnes handicapées.






8,3


9
8,4


7,9


6,4 6,4
5,9


5,4
5,1


4,7 4,8
4,3


5,1


4,3 4,4


3


4,3




53 53

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52


6.2. Données de l’annuaire du Système d’Information Sociale (SISo)




Le SISo est l’une des principales sources de données sur la situation sociale de la population ; ces


données sont collectées au niveau des différentes régions du pays ainsi que du District de Bamako.


Cet annuaire, qui est publié chaque année, comporte les données collectées auprès de la Direction


Nationale du Développement (DNDS), de la Direction Nationale de la Protection Sociale et de


l’Economie Sociale (DNPSES), de la Direction Nationale de l’Hydraulique (DNH) et de la


Direction Générale de la Santé et de l’Hygiène Publique (DGSHP) et de leurs services


déconcentrés.




6.2.1. Population des personnes vivant avec un handicap, par type de handicap




Les personnes handicapées motrices (36,55%) et visuelles (31,31%) sont plus nombreuses de la


population vivant avec un handicap.. Les autres types de handicap ont des proportions variant de


11,1% chez les personnes handicapées auditives, mentales (6,92%), polyhandicap (5,43%), bègue


(4,73%), albinos (2,28%), personnes de petite taille (1,69%).




Graphique 11 : Répartition des personnes handicapées par type de handicap


Source : SISO 2019




6.2.2. Population des personnes vivant avec un handicap, par type de handicap et sexe




La répartition par sexe des personnes vivant avec un handicap est de 59,3% pour les hommes


contre 40,7% pour les femmes. Le déséquilibre pour les hommes est plus accentué chez les


personnes de petite taille (70,8%) et chez les personnes handicapées motrices (63,1%).






0,00


5,00


10,00


15,00


20,00


25,00


30,00


35,00


40,00


Moteur Visuel Auditif Mental Poly
handicap


Albinos Bègue Petite taille


36,55


31,31


11,10


6,92
5,43


2,28
4,73


1,69




54 54

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53


Graphique 12 : Répartition des personnes handicapées par type de handicap et sexe



Source : SISO 2019




Tableau 8 : Répartition des personnes handicapées par type de handicap et sexe




Type de handicap Total %


Moteur


Homme 6 974 63,1


Femme 4 075 39,9


Total 11 049 100,0


Visuel


Homme 5 242 55,4


Femme 4 223 44,6


Total 9 465 100,0


Auditif


Homme 1 996 59,5


Femme 1 359 40,5


Total 3 355 100,0


Mental


Homme 1 270 60,7


Femme 821 39,3


Total 2 091 100,0


Poly handicap


Homme 977 59,5


Femme 664 40,5


Total 1 641 100,0


Albinisme


Homme 401 58,3


Femme 287 41,7


Total 688 100,0


Troubles du langage (Bégaiement)


Homme 810 56,6


Femme 620 43,4


Total 1 430 100,0


Petite taille


Homme 262 70,8


Femme 249 29,2


Total 511 100,0


Total


Homme 17 932 59,3


Femme 12 298 40,7


Total 30 230 100,0


Source : SISO 2019


63,1


39,9
55,4


44,6
59,5


40,5


60,7


39,3


59,5


40,5


58,3


41,7
56,6


43,4


70,8


29,2


59,3


40,7


H
o


m
m


e


Fe
m


m
e


H
o


m
m


e


Fe
m


m
e


H
o


m
m


e


Fe
m


m
e


H
o


m
m


e


Fe
m


m
e


H
o


m
m


e


Fe
m


m
e


H
o


m
m


e


Fe
m


m
e


H
o


m
m


e


Fe
m


m
e


H
o


m
m


e


Fe
m


m
e


H
o


m
m


e


Fe
m


m
e


Moteur Visuel Auditif Mental Poly H Albinos Bég Petite T Total




55 55

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54


6.2.3. Population des personnes handicapées, par type de handicap et tranches d’âge




La répartition par âge indique 23% pour les 41-59 ans suivis des 19-40 ans (18,55%) et des 60 ans


et plus (18,18%). Les jeunes de 0-18 ans occupent les 40,26% de l’effectif global. Plus


spécifiquement, les enfants de moins de 7 ans représentent 4% de l’effectif total de personnes


handicapées.




Graphique 13 : Répartition des personnes handicapées par tranches d’âge (%)


Source : SISO 2019




Tableau 9 : Répartition des personnes handicapées par type de handicap et par tranches d’âge 2019


Type de handicap Tranches d’âge


< 7 ans 7-12 ans 13-15 ans 16-18 ans 19-40 ans 41-59 ans 60 ans et plus Total %


Moteur 486 1 472 1 519 1 698 2 636 2 021 1 217 11 049 36,55


Visuel 174 843 1 078 682 1 082 3 070 2 536 9 465 31,31


Auditif 125 495 429 274 464 756 812 3 355 11,10


Mental 60 278 134 280 599 431 309 2 091 6,92


Albinisme 85 161 152 89 115 59 27 688 2,28


Trouble du langage 69 0201 159 213 305 244 239 1 430 4,73


Petite taille 12 76 56 68 153 100 46 511 1,69


Poly handicap 223 241 160 179 255 272 311 1 641 5,43


Total 1 234 3 767 3 687 3 483 5 609 6 953 5 497 30 230 100


% 4,08 12,46 12,19 11,52 18,55 23,00 18,18 100


Source : SISo 2019




Le tableau 9 ci-dessus indique que les personnes handicapées « moteur » représentent 36,6% de


l’ensemble des personnes handicapées. Elles sont suivies par les personnes handicapées « visuel »


avec 31,3%. Les personnes handicapées « auditif » et celles atteintes d’albinisme viennent en 3ème


et 4ème position avec respectivement 11,1% et 6,9%. Les personnes de petite taille sont les moins


nombreuses avec 1,7%. Il convient de noter le poids non négligeable des personnes atteintes de


polyhandicap avec 5,4% de la population totale vivant avec un handicap.


0,00


5,00


10,00


15,00


20,00


25,00


< 7 ans 7-12 ans 13-15 ans 16-18 ans 19-40 ans 41-59 ans 60 ans et
plus


4,08


12,46 12,20 11,52


18,55


23,0


18,18




56 56

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55


VII. SITUATION DES ENFANTS HANDICAPES DE 0-17 ANS


7.1. Caractéristiques socio-économiques des enfants handicapés




7.1.1. Description des sous-groupes d’âge des enfants handicapés de 0-17 ans




Une description des différents sous-groupes du groupe d’âge 0-17 ans d’enfants présentant un


handicap, permet de retenir les caractéristiques suivantes :




Sous-groupe 0-4 ans




Ces enfants se trouvent à la maison à la charge totale de leurs parents/familles. A cette étape, les


parents/familles sont préoccupés par la recherche d’une meilleure compréhension de la nature du


handicap, soit auprès du personnel de santé soit auprès des tradithérapeutes. Il s’agit là d’une phase


de diagnostic et de confirmation du type de handicap par les parents d’enfants handicapés.




La problématique majeure de ce groupe d’âges est l’identification précise de la nature du


handicap dont souffre l’enfant et la prise en charge psychologique des parents pour une


meilleure compréhension et une acceptation de la nature du handicap dont soufre leurs enfants


handicapés.




Ce groupe d’âge peut être qualifié de groupe à risque majeur car toute mauvaise appréciation du


handicap peut entrainer des conséquences désastreuses sur le développement de l’enfant.




Sous-groupe 5-9 ans




Ce groupe d’âges correspond à la période préscolaire et au fondamentale 1, ce qui constitue la


première grande étape d’apprentissage en dehors de la famille. De sa bonne gestion dépendra


l’intégration future et l’épanouissement de l’enfant dans le contexte scolaire et plus tard dans le


contexte socio-économique du pays.




Ce groupe d’âge est d’une sensibilité particulière du fait des dispositions spéciales (psychologique,


matérielles et financières) que doivent prendre les parents pour la scolarisation de leurs enfants


handicapés. Dans cette phase, tous les acteurs sont interpelés pour assurer la prise en charge de la


spécificité de chaque type de handicap dans le processus de scolarisation dans une école


intégratrice.




La problématique majeure de ce groupe d’âges est celui de la scolarisation de l’enfant


handicapé. Il s’agit, ici, d’inciter les parents à inscrire leurs enfants handicapés à l’école. Toute




57 57

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56


défaillance à cette étape de la vie priverait l’enfant d’un droit fondamental et pourrait l’amener


notamment à la mendicité.


En outre, il s’agira d’assurer à ce groupe d’âges un meilleur accès à la santé et de lutter contre sa


marginalisation, sa discrimination et sa stigmatisation au sein de l’espace scolaire et au sein de la


communauté. Une attention particulière doit être accordée à la situation de l’enfant en milieu


rural, dans les zones de conflit avec la fermeture de certaines écoles, la faible fonctionnalité des


centres de santé et les déplacements de populations, toutes choses aggravant les besoins d’aide


humanitaire.


Il s’agira pour le Gouvernement d’assurer une gestion optimale des enfants, de circonscrire les


facteurs d’aggravation de la violence et de prévenir une extension de la crise.


Sous-groupe 10-17 ans




Il s’agit de la période de fréquentation du fondamental 2 et du secondaire. Dans cette phase, une


vigilance accrue et un engagement de l’Etat sont requis pour assurer le maintien des enfants


handicapés à l’école. Une attention particulière doit être accordée aux filles handicapées


notamment dans les catégories de handicap faisant l’objet de grande stigmatisation comme les


enfants atteints d’albinisme ainsi que ceux atteints de troubles du langage et de déficience mentale.




En effet, ce groupe d’âge peut être caractérisé de groupe à grand risque d’abandon scolaire


par les enfants vivant avec un handicap notamment dans des familles pauvres du pays et dans des


zones de conflit. La priorité sera d’appuyer les activités génératrices de revenus au profit de ces


familles, toutes choses qui contribueront à accroitre leur résilience et améliorer leurs revenus. Il


s’agira également pour l’Etat et les collectivités, d’assurer auprès de ces populations cibles, un


meilleur accès aux infrastructures de développement et aux principaux services sociaux de base


(éducation, santé et eau potable).


7.1.2. Analyse par Sexe et âge de enfants handicapés6


Tableau 10 : Enfants vivant avec un handicap, par âge et sexe


Type de


handicap


Tranches d'âge


Total
%


< 7 ans 7-12 ans 13-15 ans 16-18 ans


Garçon 701 2 298 2 262 2 177 7438 61,1


Fille 533 1 469 1 425 1 306 4733 38,9


Total 1 234 3 767 3 687 3 483 12171 100,0


% 10,1 31,0 30,3 28,6 100,0


Source : SISo 2019



6 Il s’agit ici d’enfants de 0-18 ans tels que présentés par les données du SISo 2019




58 58

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57


Les enfants de moins de 7 ans représentent 10,2% de l’effectif total d’enfants handicapés de 0-18


ans. Le poids de chacun des trois autres groupes d’âge tourne autour de 30%. Quant à la répartition


par sexe, les garçons constituent une majorité écrasante (61,1%) de l’effectif contre 38,9% pour


les filles. Cette faible part des filles pourrait-elle résulter de l’attitude des parents à déclarer plus


les garçons au détriment des filles ou s’expliquer par d’autres perceptions sociales. Des études


thématiques approfondies pourront mieux répondre à ce constat.




Graphique 14 : Enfants vivant avec un handicap, par tranche âge et sexe



Source : SISO 2019




7.1.3. Analyse par type de handicap et par âge




Tableau 11: Enfants vivant avec un handicap, par type de handicap et âge




Type de


handicap


Tranches d'âge


Total
%


< 7 ans 7-12 ans 13-15 ans 16-18 ans


Moteur 486 1 472 1 519 1 698 5175 42,5


Visuel 174 843 1 078 682 2777 22,8


Auditif 125 495 429 274 1323 10,9


Mental 60 278 134 280 752 6,2


Poly H 223 241 160 179 803 6,6


Albinos 85 161 152 89 487 4,0


Bégaiement 69 201 159 213 642 5,3


Petite taille 12 76 56 68 212 1,7


Total 1 234 3 767 3 687 3 483 12171 100,0


% 10,1 31,0 30,3 28,6 100,0


Source : SISo 2019


< 7 ans 7-12 ans 13-15 ans 16-18 ans


Tranches d'âge


10,1


31 30,3
28,6


%




59 59

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58




Il ressort du tableau 11, illustré par le graphique 15, que les enfants handicapés « moteur », avec


42,5%, sont majoritaires chez les enfants de 0-18 ans. Ils sont suivis respectivement des enfants


handicapés visuels (22,8%) et des enfants handicapés auditifs (10,9%). Les autres catégories de


handicap (enfants atteints de troubles mentaux, de trouble du langage ou bégaiement, d’albinisme


et les enfants de petite taille) peuvent être considérées comme des minorités sensibles d’enfants


handicapés. Une attention particulière doit être accordée aux enfants atteints de polyhandicap


(environ 7% de l’effectif d’enfants de 0-17 ans).




Graphique 15 : Enfants vivant avec un handicap, par type de handicap



Source : SISO 2019




7.1.4. Analyse selon le niveau d’études par sexe et par région




Il ressort des analyses faites sur les données du RGPH 2009, les caractéristiques suivantes :




un faible niveau de scolarisation des enfants handicapés par rapport à la moyenne


nationale




Le niveau d’instruction des enfants handicapés est appréhendé ici par le taux brut de scolarisation


qui est le rapport entre le nombre d’enfants scolarisés à un cycle d’enseignement donné, quel que


soit leur âge et la population de l’âge officiel de fréquentation à ce cycle.










Moteur Visuel Auditif Mental Poly H Albinos Bègue Petite taille


42,5


22,8


10,9


6,2 6,6
4 5,3


1,7


%




60 60

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59


Tableau 12: Taux brut de scolarisation des enfants handicapés par région selon le sexe et


l’indice de parité au premier cycle fondamental


Région et milieu


de résidence


Taux brut de scolarisation (TBS) Indice de parité


des taux
Masculin Féminin Ensemble


Région


Kayes 52,7 44,6 49,1 1,18


Koulikoro 60,5 59,0 59,8 1,03


Sikasso 57,5 47,7 52,9 1,21


Ségou 52,1 48,8 50,5 1,07


Mopti 37,5 41,1 39,1 0,91


Tombouctou 34,4 34,9 35,0 0,99


Gao 34,5 43,0 38,1 0,80


Kidal 91,6 27,4 44,2 3,34


Bamako 94,5 94,7 94,6 1,00


Milieu de résidence


Urbain 87,4 88,7 87,7 0,99


Rural 49,0 44,1 46,8 1,11


Total 57,3 53,7 55,6 1,07


Source : INSTAT-RGPH 2009




Le tableau 12 fait ressortir les constats suivants :




- Le TBS est de 55,6% pour l’ensemble des enfants handicapés. Ce taux reste encore


insuffisant, comparé à celui de l’ensemble des enfants (68,4%) et au regard de l’objectif


qui est d’assurer l’éducation primaire pour tous.


- Une analyse au niveau des régions fait remarquer qu’environ 9 enfants handicapés sur 10


fréquentent le premier cycle fondamental à Bamako. Ce taux ne dépasse pas 60% dans les


autres régions et est plus faible dans les régions de Mopti (39,1%), Tombouctou (35%),


Gao (38,1%) et Kidal (44,2%).


- Globalement, l’indice de parité du TBS est favorable aux garçons (1,07). Il est plus


accentué, en faveur des garçons, en milieu rural qu’en milieu urbain.


- Excepté Bamako, Tombouctou, Koulikoro et Ségou, l’on observe des disparités


importantes entre les filles et les garçons en matière de scolarisation dans les autres régions.


En effet, deux types d’inégalités sont révélés dans le cadre de cette analyse. A Kayes,


Sikasso, Ségou et Kidal les garçons handicapés fréquentent plus le premier cycle




61 61

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60


fondamental que les filles handicapées. La région où les filles handicapées sont les plus


discriminées en matière de scolarisation au premier cycle est Kidal où le taux brut de


scolarisation des garçons est 3 fois supérieur à celui des filles (91,6% contre 27,4%). En


revanche, dans les régions de Mopti et Gao, ce sont plutôt les filles vivant avec handicap


qui fréquentent plus le premier cycle fondamental que les garçons. Ainsi, l’indice de parité


des taux montre que pour 100 filles handicapées scolarisées, seulement 80 garçons sont


inscrits au premier cycle.




Un faible accès, au second cycle, des enfants handicapés scolarisés




Il ressort du tableau 13, illustré par le graphique 16, que 70% des enfants scolarisés sont du niveau


premier cycle du fondamental contre 30 % pour le second cycle. Les enfants de petite taille et les


enfants frappés d’albinisme sont les deux types ayant le plus accès au second cycle. Par contre, les


enfants frappés de déficience mentale atteignent très peu le niveau du second cycle. Pour les autres


catégories de handicap, leurs taux au second cycle tournent entre 26% et 36 %. La problématique


des infrastructures et celle de l’environnement pédagogique expliquent en grande partie cette


faiblesse d’accès au second cycle des élèves handicapés.




Tableau 13: Répartition des enfants handicapés scolarisés par type de handicap et par


niveau d'étude y compris les medersas




Type de handicap 1er cycle Second cycle Total % 1er cycle % Second cycle


Moteur 2910 1360 4 270 68,1 31,9


Visuel 1547 563 2 110 73,3 26,7


Auditif 638 222 860 74,2 25,8


Mental 229 6 235 97,4 2,6


Poly handicap 95 38 133 71,4 28,6


Albinisme 218 147 365 59,7 40,3


Bégaiement 410 169 640 64,1 35,9


Petite taille 94 38 162 58,0 42,0


Total 6141 2634 8 775 70,0 30,0


Source : SISo 2019









62 62

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61


Graphique 16 : Répartition des enfants handicapés scolarisés par type de handicap et par niveau


d'étude y compris les medersas



Source : SISo 2019


7.1.5. Situation des enfants scolarisés par les institutions d’éducation spéciale




Le tableau 14 ci-dessous indique que dans le District de Bamako, 5 institutions d’éducation


spéciale sur 14, abritent 73% des enfants scolarisés. Les neuf (9) autres institutions se trouvant


dans les régions, fournissent 27% de l’effectif. Il y a lieu de noter qu’aucune institution d’éducation


spéciale n’existe pour le moment dans les régions de Mopti, Kidal, Taoudéni et Ménaka.


En termes de couverture des niveaux scolaires, il y a lieu de noter que seul l’UMAV fournit des


élèves à tous les niveaux d’enseignement (voir tableau ci-après).




Tableau 14: Situation des enfants scolarisés par les institutions d'éducation spéciale (y


compris les médersas) en 2019


Région
Nombre d'Institution


d'Education Spéciale


Nombre d’enfants


Garçons filles Total %


Bamako 5 517 298 815 73,0


Kayes 1 11 8 19 1,7


Koulikoro 1 15 12 27 2,4


Sikasso 3 63 45 108 9,7


Ségou 2 31 37 68 6,1


Mopti - - - - 0


Tombouctou 1 45 20 65 5,8


Gao 1 10 5 15 1,3


Kidal - - - - 0


Taoudéni - - - - 0


Ménaka - - - - 0


Total 14 692 425 1 117 100,0


Source : SISo 2019


68,1 73,3 74,2


97,4


71,4
59,7 64,1 58


70


31,9 26,7 25,8


2,6


28,6
40,3 35,9 42 30


% 1er cycle % Second cycle




63 63

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62


7.2. Statut des conventions des "droits de l'enfant" et des "droits des


personnes ayant Handicap".


7.2.1. Analyse critique de la faisabilité actuelle des recommandations formulées par le


comité de la CDE au regard du contexte du pays




Selon la Convention des droits de l’enfant (CDE), tous les enfants ont droit à la vie et au


développement. Quant aux enfants handicapés mentalement ou physiquement, ils doivent mener


une vie pleine et décente dans la dignité et l’autonomie, accéder aux soins spéciaux nécessités par


leur état, si possible gratuitement afin d’assurer leur intégration et leur participation active à la vie


de la collectivité à laquelle ils appartiennent. Dans ce contexte, l’éducation est la clé du succès de


l’intégration des enfants handicapés.




L’analyse de la situation indique que beaucoup reste à faire, mais la prise en charge des enfants


handicapés a progressé grâce au dynamisme des initiatives particulières, religieuses ou non. On


relève des efforts gouvernementaux pour la formation de personnel spécialisé, éducateurs,


monteurs d’appareillages et autres disciplines comme celles de service d’écoute psychologique et


de traitement psychiatrique. Dans cette perspective, les points suivants doivent cristalliser


l’attention des autorités et des partenaires :


• l’inclusion des enfants handicapés dans les écoles ordinaires ce qui suppose d’apporter


des modifications au système éducatif lui-même et aux écoles, à travers une législation


adéquate. Cette inclusivité passe également par une formation adaptée des enseignants


dans les écoles ;


• le travail des enfants, qui constitue une réalité en milieu urbain avec les « bonnes » et


les talibés (débouchant sur l’amplification du phénomène de la mendicité), et en milieu


rural avec les « enfants soldats » utilisés par les groupes terroristes. En dehors de ces


cas, dans le contexte malien, le travail des enfants est considéré comme un travail de


socialisation qui prépare l’enfant à la vie future d’adulte : travaux champêtres, bergers


(suivi des troupeaux d’animaux au pâturage), aide-ménagère, apprentis pour les corps


de métiers (tailleur, menuisier, forgeron, autres métiers d’artisanat) ;


• l’accès à la justice : ce droit prend toute son importance dans le contexte d’insécurité


généralisée dans le pays avec son cortège de déplacés internes (constitués


majoritairement de femmes et d’enfants) de plus en plus nombreux et de victimes


civiles et militaires ;


• l’accès à la santé et aux mécanismes de protection sociale ;


• les violences faites sur les enfants, particulièrement sur les filles.







64 64

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63


7.2.2. Actions prises par le Gouvernement depuis le dernier rapport sur les droits des


enfants vivant avec un handicap




Au nombre de ces actions prises par le Gouvernement, on relève principalement :




1. l’adoption :




- de la loi d’orientation sur l’éducation qui renferme des dispositions sur l’éducation


spéciale et l’éducation intégratrice (Loi n°99-046 du 28 décembre 1999) ;


- du Code de Protection de l’Enfant.




2. l’adoption et la mise en œuvre de :




- la politique nationale en matière d’éducation spéciale ;


- la politique nationale de développement de la petite enfance.




3. la création de plusieurs structures s’occupant de la situation des enfants vivant avec un


handicap :




- Direction Nationale de l’Education Préscolaire et Spéciale (DNEPS) ;


- Centre National d’Appareillage Orthopédique (CNAOM) et ses démembrements dans les


régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao et Tombouctou.




4. L’appui au fonctionnement d’établissements scolaires spécialisés créés par des


associations de personnes handicapées et par le secteur privé :




- Institut National des Aveugles du Mali (INAM) à Bamako ;


- Centre de rééducation pour Handicapés physiques (CRHP) à Bamako ;


- Centre Médico- psychomotrice et éducatif (CMPE) de l’AMALDEME à Bamako ;


- Ecole pour Déficient Auditif (EDA) à Bamako et Kita ;


- Ecoles privées d’enfants handicapés.




Les perspectives pour améliorer les conditions de vie des enfants handicapés apparaissent


nécessairement pluridimensionnelles, éducatives et médicales d’abord avant d’être globales et


sociales. L’éducation paraît primordiale à l’évolution des mentalités, une éducation de base pour


les enfants normaux et une éducation plus ciblée et spécialisée pour les enfants handicapés.




Quant à la population, la sensibilisation par la société civile sur la base des conventions


internationales à travers des campagnes d’information et de communication est essentielle sur la


durée et en tous lieux.




65 65

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64


Le Gouvernement devrait formuler des programmes audacieux, pour la protection et la


réadaptation des enfants handicapés, dans leur planification, politique de développement sanitaire


et recherche de financement international. Mais il est évident qu’il importe en amont d’améliorer


les infrastructures sanitaires en multipliant par exemple les unités mobiles dans le monde rural, de


rendre disponible un personnel médical qualifié, motivé et suffisant (sages-femmes, infirmiers,


puéricultrices, gynécologues, pédiatres) et d’encourager les femmes à suivre les visites prénatales


et à surveiller leur grossesse pour protéger les mères et les enfants d’éventuels malheurs.




7.2.3. Statut du droit à la protection des enfants handicapés contre la violence, les abus, la


discrimination, la négligence




Le résultat, dans ce domaine, fait ressortir les principaux points suivants :




▪ Des enfants sont couramment victimes de viol. La raison se situe entre autres, au niveau


de la mauvaise éducation et des effets du téléphone et des médias (télévision, internet…)


▪ la DNDS est impliquée couramment dans la gestion des problèmes d’abus sexuels contre


les enfants et adolescents dans les ménages. Et très souvent les auteurs des forfaits sont les


gardiens et chauffeurs de maisons qui profitent des enfants de la maison.


▪ Concernant les violences faites aux enfants, on note l’absence de données complètes et


fiables. Toutefois, une étude publiée par ECPAT Luxembourg en mars 2014 a examiné


l’existence de l’exploitation sexuelle d’enfants à des fins commerciales dans certaines


localités à risque dans les villes de Kayes, Sikasso, Ségou, Mopti et le District de Bamako.


Sur un échantillon de 1.472 enfants âgés de 10 à 17 ans ayant répondu au questionnaire,


28% (dont 93,4% sont des filles et 6,5% des garçons) ont été identifiés comme victimes


d’une des trois formes retenues : prostitution (12%, dont 94,7% de filles et 5,2% de


garçons), tourisme sexuel (9%, dont 98,5% de filles et 1,4% de garçons), traite à des fins


sexuelles (7%, dont 84,9% de filles et 15% de garçons).




7.2.4. Statut du droit à l'éducation pour les enfants handicapés, sous l'angle de la qualité,


l'environnement et l'accès à l’éducation




L’accès à l’éducation constitue le pilier de toute politique de promotion des personnes


handicapées. C’est pourquoi, la création de structures pour la scolarisation des enfants handicapés


a été très tôt la priorité des différentes organisations et associations de personnes handicapées. La


création, au sein du Ministère en charge de l’Education, de la Direction Nationale de l’Education


Préscolaire et Spéciale en 2011 et l’adoption d’une politique nationale d’éducation spéciale en


2012 traduisent la volonté des pouvoirs publics, de faire de l’éducation des enfants handicapés,


une partie intégrante du système national de l’Education. Ainsi, l’Etat poursuit et renforce son


appui aux différentes institutions d’éducation spéciale, des progrès importants ont été enregistrés


en matière de scolarisation au niveau des différentes catégories de handicap aussi bien




66 66

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65


quantitativement (évolution croissante des effectifs) que qualitativement (fréquentation au niveau


de tous les ordres d’enseignement par de jeunes handicapés).




L’objectif recherché ici est de faire évoluer progressivement le système éducatif malien vers une


éducation inclusive. Il s’agit d’une approche éducative qui vise à leur assurer l’égalité des droits


et des chances en matière d’éducation, en renforçant la participation des enfants handicapés et en


limitant leur exclusion. C’est également une étape importante dans la création d’une société


inclusive qui permet aux enfants de découvrir la diversité et l’inclusion dès le plus jeune âge, de


faire évoluer l’opinion de leur famille et de lutter contre la stigmatisation et les croyances


culturelles négatives existantes. L’éducation inclusive est un droit humain, tel que défini dans la


Convention relative aux droits des personnes handicapées : « L’éducation inclusive vise à


apporter une éducation adaptée et de qualité à tous les enfants afin qu’ils puissent apprendre


ensemble, dans le respect de leurs différences et de leurs besoins individuels. Un système


éducatif inclusif assure notamment que les bâtiments scolaires et les méthodes pédagogiques


soient adaptées aux besoins de certains enfants handicapés (rampes, méthodes participatives,


etc.). L’éducation inclusive renforce la participation des enfants handicapés dans leur


communauté et leur permet d’avoir un meilleur avenir ».




Beaucoup d’efforts sont enregistrés par le Gouvernement à travers la création de plusieurs


structures techniques spécialisées comme la DNEPS, la conception de plusieurs documents de


projets et programmes orientés vers la satisfaction des besoins spécifiques des enfants handicapés.




Malgré ces résultats positifs, des problèmes demeurent parmi lesquels :




✓ les infrastructures scolaires (salles de classe, toilettes, espaces de jeux, laboratoires) sont


insuffisantes en nombre et lorsqu’elles existent ne sont pas toujours accessibles et ne


prennent pas en compte les besoins spécifiques des enfants handicapés en terme de mobilité


et d’accessibilité géographique ;


✓ le matériel didactique spécialisé n’est pas à la portée des bourses des parents en raison de


leurs coûts élevés et les outils pédagogiques ne sont pas adaptés ;


✓ l’insuffisance de formation de formateurs en éducation spéciale ainsi que d’interprètes


professionnels en langue de signes ;


✓ les écoles pour déficients auditifs dans les régions ne disposent pas d’un second cycle de


l’enseignement fondamental ;


✓ les élèves sourds titulaires du Diplôme d’Etudes Fondamentales (DEF) n’ont aucune


opportunité pour accéder aux établissements d’enseignement secondaire et dans les écoles


professionnelles et techniques faute de dispositifs d’encadrement adéquats ;


✓ l’absence de services sociaux spécialisés au sein des établissements d’éducation spéciale et


de dispositifs spécifiques de protection sociale appropriés accentue la vulnérabilité des


élèves et étudiants handicapés ;





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7.2.5. Statut du droit à la santé pour les enfants handicapés, sous l'angle de la qualité,


l'environnement et l'accès à la santé




En dépit des efforts importants menés aussi bien par le Gouvernement que par les acteurs sociaux,


particulièrement les associations de personnes handicapées, avec l’appui des partenaires


techniques et financiers, des défis importants restent encore à relever, notamment dans le secteur


de la santé. Ces différents problèmes, qui ont des effets négatifs sur la vie et la situation des enfants


en situation de handicap, se traduisent par :




• une difficulté d’accès au plan physique, géographique que financier aux services sociaux


de base (santé, éducation, emploi, eau, logement, etc.) ;


• une quasi absence de protection sociale entrainant la précarisation d’un nombre de plus en


plus important de personnes en situation de handicap sans revenus ou à faible pouvoir


contributif ;


• des services et structures de prévention, de réadaptation et de réinsertion insuffisants en


nombre et souvent inadaptés lorsqu’ils existent.




Cas des enfants pieds bots




Il s’agit du cas d’enfants nés d’accouchements difficiles qui amènent une malformation des enfants


au niveau de l’accouchement. Ces enfants sont pris en charge par le Centre National


d’Appareillage Orthopédique (CNAOM).




Tableau 15 : Situation des enfants pieds bots en 2019




Enfants Sexe 0-2 ans 3-14 ans Total


Nombre d’enfants de


pieds bots enregistrés


Garçon 65 75 140


Fille 37 45 82


Total 102 120 222


Source : SISo 2019


En 2019, le CNAOM a reçu 222 enfants pieds bots dont 63 % de garçons et 37% de filles. Parmi


ces enfants, 46% sont âgés de 0-2 ans et 54% de 3 à 14 ans. Dans cet effectif, seuls 10 ont été


traités et rééduqués, soit 4,5% de l’effectif d’enfants enregistrés (voir tableau 16).







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Tableau 16 : Situation des enfants pieds bots rééduqués


Enfants 0 à 2 ans 3 à 14 ans
13-15


ans
Total


Nombre d'enfants


enregistrés


Garçon - 8 - 8


Fille - 2 - 2


Total - 10 - 10


Nombre d'enfants


traités


Garçon - 8 - 8


Fille - 2 - 2


Total - - - 10


Nombre d'enfants


rééduqués


Garçon - 8 - 8


Fille - 2 - 2


Total - 10 - 10


Source : SISo 2019




Situation des enfants victimes de VIH/SIDA




Tableau 17 : Personnes victimes de VIH et de SIDA par tranche d’âge


Nombre de PV de VIH < 7 ans 7-12 ans 13-18 ans Total


Enregistrées


Homme 496 544 889 1929


Femme 489 598 1 177 2264


Total 985 1 142 2 066 4193


Hospitalisées


Homme 246 215 267 728


Femme 190 101 154 445


Total 436 316 421 1173


Bénéficiant Suivi


Médical


Homme 545 622 707 1874


Femme 613 814 1 219 2646


Total 1 158 1 436 1 926 4520


Source : SISo 2019






En 2019, 4193 enfants de 0-18 ans ont été enregistrés dans les structures sanitaires, dont 1929


garçons (soit 46%) et 2264 filles (soit 54%). Durant la même période, 1173 enfants ont été


hospitalisés soit 28,0% de l’effectif enregistré. Quant au suivi médical, il semble avoir concerné


l’ensemble des enfants enregistrés.





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7.2.6. Infrastructure disponible pour l'accessibilité dans les lieux extérieurs au domicile


(rue, école, centres commerciaux, prestataires de services de santé, secteur public,


transports, etc....)




Au Mali, les personnes handicapées en général et les enfants handicapés en particulier, sont


confrontés à beaucoup de problèmes d’accessibilité dans les lieux extérieurs au domicile. Parmi


ces problèmes on retient principalement :




• des problèmes au niveau des centres de santé. L’accueil général, les matériels et les


salles d’accouchement ne sont pas adaptés pour les personnes de petites tailles et


d’autres personnes en situation de handicap. Les sourds-muets ont des difficultés


d’avoir des informations les plus élémentaires au niveau de l’accueil ;


• l’absence de rampes dans les infrastructures publiques (centre de santé, école, services


de l’Administration publique, les parkings de stationnement…) pour faciliter l’accès


des personnes handicapées physiques. Il n’y a pas d’avancées par rapport à


l’accessibilité des personnes vivant avec un handicap aux infrastructures publiques ;


• problème d’accès à l’école : au moment des orientations après les examens, l’enfant


handicapé déficient est parfois affecté dans un établissement trop éloigné de son lieu


d’habitation ou bien il est orienté dans une école où sa classe se trouve à l’étage.




7.2.7. Enfants autistes




L’opinion scientifique africaine semble douter encore de l’existence de l’autisme sur le continent.


Pourtant l’autisme n’a pas de frontière, c’est la représentation sociale que se font les Africains de


l’autisme qui peut faire la différence, en fonction du poids des pesanteurs culturelles ou des


facteurs locaux, à la ville ou à la campagne. Très souvent, les enfants souffrant d’autisme sont


diagnostiqués comme retardés mentaux ou sourds ou frappés par la sorcellerie, en fonction du


trouble le plus manifeste.




Selon un article de presse de Ekia Badou10, les troubles envahissants du développement (TED)


seraient bien présents et l’autisme qui n’est pas une maladie mentale mais une déficience ne serait


simplement pas diagnostiquée, faute de connaissances précises des médecins ne sachant pas en


interpréter les manifestations.




Au Mali, les enfants autistes sont pris en charge par l’AMALDEME.





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VIII. ETAT DES LIEUX DES STRUCTURES ETATIQUES ET
ASSOCIATIONS DE PRISE EN CHARGE DE LA SITUATION DES


PERSONNES VIVANT AVEC UN HANDICAP AU MALI


8.1. Structures Etatiques




8.1.1. Direction Nationale de l’Education Préscolaire et Spéciale (DNEPS)




8.1.1.1. Création




La DNEPS fut créée par la Loi n°2011-001 du 29 avril 2011. Elle comporte en son sein deux


Divisions entièrement dédiées à la scolarisation des enfants et adolescents handicapés, à savoir la


Division Education Spéciale et la Division Education Intégratrice. La crise sécuritaire et


institutionnelle survenue dans le pays depuis janvier 2012 a porté un coût d’arrêt aux actions


éducatives. Ce qui n’a pas permis au Département de l’Education de financer entièrement le Plan


d’Action (2011-2013) de la Politique Nationale en matière d’Education Spéciale et d’Education


Intégratrice et son Plan d’Action (2011-2013) adoptés par le Conseil des Ministres en sa session


ordinaire du 1er juin 2011. La DNEPS est chargée de la mise en œuvre de ladite politique.




8.1.1.2. Mission de la DNEPS




La Direction Nationale de l’Education Préscolaire et Spéciale (DNPES) a pour mission d’élaborer


les éléments de la politique nationale dans le domaine de l’éducation préscolaire et spéciale.


A ce titre, elle est chargée :


- d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies pour promouvoir l’accès et la qualité de


l’éducation préscolaire et spéciale ;


- de suivre et d’évaluer la mise en œuvre de programmes en matière d’éducation


préscolaire et spéciale ;


- de contribuer au renforcement des capacités des encadreurs et des formateurs.




Le Décret n°2011-262/P-RM du 18 mai 2011 fixant l’organisation et les modalités de


fonctionnement de la DNEPS défini quatre (4) divisions :


- la Division Education Préscolaire ;


- la Division Education Spéciale ;


- la Division Education Intégratrice ;


- la Division Etude, Suivi-Evaluation.




Le champ d’actions de la DNEPS couvre les Institutions d’éducation spéciale suivantes :


- Institut National des Aveugles du Mali (INAM) à Bamako ;




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- Centre de Rééducation pour Handicapés Physiques (CRHP) à Bamako ;


- Centre Médicaux- Psychomotrice et Educatif (CMPE) à Bamako ;


- Ecole pour Déficient Auditif (EDA) à Bamako et Kita ;




Elle s’occupe aussi de l’éducation inclusive. A cet égard, la DNEPS forme les enseignants,


construit des rampes d’accès à l’école, des tables-banc adaptés et fait des plaidoyers auprès des


différents acteurs pour l’accès à l’école des enfants en situation de handicap. Dans ce cadre, elle


sensibilise notamment les parents pour la scolarisation des enfants vivant avec un handicap.




8.1.1.3. Principales activités réalisées




Les échanges avec la Direction ont porté essentiellement sur les activités concrètes qu’elle réalise


avec les acteurs de l’éducation (enseignants de l’école spéciale, les enseignants de l’école ordinaire


générale dans le cadre de l’éducation inclusive) avec notamment l’accompagnement des


partenaires au développement en vue de permettre l’accès des enfants en situation de handicap à


l’éducation spéciale ou inclusive.




En guise d’exemple d’activités, on note essentiellement :


- la formation continue et régulière des enseignants des écoles spéciales étant donné


qu’ils ont été formés sur le tas, le Mali n’ayant pas d’établissement dédié à la formation


en matière d’éducation spéciale ;


- la formation, avec l’accompagnement de « Humanité et Inclusion (HI), ex Handicap


International », la direction a procédé à des acteurs de tous les services centraux publics


(le domaine du handicap est transversal) aux notions de handicap afin d’améliorer leur


connaissance en la matière ;


- L’intégration/réintégration à l’école à Sikasso, avec l’appui des partenaires, de 53


enfants sourds-muets et enfants aveugles.




8.1.1.4. Difficultés au regard de la scolarisation des enfants vivant avec un handicap




▪ La faiblesse du budget d’Etat attribué à la Direction face à l’ampleur de sa mission ;


▪ L’insuffisance de financement des activités de façon générale : les financements viennent


surtout des partenaires alors que les apports de ceux-ci sont à la fois limités et focalisés sur


des zones spécifiques ;


▪ Le manque de données actualisées et désagrégées sur le handicap ;


▪ La faible opportunité offerte aux enfants en situation de handicap pour pouvoir continuer


les études après leur admission au DEF.









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8.1.1.5. Recommandations




▪ Elaborer une politique nationale de l’éducation inclusive en mettant l’accent sur la


formation des enseignants en matière de handicap ;


▪ Faire des rampes d’accès dans les bâtiments publics ;


▪ Organiser un séminaire national sur le handicap.







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8.1.2. Direction Nationale du Développement Social (DNDS)




8.1.2.1. Création




La DNDS a été créée par l’Ordonnance n°00-062 du 29 Septembre 2000 et organisée


conformément au Décret n°01-002/P-RM du 03 Janvier 2001, modifié par le Décret n°09-558/P-


RM du 16 octobre 2009 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de la Direction


Nationale du Développement Social.




8.1.2.2. Mission de la DNDS




Ses missions sont « d’élaborer les éléments de la politique nationale en matière d’amélioration des


conditions de vie des populations, de concrétisation du principe de solidarité nationale, de lutte


contre la pauvreté et l’exclusion, d’aide, de secours, de protection et de promotion des personnes


handicapés, des personnes âgées et des groupes défavorisés de façon générale. »




A ce titre, elle est chargée de :


• procéder à toutes études et recherches nécessaires à l’élaboration de ladite politique ;


• préparer les projets et programmes de plan d’actions en matière de lutte contre la pauvreté


et l’exclusion, d’aide et de secours ;


• veiller à la mise en œuvre des décisions et programmes en matière de défense sociale contre


les fléaux sociaux ;


• coordonner l’activité des services d’exécution et évaluer leurs résultats ;


• élaborer et assurer le suivi de la mise en œuvre de toutes mesures relatives à la


réorganisation des structures, au perfectionnement des méthodes de travail et à


l’amélioration des relations humaines à l’intérieur du service et à la qualité des prestations


offertes au public.




La DNDS comprend quatre divisions et trois staffs :


Divisions :


- Division Action Humanitaire et Solidarité ;


- Division Réduction de la Pauvreté ;


- Division Personnes handicapées ;


- Division Personnes Agées.




Staffs


- Centre de Documentation, de la Planification et de l’Informatique (CDPI) ;


- Unité de Partenariat et de Suivi (UPS) ;


- Bureau d’Accueil, d’Orientation et de Communication (BAOC).




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8.1.2.3. Principales activités réalisées en faveur des personnes vivant avec un handicap




Domaine transversal




La Direction Nationale du Développement Social a mené les activités suivantes :


▪ Appui, notamment à travers le plaidoyer à la FEMAPH et ses associations affiliées ;


▪ Contribution à l’accès aux besoins sociaux de base (santé, éducation, nourriture...) ;


▪ Contribution à la réduction du stress des groupes vulnérables y compris les personnes


en situation de handicap en leur apportant, entre autres, de l’assistance psychologique ;


▪ Apport de secours de différentes natures ou en espèces aux rapatriés, aux déplacés


internes, aux victimes de catastrophe...


▪ Plaidoyer auprès des acteurs de développement pour la cause des personnes vivant avec


handicap ;


▪ Sensibilisation de tous acteurs concernés par le handicap : parents d’enfants


handicapés, enseignants... ;


▪ Formation des associations et groupements non affiliés à la FEMAPH et des personnes


vivant en situation de handicap sollicitant l’appui de la DNDS. A cet égard, il noter


l’octroi de subvention à la FEMAPH qui à son tour finance des activités de ses


associations membres (affiliés à FEMAPH) ;


▪ Accompagnement de certains PTF à l’endroit des personnes vivant avec le handicap.


En effet, certains PTF exigent que la DNDS soit avec les Organisations de Personnes


Handicapées (OPH) dans la mise en œuvre de certaines activités ;


▪ Appui matériel et financier :




- octroi de tricycles, de béquilles, des prothèses auditives, des systèmes diaw pour


les ordinateurs. Le système diaw en informatique est un outil (qui prononce les mots


saisis à l’ordinateur, constituant ainsi un guide de facilitation de travail pour le non-


voyant). Pour le soutien aux personnes handicapées en termes d’outils et


équipements comme tricycle simple ou à moteur…, la priorité est donnée aux


élèves et travailleurs handicapés dont les salaires sont insuffisants.


- Chaque mois de solidarité des matériels et équipements sont donnés aux personnes


en situation de handicap.


▪ Accompagnement des associations officielles relevant de la FEMAPH, des Appuis à la


recherche d’emploi auprès des services y compris les privés : la DNDS mène à l’endroit


des employeurs des activités de sensibilisation, d’information et de plaidoyer afin de


faciliter leur employabilité. Ainsi, grâce à l’accompagnement de la DNDS : l’ORTM a


employé des personnes handicapées ; l’APEJ a recruté des diplômés en situation de


handicap ; l’ANPE a financé des projets proposés par des personnes en situation de


handicap ;




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▪ Appui à la mise en œuvre du plan stratégique pour la promotion socioéconomique des


personnes handicapées 2015-2024 ;


▪ Mise en œuvre du programme de Réadaptation à Base Communautaire (RBC) lancé en


2009 : dans le cadre de ce programme, des activités d’information et de sensibilisation


sur le handicap ont été réalisées dans toutes les régions.




Domaine de la santé




• Depuis l’indépendance, les groupes vulnérables, y compris les personnes vivant avec


le handicap, sont aidés par l’Etat. Il existe une stratégie pour la prise en charge des


personnes vulnérables à travers les services sociaux logés dans les hôpitaux et dans les


communes.


• Aujourd’hui, on note l’existence de plusieurs dispositifs de prise en charge de la


population y compris les personnes handicapées : l’AMO pour les personnes affiliées


qui travaillent ; le RAMED pour les indigents ; les services sociaux des hôpitaux ;


l’Agence Nationale d’Assistance Médicale (ANAM), structure de gestion du


RAMED. Il est évoqué parfois le manque d’argent pour la prise en charge des indigents.


• Formation des différents acteurs de la santé à la Réadaptation à Base Communautaire


(RBC) dans tous les cercles et le District de Bamako.




Domaine de l’éducation




Au regard de l’éducation, la DNDS :


• intervient avant l’inscription des enfants handicapés en sensibilisant les parents afin


qu’ils acceptent d’envoyer leurs enfants à l’école. En effet, pour de nombreux parents


les enfants en situation de handicap ne doivent pas être scolarisés ;


• procède au suivi scolaire des enfants en situation de handicap. Il existe des enfants qui


s’absentent ou viennent régulièrement en retard en raison d’un problème de transport


ou bien parce qu’ils ne sont pas acceptés par les enseignants ou les autres élèves ;


• assure la formation depuis dix (10) ans des enseignants sur le handicap : à ce jour, plus


de 1000 enseignants sont formés sur le handicap dans toutes les communes du District


de Bamako et dans les régions.




Domaine de la protection




La DNDS travaille en synergie avec la police, les leaders communautaires, le SAMU


social, Caritas Mali, Enda Tiers-monde pour la protection des personnes en situation


de handicap : des descentes nocturnes sont organisées pour découvrir des cas d’abus


sexuels notamment des femmes folles ;




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▪ Sur la base des actions de sensibilisation menées par la DNDS, la police fait un


remarquable travail en aidant les aveugles et paraplégiques à traverser les voies


publiques bitumées ;


▪ Dans le cadre de la réinsertion à proprement parler, la DNDS a formé plus de 100


enfants de la rue et dans la rue (enfants en situation difficile), y compris les enfants


handicapés ;


▪ La DNDS est impliquée couramment dans la gestion des problèmes d’abus sexuels


contre les enfants et adolescents dans les ménages. Et très souvent les auteurs des


forfaits sont les gardiens et chauffeurs de maisons qui profitent des enfants de la


maison.




8.1.2.4. Partenariat




➢ Les partenaires Techniques et Financiers (PTF) privilégiés de la DNDS sont : l’UNICEF,


l’OMS, le PAM, Sight Savers, Right To Play, Water-Aid, World vision, Oxfam ;


➢ La DNDS fait partie du Groupe Thématique Handicap, Vulnérabilité et Développement,


un sous-groupe du FONGIM (Fonds des ONG Internationales) ayant pour objectif, la


promotion des droits des personnes handicapées ;


➢ Dans le cadre de l’Appui Budgétaire Sectoriel (ABS), les Pays-Bas ont financé en 2020,


au titre des activités génératrices de revenus (AGR) :


▪ un groupement de personnes en situation de handicap au séchage de poissons et de


poulets ;


▪ l’appui à 100 femmes en situation de handicap pour la vente de friperie et de


condiments dans le domaine éducatif ;


▪ l’octroi des prothèses auditives -coûtant 750 000 FCFA l’unité à 11 enfants handicapés


désignés par AMASOURDS ;


▪ l’octroi de kits scolaires aux élèves des écoles spéciales et à quelques autres enfants


handicapés.




8.1.2.5. Difficultés :




▪ En 2020, il n’y a pas eu de célébration du mois de la solidarité : avec la COVID 19, toutes


les réunions avec les groupes cibles ont été annulées ;


▪ La situation actuelle entraine la pauvreté des parents en général, ce qui touche les enfants


sur tous les plans ;


▪ Avec la fermeture des écoles, certains élèves se sont adonnés à des activités malsaines


comme la consommation de drogue et d’alcool ;


▪ Sur le territoire national, il y a des zones d’interventions qui sont en insécurité et où les


agents sont obligés de se déplacer ;


▪ Difficultés d’accès aux infrastructures publiques.





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8.1.2.6. Recommandations




▪ Assurer la sécurité pour une meilleure intervention de la DNDS sur le terrain ;


▪ Poursuivre la célébration du mois de la solidarité en adaptant les activités aux réalités du


terrain ;


▪ Accélérer la mise en œuvre des projets et programmes de lutte contre la pauvreté en


direction des personnes handicapées ;


▪ Accélérer la réouverture des écoles fermées ;


▪ Assurer un meilleur accès des personnes handicapées aux infrastructures publiques.







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8.1.3. Direction Nationale de la Protection Sociale et de l’Economie Solidaire (DNPSES)




8.1.3.1. Création




La Direction Nationale de la Protection Sociale et de l’Economie Solidaire a été créée par


l’ordonnance N°00-063/P-RM du 29 septembre 2000. Elle fut modifiée par l’ordonnance N°2016-


002/P-RM du 15 Février 2016 qui a été ratifiée par la loi N°2016-002-064 du 30 décembre 2016.


Le décret N°2016-0062/P-RM du 15 Février 2016 fixe les modalités de son organisation et de son


fonctionnement. Pour les services régionaux et locaux, le Décret N° 2017-0942/P-RM du 27


novembre 2017 consacre leur création et le décret N° 2017- 0955/P-RM du 04 décembre 2017 fixe


leur cadre organique.




8.1.3.2. Mission de la DNPSES




La DNPSES a pour mission d’élaborer les éléments de la politique nationale de protection sociale


et d’économie solidaire et de veiller à en assurer sa mise en œuvre. A ce titre, elle est chargée entre


autres :


- d’élaborer, suivre et évaluer les projets, programmes et/ ou plans d’action pour l’expansion


du secteur de l’économie solidaire ;


- de coordonner, suivre et évaluer la mise en œuvre des programmes en matière de protection


sociale ;


- de contribuer au développement et au renforcement des capacités des sociétés coopératives,


des mutuelles sociales, des associations et autres groupements ;


- de veiller à l’application de la règlementation relative aux mutuelles sociales, sociétés


coopératives, associations et autres groupements intervenant dans le domaine de


l’économie sociale et solidaire.


- de mener des études et recherches/développement dans le domaine de la protection sociale


et d’économie solidaire.




8.1.3.3. Principales activités réalisées en faveur des personnes vivant avec un handicap




En matière de couverture sociale, la DNPSES :


▪ Déploie plusieurs efforts envers les personnes handicapées particulièrement dans le


domaine des filets sociaux ;


▪ Assure le ciblage communautaire, notamment la détermination des ménages devant


bénéficier des transferts monétaires, en donnant la priorité aux ménages disposant d’une


personne handicapée en leur sein ;


▪ Mène, avec l’appui de l’UNICEF, des activités de transferts directs et coordonne


l’ensemble des filets sociaux et tous les autres mécanismes de protection sociale au Mali.


« Le handicap c’est quelque chose qui est très important en matière de protection sociale.




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Quand on est handicapé, on mérite vraiment l’assistance de l’Etat et cela se traduit à


travers les transferts sociaux. » ;


▪ Assure la prise en compte, dans la Politique Nationale de Développement de l’Economie


Sociale et Solidaire, les personnes âgées et les personnes en situation de handicap ;


▪ Soutien la politique d’accès à l’emploi dans la fonction publique des personnes vivant avec


un handicap. Ainsi, avec l’expression des besoins, la DNPSES a bénéficié du recrutement


de nombreuses personnes vivant avec un handicap. Aussi, pour faciliter de déplacement


des personnes en situation de handicap, des rampes d’accès sont construites au niveau


central et dans les structures locales du développement social.




8.1.3.4. Difficultés




• Absence de statistiques actualisées : il n’y a pas de statistiques complètes à jour sur la


situation des personnes handicapées bénéficiaires de la protection sociale,


particulièrement des filets sociaux.


• Difficultés de supervision des activités : la DNPSES a des difficultés pour aller


superviser ses activités dans les régions du Centre et du Nord. Aussi par rapport à


l’insécurité, toute la structure a été saccagée lors des événements du 18 août 2020.


Aussi, le Corona virus a impacté l’économie du pays et empêché la réalisation de


l’activité de supervision.




8.1.3.5. Recommandations




• Proposer et renseigner des indicateurs pour avoir des statistiques à jour sur les personnes


en situation de handicap ;


• Adapter les infrastructures et les postes de travail aux personnes vivant avec un handicap ;


• Favoriser l’accès aux soins et services de santé des enfants vivant avec un handicap dont


les parents ne sont pas affiliés à l’AMO ;


• Former les parents au langage des signes et introduire le langage des signes dans les


activités de communication ;


• Valoriser l’école inclusive et former les enseignants dans l’encadrement socio-scolaire des


enfants vivant avec un handicap et ceux sans handicap ;


• Introduire le module de formation sur le handicap dans le cursus de formation ;


• Rendre gratuite, la prise en charge sanitaire des enfants vivant avec un handicap ;


• Instaurer l’allocation de chômage pour les travailleurs en situation de handicap.





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8.1.4. Office National des Pupilles du Mali (ONAPUMA)




8.1.4.1. Création




L’ONAPUMA est un Etablissement Public à caractère Administratif (EPA) créé par la Loi


N°2018-011 du 12 Février 2018.




8.1.4.2. Mission de l’ONAPUMA




L’ONAPUMA a pour mission la gestion des pupilles de la Nation et des pupilles de l’Etat. Les


pupilles de la nation sont les enfants des défunts des corps de l’armée et des paramilitaires, des


fonctionnaires et de toutes autres personnes décédées pour des missions commandées par l’Etat.


Quant aux pupilles de l’Etat, ils sont constitués d’enfants abandonnés, de « mères malades » et des


personnes devant subir des peines de prison lourdes. Les pupilles de l’Etat sont logés à la


pouponnière.




8.1.4.3. Principales activités réalisées en faveur des personnes vivant avec un handicap




Pupilles immatriculés


En 2019, 300 pupilles ont été enregistrés (265 pupilles de la Nation et 35 pupilles de l’Etat). Parmi


les pupilles de l’Etat, environ 10 sont des enfants en situation de handicap.


En 2020, 444 pupilles ont été immatriculés dont 244 pupilles de la Nation.




Modalité de prise en charge des pupilles : que ce soit les pupilles de la Nation ou ceux


de l’Etat, un compte bancaire est ouvert au nom de chacun d’eux. Et, le tuteur ou la tutrice


en charge de la garde de l’enfant perçoit une somme de 100 000 FCFA trimestriellement


via une transaction bancaire en guise d’aide à la prise à charge de ce dernier. Cette somme


doit servir, en principe, de frais de loyer, de condiments, d’habillement et des frais et kits


scolaires.




Les enfants à l’école (0-18 ans) perçoivent un kit scolaire comprenant toutes les fournitures


scolaires nécessaires pour l’apprentissage des classes qu’ils fréquentent. Ils reçoivent aussi un kit


alimentaire constitué essentiellement de lait fourni par le Ministère de la Santé et du


Développement Social. En ce qui concerne l’éducation en particulier, il est exigé que chaque enfant


bénéficie d’un enseignant répétiteur à domicile.




NB : Les enfants en situation de handicap ne bénéficient pas d’avantages particuliers, le


principe étant de fournir à tous les enfants plus ou moins les mêmes services.





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Pour s’assurer des effets positifs des services effectués (donations en espèce et en nature) sur les


conditions de vie réelles des pupilles, l’équipe pluridisciplinaire (éducation, santé, service social)


de l’ONAPUMA procède au suivi à tous les niveaux à domicile, à l’école et à la pouponnière.




Ainsi, ces visites permettent à l’ONAPUMA de s’enquérir de l’état des rapports et relations entre


les pupilles et les autres élèves, leurs niveaux de progression scolaires et constater régulièrement


si l’enfant n’a pas changé de tuteur/ tutrice en vue d’apporter éventuellement des correctifs.




Outre l’appui de l’Etat, l’ONAPUMA bénéficie de l’appui de certains partenaires comme :


• l’ONG El Farouck qui a financé des activités génératrices de revenu pour les tutrices des


pupilles ;


• le Port autonome de Dakar qui a fait des donations de lait.




8.1.4.4. Difficultés




• Insuffisance de la subvention de l’Etat au regard de la forte demande de candidats potentiels


au statut de pupille ;


• Difficulté de réaliser un suivi régional en raison de la crise sécuritaire qui sévit dans le


pays.




8.1.4.5. Recommandations




• Augmenter la subvention du Budget d’Etat ;


• Sensibiliser les partenaires pour un soutien aux activités de la structure.







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8.1.5. Centre National d’Appareillage Orthopédique du Mali (CNAOM)




8.1.5.1. Création




Le Centre National d’Appareillage Orthopédique du Mali (CNAOM) est un Etablissement Public


National à caractère Scientifique et Technologique doté de la personnalité morale et de


l’autonomie financière créé par Loi N°02-065 du 18 décembre 2002. Le Décret N°03-482/P-RM


du 17 novembre 2003, modifié par Décret N° 2016-0832/P-RM du 1er novembre 2016 fixe son


organisation et ses modalités de fonctionnement.




8.1.5.2. Mission




Le CNAOM a pour mission de fournir les prestations spécialisées en matière d’orthopédie et de


rééducation ainsi que toutes les opérations concourant à la réalisation de cette mission. A cet effet,


il est chargé de la :


• promotion de la recherche, des études et de la documentation dans le domaine de


l’orthopédie et de la rééducation ;


• participation à la formation et à l’information scientifique technique et sociale en matière


d’orthopédie, de rééducation et de handicap ;


• promotion des prestations spécialisées en matière d’orthopédie et de rééducation ;


• conception et la production d’appareillages et d’aides techniques pour personnes


handicapées ;


• coordination, l’approvisionnement et le suivi des centres régionaux d’appareillage et de la


rééducation fonctionnelle.




Dans l’accomplissement de sa mission, le CNAOM a pour objectif principal, d’accroître


l’accessibilité du plus grand nombre de personnes en situation de handicap physique aux services


de consultation, de rééducation et d’appareillages orthopédiques, contribuant ainsi au


renforcement de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion.




8.1.5.3. Principales activités réalisées en faveur des personnes vivant avec un handicap




Au cours de l’année 2020, le CNAOM a reçu 10850 patients, toutes catégories confondues :


- 3662 patients constitués des enfants de 0 à 14 ans soit 33,8% des patients ;


- 5485 patients âgés de 15 à 59 ans soit 50,5% ;


- 1703 patients âgés de 60 ans et plus soit 15,7%.




Sur les 10850 patients reçus, 4890 (soit 45 %) sont des hommes et 5960 (55 %) sont des femmes.


Chez les enfants de 0-14 ans, 50,7% sont des garçons et 49,3% des filles.





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Les trois pathologies les plus fréquentes sont respectivement :


- la lombalgie avec 1760 cas, soit 16,2% des consultations ;


- les arthroses avec 1144 cas soit 10,5% du total ;


- l’hémiplégie avec 1083 cas soit 10,0% du total.




Tableau 18 : Evolution des indicateurs de 2016 à 2020


Année 2016 2017 2018 2019 2020


Nombre de patients reçus 8482 10761 12358 12083 10850


Nombre de séances de rééducation 24599 21756 18677 19340 22131


Production d’appareils orthopédiques 536 777 793 737 798


Production de prothèses 134 226 156 143 223


Production des orthèses 166 308 335 358 236


Production des aides techniques à la marche 236 273 335 236 339


Evolution du nombre d’enfants pieds bots pris en


charge
539 723 606 222 125




Graphique 17 : Evolution du nombre de patients et du nombre de séances de rééducation de 2016 à 2020




Source : CNAOM




Le nombre de patient reçus au Centre National d’Appareillage Orthopédique du Mali (CNAOM)


a connu une évolution significative entre 2016 et 2018 (45,7%) avant d’amorcer une baisse


2016 2017 2018 2019 2020


8482


10761
12358 12083


10850


24599


21756


18677
19340


22131


Nombre de patients reçus Nombre de séances de rééducation




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progressive en 2019 (-2,2%) et 2020 (-10,2%) dû probablement à l’impact du COVID 19. La même


évolution est pratiquement observée pour les autres indicateurs du tableau 18.




8.1.5.4. Financement




Le budget 2020 du CNAOM a été approuvé suivant arrêté N° 2020-1632/MEF-SG du 30


avril 2020 en recettes et en dépenses à la somme de 686 591 540 FCFA contre 526 518 271


FCFA en 2019 soit une augmentation de 30,4%. Les recettes 2020 du Centre proviennent :


- de la subvention de l’Etat : 542 715 000 FCFA ;


- des ressources propres : 143 876 540 FCFA ;




Concernant les dépenses, on note que sur une dotation de 686 591 540 FCFA, il a été engagé


622 704 746 FCFA soit un taux d’exécution de 90,7% ;


Cette année 2021, pour la réhabilitation complète du bloc opératoire, la subvention de l’Etat est de


1.000.000.043 FCFA.


Outre le budget d’Etat, le CNAOM entretient un cadre de collaboration dynamique avec les


partenaires, notamment :




1) Humanité et Inclusion (ex Handicap International)




Au cours de l’année 2020, les actions avec le partenaire HI ont porté sur les projets ci-après :


Détecter et assurer une prise en charge précoce des incapacités de l’enfant en vue


d’une meilleure intégration sociale. Il concerne les enfants de 0 à 14 ans souffrant de


polyhandicap, de trisomie 21 et d’épilepsie des six (6) communes de Bamako et de la


commune urbaine de Sikasso. En 2020, à travers ce projet :


- 45 enfants (20 filles et 25 garçons) ont bénéficié de la subvention de HI dans les


domaines de la consultation, la rééducation et les aides techniques ;


- la prise en charge des frais de formation de 4 étudiants fonctionnaires en formation


pour 2 ans à l’INFSS (2020 et 2021). Après l’obtention de leur diplôme, ils seront


affectés au CNAOM pour au moins 5 ans.


• Convention de partenariat sur le projet “IMP&ACTE 3D”, signée en mars 2017. Ce projet


a pris fin en 2019 avec l’ouverture d’une phase transitoire courant 2020.




2) Organisation Africaine pour le Développement des Centres pour Personnes


Handicapées (OADCPH) : dans le cadre du contrat d’acquisition de matières premières


orthopédiques importées et des séminaires de renforcement de compétence des acteurs de


la réadaptation physique à Lomé.









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3) Comité International de la Croix Rouge (CICR)




En 2020, le CICR a contribué au renforcement des capacités du personnel à travers les


mesures de l’amélioration de l’efficience et de la mise en place du plan d’action du


CNAOM. Le financement du CICR a permis :


- la poursuite des travaux de construction du centre de réadaptation de Mopti ;


- la signature de la lettre d’entente CNAOM-CICR pour des investissements d’un


montant de 61 310 907 FCFA au CNAOM, CRAORF de Gao et Tombouctou,


entièrement exécutés par les responsables du PRP/CICR ;


- la prise en charge des soins et appareillages des personnes démunies d’un montant de


24 286 000 FCFA qui a permis de produire 269 prothèses, 410 orthèses et des soins


de rééducation en faveur de 10 716 personnes victimes de la crise sécuritaire et des


indigents ;


- l’apport en matières premières orthopédiques au CNAOM, CRAORF de


Tombouctou, Gao et Mopti d’un coût de 61 310 907 FCFA ;


- le financement de la formation de 4 orthoprothésistes à l’ENAM Lomé (3ème


année) d’un coût de 33 500 000 FCFA ;


- le financement des Stratégies avancées à Gao et Tombouctou (prise en charge des


soins et appareillages des personnes démunies d’un coût de 12 290 500 FCFA ;


- la prise en charge des soins et appareillages des personnes démunies d’un coût de


24 286 000 FCFA ;


- l’équipement et les mobiliers du centre de Mopti d’un coût de 140 000 000 FCFA.




4) Caisse Nationale d’Assurance Médicale (CANAM)


Dans le cadre de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), le Centre a pris en charge 3 445


assurés au cours des 12 mois de l’année 2020.




5) Agence Nationale d’Assistance Médicale (ANAM)


Au cours de l’année 2020, le CNAOM a reçu et pris en charge 72 bénéficiaires du Régime


d’Assistance Médicale (RAMED).




6) Direction Nationale du Développement Social (DNDS)


Le référencement des patients pour les soins.




7) Action de soutien aux enfants souffrant de Malformation du Pied (ASEMP-Mali)




Une convention de partenariat est signée entre le CNAOM et l’ASEMP-Mali dans le cadre


de la prise en charge des enfants pieds bots. Dans le cadre de ce programme, 125 enfants


pieds bots des centres conventionnés dont le CNAOM, ont bénéficié du parrainage.




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8.1.5.5. Difficultés et contraintes




Les principales difficultés et contraintes sont les suivantes :


- faiblesse de la subvention de l’Etat ;


- insuffisance de personnel de rééducation fonctionnelle et de personnel technique en


appareillage orthopédique ;


- vétusté des équipements techniques, des installations du bloc opératoire et de certains


locaux ;


- non opérationnalisation des CRAOF régionaux.




8.1.5.6. Recommandations




- Augmenter la subvention de l’Etat pour assurer les charges de fonctionnement des


Centres (National et régionaux) ;


- Accorder une subvention sur le BSI en vue de la réhabilitation du bloc opératoire et


de la construction des Centres régionaux ;


- Poursuivre le plaidoyer auprès des autorités pour la mise à disposition du personnel


kiné, orthophonistes, ergothérapeutes et techniciens orthoprothésistes ;


- Poursuivre le plaidoyer auprès du Ministère de l’Education Nationale pour former les


jeunes kinés et les techniciens orthoprothésistes à l’Institut National de Formation en


Sciences de la Santé ;


- Appuyer l’opérationnalisation des antennes par l’acquisition de terrain, la


construction, les équipements et le recrutement du personnel pour leur animation ;


- Mettre en place l’informatisation du Centre pour une meilleure gestion des patients et


du stock.









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8.1.6. Hôpital de Dermatologie de Bamako (Ex Institut Marchoux)




8.1.6.1. Création




L’hôpital de Dermatologie de Bamako (HDB) est un établissement public spécialisé doté de la


personnalité morale et de l’autonomie administrative et financière créé par l’Ordonnance n°2019-


010/P-RM du 27 mars 2019 ratifiée par la loi n°2019-10/AN-RM du 09 août 2019. Sur un plan


historique, l’hôpital résulte de plusieurs mutations institutionnelles à partir de la création du service


prophylactique de la lèpre construit en 1934 et inauguré le 31 janvier 1935 sous l’appellation de


l’Institut Central de la Lèpre en Afrique Occidentale Française et baptisé en 1945 Institut


Marchoux en hommage au célèbre médecin bactériologiste français Emile Marchoux. A partir de


1962, l’Institut Marchoux devient, à l’instar de l’IOTA, un des instituts de recherche membre de


l’Organisation de Coordination et de Coopération pour la lutte contre les Grandes Endémies


(OCCGE). L’Institut Marchoux fut ensuite scindé en deux entités distinctes : l’Observatoire de la


Lèpre en Afrique (OLA) et l’Hôpital Marchoux rétrocédé au Mali le 13 mars 1998. Le processus


de rétrocession de l’OLA en 1999 préconisa la création d’un centre hospitalier universitaire de


Dermatologie pour capitaliser les acquis de la lutte contre la lèpre. On assista alors à la création du


Centre National de lutte contre la Lèpre (ordonnance n°08/P-RM du 10 février 2000) qui sera


très vite remplacé par le Centre National d’Appui à la lutte contre la Maladie (CNAM) créé par


ordonnance n°36/P-RM du 15 août 2001. Ce centre, devenu de plus en plus inadapté face


l’évolution de l’environnement, a finalement abouti à la création d’un hôpital de Dermatologie de


3ème référence.




8.1.6.2. Mission




L’HDB a pour mission de participer à la mise en œuvre de la politique nationale de santé. A cet


effet, il est chargé notamment :


- d’assurer le diagnostic, le traitement des malades de la peau et des infections


sexuellement transmissibles ou affections dermatologiques ;


- de prendre en charge les urgences dermatologiques et les cas référés ;


- de participer à la formation initiale, à la formation continue et à la formation


universitaire des professionnels de la santé en dermatologie ;


- de promouvoir la recherche pour la santé dans le domaine de la dermatologie.




Les ressources de l’hôpital de Dermatologie sont constituées par :


- Les revenus provenant des prestations de service ;


- Les contributions de l’Etat ;


- Les dons et legs ;


- L’aide extérieure ;


- Les recettes diverses.




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8.1.6.3. Principales activités réalisées en faveur des personnes vivant avec un handicap,


Soins et services de santé spéciaux pour personnes vivant avec un handicap : Albinisme,


VIH/SIDA, Lèpre




L’HDB assure, dans la mesure de ses capacités, la prise en charge de trois handicaps majeurs :


l’albinisme, le VIH/SIDA et la lèpre. En effet, l’Hôpital de Dermatologie de Bamako (HDB), avec


l’appui de ses partenaires, la Fondation Pierre Fabre et la Fondation Raoul Follereau, assure


gratuitement le traitement de l’albinisme, de la lèpre et la prise en charge des malades affectés par


le VIH/SIDA.




Les personnes atteintes d’albinisme et celles affectées par la lèpre subissent de forte stigmatisation.


Les albinos bénéficient des consultations gratuites deux (2) fois par semaine, les lépreux sont dotés


de prothèses et de béquilles à travers une unité spécialisée pour les prothèses et les béquilles au


sein de l’hôpital. Le service de chirurgie plastique esthétique est également gratuit pour les


personnes vivant avec ces deux handicaps (albinisme et lèpre). Le chirurgien plasticien s’occupe


de la réhabilitation des personnes handicapées ou défigurées. Les lépreux et les personnes atteintes


d’albinisme sont hospitalisés et nourris gratuitement si nécessaire.




Les personnes handicapées physiques, les victimes d’Accident Vasculaire Cérébral et de


traumatisme viennent au service de kinésithérapie pour la rééducation, ou pour faire des prothèses.


Les cas d’éléphantiasis et les plaies chroniques très graves sont aussi traités.




En outre, l’hôpital abrite une unité de soins et d’accompagnement gratuits pour les personnes


affectées par le VIH/SIDA et un site COVID qui sera peut-être transformé en site Ebola dès


l’apparition d’un premier cas d’Ebola.




Le service social est très actif à l’HDB, il aide les patients démunis à se doter de papiers pour qu’ils


soient réellement reconnus comme tels et assure leur prise en charge. Les ordonnances des malades


sont souvent payées par le service. Aussi, d’une manière générale, un Socio-Anthropologue assure


la prise en charge psychologique et accompagne les patients ayant des problèmes psychologiques


au sein de l’hôpital.




Prise en charge des personnes atteintes d’albinisme




Le service de Dermatologie, avec le soutien de la Fondation Pierre Fabre, assure deux fois par


semaine des consultations thématiques pour les personnes atteintes d’albinisme (PAA) dans le but


de prévenir, dépister et traiter les cancers et états précancéreux. Au total 658 consultations ont été


réalisées entre le 1er janvier et le 30 novembre 2020, ce qui a permis de dépister 46 précancéreux.


En outre, 450 séances d’applications d’azote, 15 biopsies et 9 interventions chirurgicales


complexes ont été également réalisées au profit des PAA (cf. tableau ci-après).





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Par ailleurs la pharmacie hospitalière apporte un appui technique à l’équipe en charge de la


fabrication des pommades de protection solaire pour des personnes atteintes d’albinisme. En effet,


cette activité, financée par la Fondation Pierre Fabre et pilotée par l’Association Solidarité pour


l’Insertion des Albinos du Mali (SIAM) en collaboration avec l’HDM, vise à améliorer la qualité


de vie des PAA à travers une distribution gratuite de pommade de protection solaire (PPS).




Il ressort de ce tableau 19, qu’en 2020, l’HDB a reçu en consultation 658 personnes atteintes


d’albinisme dont 46 présentant un état précancéreux, soit 7% des patients. Sur les 46 patients, 9


ont subi des interventions chirurgicales, soit 20 %. Ces statistiques laissent apparaitre l’acuité du


risque encouru par les personnes atteintes d’albinisme et la nécessité voire l’urgence d’une prise


en charge renforcée et précoce de ces personnes.


Tableau 19: Activités de soins offerts aux personnes atteintes d’albinisme en 2020


Mois Consultation
Etat


précancéreux


Application


d’azote


liquide


Biopsies


réalisées


Interventions


chirurgicales


Janvier 81 4 72 - -


Février 78 6 55 - -


Mars 67 3 47 1 -


Avril 24 3 9 - 2


Mai 28 5 11 - 1


Juin 43 4 15 2 2


Juillet 61 5 28 1 -


Août 73 8 48 2 -


Septembre 74 3 43 3 1


Octobre 62 1 42 2 1


Novembre 67 4 45 4 2


TOTAL 658 46 415 15 9


Sources : statistiques de l’HDB, rapport 2020




8.1.6.4. Handicaps cachés.




Prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA




Les services offerts aux PVVIH à l’HDB sont :


- le conseil dépistage ;


- les consultations médicales ;


- la dispensation des antirétroviraux (ARV) ;


- le suivi biologique et l’accompagnement psychosocial.





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Au niveau du Conseil dépistage, 744 clients ont été dont 317 se sont révélés séropositifs soit


42,61%. Cette proportion élevée pourrait être liée au fait que les personnes testées ont été reçues


dans un tableau clinique évocateur, la majorité avait déjà un premier test positif.




Tableau 20 : Réalisation du suivi médical des personnes dépistées positives pendant la période


janvier-novembre 2020


Indicateurs
Tranches d’âges


Total
Moins de 15 ans 15 ans et plus


Nombre de consultations médicales 453 5662 6115


Nombre de patients servis lors des sorties pour la


distribution communautaire des ARV
15 385 400


Nombre de femmes enceintes séropositives suivies 0 32 32


Nombre de nouveau-nés de mères séropositives suivis 80 0 80


Nombre de personnes vivant avec le VIH (adultes/enfants)


suivies régulièrement
116 1787 1903


Sources : statistiques de l’HDB, rapport 2020




Sur les 1903 personnes séropositives régulièrement suivies dans la structure, il y avait 1787 adultes


et 116 enfants de moins de 15 ans.




- Au niveau du suivi biologique : pour la réalisation du suivi biologique des patients,


1768 charges virales ont été demandées. Les résultats reçus sont au nombre de 1077


soit un taux de rendus des résultats de 60,92%.


- Soutien psychologique, social et thérapeutique : l’entretien individuel à visée sociale


a concerné 155 patients et 6 séances de groupe ont été réalisées pour les


enfants/adolescents.




Prise en charge des personnes vivant avec la lèpre




Au cours de la période de janvier à novembre 2020, le service de Léprologie a mené les activités


suivantes :


- Dépistage de nouveaux cas ;


- Prise en charge des complications lépreuses ;


- Suivi des anciens et nouveaux cas ;


- Hospitalisation des malades ;




Au niveau du dépistage de nouveaux cas, parmi les 83 nouveaux cas de lèpre, 17 patients


présentaient une infirmité de degré 2, synonyme d’atteinte neurologique ; ceci témoigne de la


détection tardive. Un total de 22 patients avait un indice bacillaire supérieur ou égal à 4+, dénotant


un degré de contagiosité élevé.




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Au niveau de la prise en charge des complications lépreuses : au cours de l’évolution de leur


maladie, 46 patients ont présenté des complications réactionnelles parmi lesquelles 58% ont


présenté des réactions reverses, signe d’un regain d’immunité cellulaire nécessitant la poursuite


du traitement.




Concernant le suivi (clinique) des anciens et nouveaux cas, le service de Léprologie a effectué


2799 consultations. Les affections intercurrentes représentaient 61,49% des motifs de consultation.


Concernant les hospitalisations, il y a lieu de noter que la prise en charge des complications et de


certains nouveaux cas nécessitait parfois une hospitalisation. De janvier à novembre 2020, deux


(02) patients sont décédés en cours d’hospitalisation. La durée moyenne de séjour était de 58,97


jours. Le taux d’occupation moyen des 28 lits était de 88,46 %.




8.1.6.5. Difficultés




• Une des principales difficultés est le retard dans la mobilisation et la mise à disposition des


fonds. Les procédures sont assez longues entre la manifestation d’un besoin et la mise à


disposition des fonds nécessaires pour la satisfaction de ce besoin.




• Le second point est le manque de personnel avec le changement de statut. C’était le CNAM,


depuis deux ans, c’est devenu un hôpital avec une restructuration assez importante et un


partage du personnel entre l’hôpital et l’INSP. Une partie du personnel est au compte de


l’INSP et même certains services y sont rattachés. Le manque de personnel qualifié dans


plusieurs domaines est un challenge actuellement.




• Avec le COVID 19, l’HDB a reçu de nouveaux appareils et équipements mais leur nombre


reste insuffisant. Il existe cependant un besoin de locaux adéquats. Le service de chirurgie


est très limité par le problème d’infrastructure parce qu’il n’y a pas de salle


d’hospitalisation digne de ce nom, cinq patients (5) ne peuvent pas être hospitalisés en


chirurgie. L’HDB ne répond pas aux critères de rampes, il n’y a que trois rampes dans


l’hôpital.




Dans la présentation des statistiques sur les personnes vivant avec un handicap, il n’y a pas de


focus très spécifique sur les enfants de 0-17 ans.




8.1.6.6. Recommandations




Avoir un Point Focal dans certaines structures comme l’HDB, chargé de suivre les indicateurs


relatifs aux handicaps et de rapporter périodiquement ses résultats et suggestions.





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8.2. Associations de personnes handicapées




8.2.1. Fédération Malienne des Associations de Personnes Handicapées (FEMAPH)




8.2.1.1. Création




Créée depuis le 29 mai 1982, la FEMAPH mobilise toutes les sensibilités de handicap et elle


compte présentement dix-neuf (19) Associations nationales à Bamako. Dans chaque région, elle


est représentée par une Fédération Régionale des Associations de Personnes Handicapées


(FERAPH) et dans chaque cercle par une Locale des Associations de Personnes Handicapées


(FECAPH) ainsi que dans chaque Commune du District de Bamako. Elle est reconnue sous le


Récépissé N°73 du 06 avril 2006 du MATCL-DNI selon la loi N°04-038 du 05 août 2004.




La vision de la FEMAPH est un Mali où la personne handicapée jouit de tous ses droits, assume


ses devoirs citoyens et participe pleinement au processus de développement humain durable.




8.2.1.2. Mission




La mission de la FEMAPH est de promouvoir l’accès des personnes handicapées aux services


ouverts au grand public à travers les actions de plaidoyer, le développement du partenariat, l’appui


technique aux membres et la mobilisation des ressources pour l’inclusion effective.




L’objectif général de la FEMAPH est de promouvoir au niveau national, une unité d’actions en


faveur des Personnes Handicapées.




Les principaux objectifs spécifiques sont :


• regrouper en son sein de toutes les Organisations de Personnes Handicapées ;


• Assurer la bonne marche des associations membres et le renforcement de leurs capacités à


réaliser leurs propres programmes ;


• instaurer un système de coordination des activités des associations de promotion de droits


des personnes handicapées et favoriser l’échange entre elles ;


• harmoniser les interventions des différentes ONG en matière d’invalidité et de promotion


des personnes handicapées ;


• aider les pouvoirs publics à adopter et à appliquer une législation relative à la protection, à


la formation et à l’emploi des personnes handicapées ;


• promouvoir l’organisation et le développement des programmes de prévention,


d’éducation, de réadaptation et de réinsertion sociale des personnes handicapées ;


• prendre en compte les questions d’invalidités dans les programmes de développement au


niveau local, régional, national et international.





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Pour l’exécution de sa mission, la FEMAPH s’est dotée d’un Plan Stratégique 2020-2023 autour


de six axes stratégiques suivants :


• Axe 1 : Renforcement du réseau associatif et plaidoyer y compris les membres associés ;


• Axe 2 : Mobilisation des ressources et partenariat ;


• Axe 3 : Développement de la communication interne et externe et capitalisation ;


• Axe 4 : Recherche/études sur la thématique du handicap ;


• Axe 5 : Promotion de l’éducation, la formation professionnelle, l’emploi, la santé, la


réadaptation des personnes handicapées ;


• Axe 6 : Réponses aux situations d’urgence humanitaire.




Les objectifs déclinés dans le Plan Stratégique, sur la période 2020-2023, se présentent comme


suit :


• renforcer les capacités organisationnelles et opérationnelles de la FEMAPH et de ses


organisations membres ;


• développer une stratégie de mobilisation de ressources pour l’autonomisation de la


FEMAPH ;


• développer un plan de communication pour la promotion des droits des personnes


handicapées et la citoyenneté ;


• développer des initiatives, des études, des recherches, sur la situation des droits des


personnes handicapées ;


• promouvoir l’accès des personnes handicapées aux services sociaux de base et de


protection sociale ;


• contribuer à une gestion inclusive des situations humanitaire en vue d’accroître la résilience


des personnes handicapées.




8.2.1.3. Activités menées en faveur des personnes vivant avec un handicap




des acteurs de la société civile motivés et compétents


Aujourd’hui de nombreuses organisations de la société civile se sont dédiées à la promotion


des personnes handicapées. Elles sont de plus en plus spécialisées et bénéficient de l’appui


technique et financier d’organisations non gouvernementales internationales et des organismes


de coopération bi et multilatérale dans la mise en œuvre de leurs programmes.




des partenaires techniques et financiers disponibles et engagés


L’adoption par les Nations Unies de la Convention internationale relative aux droits des


personnes handicapées et du protocole facultatif s’y rapportant a suscité une mobilisation sans


précédent autour des conditions des personnes handicapées au niveau des organisations du


Système des Nations Unies et de nombreux partenaires techniques bilatéraux et multilatéraux.





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Par ailleurs, le dynamisme des Associations des Personnes Handicapées et le renforcement des


capacités des leaders et militants des OPH, l’appui de l’Etat et de certains partenaires ont permis à


la FEMAPH de remporter des succès dans les domaines économiques, sociaux et culturels mais


aussi et surtout d’intégrer la personne handicapée dans le circuit de production du pays. Parmi ces


acquis, on peut citer :




- La mise en place de tous les bureaux régionaux de la Fédération à l’exception de celui de


Kidal. Ces bureaux ont plus ou moins fonctionné correctement.


- La négociation avec l’Etat pour la construction d’un immeuble moderne à la maison de la


Solidarité, servant de siège á la FEMAPH et á certaines OPH.


- L’intégration de 96 jeunes diplômés handicapés á la fonction publique de 1995 à nos jours


- La prise en compte du Programme National de Réadaptation á Base Communautaire dans


le Programme Décennal Socio- Sanitaire (PRODESS).


- L’appui en personnel fonctionnaire de l’Etat aux Institutions d’Education spéciales.


- La volonté affirmée des personnes handicapées à se prendre en charge et à s’impliquer dans


la mise en œuvre des décisions les concernant.


- La ratification de la convention N°159 du BIT relative à la Réadaptation Professionnelle


et à l’emploi des personnes handicapées.


- L’existence d’une Fédération dynamique de sport qui remporta beaucoup de médailles au


cours des tournois internationaux.


- L’établissement de partenariat dynamique entre les ONG « Action on Disability


Development » et Handicap International.


- L’adhésion au mouvement des personnes handicapées sur le plan sous régional, régional


et mondial.


- La création et l’animation d’une émission hebdomadaire à la radio nationale dénommée


« Tribune de la Solidarité ». Cette émission traite de tous les problèmes qui touchent les


personnes handicapées.


- La création d’un atelier de construction de cannes blanches.


- La création d’une Caisse de Crédit dénommée Handi-Caisse.




La FEMAPH a beaucoup contribué à la création et à la vie de la FOAPH et constitue de nos jours


la principale structure de référence pour les questions de handicap au Mali. A 37 ans d’existence,


la fédération a des forces et d’énormes défis à relever notamment en matière de mobilisation de


ressources pour son autonomisation. Elle dispose de documents stratégiques de travail comme le


Plan stratégique et le Manuel de procédures administratives et financières. De 2006 à nos jours,


elle participe à la mise en œuvre du Programme Décennal de Développement Sanitaire et Social.


A ce titre, elle bénéficie d’une subvention de l’Etat à travers le Ministère en charge de la Solidarité.


Elle bénéficie aussi des financements des Partenaires Techniques et Financiers pour des projets de


trois ans maximum.




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94


8.2.1.4. Difficultés




• Faible compréhension de la population de l’approche Droit du handicap ;


• L’insuffisance de textes juridiques et réglementaires d’application concrète des


conventions et autres textes ratifiés et adoptés par le Mali ;


• L’insuffisance de partenaires stratégiques pour le financement des plans de la FEMAPH et


de ses membres ;


• La faible capacité d’autofinancement de la FEMAPH et ses démembrements ;


• La faible application du plan de communication de la FEMAPH ;


• L’insuffisance dans le suivi de la mise en œuvre des outils de travail : Manuel de


procédures administratives et financières, le plan stratégique, le plan de communication, la


charte et la stratégie de mobilisation des ressources ;


• L’insuffisance d’interprètes professionnels en langage des signes ;


• L’insuffisance de données d’études et de statistiques nationales sur le handicap.




8.2.1.5. Financement de la FEMAPH




Dans le cadre des financements octroyés à la FEMAPH, on note l’évolution suivante :




Tableau 21 : Financement pour l'ensemble des acteurs 2016-2019




Acteurs
Montant reçu en franc CFA


2016 2017 2018 2019 TOTAL %


Etat 126 075 064 114852 200 88747 672 87 577 600 392 252 536 61,12


ABS 0 20 608 000 0 0 20 608 000 3,02


Recouvrement (Cotisation) 65 000 165 000 275 000 530 000 1 035 000 0,15


Partenaires 34 584 666 43 381 149 24877 199 140 883 872 268 726 886 35,70


TOTAL 160 724 730 179006 349 113899871 228 991 472 682 622 422 100




L’Etat finance le budget de la FEMAPH à hauteur de 61,12% et les partenaires à hauteur de


35,70%. Les cotisations des membres de la Fédération ne représentent que 0,15%. Le Budget des


partenaires a connu une légère progression de 2016 à 2019 par contre le budget de l’Etat a baissé


de 2016 à 2019.









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8.2.1.6. Recommandations :




- Renforcement des capacités organisationnelles, institutionnelles et opérationnelles des


Organisations des Personnes Handicapées (OPH).


- Appui au processus d’adoption du projet de loi de protection sociale en faveur des


personnes handicapées.


- Appui aux initiatives visant à valoriser l’utilisation des matériaux locaux pour la fabrication


sur place des aides techniques et matériels didactiques spécialisés pour réduire leurs coûts.


- Promotion de l’éducation intégrative en tant que moyen de hausser le taux de scolarisation


des enfants et des adolescents handicapés.


- Création d’un Fonds de garantie au niveau de Handi-caisse pour faciliter l’accès d’un plus


grand nombre de personnes handicapées au micro- crédit et particulièrement les femmes


handicapées.


- Jumelage entre les OPH du Mali et celles d’autres pays y compris avec les athlètes


handicapés de ces pays.


- Organisation d’une Table ronde des bailleurs de fonds pour le financement du Plan


Stratégique 2020-2023.









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8.2.2. Association Malienne d’Aide aux Malades Mentaux (AMAMM) : Centre de Santé


Jean Pierre COUDRAY (Dispensaire médico- psychologique)




8.2.2.1. Création




L’Association Malienne d’Aide aux Malades Mentaux a été créée le 19 août 1982 sous le récépissé


N°0744/M.I-D.N.I.C.T du 27 juillet 1983. Sa vision est une société dans laquelle le malade mental


jouit de tous ses droits et est protégé par la société, le personnel soignant et les parents ou tuteurs.


La mission de l’AMAMM est de veiller au bien-être des malades mentaux, à travers des actions


de plaidoyer auprès de l’Etat, des partenaires et des mécènes.




Les personnes handicapées souffrant de déficit mental sont prises en charge essentiellement au


niveau de deux structures : le dispensaire médico-psychologique (ex Lazaret dispensaire de


proximité) et l’hôpital national du Point G.




8.2.2.2. Missions




Le Dispensaire médico-psychologique (appelé aussi centre de santé mentale Jean-Pierre


COUDREY du nom du coopérant Français ayant beaucoup servi de son vivant à l’hôpital du point


G) évolue sous le couvert de l’Association Malienne des Malades Mentaux (AMAMM).


Il reçoit des malades, les consulte et les hospitalise au besoin. Les premiers soins sont prodigués


aux malades qui sont soit libérés soit référés à l’hôpital du Point G. L’objectif de la création de ce


centre est de permettre aux personnes malades d’être proches du centre de santé mentale.


Il est établi que les malades sont en général des « indigents » qui n’ont pas les moyens d’aller


jusqu’à l’hôpital du Point G à cause des frais de transport et autres exigences.




8.2.2.3. Activités menées en faveur des personnes vivant avec un handicap




Ces activités réalisées en 2020 s’articulent autour des axes principaux suivants :




La consolidation et le renforcement des actions déjà engagées, notamment :




- Activités de consultation des malades et séances de sensibilisation des parents des


malades en observation au dispensaire Médico-psychologique Jean Pierre Coudray :


137 malades ont pu être consultés. Ces malades souffrent surtout de psychose et de


dépression. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes ;


En général, les malades viennent faire leur consultation et leurs soins, puis ils


retournent à domicile. Sur 10 malades seulement 2 passent quelques jours


d’hospitalisation au centre. La règle est que chaque malade doit avoir un


accompagnateur (aidant) qui aide les agents à l’entretenir. Les frais de consultation




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font 1000 F et les frais de l’hospitalisation coûtent 2000 F/jour. L’hospitalisation est


de courte durée (trois jours maximum). Si on constate qu’il n’y a pas d’amélioration


au terme de ce délai, le malade est référé à l’Hôpital du Point G car le dispensaire ne


prodigue que les premiers soins. La nourriture, l’achat des médicaments et les autres


besoins sont à la charge du patient et/ou de ses parents ». Il arrive que certains parents


de malades n’arrivent pas à s’acquitter de ces charges, ce qui amène le personnel à


s’en acquitter dans la mesure de ses possibilités.


- Placement de malades mentaux auprès des guérisseurs traditionnels. Ce placement


chez les tradipraticiens, spécialistes de maladie mentale, vise les malades n’ayant pas


de famille déclarée et posant un problème social. Deux centres sont retenus par


l’AMAMM : Fonougouba (Baguineda) et Shiana (Fana). Ils sont régulièrement suivis


par l’équipe de l’AMAMM.


- Visites à domicile de malades mentaux stabilisés.




La célébration de Journées Mondiales dédiées aux malades mentaux




- Journée Mondiale de la Santé Mentale (10 Octobre) ;


- Journée Mondiale de Lutte contre l’abus d’alcool et de drogue (26 Juin) ;


- Journée des personnes handicapées (03 Décembre).




Le renforcement du partenariat




- Avec l’ONG « Santé-Sud », des efforts soutenus ont été menés, notamment, la


réhabilitation psycho sociale, le traitement et la réinsertion professionnelle de cinq


(05) malades mentaux dans le district de Bamako ;


- L’AMAMM est affiliée à la FEMAPH et participe à toutes les réunions et ateliers de


formation organisés au sein de la faitière.




Causes de la maladie et profil des malades (enfant/adulte)




Selon le personnel soignant, deux principales causes sont constatées chez les malades mentaux


examinés :


• La consommation de drogues et stupéfiants : cette cause frappe essentiellement les jeunes


adolescents. Autrefois, on ne voyait presque pas du tout de malades mentaux jeunes. Il est


important de noter que l’enfant ne nait pas handicapé mental.


• La déception subie par les personnes : C’est le cas d’un Soninké qui a séjourné très


longtemps en France et qui envoyait régulièrement de l’argent afin qu’on lui construise une


maison. Mais à son arrivée ici au Mali, il s’est trouvé que ses parents correspondants


avaient plutôt dépensé autrement les sommes d’argent qu’il leur transférait.





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8.2.2.4. Difficultés rencontrées




• Dans le cadre de l’exécution de sa mission, le dispensaire est confronté à beaucoup de difficultés


liées à la faiblesse de ses capacités aussi bien en ressources humaines que financières. En effet,


il ne dispose que deux (2) cadres retraités (rémunérés sous formes de primes d’encouragement


par l’AMAMM, présidée par le Professeur Baba KOUMARE), deux (2) gardiens (pris en


charge par le Ministère chargé du Développement Social). L’AMAMM bénéficie d’une


subvention de l’Etat de deux (2) millions de FCFA. Cette subvention est destinée à l’achat de


la nourriture et des vêtements et à assurer le paiement trimestriel des sommes forfaitaires dites


« présents aux guérisseurs traditionnels » des centres de traitement des malades mentaux logés


à Baguineda et Shiana (Fana) ». Il s’agit de soutenir le partenariat et la complémentarité entre


la médecine moderne et la médecine traditionnelle.




• Manque d’assiduité des parents dans le suivi du traitement des malades. En effet, il s’agit d’une


maladie chronique qui nécessite un traitement régulier (mensuel) et de longue haleine. Pour ce


faire, le malade doit se rendre au centre pour recevoir des soins. L’inobservance de cette


disposition entraine le plus souvent des rechutes et l’aggravation des cas.




• Actuellement, la rupture du stock en médicaments essentiels constitue le véritable goulot


d’étranglement. On note à cet effet, un manque de pharmacie au sein du dispensaire. Il existait,


en 1995, une pharmacie qui était soutenue par l’ONG française Santé- Sud avec des dépôts de


médicament DCI. Le retrait de cette ONG a créé un grand vide au sein de l’établissement.




• L’extrême cherté des médicaments psychiatriques et neurologiques face à la pauvreté des


couches concernées.




• Abandon des malades par leurs parents ou accompagnateurs. En effet, il arrive même que


certaines personnes viennent avec leur malade au dispensaire. Après consultation et prescription


d’ordonnance, on constate la disparition de ces accompagnateurs, abandonnant


momentanément le malade à la charge du personnel avant le retour éventuel du membre de la


famille.




• L’association ne dispose ni de véhicule, ni de moto. Les déplacements se font avec des engins


appartenant aux membres de l’Association.




• Occupation illégale du terrain du centre par des privés.











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8.2.2.5. Recommandations




• Participer aux activités d’ergothérapie des thérapeutes en faveur des malades en vue de leur


réinsertion sociale ;


• Ouvrir un centre de créativité (Kotêba, théatre, art plastique, etc.) pour la prise en charge


des problèmes de psycho-trauma, d’addictologie et de santé mentale ;


• Placer les malades stabilisés chez les artisans de la place afin d’assurer leur formation et


préparer leur réinsertion sociale ;


• Renforcer les consultations de pédopsychiatrie chez l’enfant et l’adolescent ;


• Etablir des liens entre les familles, les artisans chez lesquels les patients se trouvent en


formation et le médecin traitant par des visites à domicile et toutes autres démarches.









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8.2.3. Association des Paralysés du Mali




8.2.3.1. Quelques avancées dans la mise en œuvre de la convention




• Dans le cadre de la mise en œuvre de la convention relative aux droits des personnes vivant


avec un handicap, les textes de référence des personnes vivant avec un handicap sont :


- la Convention 159 du BIT sur la réadaptation professionnelle et l’emploi des


personnes handicapées (1983), ratifiée par le Mali en 1997. Elle concerne notamment


trois volets : la formation, le maintien de l’emploi et la promotion professionnelle de


la personne handicapée ;


- la loi n°2018-027 du 12 juin 2018 relative aux droits des personnes vivant avec un


handicap, qui attend son décret d’application. Le décret se trouve à présent dans le


processus de signature au niveau de la Primature.




• Il est important de noter le changement du statut général de la fonction publique à son


article 18, qui a permis le recrutement des personnes vivant avec un handicap, sans passer


par le concours. La traduction de cet article a été le début du recrutement à titre


exceptionnel des personnes en situation de handicap dans la fonction publique en 1997.


Malheureusement, il a été constaté que des personnes valides ont été recrutées à la place


des personnes vivant avec un handicap. Suite à ses irrégularités, ce recrutement à titre


exceptionnel, qui avait absorbé le chômage des personnes vivant avec un handicap, a été


arrêté avec la transition de Cheick Modibo DIARRA.




• Après l’arrêt de ce recrutement, un quota de 1% était octroyé aux personnes en situation


de handicap ayant concouru comme les autres pour la fonction publique. Aujourd’hui on


est à 5%.




• Dans le cadre du recrutement à titre exceptionnel, qui constitue une volonté politique, la


côte d’Ivoire et beaucoup d’autres pays se sont inspirés du cas du Mali. Ces pays sont de


loin en avance aujourd’hui sur le Mali. A titre illustratif, en 2020, la Côte d’Ivoire a recruté


400 personnes en situation de handicap et prévoit 400 autres en 2021.




• On note au Mali que l’ensemble des personnes vivant avec un handicap, répertoriées


aujourd’hui en demande d’emploi au niveau de la FEMAPH est de 600. Ce chiffre n’inclut


pas l’effectif des personnes handicapées qui n’ont pas tous un Diplôme. Au niveau du


Collectif des personnes handicapées diplômées sans emploi, on note 100 à 200 personnes


recensées.









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A propos de l’intégration pleine et entière des personnes handicapées dans la société, un des


responsables de l’Association traduit en ces termes l’état d’esprit des personnes handicapées :


« Une personne handicapée n’a pas d’autres moyens de montrer qu’elle est comme tout le


monde, si elle n’a pas de revenu qui lui permet de se prendre en charge, d’avoir un foyer…


avoir une vie correcte et même aider la société. Le travail est très important pour une personne


vivant avec un handicap parce que ça lui met à l’abri de tout ce qu’on peut penser de négatif


par rapport au handicap ».




Le même responsable affirme avec conviction « qu’au Mali, des personnes en situation de


handicap sont à des postes de responsabilité, dans les Cabinets et autres, mais c’est toujours


négligeable, raison pour laquelle il faut se battre pour influencer les décisions permettant de faire


avancer certains dossiers. C’est le recrutement à titre exceptionnel, qui est la meilleure formule,


parce que le quota est réservé en fonction des postes pourvus. Beaucoup de personnes en situation


de handicap sont obligées d’aller vers des études qui ne donnent pas d’emploi, et il y a des postes


qui ne sont jamais ouverts à la fonction publique. Les personnes en situation de handicap


n’arrivent jamais à atteindre les 5% à la fonction publique ».




• Une carte d’invalidité biométrique va être mise en place et qui confère le statut des


personnes en situation de handicap. Les autres droits découlent de l’obtention de cette carte.


Ceci va permettre aux personnes en situation de handicap de bénéficier des prestations du


RAMED à condition qu’elles soient des démunies.




8.2.3.2. Les partenaires qui soutiennent les associations




Chaque association a ses partenaires. Les plus importants sont :


- Humanité et Inclusion (HI) surtout pour tout ce qui est plaidoyer, formation, etc.


- Expertise France généralement pour tout ce qui est prévention, prise en charge du


VIH/SIDA.




8.2.3.3. Difficultés d’accès aux infrastructures publiques


• Il y a des problèmes au niveau des centres de santé. L’accueil général, les matériels et


les salles d’accouchement ne sont pas adaptés pour les personnes de petites tailles et


d’autres personnes en situation de handicap. Les sourds-muets ont des difficultés


d’avoir des informations les plus élémentaires au niveau de l’accueil.


• L’insuffisance de rampes dans les infrastructures publiques (centre de santé, école,


services de l’administration publique, parkings de stationnement…) pour faciliter


l’accès des personnes handicapées physiques. Il n’y a pas d’avancées par rapport à


l’accessibilité des personnes vivant avec un handicap aux infrastructures publiques.





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8.2.3.4. Recommandations




• Les personnes vivant avec un handicap doivent se battre pour la représentativité. Même


s’il y a eu des avancées à ce niveau. Un quota de trois personnes a été accordé aux


personnes vivant avec un handicap au Conseil National de Transition (CNT). Une


convention a été ratifiée au CNT concernant le Conseil national pour les personnes


handicapées. Cet organe dispose d’un Comité de suivi dans la loi.


• Mettre les personnes vivant avec un handicap dans leur droit. En mettant une personne


vivant avec un handicap dans son droit, elle peut s’affranchir de son handicap. Par exemple,


les personnes aveugles peuvent être instruites de la même manière que les enfants qui


voient, si on leur donne les moyens qui leur permettent d’étudier. Pratiquement tous les


handicaps ont une solution.


• La question du handicap est une question transversale et ne doit pas être seulement au


compte du Ministère en charge de la solidarité. Tous les départements ministériels doivent


intégrer le handicap dans leurs activités.


• La population et les parents des personnes en situation de handicap doivent aussi être


sensibilisés.




« Le handicap se vit, ça ne se voit pas ! »





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8.2.4. Association Malienne de Lutte contre la Déficience Mentale chez l’Enfant


(AMALDEME)




8.2.4.1. Création




L’Association Malienne de Lutte contre la Déficience Mentale chez l’Enfant (AMALDEME) a


été créée le 31 juillet 1984 à l’initiative de feue Madame SANOGO Kadiatou BAGAYOGO.




En tant que structure de prise en charge médico- psycho éducative disposant du statut d’association


d’utilité publique (loi 96-028 du 25 janvier 1996), l’AMALDEME a pour finalité la promotion


socioéconomique des enfants déficients mentaux. Elle possède des démembrements dans toutes


les capitales régionales du pays.




8.2.4.2. Missions




- Etude des problèmes de la déficience mentale et des handicaps associés chez l’enfant ;


- Prévention de la déficience mentale chez l’enfant ;


- Education spécialisée des déficients mentaux par une action appropriée auprès des


futures mères, des services de santé et des services médico-sociaux spécialisés dans les


problèmes relatifs à la périnatalité.




Pour l’accomplissement de sa mission, le centre dispose de deux (2) agents fonctionnaires de


l’Etat, 35 agents contractuels et 10 grands enfants arriérés.




8.2.4.3. Sources de financement de l’AMALDEME




▪ Subvention de l’Etat : 6 000 000 FCFA par an depuis environ une décennie ;


▪ Partenaires : une ONG française « Ordre de Malte » qui nous donne 30 000 000 FCFA par


an. Mais depuis 3 ans, elle donne 4 000 000 FCFA et affirme que l’argent est réorienté


ailleurs pour d’autres projets comme le soutien aux enfants migrants… ;


▪ Autres partenaires notamment Humanité inclusion et des tierces personnes ;


▪ Ressources générées par les Activités courantes : l’enfant qui arrive à l’AMALDEME subit


d’abord une évaluation de sa déficience. Le coût de cette évaluation est de 2500 FCFA.


Suite à cette évaluation, des séances de prise en charge hebdomadaire (1h) sont organisées


à raison de 1000 FCFA par enfant. Il convient de préciser que l’AMADEME reçoit aussi


des enfants de parents indigents dont les prises en charge sont gratuites (volet social).




8.2.4.4. Activités menées en faveur des enfants vivant avec un handicap




Le centre de l’AMALDEME est multifonctionnel et organisé autour de quatre (4)


volets/domaines : éducation ; santé/thérapie ; formation ; insertion




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Volet éducation




Le Centre éducatif de l’AMALDEME dispose de trois types d’écoles :


- Une école exclusive pour des enfants déficients intellectuels « école spéciale » répartie en 3


sections : Section éveille (enfants de 7 à 11 ans) ; Section initiation (enfants de 11 à 13 ans


révolus) ; Section orientation (enfants de 13 à 16 ans). Au niveau de l’école spéciale, il n’y a


pas de programme avec un chronogramme préétabli, la progression se faisant avec l’évolution


respective de chaque enfant. Il faut au maximum 15 enfants pour 2 encadreurs.


- Une école intégratrice constituée d’enfants normaux avec 3 à 4 enfants déficients. Dans cette


école, le programme officiel enseigné est adapté aux enfants en situation de handicap


intellectuel. Il s’agit de tenir compte des besoins des enfants déficients dans le processus


de l’apprentissage ordinaire. En principe, dans une classe, il faut 5 enfants déficients pour


30 enfants normaux. L’objectif est de développer les interactions entre les enfants normaux et


les enfants déficients.


- Une école maternelle subdivisée en « petite section », « moyenne section » et « grande


section ».




Effectif d’élèves du centre




Il évolue en dents de scie. Actuellement, le centre reçoit 750 enfants régulièrement. Sur cet


effectif, on dénombre :


- 5 enfants déficients mentaux à l’école maternelle ;


- 23 enfants déficients mentaux à l’école intégrée (10 filles et 13 garçons) ;


- 45 enfants à l’école spéciale.




L’effectif des enfants déficients mentaux est géré selon deux régimes distincts :


- les enfants en semi-internat : tous les jours ouvrables, de 8h à 14h ;


- les enfants en régime « ambulatoires » surtout les lundis : il s’agit d’enfants handicapés qui


viennent pour des prestations puis rentrent.




Volet santé




Dans le cadre de la santé, le partenaire « Humanité et Inclusion (HI) » ex Handicap International


finance le projet DPCP (Dépistage et prise en charge précoce) des enfants de (0-14) souffrant de


polyhandicap, de trisomie 21 et d’Epilepsie). Ce projet est prévu pour 5 ans et doit prendre fin


dans 2 ans. Dans ledit projet, des aides rééducateurs ont été formés pour s’occuper des


enfants enregistrés. Cette activité de rééducation se fait dans l’espace de stimulation du centre.




Le même projet comporte une composante dédiée aux activités communautaires dans lesquelles


des relais communautaires recrutés et formés assurent la sensibilisation, l’information des




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« référents familiaux » (père, mère ou tierce personne s’occupant de l’enfant déficient à domicile)


et la rééducation des enfants déficients.




Volet « insertion socioéconomique »




Pour l’exécution de ce volet, l’AMALDEME dispose de deux centres situés respectivement à


Djélibougou et à Banankabougou où les mères des enfants déficients mentaux sont formées aux


activités génératrices de revenus comme la teinture et la fabrication de savon.




L’AMALDEME dispose aussi d’un centre d’internat créé en 2000-2001 dénommé Foyer de vie


autonome de Baguineda où les déficients mentaux apprennent à faire l’élevage et le maraichage.


Ce centre est fermé depuis 2007, faute de soutien. En 2019, il a été réhabilité grâce au soutien de


l’ex première dame, Madame KEITA Aminata MAIGA et de l’ONG « Sahel Enfant » pour des


financements respectifs de 33 millions et 17 millions de franc CFA. Le fonctionnement n’a pas pu


redémarrer en raison entre autres des événements du 18 août 2020 et du Covid 19. Il faut noter que


le coût de fonctionnement du Foyer s’élève à 29 millions par an.




8.2.4.5. Difficultés




Dans le domaine de l’éducation, les enfants déficients mentaux rencontrent beaucoup de


difficultés liées principalement aux facteurs suivants :


▪ Inexistence de second cycle au centre éducatif de l’AMALDEME : ainsi, à partir de la 6ème


année, les enfants déficients intellectuels n’ont pas accès à l’école ;


▪ Inadaptation des locaux des autres établissements scolaires : absence de rampes d’accès,


infrastructures construites en étage, etc. ;


▪ Manque de formation des enseignants pour accueillir et enseigner convenablement les


enfants déficients.




Dans le domaine de l’accès à la Santé :


▪ Coût élevé des médicaments, non accessibles pour la plupart des familles des enfants


déficients mentaux, du fait de la pauvreté.


▪ Non engagement des parents/tuteurs pour le suivi régulier de la prise en charge de leurs


enfants déficients mentaux.




Dans le domaine du financement :


▪ Insuffisance de la subvention de l’Etat face à l’ampleur des besoins : on note, dans ce cadre


des arriérés de salaire du personnel contractuel atteignant 10 mois ;


▪ Non-paiement par les parents des frais de transport des enfants entre le domicile et le


Centre ;




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▪ Vétusté des véhicules du Centre, ce qui engendre des coûts élevés d’entretien.




8.2.4.6. Recommandations :




▪ Augmenter le financement (subvention de l’Etat…) du Centre : les locaux et matériels


vétustes ;


▪ Assurer la formation permanente du personnel étant donné que le handicap est évolutif ;


▪ Construire un second cycle en vue de permettre aux enfants de continuer leur scolarisation.





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8.2.5. SOS ALBINOS




8.2.5.1. Création et mission de l’association




Avant la création le 17 juillet 1992, de l’association SOS ALBINOS, les enfants atteints


d’albinisme étaient victimes de rejet social et même d’atteinte à leur intégrité physique. Selon le


fondateur de l’association, l’ex Ministre des Affaires religieuses et du culte, Thierno Amadou


Omar Hass DIALLO, il fallait créer une structure pour alerter l’opinion sur la situation des


personnes, particulièrement les enfants victimes de discrimination à cause de leur handicap


(albinisme).




L’objectif de l’association est de pouvoir sensibiliser et informer sur la question de l’albinisme,


pour l’acceptation du droit à la différence.




En matière de statistiques, en 2018, l’association enregistrait 1300 personnes atteintes


d’albinisme dont 814 femmes (62,6%) et 486 hommes (37,4%). La grande majorité de cet


effectif était composée d’enfants de moins de 18 ans : 900 enfants (soit 69,2 %) dont 470 filles


et 430 garçons. Au niveau de la répartition régionale de l’effectif global enregistré, il provient


essentiellement du District de Bamako et des capitales des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso,


Ségou et Koutiala. L’ambition de SOS ALBINOS est de s’attaquer au milieu rural pour faire


évoluer cette problématique.




D’autres associations comme la Coalition malienne des organisations de défense des droits des


personnes atteintes d’albinisme et AMPA, disposent aussi de données sur les personnes atteintes


d’albinisme. C’est dire que les données présentement disponibles sont largement en deçà de la


réalité du terrain. Seul le prochain recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 5),


prévu en fin d’année 2021, pourrait permettre de disposer de chiffres plus crédibles.




8.2.5.2. Activités de l’association




De la création de SOS ALBINOS à aujourd’hui, un grand pas a été franchi dans la compréhension


de la question de l’albinisme notamment en termes de discrimination. En effet, grâce aux actions


de sensibilisation et de formation organisées par l’association dans les capitales régionales et dans


le District de Bamako, la discrimination envers les enfants atteints d’albinisme est rare


actuellement.


En plus de la sensibilisation et la formation, l’association appuie souvent à travers des projets, des


personnes atteintes d’albinisme pour les activités génératrices de revenus. Par ailleurs,


l’association est membre actif d’un réseau mondial qui concerne tous les albinos du monde, ce qui


a beaucoup aidé l’association en termes d’information.





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La première conférence panafricaine sur l’albinisme s’est tenue en 2015 en Tanzanie, où toutes les


Organisations de la Société Civile (OSC) des pays africains se sont retrouvées. Le rapport des


OSC, issu des rapports-pays, a permis de mettre l’accent sur la situation des personnes atteintes


d’albinisme. Ce rapport a permis aussi de disposer d’outil de plaidoyer pour l’adoption par les


Nations-Unies d’une première résolution sur la question de l’albinisme et d’une deuxième


résolution pour l’instauration du 13 juin comme « Journée internationale de sensibilisation à


l’albinisme ». L’association travaille beaucoup plus avec ce document qu’avec la convention.




8.2.5.3. Les partenaires de l’association (sources de financement)




- L’Etat subventionne l’association parce qu’elle a été reconnue d’utilité publique. Cette


subvention contribue significativement au fonctionnement de la structure, au paiement de


la location et du salaire du secrétaire permanent, ainsi qu’à la prise en charge des


consommations d’eau. De plus, chaque année lors du mois de la solidarité, l’Etat, à travers


la DNDS, appuie SOS Albinos par la distribution de crèmes solaires. Par ailleurs, le Fonds


de Solidarité Nationale procède très souvent, à l’occasion de la rentrée scolaire, à des dons


de kits scolaires à l’association pour les enfants atteints d’albinisme.




- Il est important de noter qu’au niveau de la santé aussi, l’Etat a bien voulu accepter


d’inscrire au Régime d’Assistance Médicale (RAMED) tous les enfants albinos recensés


par l’association. De plus, à travers le partenariat avec l’ANAM, chaque année les


récépissés sont renouvelés. Enfin, pour atténuer l’impact du COVID-19, plusieurs familles


d’enfants albinos ont été financièrement appuyées par le programme de filets sociaux


jigisèmèyiri.




- En dehors de l’Etat, SOS ALBINOS entretient actuellement un partenariat dynamique avec


la division des droits de l’homme de la MINUSMA et l’UNICEF. L’association envisage


de tisser des relations de partenariat avec ONU Femmes, la Fondation El Farouk, AMPA


Mali, l’ONG GAREF et la Fondation Fayçal du Qatar avec laquelle il avait bénéficié en


2015, de kits scolaires pour la rentrée scolaire, des vivres pour le mois de Ramadan et des


habits à l’occasion des fêtes de Ramadan et de Tabaski. La Fondation Fabre, de son côté,


s’est souvent engagée à prendre en charge la chirurgie réparatrice en cas de cancer cutané.















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8.2.5.4. Dispositif juridique international de lutte contre les agressions et discriminations


à l’encontre des personnes atteintes d’albinisme


Encadré 2 : Résolution A/HRC/RES/23/13 du 24 juin 2013, adoptée par le Conseil des droits de l’homme du


Nations Unies




Guidé par les buts, principes et dispositions de la Charte des Nations Unies,


Réaffirmant la Déclaration universelle des droits de l’homme et rappelant les instruments internationaux pertinents relatifs


aux droits de l’homme, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le Pacte international relatif


aux droits économiques, sociaux et culturels, la Convention relative aux droits de l’enfant et la Convention relative aux droits


des personnes handicapées,


Réaffirmant aussi que chacun a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne, et que nul ne peut être soumis à la


torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants,


Rappelant que la Charte et les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme sont fondés sur les principes


fondamentaux de l’égalité et de la non-discrimination,


Prenant note des travaux de la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence à l’encontre des enfants,


Réaffirmant le droit à la santé et à l’éducation consacré par la Déclaration universelle des droits de l’homme et les instruments


internationaux pertinents relatifs aux droits de l’homme,


Se déclarant préoccupé par les agressions contre des personnes atteintes d’albinisme, y compris des femmes et des enfants,


qui sont souvent commises en toute impunité,


Se déclarant aussi préoccupé par la discrimination, la stigmatisation et l’exclusion sociale généralisées dont les personnes


atteintes d’albinisme sont victimes,


Saluant les mesures prises et les efforts déployés par les pays concernés, notamment les poursuites engagées contre les


agresseurs, la condamnation publique des agressions commises contre des personnes atteintes d’albinisme, la fourniture d’un


refuge temporaire aux personnes atteintes d’albinisme qui sont menacées, et la réalisation de campagnes de sensibilisation de


l’opinion publique,




1. Demande instamment aux États de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection efficace des personnes


atteintes d’albinisme, et des membres de leur famille ;


2. Demande aux États d’établir les responsabilités au moyen d’enquêtes impartiales, rapides et efficaces sur les agressions


commises contre des personnes atteintes d’albinisme sur le territoire relevant de leur juridiction, de traduire les responsables


en justice et de faire en sorte que les victimes et les membres de leur famille aient accès à des recours utiles ;


3. Demande aussi aux États de prendre des mesures efficaces pour éliminer toute forme de discrimination à l’encontre des


personnes atteintes d’albinisme, et accélérer les activités d’éducation et de sensibilisation de l’opinion publique ;


4. Encourage les États à partager les meilleures pratiques en matière de protection et de promotion des droits des personnes


atteintes d’albinisme ;


5. Invite les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales concernées du Conseil des droits de l’homme, à examiner,


selon qu’il conviendra, dans le cadre de leurs mandats respectifs, les aspects pertinents de la sécurité des personnes atteintes


d’albinisme et de la non-discrimination ;


6. Invite les États, en collaboration avec les organisations régionales et internationales compétentes, à mettre en place des


initiatives bilatérales, régionales et internationales pour soutenir la protection des personnes atteintes d’albinisme ;


7. Demande au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme de lui soumettre, à sa vingt-quatrième session,


un rapport préliminaire sur les agressions et la discrimination contre les personnes atteintes d’albinisme ;


8. Décide de rester saisi de la question.





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8.2.5.5. Plan d'action régional sur l'albinisme en Afrique - 2017 – 2021 : Plan de 5 ans


pour lutter contre les attaques et autres violations contre les personnes atteintes


d'albinisme en Afrique sub-saharienne




Depuis 2006, plus de 600 attaques et autres violations contre les personnes atteintes d’albinisme


ont été signalées dans 28 pays de la région africaine. Compte tenu de la taille relativement réduite


de ce groupe de personnes, de tels chiffres témoignent de l’importance de la menace à la vie des


personnes atteintes d’albinisme sur le continent africain. De plus, ces chiffres se réfèrent aux seuls


cas signalés. Il semblerait que de nombreux cas ne soient pas signalés en raison de l’implication


des membres de la famille et de l'absence de mécanisme de suivi. Afin de lutter contre ces


violations et d’en endiguer leur causes profondes, l’Experte indépendante sur l’exercice des droits


de l’homme par les personnes atteintes d'albinisme, en collaboration avec divers mécanismes de


l’Union africaine dont la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples, le Comité


africain d'experts sur les droits et le bien-être de l'enfant, ainsi qu’avec d’autres partenaires


internationaux7 ont participé à l’élaboration d’un plan d’action régional.




Ce plan contient les recommandations formulées par différents organes et mécanismes de défense


des droits de l’homme au niveau des Nations-Unies et de l’Union Africaine qui ont été distillées


dans des mesures concrètes et spécifiques réalisables à court et à moyen terme (0 à 5 ans) tout en


suscitant des initiatives de long terme (au-delà de 5 ans). Ces mesures sont réparties en quatre


groupes : la prévention, la protection, la reddition de comptes et l’égalité, et la non-discrimination.


Trois consultations sur ces mesures ont été tenues en 2016, leur objectif étant de déterminer,


évaluer et hiérarchiser les mesures. Une autre consultation était prévue en 2017. Les États sont les


premiers responsables de la mise en œuvre de ces mesures. Cependant, le soutien et


l'investissement des partenaires internationaux sont essentiels pour obtenir les ressources et le


soutien technique nécessaires pour exécuter ces mesures.




Les violations des droits de l’homme dont sont victimes les personnes atteintes d’albinisme sur le


continent africain sont multiples et s’inscrivent à l’encontre de diverses conventions


internationales. Cela permet alors aux organismes s’occupant des personnes atteintes d’albinisme


ou qui regroupent celles-ci de recourir à plusieurs voies pour la mise en œuvre de ces mesures.




Ces mesures peuvent être intégrées dans des cadres normatifs et programmes qui existent déjà, tels


que :


• les Réformes de la justice pénale ;


• la Stratégie d’éducation publique ;


• les Stratégies relatives aux droits des personnes handicapées ;


• les Stratégies relatives à la discrimination raciale ;


• les Stratégies relatives au genre ;



7 Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme (OHCHR), l’UNESCO, l’UNICEF, le PNUD




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• les initiatives en matière de développement, et en particulier les Objectifs de


développement durable de l’ONU à l’horizon 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union africaine.




8.2.5.6. Difficultés




difficultés de suivi au niveau de l’école : les enfants albinos sont frappés généralement


de déficience visuelle. Du fait du déficit de formation des enseignants sur ce phénomène,


aucune distinction de traitement n’est faite entre les enfants frappés d’albinisme et les


autres enfants. Il s’agit ici de la problématique de la gestion, dans une classe, d’un enfant


atteint d’albinisme compte tenu de la déficience visuelle qui le frappe systématiquement.


Ceci est souvent la cause de stigmatisation de l’enfant albinos par ses camarades de classes,


toute chose qui pourrait l’amener à abandonner l’école. Toutefois, grâce à la sensibilisation


menée par l’association, on note une amélioration continue de la situation ;


coût élevé des verres correcteurs et des médicaments à utiliser pour que les yeux soient


mieux stimulés pour un meilleur suivi des cours par l’enfant atteint d’albinisme. La non


prise en charge de ces besoins spécifiques, par les parents démunis, conduit très souvent à


des cas d’abandon fréquents malgré la sensibilisation ;


non préparation des médecins sur la perception réelle de l’albinisme. En effet, certains


enfants albinos abandonnent l’école à cause de l’EPS (qui peut les créer des problèmes


dermatologiques du fait de l’exposition aux rayons solaires) et sont souvent obligés d’aller


chercher un certificat médical que certains médecins ont du mal à délivrer par


méconnaissance de la spécificité de l’albinisme8. L’obtention de ce certificat aussi peut


empêcher l’obtention de bourses par les enfants albinos qui peuvent être, à tort, considérés


comme physiquement malades.


difficulté en matière de santé notamment le risque de cancer cutané : du fait de


l’exposition du corps de l’enfant albinos aux rayons solaires. Ceux qui ont des problèmes


de peau à l’intérieur du pays, sont obligés de venir à l’hôpital dermatologique de Bamako


qui n’est pas déconcentré pour le moment. Et la fourniture des médicaments n’est pas aussi


décentralisée. Beaucoup de personnes atteintes d’albinisme ont malheureusement perdu la


vie à cause du cancer cutané.




Pour le Président de SOS ALBINOS, « L’albinisme était un handicap méconnu même pour les


parents des enfants albinos. Ce qui fait que beaucoup d’enfants albinos avaient été victimes. On


ne voit pas l’albinos comme une personne en situation de handicap. Les gens pensaient que les




8 Suite à cette difficulté relative à la méconnaissance du handicap par des médecins, en partenariats avec la
MINUSMA, trois ateliers de formation des médecins ont été organisés à Bamako en 2020 pour sensibiliser


les médecins par rapport à cette spécificité.





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personnes vivant avec des handicaps physiques étaient les seules personnes en situation de


handicap. En réalité, l’albinisme oculo-cutané était méconnu comme handicap même pour


certains médecins. Mais de nos jours, l’albinisme est réellement compris, si ce n’est pas dans les


zones rurales reculées, il n’y a pas beaucoup de problèmes de stigmatisations (craches et autres).


Le progrès des mentalités, comme j’aime à le dire, est un travail de longue haleine. »




Faible incitation des parents pour l’inscription des enfants à l’école : beaucoup de


parents d’enfants albinos n’acceptent pas encore d’envoyer leurs enfants à l’école. Ils


estiment que les enfants en situation de handicap ne doivent pas être scolarisés.


Rejet familial et rejet dans certains domaines spécifiques. Par exemple dans le domaine


de l’éducation, des enseignants atteints d’albinisme ont été rejetés dans certaines zones


reculées. Pour le rejet familial, on donne peut-être plusieurs interprétations qui ne sont pas


forcément rationnelles. Et certains disent que c’est une question de dégout. Des enfants


atteints d’albinisme sont rejetés par les parents et n’ont même pas droit aux actes de


naissance. D’autres sont maltraités et utilisés à des fins mystiques. Même en termes de


mariage, les femmes atteintes d’albinisme ont du mal à se marier. On constate de façon


globale, qu’il y a plus d’hommes atteints d’albinisme mariés que de femmes atteintes


d’albinisme mariées.


L’infanticide des albinos existe toujours : récemment, en 2020, la Présidente de


l’Association Malienne pour la Protection des Albinos (AMPA) est passée pour former les


agents de la DNDS sur les difficultés rencontrées par les personnes atteintes d’albinisme.


Concernant la convention : il y a eu des formations à la FEMAPH sur cette loi. Mais la


spécificité cutanée de l’albinisme n’est mentionnée dans aucune partie de la convention,


alors que le problème des albinos n’est pas seulement visuel. « Toute discrimination qui


est liée à nous, très souvent ce n’est pas liée à notre problème de vision, c’est liée à notre


spécificité de la peau ».


• L’association est souvent confrontée à des problèmes de financement des projets.




8.2.5.7. Recommandations




• Intensifier la sensibilisation surtout dans les zones rurales reculées du pays ;


• Former les enseignants dans les IFM sur la gestion des enfants atteints d’albinisme en


milieu scolaire ;


• Créer un centre spécifique de la dermatologie dans toutes les régions du Mali ;


• Mettre à disposition des moyens pour pouvoir soigner les cas de cancer cutané sur place à


travers l’Hôpital de Dermatologie de Bamako.





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8.2.6. Union Malienne des Aveugles (UMAV)




8.2.6.1. Création




L’Union Malienne des Aveugles (UMAV) a été créée en septembre 1972 par Monsieur et


Madame Ismaïla KONATE.




8.2.6.2. Missions




- Prévention de la cécité ;
- Scolarisation des enfants aveugles ;
- Réadaptation des aveugles en milieu urbain ;
- Réadaptation des aveugles en milieu rural.




L’UMAV est membre, de la FEMAPH, de l’Union Africaine des Aveugles et de l’Union Mondiale


des Aveugles. Elle couvre toutes les régions excepté celles de Kidal, Ménaka et Taoudénit en tant


qu’Association. Par contre c’est la partie école qui couvre Bamako, Ségou et Gao.




8.2.6.3. Les ressources de l’UMAV-INAM proviennent essentiellement :




Budget d’Etat :




- Subvention annuelle de 6 millions de francs CFA ;


- Appui de l’Etat à la Société de Production des Aveugles du Mali (SOPRAM) : 72


millions de FCFA en 2014 ; 64 millions en 2018 et 60 millions en 2020 ;


- Appui du Ministère de l’Education en matériel pédagogique spécialisé ;


- Prise en charge de 72 enseignants ;


- Renforcement des capacités des enseignants.




Ressources propres de l’UMAV :




- Cotisations des membres de l’UMAV ;


- Ressources générées par les activités de l’UMAV.



















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Appui des partenaires techniques et financiers.




8.2.6.4. Activités Menées




1. En matière d’éducation




Le Gouvernement met à la disposition de l’INAM 72 enseignants ici directement pris en charge


par le budget d’Etat pour plus de 100 millions de francs CFA.




L’UMAV gère l’Institut National des Aveugles du Mali (INAM), institution d’éducation


spéciale qui lui est rattachée.




En matière de statistiques, l’INAM gère actuellement un effectif de 346 élèves non-voyants


(aveugles) répartis entre les cycles suivants :




Premier cycle : 133 élèves dont 84 garçons et 49 filles ;


Second cycle : 45 élèves dont 35 garçons et 10 filles ;


Secondaire : 77 élèves dont 53 garçons et 24 filles ;


Enseignement Technique, Professionnel et IFM : 15 élèves dont 11 garçons et 4 filles ;


Université : 36 étudiants dont 24 garçons et 12 filles ;


Ségou (20 élèves), Gao (15 élèves) et Jardin d’enfants (5 enfants).




2. En matière de santé




L’UMAV dispose d’une infirmerie qui manque de ressources humaines et de matériels


techniques. En effet, l’infirmerie ne dispose que de deux infirmiers et deux stagiaires. Les charges


de l’infirmerie sont totalement au compte de l’UMAV.




En plus de l’infirmerie, l’UMAV dispose aussi d’une unité ophtalmologique qui s’occupe de la


santé oculaire en termes de prévention de la cécité et de traitement. L’unité ophtalmologie, bien


que générant quelques ressources, rencontre beaucoup de difficultés liées à la faiblesse de capacité


technique (plateau technique très pauvre), ressources humaines (besoin de personnel qualifié) et


matériel. La consultation ophtalmologique coûte entre 1500 et 2000 FCFA.




Concernant le droit de l’accès à la santé, toutes les conditions doivent être réunies pour que les


enfants aveugles puissent bénéficier du même droit sur la base de l’égalité avec les autres enfants.


Cela n’est pas encore une réalité car il n’existe pas d’appui spécifique à ce niveau pour les enfants


aveugles. Pour le moment, la couverture sanitaire est entièrement à la charge de l’UMAV qui


utilise ses moyens de bord pour assurer les premiers soins à tous ces enfants.





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En matière de couverture sanitaire, aucun membre de l’UMAV n’est encore inscrit au RAMED


comme en témoigne le Secrétaire Général de l’UMAV : « Moi je suis au niveau de la commune


II, je suis le président de l’ASACO de la commune II et de la FELASCOM. Il y a trop de papiers


à chercher, trop de questions et il y a souvent des paramètres qui sont là qu’aucun aveugle ne


peut satisfaire. De plus, la procédure est très longue et on n’est même pas sûr que ça va aboutir.


Même pour obtenir le certificat d’indigence, on exige le payement de la taxe TDRL que la


personne handicapée ne doit pas payer ».




3. Emploi




La question d’emploi au Mali est une question cruciale pour tout le monde particulièrement pour


les personnes en situation de handicap, plus précisément pour les personnes handicapées visuelles.


Deux cas sont à distinguer face à la problématique de l’emploi :




1) Cas des diplômés




Les personnes handicapées visuelles diplômées sont pratiquement des sortants de l’université ou


de l’Institut de Formation des Maîtres (IFM). A l’université, les principales filières suivies sont :


le droit, les langues (particulièrement l’anglais) et les sciences sociales (dont la sociologie et


l’Anthropologie). Malheureusement, ces filières ne sont pas très sollicitées au niveau des concours


de recrutement direct à la fonction publique. A titre d’exemples tirés des entrevues avec les acteurs


concernés, les détenteurs de ces diplômes sont souvent à 10 voire 15 ans de chômage, du fait du


manque d’opportunité pour les aveugles. L’état d’esprit de cet aveugle-diplômé en dit long : « les


personnes clairvoyantes diplômées peuvent se débrouiller autrement contrairement à une


personne aveugle, qui, même s’il arrive à décrocher son diplôme, rencontrera énormément de


difficultés du fait de son handicap ».




2) Cas des non-diplômés


Cette catégorie comporte aussi bien ceux qui ne sont pas allés à l’école que ceux dont la


scolarisation a été interrompue pour divers motifs (faute de moyens, scolarité épuisée, etc.) et qui


ne détiennent aucun diplôme.




Cette dernière sous-catégorie, dans la mesure de ses capacités, est récupérée par la SOPRAM.


Cette société rencontre malheureusement de plus en plus de problème d’écoulement de sa


production engendrant ainsi une baisse de ses ressources financières, toutes choses qui


hypothèquent sa capacité d’investissement et de gestion de ses charges. Seul un soutien vigoureux


de l’Etat pourrait booster cette société. En effet, jusqu’en 2005, l’Etat octroyait des marchés de gré


à gré à la SOPRAM à travers le ministère de l’éducation, de 42 millions à 50 millions de francs


CFA pour la production de craies. Cette faveur a été supprimée à partir de 2005 suite à des




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modifications dans le Code des Marchés Publics, le montant des marchés gré à gré ne dépassant


plus les 15 millions de francs CFA et non attribués automatiquement.




En un mot, pour les non diplômés, l’espoir n’existe pas. Pratiquement, ils n’espèrent que sur la


société SOPRAM qui a aussi d’énormes difficultés. A ce sujet, il y a lieu de souligner que


beaucoup de premiers ministres passés ont été sensibles au problème de l’UMAV en général et de


la SOPRAM en particulier. En effet, le Premier Ministre a instruit en 2012 l’octroi d’un marché


de 60 millions de francs CFA à l’UMAV. En 2014, l’instruction du Premier Ministre au Ministre


de l’Education a permis l’octroi d’un marché de 72 millions de francs CFA à la SOPRAM. En


2018, le Premier Ministre a accordé un marché de 64 millions de francs CFA, et en 2020 le Premier


Ministre a donné un marché de 60 millions de francs CFA.




8.2.6.5. Principales difficultés




Dans le domaine de l’Education




• difficultés dans la Gestion de l’internat : 296 élèves ;


• problèmes d’accès à l’éducation intégrée ;


• faibles opportunités en matière de filières scolaires : au niveau de l’INAM (UMAV),


environ 98% des enfants sont littéraires, parce que les filières scientifiques ne sont pas


développées ;


• faible paiement, par les parents, des frais d’inscription des enfants (7500 FCFA) et des frais


de scolarité (30 000 FCFA par an). Malgré la sensibilisation et les modalités pratiques


proposées pour le paiement de ces montants, le niveau de paiement reste faible, ce qui


entraine beaucoup de difficultés9 de gestion de l’internat par l’UMAV. Cette attitude des


parents est la conséquence de la gratuité observée au niveau de la structure au début de la


création de l’école ;


• désintérêt des parents pour l’éducation des enfants handicapés. Ces parents affichent ainsi


une volonté occulte de se débarrasser de la prise en charge de l’enfant handicapé car ne


fondant aucun espoir sur l’avenir de leur enfant malvoyant. Cette mentalité est confirmée


par un responsable de l’UMAV en ces termes : « Tu vois leurs camarades ou leurs frères


et sœurs qui sont en famille, on n’hésite pas à payer les écoles privées à des coûts


faramineux pour eux, mais quand il s’agit de l’enfant handicapé… Parce que tout


simplement, consciemment ou inconsciemment il y a ce préjugé que c’est un enfant


handicapé, il n’ira nulle part, ou peut-être il ne va rien nous rapporter, donc c’est un


investissement inutile ».


• faible opérationnalisation de l’école intégrée. Les élèves non-voyants sont confrontés à


beaucoup de difficultés au fur et à mesure que le niveau augmente. Parmi ces difficultés,



9 Le caractère social de l’établissement l’amène à assister (notamment en alimentation) certains enfants qui viennent
des régions et dont beaucoup n’ont même pas de tuteur à Bamako.




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on relève le manque de matériel spécifique adapté à leur formation (poinçon, feuilles


Braille). Ce matériel qui n’est pas disponible sur le marché malien est commandé à


l’extérieur (particulièrement sur le marché européen) à des prix très élevés (à titre


d’exemple, un poinçon coûte 3 euro soit environ 2000 FCFA ; une rame de papier braille


coûte entre 15 000 et 17 000 FCFA).




Dans le domaine de la santé




• Difficultés de ravitaillement de l’UMAV en médicaments auprès de la Pharmacie


populaire : nécessité d’inscrire l’UMAV au programme de fourniture des médicaments aux


lycées au niveau du ministère de l’éducation.


• Insuffisance de la subvention de l’Etat (l’UMAV est reconnue d’utilité publique) à


l’UMAV et l’INAM : 11 millions par an pour un besoin de près de 200 millions de francs


CFA. Le plus gros problème demeure la gestion du système d’internant avec 296 élèves,


filles et garçons.


• Coût élevé de la facture d’électricité : l’UMAV paye en moyenne entre 350 000 FCFA et


400 000 FCFA par mois. Les difficultés de paiement ont abouti à des arriérés de 5 millions


de francs CFA qu’EDM a bien voulu accepter de rééchelonner le paiement (100 000 FCFA


par mois en plus du paiement de la facture courante). Le coût élevé des factures EDM


résulte de l’existence au sein de l’UMAV de plusieurs structures rattachées : Jardin


d’enfants, Ecole (premier cycle et second cycle), Internant (dortoir des garçons et dortoir


des filles), Infirmerie, Unité ophtalmologie, Direction (Administration) de l’UMAV,


Reprographie.


• L’UMAV dispose des magasins en location dont la gestion lui pose beaucoup de problèmes


pour non-paiement par les locataires : le montant des arriérés est d’environ 6 millions de


FCFA et des procédures judiciaires engagées n’ont pas, pour le moment, permis de trouver


de solution à cette situation.




Dans le domaine de l’emploi




• Absence de statistiques pour l’emploi et la formation professionnelle : faible employabilité


(taux de recrutement) des diplômés non-voyants ; durée moyenne de chômage des


diplômés (10-15 ans) ; non ouverture du concours à la fonction publique dans les profils


littéraires dont les non-voyants sont généralement titulaires.


• Absence de décret d’application de la loi n° 2018-027du 12 juin 2018 relative aux droits


des personnes vivant avec un handicap.


• Non poursuite de l’octroi, par l’Etat, de marchés à la SOPRAM.









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Encadré 3 : Témoignages




« Nous sommes pratiquement tous condamnés à faire les études littéraires et très rarement, depuis maintenant 10 ans, ces


besoins ne sont pas trop exprimés au niveau de la fonction publique. D’abord il y a même eu aussi un autre changement avec


la nouvelle ENA où tous les Juristes doivent passer par la nouvelle ENA. Parce ce que nous pouvons faire au niveau de la


fonction publique, soit administrateur de travail de sécurité sociale, ou administrateur civil, tous ces corps sont maintenant au


niveau de la nouvelle ENA. Et le quota de 5% ne s’applique pas là-bas, ça s’applique uniquement au niveau de la fonction


publique d’Etat. Donc vous voyez, encore on est discriminé au niveau de la nouvelle ENA»




« Pour l’employabilité des diplômés, je crois que ça doit être assortie d’un texte. La loi en parle, même si la loi n’a pas son


décret d’application. Mais auparavant avant la loi, le statut de la fonction publique, dans son article 18 parle de faveurs qui


peuvent être accordées aux personnes handicapées pour leur employabilité, sans préciser la nature de ces faveurs. Toutefois,


grâce à l’application de cet article, les personnes handicapées étaient intégrées à titre exceptionnel à la fonction publique


jusqu’au coup d’Etat de 2012. Après le coup d’Etat de 2012, cette modalité de recrutement a connu d’autres formes, l’Etat


ayant opté pour l’octroi de quotas allant 1% à 5% pour les personnes handicapées. Le concours a été organisé sur cette base


en 2019 dans le corps de la douane où 28 personnes handicapées ont passé mais n’ont pas encore eu accès à l’emploi. C’est


bien écrit qu’ils ont passé au concours, mais on ne sait pas pourquoi vous les refusez l’accès. Donc de 2020 jusqu’à maintenant


on attend, on est dans les courses interminables, on fait un jeu de ping-pong et le problème n’est pas réglé jusqu’à présent ».






8.2.6.6. Recommandations :




• Prise en charge, par l’Etat, de la fourniture de matériel adapté ;


• Formation continue des enseignants pour une meilleure intégration des élèves non-voyants


à l’école ;


• Adoption du décret d’application de la loi n° 2018-027du 12 juin 2018 relative aux droits


des personnes vivant avec un handicap ;


• Prise en charge de l’internat de l’INAM ;


• Appui à la recherche d’un système pour l’écoulement des produits de la SOPRAM ;


• Dotation en matériels didactiques spécifiques ;


• Recrutement des diplômés handicapés visuels à la fonction publique ;


• Accroissement de la subvention allouée aux écoles spéciales ;


• Améliorer l’accès des personnes handicapées aux services sociaux de base. Beaucoup


d’efforts doivent être faits à ce niveau ;


• Dotation de la bibliothèque de l’UMAV en documentation multifonctionnelle accessible


aux aveugles ;


• Facilitation de l’accès aux aides-techniques et aux outils des nouvelles technologies de


l’information et de la communication pour les personnes aveugles ;


• Encourager la recherche de solutions innovantes pour l’intégration socio-économique des


personnes handicapées en générale et des personnes aveugles en particulier.





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8.2.7. Association Malienne des Sourds et Sourds-Muets (AMASOURDS)




8.2.7.1. Création




L’Association Malienne pour la Promotion Sociale des Sourds et Sourd-Muets (AMASSOURDS)


a été créée le 10 juillet 1989 à l’initiative de Monsieur Abdoulaye WAGUE.




8.2.7.2. Missions




- Soutenir les actions menées par les pouvoirs publics et les initiatives privées dans les


domaines de la prévention de la déficience auditive et de la réadaptation ;


- Promouvoir ou renforcer la politique nationale d’intégration socio-économique et culturelle


des personnes handicapées auditives ;


- Favoriser leur épanouissement et leur pleine participation au développement du pays.




8.2.7.3. Activités Menées




Formation des élèves dans quatre écoles dont deux (02) à Bamako (EDA et Jigiya Kalanso), une


(01) à Kita et une (01) à Tombouctou.




8.2.7.4. Principales difficultés




Les principaux problèmes rencontrés par les enfants souffrant de troubles de l’audition et de la


parole peuvent se résumer comme suit :




- Insuffisance de la subvention de l’Etat face au fonctionnement des écoles ;


- Non maîtrise de la langue des signes par les enseignants surtout au niveau du second cycle ;


- Non orientation des élèves admis au DEF ;


- Manque d’interprète et de codeur à l’école ;


- Insuffisance du matériel audio-visuel ;


- Insuffisance de matériels didactiques (dictionnaire en langue de signe) ;


- Non-participation active des parents dans la prise en charge scolaire des enfants


- Problème de formation des formateurs.





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8.2.7.5. Recommandations




- Favoriser l’accès, à tous les niveaux d’enseignement, des enfants souffrant de troubles de


l’audition et de la parole ;


- Assurer la formation continue des enseignants en langue des signes, à tous les niveaux


d’enseignement ;


- Orienter les élèves souffrant de troubles de l’audition et de la parole admis au DEF ;


- Former et recruter les interprètes et codeurs à l’école ;


- Equiper les écoles de matériels audio-visuels et de matériels didactiques (dictionnaire en


langue de signe) ;


- Sensibiliser les parents pour leur participation active à la prise en charge scolaire des


enfants souffrant de troubles de l’audition et de la parole.







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8.2.8. Association Malienne des Personnes de Petite Taille (AMPPT)




8.2.8.1. Création et mission




L’organisation apolitique, l’Association Malienne des Personnes de Petite Taille (AMPPT) a vu


le jour le 10 octobre 2008, dans le cadre du mois de la solidarité et de la lutte contre


l’exclusion. Elle œuvre pour l’épanouissement et la promotion des personnes de petite taille tant


sur le plan national qu’international. Elle entend ainsi tirer sur la sonnette d’alarme face à la


situation de marginalisation à laquelle les personnes de petite taille sont confrontées au quotidien.




8.2.8.2. Activités menées en faveur des personnes vivant de nanisme




De sa création à ce jour, l’AMPPT a fait un grand pas pour l’épanouissement et la promotion des


personnes de petite taille. Cela à travers des conférences sur leur situation, des appuis financiers


des structures étatiques et des appuis de certains partenaires extérieurs. Ainsi :


- l’AMPPT a initié et obtenu avec l’APEJ en partenariat avec les partenaires techniques et


financiers (dont le BIT-ISFP) des formations dans le domaine de l’emploi et l’obtention de


prêts pour les projets de création de PME-PMI au profit de nos membres ;


- organisation, en collaboration avec le réseau africain des journalistes et communicateurs,


d’un forum sous régional consacré à l’intégration des personnes de petite taille, qui a


conduit à la création de la Fédération ouest africaine des associations des personnes de


petite taille ;


- avec l’appui de la Fondation pour l’Enfance et Islamic Relief, l’AMPPT a offert des vivres,


des habits et d’autres produits aux personnes démunies. Elle a également aidé ses membres


pour l’obtention de 20 bourses de formation en coupe et couture au COPCC.




8.2.8.3. Difficultés




Difficultés d’accès aux édifices publics : l’une des difficultés majeures auxquelles sont


confrontées les personnes de petite taille, est celle de leur accès aux édifices publics. A ce


sujet, le décret N°02-511/P-RM du 15 novembre 2002 exige que les édifices publics soient


construits de sorte que les personnes en situation de handicap et les personnes âgées


puissent y accéder sans barrière et sans aide extérieure. Malheureusement, le problème


persiste, comme le témoignent :




o Mme DIARRA Kadiatou BARRY, présidente de l’Association des Personnes de


Petite Taille (AMPPT) : ” Les bâtiments publics ne sont pas du tout accessibles aux


personnes de petite taille ” ;


o Bamakan KANADJI, étudiante à la FDPRI et stagiaire à l’AGEFAU en


maintenance, témoigne que lors de son examen d’entrée à une université privée,




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elle a été contrainte de monter cinq étages faute d’ascenseurs. ” Je me tenais débout


pour faire mon examen parce que les table-bancs n’étaient pas adaptés “ ;


o Fatoumata, petite taille et mère de deux enfants, témoigne qu’elle a rencontré


beaucoup de difficultés lors de ses grossesses et accouchements dans les centres de


santé. Selon elle, les lits d’accouchement ne leur sont pas adaptés et les files


d’attente devant les guichets leur font beaucoup de peine car elles ont du mal à se


tenir debout pendant trop longtemps.




Moyens de déplacement : Une autre difficulté à laquelle les personnes de petite taille se


trouvent confrontées, est le problème de moyens de déplacement. En effet, elles ne peuvent


utiliser les mêmes moyens de locomotion que les autres. A cause de leurs petites tailles,


elles sont parfois obligées de se faire transporter dans les bras des autres.


Problèmes d’intégration dans les secteurs d’activités tels que la fonction publique, le


secteur privé, l’enseignement, les ministères, les transports.


Perception de la famille : les PPT sont parfois victimes de leurs propres familles pour qui,


elles constituent une honte, selon le témoignage suivant : « Certains parmi nous, sont


cachés à la maison par leurs parents. Ils sont séquestrés et battus. Ils n’ont pas le droit de


sortir, d’avoir des amis, de connaitre le monde extérieur.




8.2.8.4. Recommandations




• Faciliter l’accès des personnes en situation de handicap en général et les personnes de petite


taille en particulier aux infrastructures scolaires et de santé ;


• Favoriser la scolarisation des PPT, particulièrement des filles ;


• Appuyer l’insertion socio-économique des PPT.







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8.3. Impact de la création des structures étatiques et des associations sur


la situation des personnes handicapées




La création des structures étatiques et des associations de personnes handicapées a, de toute


évidence eu un impact positif sur la situation des personnes handicapées. En effet, les missions et


activités menées par ces différentes structures ont permis d’aboutir à cinq types d’impact :




1) Reconnaissance du rôle des personnes handicapées dans la société


• Prise de conscience par l’opinion publique nationale et internationale de la réalité des


problèmes dans lesquels vivent les personnes handicapées ;


• Elaboration de documents de politiques spécifiques pour l’intégration et la promotion


socio-économique des personnes handicapées.




2) Meilleure connaissance de la situation des personnes handicapées


• Alerte sur la situation des personnes handicapées, particulièrement des enfants, et la


prise en main de la question du handicap au regard du poids démographique que


représente cette frange de la population jusqu’alors victime de discrimination, de


marginalisation, de stigmatisation et d’atteinte à leur intégrité physique, du seul fait du


handicap ;


• Prise en compte des besoins des personnes handicapées dans les politiques et stratégies


publiques ;


• Réalisation d’études ciblées.




3) Diminution de la discrimination et de la stigmatisation


• Perception, de plus en plus positive (moins de rejet et plus d’intégration), des familles


d’enfants handicapées et de la population, sur les personnes handicapées ;


• Actions de sensibilisation menées par l’Etat et les associations de personnes


handicapées avec l’appui des Partenaires Techniques et Financiers (PTF).




4) Meilleure prise en charge des enfants handicapés


• Prise en charge particulière des enfants handicapés notamment dans les domaines de


l’éducation, de la santé et de la protection contre les pires formes de violence ;


• Existence d’écoles spécialisées soutenues par l’Etat et les PTF.




5) Confiance des personnes handicapées en elles-mêmes


• La prise de confiance de personnes handicapées sur leur capacité et leur place dans le


processus de développement socio-économique du pays ;


• Plusieurs exemples de réussite dans la vie active des personnes handicapées sont


enregistrés dans divers secteurs d’activité : administration, entreprenariat, sport, etc.





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Il convient toutefois de relativiser cet impact au regard des grands défis à relever. En effet, si la


situation apparait relativement encourageante en milieu urbain, beaucoup d’efforts restent encore


à fournir en milieu rural profond pour améliorer la situation des personnes, particulièrement celle


des enfants, du fait de la non-représentation régionale et locale de la plupart des associations de


personnes handicapées et de plusieurs structures étatiques de prise en charge des personnes


handicapées. Quelques activités sont cependant menées par ces structures en milieu rural.




Il y a lieu de noter que la FEMAPH est bien structurée pour une couverture nationale de la


problématique du handicap. En effet, cette Fédération qui regroupe une vingtaine d’associations


de personnes handicapées, est représentée par neuf (9) Fédérations Régionales et cinquante une


(51) Fédérations locales.




De plus, elle est organisée autour des instances et organes suivants :




• L’Assemblée Générale ;


• Le Conseil d’Administration ;


• Le Bureau Exécutif composé de 18 membres ;


• Les commissions de travail ;


• La Direction Exécutive qui est l’organe d’exécution ;


• Deux membres associés dont la Fédération Malienne des Associations Sport pour


Handicapé (FEMASH) et l’Ensemble National Artistique et Culturel des Personnes


Handicapées du Mali (ENACPHM).




Tableau 22 : Situation des organisations de personnes handicapées en 2019




Niveaux
Nombre de


FERAPH


Nombre


de


FELAPH


Nombre


d’associations


membres de la


FEMAPH/FERAP


H/FELAPH


Nombre total de membres


Hommes Femmes Total


Bamako 1 6 20 8 585 8 111 16 696


Kayes 1 7 32 984 995 1 979


Koulikoro 1 7 86 3 689 6 957 10 646


Sikasso 1 7 13 1 157 889 2 046


Ségou 1 7 74 2 569 1 891 4 460


Mopti 1 8 57 2 156 2 025 4 181


Gao 1 4 20 457 312 769


Tombouctou 1 5 21 541 905 1 446


Kidal - - 5 89 55 144


Total 8 51 328 20 227 22 140 42 367


Source : Base de données FEMAPH, 2019




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Quant aux structures nationales sus-présentées, celles qui n’ont pas encore de représentations


régionales sont : la DNEPS, l’Hôpital Dermatologique du Mali et l’ONAPUMA.




Enfin, on relève une collaboration étroite entre les structures techniques et les associations de


personnes handicapées. Cette dynamique doit évoluer vers un partenariat formel et une synergie


d’actions pour plus d’impacts sur la situation des personnes handicapées, particulièrement celles


des enfants handicapés.







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IX. DIFFICULTÉS ET RECOMMANDATIONS


9.1. Difficultés


9.1.1. Difficultés d’ordre général


• l’insuffisance de données statistiques actualisées sur la situation générale des personnes


handicapées au Mali ne permet pas d’évaluer l’impact des différents programmes de


promotion et de réinsertion socio-économique sur les conditions de vie des personnes


handicapées ;


• la non scolarisation des enfants : les enfants handicapés souvent non scolarisés et/ou


déscolarisés constituent un nid important pour la mendicité et la délinquance juvénile ;


• la faible application des Conventions et protocoles internationaux adoptés en faveur


des personnes en situation de handicap et ratifiés par le Mali ;


• l’insuffisante prise en charge des besoins éducatifs spéciaux des enfants handicapés


aussi bien en milieu ordinaire qu’en milieu spécial ;


• l’inaccessibilité géographique et financière de la majorité des personnes handicapées


nécessitant un appareillage ;


• la non jouissance de tous leurs droits dans leurs milieux familiaux et de travail ;


• l’insuffisance de dispositions réglementaires sur la protection juridique des personnes


handicapées dans le monde du travail : manque de personnels compétents chargés de


promouvoir et de veiller à la protection juridique des personnes handicapées sur les


lieux de travail (inspecteurs et contrôleurs du travail notamment) ;


• la faible représentativité des personnes vivant avec un handicap à des postes nominatifs


et électifs.




Ces différents problèmes ont des effets négatifs sur la vie et la situation des personnes handicapées.


Ils se traduisent par :


▪ une marginalisation et une exclusion sociale de plus en plus préoccupantes des personnes


handicapées, liées entre autres à :


- la pauvreté qui amplifie le phénomène de la mendicité et


- l’insuffisante mise en œuvre de politiques inclusives en matière de réadaptation à


base communautaire, de sports, d’art et de culture ;


▪ une difficulté d’accès, sur les plans physique, géographique et financier, aux services


sociaux de base (santé, éducation, emploi, eau, logements, etc.) ;


▪ une insuffisante prise en compte de besoins éducatifs spéciaux des enfants et jeunes


handicapés ;


▪ une quasi absence de protection sociale entrainant la précarisation d’un nombre de plus en


plus important de personnes handicapées sans revenus ou à faible pouvoir contributif ;




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▪ l’insuffisante prise en compte des besoins et intérêts spécifiques des femmes handicapées


dans les différents plans et programmes relatifs à la promotion des personnes handicapées ;


▪ des services et structures de prévention, de réadaptation, et de réinsertion insuffisants en


nombre et souvent inadaptés lorsqu’ils existent.




9.1.2. Difficultés spécifiques




Domaine de l’éducation


• l’insuffisante prise en compte de besoins éducatifs spéciaux des enfants et jeunes


handicapés ;


• le risque de délinquance : les enfants des personnes en situation de handicap souvent


non scolarisés et/ou déscolarisés constituent un nid important pour la mendicité et la


délinquance juvénile ;


• le non accès à tous les cycles de scolarisation : beaucoup d’enfants handicapés restent


non scolarisés et/ou ne sont pas en mesure de poursuivre leur scolarité au-delà du cycle


fondamental lorsqu’ils arrivent à être scolarisés ;


• l’insuffisante prise en charge des besoins éducatifs spéciaux des enfants handicapés


aussi bien en milieu ordinaire qu’en milieu spécial..




Domaine de la Santé et de la protection sociale


• l’immense majorité des personnes en situation de handicap nécessitant un appareillage


n’a pas accès géographiquement et financièrement à ces aides techniques ;


• Il existe des problèmes au niveau des centres de santé. L’accueil général, les matériels


et les salles d’accouchement ne sont pas adaptés pour les personnes de petites tailles et


d’autres personnes en situation de handicap. Les sourds-muets ont des difficultés


d’avoir des informations les plus élémentaires au niveau de l’accueil.




Domaine de la formation professionnelle et de l’emploi


• les personnes en situation de handicap ne jouissent pas de tous leurs droits dans leurs


milieux familiaux et de travail ;


• l’insuffisance de dispositions réglementaires sur la protection juridique de la Personne


Handicapée dans le monde du travail et le manque de personnels compétents chargés


de promouvoir et de veiller à la protection juridique des personnes en situation de


handicap sur les lieux de travail (inspecteurs et contrôleurs du travail notamment)


constituent des obstacles à la pleine jouissance de leurs droits au travail chez les


personnes en situation de handicap.




Domaine de l’accès aux infrastructures publiques


• les difficultés d’accès au plan physique, géographique que financier aux services


• sociaux de base (santé, éducation, emploi, eau, logement, etc.) ;




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• l’insuffisance de rampes dans les infrastructures publiques (centre de santé, école,


services de l’administration publique, les parkings de stationnement…) pour faciliter


l’accès des personnes handicapées physiques. Il n’y a pas d’avancées par rapport à


l’accessibilité des personnes vivant avec un handicap aux infrastructures publiques ;


• l’insuffisance d’infrastructures scolaires (salles de classe, des toilettes, espaces de


jeux, laboratoires) en nombre et lorsqu’elles existent ne sont pas toujours accessibles


et ne prennent pas en compte les besoins spécifiques des enfants handicapés en terme


de mobilité et d’accessibilité géographique ;


• la non accessibilité du matériel didactique spécialisé qui n’est pas à la portée des


bourses des parents en raison de leurs coûts élevés et les outils pédagogiques ne sont


pas adaptés ;


• l’insuffisance de formation de formateurs en éducation spéciale ainsi que d’interprètes


professionnels en langue de signes ;


• l’inaccessibilité au second cycle : les écoles pour déficients auditifs dans les régions


ne disposent pas d’un second cycle de l’enseignement fondamental ;


• la faible opportunité des élèves, sourds/sourds-muets et des élèves déficients mentaux,


titulaires du Diplôme d’Etudes Fondamentales (DEF) qui n’ont aucune opportunité


pour accéder aux établissements d’enseignement secondaire et dans les écoles


professionnelles et techniques faute de dispositifs d’encadrement adéquats ;


• l’absence de services sociaux spécialisés au sein des établissements d’éducation


spéciale et de dispositifs spécifiques de protection sociale appropriés accentuant la


vulnérabilité des élèves et étudiants handicapés.







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9.2. Recommandations




9.2.1. Recommandations d’ordre général




1) Au Gouvernement




• accélérer le processus de signature du décret d’application de la loi n° 2018-027du 12 juin


2018 relative aux droits des personnes vivant avec un handicap et mettre en place un


Comité de Suivi de l’application de ladite loi ;


• augmenter le budget des structures techniques chargées du suivi des écoles spéciales et la


subvention de l’Etat accordée aux associations de personnes handicapées pour assurer,


d’une part, le financement de leurs charges de fonctionnement, et, d’autre part, la mise en


œuvre de la Politique Nationale de Promotion socio-économique des personnes


handicapées et de la Réadaptation à base communautaire (RBC) ;


• assurer une meilleure prise en compte du handicap par le système statistique national,


particulièrement dans le RGPH et les enquêtes à couverture nationale ;


• opérationnaliser la transversalité de la question du handicap en l’intégrant


systématiquement dans les politiques, programmes, stratégies et activités de tous les


départements ministériels ;


• élaborer une politique nationale de l’éducation inclusive en mettant l’accent sur la


formation des enseignants en matière de handicap ;


• construire des rampes et points d’accès dans tous les bâtiments publics pour faciliter


l’utilisation des services par les personnes handicapées ;


• assurer la formation continue du personnel, particulièrement celle du personnel enseignant


et du personnel socio-sanitaire pour une prise en charge de la spécificité des handicaps ;


• améliorer l’accès des personnes handicapées aux services sociaux de base ;


• adopter des mesures spécifiques pour la prévention, le dépistage des handicaps


et la prise en charge des soins médicaux liés aux handicaps ;


• organiser, à court terme, un recrutement spécial des personnes handicapées diplômées et


mettre en place, à moyen et long termes, un quota de recrutement à la Fonction publique,


des personnes vivant avec un handicap, titulaires de diplômes ;


• accélérer la mise en œuvre de la Politique Nationale de Promotion socio-économique des


personnes handicapées et de la Réadaptation à base communautaire (RBC) ;


• améliorer les programmes d’alphabétisation en y ajoutant des dispositions spécifiques


favorisant la réduction du niveau d’analphabétisme du plus grand nombre de personnes


handicapées ;


• adopter une politique adéquate de réadaptation, de formation et


d'emploi pour les personnes handicapées ;


• adopter une politique favorisant leur intégration par l'accès à la justice, au sport et loisirs ;




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130


• faire des études thématiques approfondies sur certaines thématiques (éducation, santé,


emploi, etc) pour avoir plus informations sur les conditions de vie des personnes vivant


avec un handicap, particulièrement les enfants de 0-17 ans ;


• rendre accessible le contenu du présent rapport par sa diffusion auprès de toutes les cibles


du handicap ;


• approfondir certains résultats de l’étude à travers des études thématiques spécifiques.




Encadré 4 : Focus à l’attention du Gouvernement




Dans les législations, la dimension du handicap doit toujours ressortir sous peine d’oublier les


personnes handicapées dans la gouvernance.




Le Gouvernement doit se conformer à la CDPH en harmonisant toutes les législations nationales


comme l’exige l’article 4 de la CDPH.




Il doit associer toutes les parties prenantes et tous les acteurs de l’éducation à tous les niveaux


d’exécutions des politiques sur l’éducation inclusive.




Etant donné le caractère transversal du handicap, tous les programmes et politiques doivent être


inclusifs vis-à-vis du handicap.




Faire du handicap un indicateur de développement et un critère d’évaluation des politiques


publiques générales et sectorielles.




Les gouvernements, les Organisations Internationales, les Organisations Non Gouvernementales


et tous autres partenaires techniques et financiers doivent veiller sur la budgétisation axée sur le


handicap dans leurs programmes et projets de développement.




Assurer la participation des Personnes Handicapées à toutes les étapes de l’élaboration des


politiques et programmes de l’éducation inclusive ;




Former plus de ressources humaines dans le domaine de l’éducation inclusive.




2) Aux Collectivités Territoriales




• contribuer à la mise en œuvre de la Politique Nationale de Promotion socio-économique


des personnes handicapées et de la Réadaptation à base communautaire (RBC) ;


• assurer le financement des projets de proximité pour une meilleure prise en charge des


besoins des personnes vivant avec un handicap ;




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131


• contribuer à une meilleure sensibilisation de la population en faveur des personnes vivant


avec un handicap, particulièrement des enfants de 0-17 ans.




3) A la FEMAPH et aux associations de personnes handicapées


• intensifier la sensibilisation à l’endroit de la population (particulièrement dans les zones


rurales reculées du pays) et des personnes vivant avec un handicap, avec une attention


particulière sur les enfants de 0-17 pour une meilleure reconnaissance de leurs droits


(déclaration à l’état civil, éducation-scolarisation, santé et protection sociale, suivi, etc.) ;


• organiser un séminaire national sur le handicap pour une meilleure sensibilisation de


l’ensemble des acteurs sur la situation des personnes vivant avec un handicap.




4) Aux Partenaires Techniques et Financiers




• financer les projets et programmes de promotion des droits des personnes handicapées ;


• assurer la fourniture en matériel spécial, des institutions d’éducation spéciale et des enfants


atteints d’albinisme ;


• améliorer l’accès des personnes handicapées aux services sociaux de base ;


• faciliter l’accès aux aides-techniques et aux outils des nouvelles technologies de


l’information et de la communication, notamment pour les personnes handicapées


visuelles.


• renforcer le partenariat en mettant la double approche de l’identification des besoins et


l’intégration socio-économique des personnes handicapées ;


• appuyer les services de réadaptation ;


• appuyer et soutenir des Activités Génératrices de Revenus et l’entreprenariat des personnes


vivant avec un handicap.




9.2.2. Recommandations spécifiques (à tous les acteurs)




Education


▪ renforcer et améliorer le système éducatif à travers la mise en œuvre de politiques et


programmes spécifiques encourageant la scolarisation des enfants handicapés ;


▪ améliorer les programmes d’alphabétisation en y ajoutant des dispositions spécifiques


favorisant la réduction du niveau d’analphabétisme du plus grand nombre de personnes


handicapées et de personnes âgées ;


▪ élaborer une politique nationale de l’éducation inclusive en mettant l’accent sur la


formation des enseignants en matière de handicap ;


▪ assurer l’accès des enfants atteints de troubles du langage et de déficience mentale à tous


les niveaux d’enseignement.




133 133

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132


▪ valoriser l’école inclusive et former les enseignants pour la gestion des enfants vivant avec


un handicap et ceux sans handicap ;


▪ former les parents au langage des signes et introduire le langage des signes dans les


activités de communication.




Santé et protection sociale


• proposer et renseigner des indicateurs pour avoir des statistiques sur les personnes en


situation de handicap ;


• trouver les voies et moyens pour faciliter l’accès aux soins et services de santé des enfants


vivant avec un handicap dont les parents ne sont pas affiliés à l’AMO ;


• dispenser les enfants vivant un handicap du payement du ticket modérateur ;


• instaurer l’allocation de chômage pour les travailleurs en situation de handicap.


• organiser un séminaire national sur le handicap.




Formation professionnelle et emploi


• organiser à court terme, un recrutement spécial des personnes handicapées diplômées et


mettre en place, à moyen et long termes, un quota de recrutement à la fonction publique,


des personnes vivant avec un handicap, titulaires de diplômes.




Accès aux infrastructures


• assurer un meilleur accès des personnes handicapées aux infrastructures publiques.





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CONCLUSION


La présente étude de base a été réalisée grâce à une excellente collaboration des structures


sollicitées, particulièrement les associations de personnes handicapées et leur faitière, la FEMAPH


et les services techniques de l’Etat, qui ont bien voulu mettre à la disposition de l’équipe, une


abondante documentation et leur perception sur les problématiques posées.




Elle a permis de faire un diagnostic relativement complet de la situation des personnes


handicapées, particulièrement des enfants handicapés, et des problèmes auxquels ils sont


confrontés au quotidien, parmi lesquels, les difficultés d’accès aux services sociaux de base et la


non adoption d’un décret d’application de la loi N° 2018-027 du 12 juin 2018 relative aux droits


des personnes vivant avec un handicap. En outre, beaucoup de réalisations sociales, surtout les


infrastructures collectives, sont effectuées sans tenir compte des personnes en situation de


handicap et de leurs besoins spéciaux. Il apparaît ainsi, que les obstacles physiques et les barrières


sociales empêchent les citoyens handicapés de participer pleinement à la vie de leurs communautés


et de toute la Nation.




L’étude a mis en exergue qu’en dépit des efforts appréciables menés par le Mali et les résultats


obtenus au cours des dernières années, les personnes en situation de handicap constituent encore


une frange importante de la population frappée par la pauvreté et continuent encore de faire l’objet


de discrimination et de marginalisation, voire de stigmatisation. Les enfants handicapés restent


confrontés essentiellement aux défis de la scolarisation et de la santé.




La principale difficulté rencontrée dans la réalisation de cette étude de base est d’ordre statistique.


En effet, la répartition par âge des données utilisées dans les analyses n’ont pas permis de dégager


de façon précise le groupe d’âge d’enfants handicapés de 0-17 ans. En effet les données ont permis


de faire des analyses sur les groupes 0-18 ans ou 0-19 ans. Cependant une estimation sur base des


données existantes (RGPH 2009) a permis de montrer que ce groupe d’âge représente 31% de la


population des personnes vivant avec un handicap.




Enfin, l’étude a abouti à une série de recommandations adressées à la fois au Gouvernement, à la


société civile, aux collectivités territoriales ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers. Les


recommandations phares qui concernent l’ensemble de ces acteurs sont :


• accélérer le processus de signature du décret d’application de la loi relative aux droits des


personnes vivant avec un handicap et mettre en place un Comité de Suivi de la loi ;


• assurer une mobilisation accrue des ressources pour la mise en œuvre des projets et


programmes en faveur des personnes handicapées, particulièrement les enfants de 0-17 ans


;


• assurer une meilleure prise en compte du handicap par le Système Statistique National,


particulièrement dans le RGPH et les enquêtes à couverture nationale ;




135 135

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• améliorer l’accès des personnes handicapées aux services sociaux de base ;


• intensifier la sensibilisation, particulièrement en milieu rural, pour une meilleure


reconnaissance des droits des enfants handicapés (état civil, éducation, santé et protection


sociale, et c. ;


• assurer un meilleur accès des personnes handicapées aux infrastructures publiques.




136 136

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135


REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES


Ouvrages, articles scientifiques et documents officiels


▪ FEMAPH, Plan Stratégique 2020-2023, novembre 2019
▪ Ministère de la Solidarité, de l’Action Humanitaire et de la Reconstruction du Nord, Plan


Stratégique pour la Promotion Sociale et Economique des personnes en situation de


handicap au Mali, 2014-2023, septembre 2014


▪ FEMAPH, Rapport Etat des Lieux des Institutions d’Education Spéciale, juillet 2019
▪ FEMAPH, Recueil des Textes Nationaux et Internationaux relatifs aux Droits des


personnes handicapées, des femmes et des enfants, 2020


▪ INSTAT, RGPH 2009, Situation Socio-économique des personnes âgées et des personnes
handicapées, décembre 2013


▪ Ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales, Politique
Nationale de Développement de la Petite Enfance, mai 2011


▪ Ministère de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté, Annuaire Statistique 2019,
novembre 2020


▪ Ministère de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté, Annuaire 2020, Système
d’Information Sociale (SISo), juillet 2020


▪ MEN-DNEPS, Rapport d’analyse sur la situation de l’Education des enfants en situation
de handicap, novembre 2018


▪ NU, A/HRC/37/57/Add.3, Rapport de l’Experte Indépendante sur l’exercice des Droits de
l’Homme par les personnes atteintes d’albinisme, décembre 2017


▪ NU, A/71/41016, Plan d’action régional concernant l’albinisme en Afrique 2017-2021,
juillet 2016


▪ ODHD, Situation de référence des ODD au Mali, janvier 2019
▪ Banque mondiale, «le Mali face au défi démographique », 2009
▪ MELHA E. A. (2013), Éducation inclusive en Afrique subsaharienne, Paris, l’Harmattan.
▪ UNESCO - Bureau Internationale d’Éducation, l’éducation pour l’inclusion : la voie de


l’avenir, Conférence Internationale de l’Education, Genève novembre 2008


▪ DUPREZ A., Les conditions favorables à l’inclusion en milieu ordinaire d’élèves atteints
d’autismes scolarisés
en ULIS, MASTER SMEEF spécialité, « professorat des écoles »


deuxième année, 2012- 2013


▪ OMS (2001), Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé,
Genève.


▪ DIOP I. (2012), « Handicap et représentations sociales en Afrique occidentale », Armand
Colin « Le français aujourd'hui », n°177, pp. 19 à 27.


▪ VILLE I. (2002), « identité, représentations sociales et handicap. Déficiences motrices et
situations de handicaps », psychosociologue, INSERM, ed. apf.


▪ ROBERT H., & BARBARA M. (2007), Aider les personnes handicapées à trouver un
emploi : guide pratique, édition Afrique/Robert, BIT, Genève.


▪ ECHIVARD J-P. (2009), « Représentations du handicap et pratiques
d'accompagnement », ERES, Empan n° 74, pp. 45 à 49.





137 137

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136


▪ HENRY L. (2019), Je suis personne. L’éthique à l’épreuve de la rencontre du corps
handicapé,
Thèse de doctorat : philosophie pratique, l’Université Paris-Est Marne-la-


Vallée.


▪ JOVER M. (2014), « Concept de handicap. Définitions, classifications et utilisations ».
Psychologie et Handicap, Presses Universitaires de Provence, pp.11-33.


▪ CONRATH P. (2013), « Vivre le handicap », Martin Média « Le Journal des
psychologues »,
n° 304 | pp. 12 – 12


▪ BARRAL C. (2004), « La situation des personnes handicapées : un enjeu de société »,
adsp n° 49, décembre 2004.


▪ OMS (1988), Classification internationale des handicaps : déficiences, incapacités et
désavantages. Un manuel de classification des conséquences de maladies
, éditions


CTNERHI – INSERM.


Publié en anglais par l'Organisation Mondiale de la Santé en 1980, sous le titre


"International Classification of Impairments, Disabilities, and Handicaps. A manual of


classification relating to the consequences of disease", World Health Organization 1980


▪ OMS (1999), Rapport : consultation sur la prévention de la maltraitance de l’enfant.
Changements sociaux et santé mentale, Prévention de la violence et des traumatismes,


Genève, 29-31 mars 1999.


▪ MARGOT P. AUDE R. & DIANE R. (2016), « La prévention de la maltraitance des
personnes âgées dans les institutions de soins : les stratégies efficaces », Haute école


spécialisée de suisse occidentale


▪ BAUMANN E. (2010), « Protections sociales en Afriques subsaharienne : le cas du
Sénégal », note n°56- Fondation Jean-Jaurès, 9 juin 2010.


▪ Déclaration de politique nationale de protection sociale au Mali, Adopté en conseil des
ministres en avril 2002


▪ Loi n° 2018- 027du 12 juin 2018 relative aux droits des personnes vivant avec un handicap.
▪ AFD (2014), La protection sociale : une diversité d’approches pour une priorité croissante.
▪ Politique nationale de protection sociale et son plan d’actions 2016-2018, mai 2016
▪ CASTEL R. (2003), L’insécurité sociale. Qu’est-ce qu’être protégé, Seuil et La République


des Idées, Paris.


▪ PETIT PIERRE G. (2019) , « Personnes en situation de handicap et vulnérabilité aux abus »
in B. N. SCHUMACHER (dir.), L'éthique de la dépendance face au corps vulnérable pp.


159-180 , Érès, Collection Espace éthique- poche




Webographie
https://www.cairn.info/l-ethique-de-la-dependance-face-au-corps--9782749263458-


page-159.htm


▪ handicap.fr publié le 1 avril 2013 https://informations.handicap.fr/a-definition-
classification-handicap-cih-oms-6029.php


▪ https://www.cairn.info/revue-le-journal-des-psychologues-2013-1-page-12.htm
▪ https://www.adenior.com/maltraitance-comment-reagir/
▪ http://www.afd.fr/webdav/site/afd/shared/RECHERCHE/pdf/protection-sociale-diversite-


approche-afd.pd









138 138

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137




























ANNEXES





139 139

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138


Annexe 1 : Termes de référence de l’étude






I. Contexte de l’étude de base




Le Mali a ratifié « la Convention des Nations Unies relative aux droits des Personnes Handicapées


» (CDPH) le 7 Avril 2008. Cette convention et son protocole facultatif sont entrés en vigueur le 3


mai 2008 soit moins de deux ans seulement après l’adoption de la convention par l’Assemblée


Générale des Nations Unies 13 décembre 2006. Le Mali s’est aussitôt doté d’une une loi sur le


handicap dite « loi relative au droit des personnes vivant avec handicap ». Cette loi a été adoptée


12 juin 2018 N°2018-027 et publiée dans le Journal Officiel 2018-06-18, n° 22, pp. 863-865.


Depuis l’adoption de cette loi il n’y a cependant pas eu de décret d’application ce qui compromet


les contours de sa mise en œuvre au bénéfice des personnes vivant avec un handicap.




Malgré l’intention politique traduite par ce cadre législatif et règlementaire, le Mali ne s’est pas


encore soumis au mécanisme de suivi de la CDPH. Celui-ci fait pourtant obligation aux Etats


signataires de la convention de présenter au comité de suivi un rapport détaillé sur les mesures


qu'il a prises pour s'acquitter de ses obligations en vertu de la présente Convention et sur les progrès


accomplis à cet égard, dans un délai de deux ans à compter de l'entrée en vigueur de la Convention.


Ensuite et cela dans son rôle de surveillance de l’application de la Convention par les États parties,


le Comité des droits des personnes handicapées, après réception des rapports pays, adopte le cas


échéant, des directives relatives à la teneur des desdits rapports. Par ailleurs le Protocole facultatif


à la CDPH donne également compétence au Comité pour recevoir et examiner des communications


émanant de particuliers relevant de sa juridiction qui prétendent être victimes d'une violation, par


cet Etat partie, de l'un quelconque des droits énoncés dans le Pacte. Le Mali est donc actuellement


en retard pour son premier rapport qui devait être soumis en 2010.




Selon le dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 2009), la prévalence


de personnes handicapées dans la population Malienne est de 0,7% soit 0.8% chez les hommes et


0.7% chez les femmes. On dénombre 1,4% de ménages dirigés par une personne vivant avec


handicap. Parmi les ménages dirigés par des personnes vivant avec handicap 13,3% sont dirigés


par des femmes. Le dernier recensement n’a pas pris en compte les questions dites du « groupe de


Washington ». Les données du RGPH ne permettent donc pas d’avoir de façon plus détaillée des


informations sur la vue, l'ouïe, la marche ou la montée des escaliers, la mémoire ou la


concentration, les soins personnels (se laver ou s'habiller).













140 140

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139


II. Objectifs et Justification de l’étude de base




En 2007 lors de l’examen du rapport sur le suivi de la Convention relative aux droits des enfants,


Le Comité avait recommandé au Mali de « prendre des mesures pour améliorer son système de


collecte de données statistiques et autres dans tous les domaines visés par la Convention et sur la


base d’indicateurs appropriés, aux échelons national, régional et local, en y affectant des


ressources financières et humaines appropriées. Ce système devrait englober tous les groupes


d’enfants, et tout particulièrement ceux qui appartiennent aux populations les plus vulnérables,


c’est à dire les enfants qui vivent dans la pauvreté, les enfants handicapés, les enfants des rues et


les garibous »




Le Comité a dit prendre note de l’élaboration et de la multiplication des programmes et cours de


formation concernant les enfants handicapés. Ainsi, l’inclusion de ces derniers dans le système


éducatif ordinaire, est préoccupant par le manque d’informations et de statistiques sur la condition


des enfants handicapés et que les services destinés aux enfants handicapés pourraient être


insuffisants et seraient en train d’être réduits, les lieux publics ne seraient pas accessibles aux


enfants handicapés et le cadre juridique qui permettrait de pourvoir aux besoins spécifiques de ces


enfants ferait défaut ». Sur cette base, le Comité avait recommandé au Mali, compte tenu des


Règles pour l’égalisation des chances des handicapés (résolution 48/96 de l’Assemblée générale)


et de l’Observation générale n°9 du Comité relative aux droits des enfants handicapés, de prendre


les mesures voulues pour :




- continuer d’encourager l’inclusion des enfants handicapés dans le système éducatif


ordinaire et dans la société, notamment en accordant plus d’attention à la formation


spéciale des enseignants et en faisant en sorte que l’environnement physique − notamment


les écoles, les installations de sport et de loisirs et tous les autres lieux publics − soit


accessible aux enfants handicapés ;


- adopter un cadre juridique intégrateur et axé sur les droits propres à pourvoir aux besoins


spécifiques des enfants handicapés ;


- appliquer toutes les dispositions pertinentes des lois en vigueur relatives aux enfants


handicapés ;


- mener des campagnes de sensibilisation faisant intervenir les enfants et axées sur les


enfants handicapés ;




Pour aider le Gouvernement et les acteurs nationaux et internationaux ayant mandat pour les


questions de handicap à adresser ces recommandations qui sont un important socle de la promotion


et de la réalisation des droits des personnes handicapés, il y a nécessité de disposer de données


pour les besoins d’une étude de base pour établir une situation de référence des personnes


handicapées. Cette étude peut se baser sur des sources récentes et sur une collecte additionnelle de


données qualitative et quantitative dans les limites que permet le budget de cette étude.




141 141

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140


Les résultats fourniront ainsi une analyse actualisée sur :


- Les derniers développements économiques, sociaux et politiques et de leurs effets sur la


situation des droits des personnes vivant avec le handicap et en particulier les enfants de 0-


17 ans.


- Documenter le degré de limitation des activités et des restrictions de participation et des


activités sociétales des personnes handicapées et pour déterminer les vulnérabilités


spécifiques auxquelles les enfants et les adultes handicapés sont confrontés.


- Fournir des informations très importantes sur le statut et la prévalence du handicap dans la


population malienne et mieux comprendre sa situation et ses caractéristiques générales par


rapport au reste de la population.


- Mettre en évidence les disparités qui existent entre la population vulnérable et les personnes


qui ont pleinement accès aux différents services et bénéficient de toutes les activités


disponibles dans leur ménage, leur communauté et la société en général.


- La situation des enfants vivant avec un handicap au regard de leur droit à la protection


contre la violence (y compris la violence basée sur le genre), les abus, la discrimination et


la négligence, leur droit à l'éducation, la santé, la survie et le développement.


- La cartographie des parties prenantes selon une approche droits humains (identification des


parties en termes d’obligataires et ayants droits, rôles, lacunes de capacités etc.)


- Des Recommandations politiques aux obligataires sur les lacunes et les disparités


identifiées et d'accélérer les progrès dans la réalisation et la protection des droits des


personnes vivant avec le handicap.


- Permettre la prise de décisions fondées sur des données probantes et soutenir la


planification et la mise en œuvre des activités spécifiques par le Gouvernement, les agences


des Nations Unies, les ONG et d’autres acteurs concernés afin de réduire considérablement


les obstacles dans l'accès aux services ou la participation à diverses activités auxquels les


personnes handicapées sont confrontées




III. méthodologie et approche technique




L’Observatoire du Développement Humain Durable et de la Lutte contre la Pauvreté


(ODHD/LCP) mettra en place un comité multisectoriel pour sélectionner un consultant ou un


cabinet local pour mener l'étude. Le/La consultant/e ou le cabinet sélectionné préparera une


méthodologie détaillée pour mener à bien la mission en tenant compte des aspects éthiques liés à


la violence à l'égard des femmes et des filles et en s'appuyant sur les principes « Ne pas nuire ».


L'étude utilisera des méthodes de collecte de données quantitatives et qualitatives.




Méthodes de collecte de données quantitatives et qualitatives : La méthodologie proposée doit


être un mélange de méthodes quantitatives et qualitatives pour collecter des informations primaires


et secondaires par rapport aux objectifs de l’étude. Cette étude doit également inclure des


informations contextuelles globales en rapport avec le handicap. Pour les informations qualitatives,




142 142

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141


le/la consultant/e ou le cabinet doit utiliser des discussions de groupe, des entretiens avec des


informateurs clés et la collecte d'informations à partir de sources secondaires, le cas échéant.




Il est prévu que le/la consultant/e ou le cabinet utilise des méthodes participatives pour mener à


bien cette mission, tout en veillant à inclure les personnes handicapées et les autres groupes


défavorisés dans le processus en leur fournissant les moyens appropriés pour assurer leur


participation significative. Les outils seront partagés avec ODHD pour approbation et évaluation


de leur adéquation. Le/la consultant/e ou le cabinet devra utiliser un sous-ensemble de questions


du groupe de Washington10 (QGW) pour l'identification des handicaps et la détermination des


types lors des focus group étant donné qu’il ne sera pas possible de faire une collecte de données


systématique utilisant des méthodes d’échantillonnage à l’échelle du pays. Il sera donc important


que le/la consultant/e ou le cabinet démontre à travers sa proposition technique qu’il/elle est


familiarisé avec les QGW.




La méthodologie doit être inclusive pour les personnes ayant différents types de handicap


(hommes, femmes, garçons et filles) afin de refléter pleinement leur opinion et leur voix. Le/la


consultant/e ou le cabinet devra tenir compte de la sensibilité du sujet et prendre toutes les mesures


nécessaires pour ne pas causer de préjudice et adhérer à la politique de sauvegarde de ODHD en


matière de recherche.




Revue documentaire : Le/la consultant/e ou le cabinet sélectionné examinera tous les documents


nationaux y compris le cadre législatif et règlementaires et des études pertinentes sur le sujet du


handicap, les sources de données secondaires spécialement publiées par le Gouvernement et les


acteurs non-étatiques.




Analyse et interprétation des données : Les données primaires et leur analyse seront désagrégées


le plus possible selon le sexe, l’âge, le type de handicap etc. Le/la consultant/e ou le cabinet devra


utiliser un ensemble de méthodologies statistiques appropriées pour l'analyse des données.




IV. Résultats attendus




A l’issue de cette étude un rapport est principal livrable. Il comprendra impérativement les parties


suivantes dans sa structure.




1- Contexte de l’étude


1-1 Situation politique et socio-économique du pays


o Profil démographique


o Évolution politique et système de gouvernance


o Développements socio-économiques



10 http://www.washingtongroup-disability.com




143 143

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142


o Analyse du pouvoir et du genre


o Données générales sur les enfants handicapés (ventilées par sexe)


o Ressources allouées aux enfants handicapés


o Infrastructure disponible pour l'accessibilité dans les lieux extérieurs au domicile


(rue, école, centres commerciaux, prestataires de services de santé, secteur public,


transports, etc....)


o Situation des familles d'enfants handicapés par rapport à leurs conditions socio-


économiques, l'alphabétisation et le lien de parenté avec les parents ou gardiens).




1-2 Description du type et des causes des handicaps, nombre et pourcentage des enfants


handicapés (ventilés par sexe) et leur répartition en termes de zones géographiques :


o Enfants atteints d'infirmité motrice cérébrale, Enfants atteints de différents types de


dystrophie musculaire, Enfants atteints de différentes maladies neurologiques et/ou


cérébrales, enfants en retard de développement, enfants ayant des problèmes


orthopédiques chroniques,


o Les enfants ayant des problèmes visuels.


o Handicaps cachés.


o Enfants ayant des difficultés d'apprentissage.


o Enfants souffrant de troubles de l'audition et de la parole (communication)


o Enfants autistes


o Enfants atteints de TDAH (trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité)


1-3 Brève description de la société et de la culture vis-à-vis des enfants handicapées et


des questions de genre et de l’équité


o Perceptions des enfants handicapés et de l'enfance, notamment en ce qui concerne


les capacités et la participation des enfants, en examinant les perceptions des sous-


groupes d'enfants vivant avec des handicaps


o Facteurs qui contribuent à l'écart existant entre les sexes en matière de handicap


o Pratiques courantes avec les filles handicapées.


o Rôle des adultes (dispensateurs de soins et éducateurs)


o Rôle de la société civile et des responsables dans la lutte contre la discrimination à


l'égard des enfants vivant avec un handicap


2- Statut de handicap


2.1 Statut des conventions des "droits de l'enfant" et des "droits des personnes ayant


Handicap".


o Rappel des Réserves émises et des Recommandations formulées par le comité de


la CDE


o Analyse critique de la faisabilité actuelle de ces Recommandations au regard du


contexte du pays


o Actions prises par le Gouvernement depuis le dernier rapport en matière de droits


des enfants vivant avec un handicap




144 144

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143


o Goulots d’étranglement dans la mise en conformité du Mali avec le mécanisme de


rapportage au comité de suivi de la CDPH




2.2 Statut du droit à la protection des enfants handicapés contre la violence, les abus, la


discrimination, la négligence


o Situation actuelle, y compris la prévalence et les formes de violence basée sur le


genre


o Législation


o Application de la loi


o Politiques


o Services fournis (au niveau national et local) par les ministères/agences des Nations


unies/ONG


o Lacunes dans la mise en œuvre et obstacles à l'accès aux services




2.3 Statut du droit à l'éducation pour les enfants handicapés, sous l'angle de la qualité,


l'environnement et l'accès


o Statut


o Législation


o Politiques


o Services fournis (au niveau national et local) par les ministères/agences des Nations


unies/ONG (y compris les services "inclusifs" et "principaux")


o Lacunes dans la mise en œuvre et obstacles à l'accès aux services


o Budgets alloués à l'éducation - par le Gouvernement et les donateurs


locaux/internationaux aux programmes d'éducation inclusive


.


2.4 Statut du droit à la santé pour les enfants handicapés, sous l'angle de la qualité,


l'environnement et l'accès


o Statut


o Législation


o Politiques


o Services fournis (au niveau national et local) par les ministères/agences des Nations


unies/ONG (y compris les services "inclusifs" et "principaux")


o Lacunes dans la mise en œuvre et obstacles à l'accès aux services


o Budgets alloués à l'éducation - par le Gouvernement et les donateurs


locaux/internationaux aux programmes d'éducation inclusive




Lorsque des informations sont disponibles, l'étude doit aborder les questions fondamentales


suivantes :


- Comment les résultats et les tendances diffèrent-ils entre les sous-groupes d'enfants


handicapés ?




145 145

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144


- Analyse de l'environnement favorable existant et dans quelle mesure cet environnement est


favorable pour les enfants vivant avec un handicap


- Dans quelle mesure les familles d'enfants handicapés sont-elles informées des services


fournis, y compris tout programme financier et toute mesure de protection sociale du


Gouvernement, et dans quelle mesure ils y accèdent de façon équitable ?


- Comment la voix des enfants handicapés et de leurs familles et/ou de leurs organisations


représentatives sont intégrées dans la conception et la planification des politiques


nationales/locales/sectorielles ?


- Dans quelle mesure les enfants et leurs familles sont-ils satisfaits des politiques actuelles


et des programmes ?




V. Activités et tâches




Sous la supervision d’un comité multisectoriel composé de l’ODHD, de INSTAT, des agences du


système des Nations Unies et des ONG, le/la consultant/e ou le cabinet doit travailler étroitement


avec les différents ministères, tous les partenaires techniques et financiers, les organisations


représentatives des personnes vivant avec un handicap, les autres organisations de la société civile,


etc. qui travaillent au Mali sur les questions du handicap.




Le/la consultant/e ou le cabinet sera responsable en particulier des activités suivantes :


- Finalisation de la méthodologie et de l’approche technique


- Elaboration d’un chronogramme détaillé


- Conduite et documentation de la collecte de donnée primaire et secondaire ;


- Analyse et critique des politiques si elles existent et leur efficacité anticipée ou réelle pour


répondre à la question du handicap ;


- Capitalisation des études et résultats de travaux disponibles pour mettre à jour la situation


descriptive et le diagnostic institutionnel ainsi que les capacités de réponse ;


- Rédaction du draft du rapport sur la base des informations collectées et des focus groups


et rencontres avec les acteurs.


- Prise en compte des Recommandations formulées lors de la validation pour produire la


version finale du rapport




VI. Chronogramme


Le comité multisectoriel proposera un calendrier en liaison avec Le/la consultant/e ou le cabinet


mais cette étude doit être finalisée au plus tard le 31 mars 2021 soit une durée de trois (3) mois.









146 146

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145


Annexe 2 : outils de collecte des données et informations




GUIDE D’ENTRETIEN DE GROUPE POUR ASSOCIATIONS, ONG NATIONALES / LOCALES


Identifiant du répondant


Nom et Prénom Contact




I- Présentation de l’Organisation




- Date de création


- Missions et Objectifs


- Quelles sont les principales activités que vous menez ?


- Quels sont les principaux appuis dont vous bénéficiez ?


o Etat


o Partenaires


- Quelles sont vos principales difficultés/contraintes ?


o Sur le plan économique


o Sur le plan social, culturel, et environnemental


o Sur le plan politique




II- Situation générale des personnes vivant avec un handicap




- Que pensez-vous des effets de la situation sociale, économique et politique du pays sur les


conditions de vie des personnes vivant avec handicap de façon générale et des enfants de


0-17 en particulier ?


- Que pensez-vous de la disponibilité et de l’état des infrastructures par rapport à


l’accessibilité des personnes vivant avec handicap (adultes et enfants) ?




III- Conventions des droits de l'enfant et des droits des personnes vivant avec un


handicap




- Que pensez de l’état de mise en œuvre de la Convention relative aux droits des personnes


handicapées (CDPH) ?


- Quelles sont vos implications dans la mise en œuvre de la convention relative aux droits


des personnes handicapées ?


- Quelles sont les textes législatifs et réglementaires (lois, politiques…) en vigueur relatifs


au droit à la protection, à la santé et à l’éducation des personnes handicapées en général et


des enfants de 0-17 ans en particulier ?


- Quelles appréciations faites-vous de l’application de ces textes ?







147 147

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146


IV- Perception des personnes handicapées




- Quelles sont les représentations sociales que les communautés ont des personnes vivant


avec un handicap ?


o Les stéréotypes et les préjugés sur les handicaps


o Différences entre les représentations sociales sur le handicap d’un homme/garçon


et d’une femme/fille


o Les raisons explicatives de ces différences de perception du handicap suivant le


sexe


- Quels sont les effets particuliers liés à cette perception relative du handicap féminin sur la


vie des filles handicapées ?




V- Protection des personnes handicapées




- Quelles sont les comportements, pratiques et attitudes néfastes (violences (y compris les


formes de violences basés sur le genre), les abus, la discrimination, négligence…) dont


sont victimes les enfants vivant avec un handicap notamment des enfants de 0-17 ans ?


- Qui en sont les auteurs de ces maltraitances ? Quels sont leurs effets sur la vie des


personnes handicapées ?


- Quels sont les services fournis au niveau national et local par votre organisation au regard


de la maltraitance pour prévenir et accompagner les personnes handicapées notamment des


enfants de 0-17 ans ?


- Quelles sont les difficultés et contraintes que vous rencontrez dans la mise en œuvre des


activités relatives à la protection des personnes handicapées notamment des enfants de 0-


17 ans ?


- Que proposez-vous pour l’amélioration de la protection des personnes handicapés


notamment les enfants de 0-17 ans ?




VI- Santé des personnes handicapées




- Quels sont les services fournis aux niveaux national et local par votre organisation en


matière de santé des personnes vivant avec un handicap notamment les enfants de 0-17


ans ?


o soins et services de santé généraux


o soins et services de santé spéciaux


o outils, équipements, aménagements physiques des espaces...




- Quelles sont les difficultés et contraintes que vous rencontrez dans la mise en œuvre de vos


activités relatives à la santé des personnes handicapées notamment des enfants de 0-17 ans


?




148 148

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147




- Que proposez-vous pour l’amélioration de la prise en charge sanitaire des personnes


handicapés notamment des enfants de 0-17 ans ?




VII- Education des personnes handicapées


- Quels sont les services fournis au niveau national et local par votre organisation pour


l’éducation des personnes vivant avec un handicap notamment des enfants de 0 -17ans ?


o Education inclusive


o Education spéciale


- Quelles sont les difficultés et contraintes que vous rencontrez dans la mise en œuvre de vos


activités ?


- Que proposez-vous pour l’amélioration substantielle de la prise en charge éducative des


personnes handicapées notamment les enfants de 0-17 ans.







149 149

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148


Annexe 3 : Présentation de la loi N° 2018-027 du 12 juin 2018 relative aux droits des


personnes vivant avec un handicap




Dispositions générales :


- La présente loi a pour objet de promouvoir et de protéger les droits des personnes vivant


avec un handicap.


- Les personnes vivant avec un handicap ont droit à une assistance adaptée et à des


mesures particulières de protection sociale.


- La dimension handicap est prise en compte dans la mise en œuvre des documents de


politiques et plans d’actions.




Mesures de promotion et de protection


Au titre de ces mesures, la loi prévoit que :


- Les personnes vivant avec un handicap bénéficient d’une protection particulière de


l’Etat, des Collectivités territoriales, des familles et des autres personnes morales,


publiques et privées. L’Etat assure la protection et la sécurité des personnes vivant avec


un handicap dans les situations de risques, de conflits, de crises humanitaires et de


catastrophes.


- L’Etat met en place un répertoire des personnes vivant avec un handicap.


- Les données statistiques et les résultats d’études et de recherches sur le handicap


doivent être désagrégés, disponibles et accessibles.


- Les personnes vivant avec un handicap bénéficient d’une carte d’invalidité délivrée par


le ministre chargé des personnes handicapées. Les services de l’action sociale sont


tenus d’accompagner et de soutenir toute personne vivant avec un handicap, détentrice


de la carte d’invalidité.




Dans le domaine de la santé


- Les personnes vivant avec un handicap bénéficient d’une assistance et des services de


santé de proximité en fonction de leur besoin.


- Les personnes vivant avec un handicap, non prises en charge, titulaires d’une carte


d’invalidité bénéficient d’une réduction sur le coût de prise en charge de prestation dans


les structures sanitaires dans les conditions définies par voie règlementaire.




Dans le domaine de l’éducation


Les personnes vivant avec un handicap ont droit à l’éducation spéciale et à l’éducation inclusive


dans les établissements d’enseignement. Elles bénéficient d’une assistance adaptée et d’un suivi


pendant le processus de formation.


- La personne vivant avec un handicap bénéficie d’une priorité d’inscription dans les


établissements d’enseignement.




150 150

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149


- Les élèves et étudiants vivant avec un handicap bénéficient de mesures spécifiques en


ce qui concerne l’âge limite pour l’inscription à l’école, la participation aux examens


et concours, l’octroi de bourses ou autres aides aux études.


- Les personnes vivant avec un handicap effectuent leur scolarité dans le cadre


d’aménagements et de programmes d’études adaptés.




Dans le domaine de la formation professionnelle


- Les personnes vivant avec un handicap ont droit à la formation professionnelle adaptée.


Elles bénéficient de l’apprentissage inclusif dans les établissements de formation


professionnelle publics et privés.


- L’Etat peut consentir une aide financière et/ou matérielle adaptée aux centres de formation


professionnelle privés qui accueillent des personnes vivant avec un handicap.




Dans le domaine de l’emploi


- Les personnes diplômées vivant avec un handicap bénéficient des mesures spécifiques de


recrutement aux emplois publics et privés. L'âge de recrutement des personnes vivant avec


un handicap dans la Fonction Publique de l’Etat et des collectivités tient compte du retard


dû à la maladie ou à la durée du traitement.


- Les personnes vivant avec un handicap bénéficient, en cas de besoin, d’un aménagement


de leur poste et de leur cadre de travail.


- Les organismes publics et les entreprises privées réservent un quota d’emplois aux


personnes actives vivant avec un handicap dans des conditions définies par voie


règlementaire.




Du domaine de la participation à la vie politique et à la vie publique


- Les conditions sont réunies pour faciliter l’accès des personnes vivant avec un handicap


aux lieux de vote et leur permettre de voter librement.


- Les procédures, les équipements et le matériel électoraux doivent être appropriés et


accessibles aux personnes vivant avec un handicap.




Dans les domaines des sports, des loisirs, des arts de la culture et de la


communication


- Les personnes vivant avec un handicap ont droit à la vie culturelle, aux loisirs et aux sports


adaptés à leur état. Elles ont accès aux produits culturels dans des formats adaptés et aux


lieux d’activités socio- culturelles et sportives.


- Les personnes vivant avec un handicap ont droit à l’information et à la communication


adaptées à leur handicap.







151 151

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150


Du domaine de l’accessibilité et de la mobilité


- Les services et équipements sociaux de base mis à la disposition du public doivent être


adaptés aux besoins des personnes vivant avec un handicap.


- Les moyens de transport, les quais, les espaces publics et toutes les infrastructures de


transport sont conçus, adaptés et exploités en tenant compte de la population handicapée.




Dans le domaine de la protection et de l’assistance juridique


Les femmes et les enfants vivant avec un handicap bénéficient de mesures spécifiques d’assistance


et de protection contre l’exploitation de toute nature, les violences, les agressions sexuelles et les


maltraitances.




Dispositions finales


Il est mis en place un Comité National de Suivi des Droits des Personnes vivant avec un


Handicap dont les missions, l’organisation et le fonctionnement sont fixés par voie


règlementaire.







152 152

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151


Annexe 4 : Tableaux statistiques


Tableau 1 : Répartition des personnes handicapées par type de handicap, âge et sexe




Type de handicap


Tranches d'âge


Total %
< 7 ans


7-12


ans


13-15


ans


16-18


ans


19-40


ans


41-


59


ans


60 ans


et


plus


Moteur Homme 257 902 1 002 1 105 1 692 1 202 814 6 974 63,1


Femme 229 570 517 593 944 819 403 4 075 39,9


Total 486 1 472 1 519 1 698 2 636 2 021 1 217 11 049 100,0


Visuel Homme 106 519 600 412 650 1 567 1 388 5 242 55,4


Femme 68 324 478 270 432 1 503 1 148 4 223 44,6


Total 174 843 1 078 682 1 082 3 070 2 536 9 465 100,0


Auditif Homme 80 313 280 166 274 422 461 1 996 59,5


Femme 45 182 149 108 190 334 351 1 359 40,5


Total 125 495 429 274 464 756 812 3 355 100,0


Mental Homme 30 156 71 193 392 257 171 1 270 60,7


Femme 30 122 63 87 207 174 138 821 39,3


Total 60 278 134 280 599 431 309 2 091 100,0


Poly


handicap


Homme 121 156 94 112 142 158 194 977 59,5


Femme 102 85 66 67 113 114 117 664 40 ;5


Total 223 241 160 179 255 272 311 1 641 100,0


Albinos Homme 57 90 99 52 56 32 15 401 58,3


Femme 28 71 53 37 59 27 12 287 41,7


Total 85 161 152 89 115 59 27 688 100,0


Bègue Homme 42 110 89 116 172 129 152 810 56,6


Femme 27 91 70 97 133 115 87 620 43,4


Total 69 201 159 213 305 244 239 1 430 100,0


Petite


taille


Homme 8 52 27 21 68 48 38 262 70,8


Femme 4 24 29 47 85 52 8 249 29,2


Total 12 76 56 68 153 100 46 511 100,0


Total Homme 701 2 298 2 262 2 177 3 446 3 815 3 233 17 932 59,3


Femme 533 1 469 1 425 1 306 2 163 3 138 2 264 12 298 40,7


Total 1 234 3 767 3 687 3 483 5 609 6 953 5 497 30 230 100,0


Source : SISo 2019







153 153

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152


Tableau 2 : Enfants vivant avec un handicap, par type de handicap, âge et sexe


Type de handicap Tranches d'âge


Total < 7 ans 7-12 ans 13-15 ans 16-18 ans


Moteur Homme 257 902 1 002 1 105 3266


Femme 229 570 517 593 1909


Total 486 1 472 1 519 1 698 5175


Visuel Homme 106 519 600 412 1637


Femme 68 324 478 270 1140


Total 174 843 1 078 682 2777


Auditif Homme 80 313 280 166 839


Femme 45 182 149 108 484


Total 125 495 429 274 1323


Mental Homme 30 156 71 193 450


Femme 30 122 63 87 302


Total 60 278 134 280 752


Poly


handicap


Homme 121 156 94 112 483


Femme 102 85 66 67 320


Total 223 241 160 179 803


Albinos Homme 57 90 99 52 298


Femme 28 71 53 37 189


Total 85 161 152 89 487


Bègue Homme 42 110 89 116 357


Femme 27 91 70 97 285


Total 69 201 159 213 642


Petite taille Homme 8 52 27 21 108


Femme 4 24 29 47 104


Total 12 76 56 68 212


Total Homme 701 2 298 2 262 2 177 7438


Femme 533 1 469 1 425 1 306 4733


Total 1 234 3 767 3 687 3 483 12171


Source : SISo 2019



















154 154

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153


Tableau 3 : Effectifs scolaires des institutions de l’éducation spéciale par niveau d’étude et


par sexe



Institutions de


l’éducation


spéciale


Premier Cycle Second Cycle Lycée Ecole


Professionnelle


Ecole


Supéri


eure 1ère


A


2èm


e A


3èm


e A


4èm


e A


5èm


e A


6èm


e A


7èm


e A


8èm


e A


9èm


e A


10è


me


A


11
ème


A


12è


me


A




me


A




me


A




me


A




me


A


AMALD


EM


Garçon 2 2 1 2 5 4 - - - - - - - - - - -


Fille 1 2 2 1 2 3 - - - - - - - - - - -


Total 3 4 3 3 7 7 - - - - - - - - - - -


Ecole


des


sourds-


muets


Garçon 41 57 50 51 43 45 45 49 27 0 0 0 0 0 0 0 0


Fille 34 15 13 8 11 5 3 13 9 0 0 0 0 0 0 0 0


Total 9 11 63 59 54 50 48 62 36 - - - - - - - -


UMAV Garçon 22 6 20 12 7 17 7 10 18 15 15 23 6 3 0 2 24


Fille 12 10 8 4 9 6 3 3 4 5 11 8 3 0 1 0 12


Total - - 28 16 16 23 10 13 22 20 26 31 9 3 1 2 36


Total Garçon 65 65 71 65 55 66 52 59 45 15 15 23 6 3 0 2 24


Fille 47 27 23 13 22 14 6 16 13 5 11 8 3 0 1 0 12


Total 112 92 94 78 77 80 58 75 58 20 26 31 9 3 1 2 36







155 155

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154


Tableau 4 : Répartition des enfants handicapés scolarisés par type de handicap et par


niveau d'étude y compris les medersas



Type de handicap
Niveau d'étude Total


1ère


A


2è A 3e A 4e A 5e A 6e A 7e A 8e A 9e A


Moteur Homme 306 385 199 325 274 347 345 243 299 2 723


Femme 192 200 182 173 177 150 166 133 174 1 547


Total 498 585 381 498 451 497 511 376 473 4 270


Visuel Homme 179 159 157 128 158 128 116 103 92 1 220


Femme 132 97 115 103 95 96 93 96 63 890


Total 311 256 272 231 253 224 209 199 155 2 110


Auditif Homme 105 72 60 70 46 45 66 37 27 528


Femme 62 55 35 35 30 23 30 39 23 332


Total 167 127 95 105 76 68 96 76 50 860


Mental Homme 23 26 23 25 13 16 - 1 1 128


Femme 14 24 27 14 12 12 1 3 - 107


Total 37 50 50 39 25 28 1 4 1 235


Poly handicap Homme 18 12 13 8 10 4 12 8 1 86


Femme 10 8 4 2 4 2 9 5 3 47


Total 28 20 17 10 14 6 21 13 4 133


Albinos Homme 20 25 10 11 18 21 34 27 25 191


Femme 15 30 11 12 19 26 22 20 19 174


Total 35 55 21 23 37 47 56 47 44 365


Bègue Homme 36 31 44 64 42 28 46 49 50 390


Femme 26 16 33 39 31 20 20 28 37 250


Total 62 47 77 103 73 48 5 77 87 640


Petite taille Homme 8 9 21 1 13 16 23 8 14 113


Femme 1 7 5 3 5 5 12 8 3 49


Total 9 16 26 4 18 21 5 16 17 162


Total Homme 695 719 527 632 574 605 642 476 509 5 379


Femme 452 437 412 381 373 334 353 332 322 3 396


Total 1 147 1 156 939 1 013 947 939 995 808 831 8 775




156 156

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155




Tableau 5 : Répartition des enfants handicapés scolarisés par type de handicap et par


niveau d'étude y compris les medersas



Type de handicap
Sexe


1er cycle




Second cycle


Total


Moteur Homme 1836 887 2 723


Femme 1074 473 1 547


Total 2910 1360 4 270


Visuel Homme 909 311 1 220


Femme 638 252 890


Total 1547 563 2 110


Auditif Homme 398 130 528


Femme 240 92 332


Total 638 222 860


Mental Homme 126 2 128


Femme 103 4 107


Total 229 6 235


Poly handicap Homme 65 21 86


Femme 30 17 47


Total 95 38 133


Albinos Homme 105 86 191


Femme 113 61 174


Total 218 147 365


Bègue Homme 245 145 390


Femme 165 85 250


Total 410 169 640


Petite taille Homme 68 45 113


Femme 26 23 49


Total 94 38 162


Total Homme 3752 1627 5 379


Femme 2389 1007 3 396


Total 6141 2634 8 775

























157 157

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156


Tableau 6 : Personnes victimes de VIH et de SIDA par tranche d’âge


Nombre de PV de VIH < 7 ans 7-12 ans 13-18 ans 19-45 ans 46-59 ans
60 ans et


plus


Enregistrées Homme 496 544 889 3 428 1 595 241


Femme 489 598 1 177 5 416 2 240 286


Total 985 1 142 2 066 8 844 3 835 527


Hospitalisées Homme 246 215 267 844 580 76


Femme 190 101 154 663 418 47


Total 436 316 421 1 507 998 123


Bénéficiant Suivi


Médical


Homme 545 622 707 3 976 1 871 352


Femme 613 814 1 219 6 370 2 886 411


Total 1 158 1 436 1 926 10 346 4 757 763


Source : SISo 2019





158 158

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157


Annexe 5 : Liste des personnes rencontrées


Prénoms Nom Structure Fonction


Bouréma Fasséry BALLO ODHD/LCP Directeur Général


Zoumana DIALLO FEMAPH Directeur Exécutif


SINABA Fatoumata CAMARA FEMAPH Chef de départements planification et gestion des projets


Mamadou SISSOKO FEMAPH Chargé de plaidoyer et l’inclusion des personnes


handicapées


Boubacar SEREME FEMAPH Point focal Education, Assistant-Planificateur


Moustapha CISSE DNEPS Directeur Adjoint


Barthélémy SANGALA DNEPS Chef de Division Education Spéciale


Gaoussou SIDIBE DNEPS Chef de Division Intégratrice


Dr Yaya Ibrahim COULIBALY HDB Chef de Département Recherche et Formation


Drissa DIARRA HDB Directeur Général Adjoint


Moussa KEITA AMAMM Trésorier Général Adjoint


Dr Moctar CISSE AMAMM Chargé de la consultation et du suivi des malades


Amadou DIALLO CNAOM Directeur Général


Mamadou COULIBALY CNAOM Chef de l’Unité Etudes, Recherches et Documenta


Dr Abdramane SAMAKE CNAOM Chirurgien orthopédique


Souleymane BALLO CNAOM Informaticien- Statisticien


Mme KONE Sissi Odile DAKOUO ONAPUMA Directrice Générale


Seydou NIAMBALY ONAPUMA Directeur Général Adjoint


TRAORE Fatoumata SOW ONAPUMA Chef de Département Suivi de l’Insertion sociale


Bangaly SYLLA ONAPUMA Chef de Département Suivi de l’Education


Sidibé Safiatou SAMAKE ONAPUMA Chef de Département chargé du Suivi de la Santé


Siaka COULIBALY APM Président


COULIBALY Fatoumata DICKO DNDS Chef de Division des Personnes Handicapées


Aboubakhar El Hassane DOUMBIA SOS ALBINOS Président


Sékou SAMAKE SOS ALBINOS Secrétaire Général


Mamadou DIABATE SOS ALBINOS Secrétaire Permanent


Mogaze Ag Mohamed IKNANE AMALDEME Directeur Exécutif


Lassine SANGARE AMALDEME Psychologue


Adama KOUYATE AMALDEME Directeur du Centre


Alaye KONATE AMALDEME Responsable Stage et formation


Oumar KONATE AMALDEME Directeur de l’Ecole Intégrée


Abdoulaye DEME DNPSES Chef de Division Sécurité Sociale


Bréhima DIARRA DNPSES Chef du Centre de Planification, de Documentation et


d’Informatique


Hadji BARRY UMAV 1er Vice-Président


Sidiki DIARRA UMAV Secrétaire Général


Drissa DIARRA UMAV 3ème Vice-Président


Lassine COULIBALY UMAV Chef de Service


Ousmane DIALLO UMAV Chef Service Social


Dedeou MAIGA UMAV Secrétaire au Développement Social


DIARRA Kady BARRY AMPPT Présidente


Dana Benjamin DIARRA AMASOURD Trésorier Général


Thiécoura SIDIBE




UNICEF Spécialiste en Politique Sociale Section Politique et


Inclusion Sociale