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REPUBLIQUE DU MALI Un Peuple – Un But – Une Foi Ministère de la Santé et du... |
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REPUBLIQUE DU MALI
Un Peuple – Un But – Une Foi
Ministère de la Santé et du Développement Social
------------
Secrétariat Général
------------
Observatoire du Développement Humain
Durable et de la Lutte Contre la Pauvreté
Etude de base sur les personnes vivant
avec un handicap au Mali, avec un focus
sur les enfants de 0-17 ans
Juillet 2021
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1
EQUIPE D’ELABORATION DU RAPPORT SUR LES PERSONNES VIVANT AVEC UN
HANDICAP AU MALI, AVEC UN FOCUS SUR LES ENFANTS DE 0-17 ANS
Supervision Générale
Diéminatou SANGARE --------------------------------------------------------------------------- Ministre de la Santé et du Développement Social
Lucia ELMI ------------------------------------------------------------------------------------------Représentante Résidente de l’UNICEF
Coordination Technique
Aly DIOP ----------------------------------------------------------------------------------Secrétaire Général du MSDS
Abdoulaye I. MAIGA --------------------------------------------------------------------Conseiller Technique MSDS
Bouréma F. BALLO ----------------------------------------------------------------------Directeur Général ODHD/LCP
Kobehi Guillaume TOUTOU------------------------------------------------------------Chef Section Politique et Inclusion Sociale UNICEF
Thiècoura SIDIBE ------------------------------------------------------------------------Spécialiste en Politique Sociale UNICEF
Moussa KONE ----------------------------------------------------------------------------Chef Section Planification, Suivi et évaluation UNICEF
Equipe ODHD/LCP
Personnel technique Administration et Gestion
Bouréma F. BALLO Directeur Général
Diakaridja KAMATE Expert Économiste Youssouf DIARRA Agent Comptable
Aminata Ali TRAORE Economiste Sabane Mahamane MAIGA Comptable Matière Adjoint
Mody SIMPARA Statisticien Adama M. DIAKITE Appui à la Comptabilité Matière
Ely DIARRA Économiste- Informaticien Madame NIARE Hawa KAREMBÉ Assistante d’équipe
Moussa HAIDARA Statisticien Madame DIALLO Aminata TRAORE Secrétaire
Seydou MAGASSA Sociologue
Sogona Binta Fadd DIABY Socio-Anthropologue
Abdoulaye dit Noël CISSOKO Chargé de Communication
Ismaila COULIBALY Documentaliste
Equipe UNICEF
Kobehi Guillaume TOUTOU Chef Section Politique et Inclusion Sociale UNICEF
Thiècoura SIDIBE Spécialiste en Politiques Sociale
Moussa KONE Chef Section Planification, Suivi et évaluation UNICEF
Comité Scientifique élargi
Président
Abdoulaye I MAIGA MSDS
Membres
Ishaga COULIBALY DNP Moustapha CISSE DNEPS
Modibo TRAORE INSTAT Djénèba TRAORE Rectorat USSGB
Siaka COULIBALY APM Thiècoura SIDIBE UNICEF
Adechian DJABAR AFRISTAT Mohamed S. SANGARE INFTS
Mamadou COULIBALY CNAOM Mariétou TRAORE INFTS
Drissa SAMAKE CMRST Abdel Kader MAÏGA Délègue C.F
Mme COULIBALY Fatoumata DICKO DNDS Hadji BARRY UMAV
Mamary SIDIBE DNPSES Ousmane CISSE DNPD
Dr Adama DAOU Hôpital de Dermatologie Bko Adama BARRY CT/CSLP
Sekou SAMAKE DFM/MRN Mogaze Ag Mohamed OKNANE AMALDEME
Moctar CISSE AMAMM Moustapha CISSE DNEPS
Mamadou SISSOKO FEMAPH Djénèba TRAORE Rectorat USSGB
Saliha DIARRA CPS-SE
Madany BAH DGB Boubacar MACALOU Personne ressource
Gaoussou SIDIBE DNEPS Mahady M. FOFANA Personne ressource
Sékouba DIARRA Statisticien Démographe
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PREFACE
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REMERCIEMENTS
Présent au Mali depuis 1960, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) fournit un
appui aux politiques sociales et une assistance technique au Gouvernement. Il estime qu'une vision
commune et des partenariats efficaces sont essentiels à l’atteinte de résultats durables en faveur
des enfants. C’est dans ce cadre qu’il apporte des appuis techniques et financiers à l’Observatoire
du Développement Humain Durable et de la Lutte Contre la Pauvreté dans la réalisation de sa
mission qui est d’entreprendre des études et des recherches dans les domaines du développement
humain durable et de la lutte contre la pauvreté.
La présente « étude de base sur les personnes vivant avec un handicap avec un focus sur les enfants
de 0-17 ans » est le résultat d’une fructueuse collaboration entre l’Unicef et l’ODHD/LCP à travers
sa composante politiques sociales et inclusion.
Ce travail a été effectué avec l’appui technique du bureau d’études KEBAY Mali. Qu’il me soit
permis de le saluer pour sa liberté d’analyse et son expertise avérée. Qu’il retrouve ici toute ma
gratitude et mes félicitations pour le travail accompli.
Le Comité Scientifique Elargi, composé des représentants des différents départements ministériels,
des institutions de la République, des partenaires techniques et financiers, des organisations non
gouvernementales, de la société civile et du secteur privé, a apporté un appui considérable, à travers
ses membres qui ont joué leur rôle d’orientation et de suivi de l’élaboration de ce rapport.
Qu’ils veuillent accepter toute ma profonde reconnaissance et mes chaleureux remerciements.
L’équipe de l’Observatoire a fait preuve d’une capacité exemplaire dans l’élaboration de ce
rapport. Qu’elle reçoive mes encouragements et mes sincères remerciements.
Je tiens à remercier le Ministère de la Santé et du Développement Social pour son leadership qui
a permis de produire ce document de qualité.
Enfin, je remercie tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’élaboration du présent rapport.
Lucia ELMI
Représentante UNICEF
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TABLE DES MATIERES
EQUIPE D’ELABORATION DU RAPPORT SUR LES PERSONNES VIVANT AVEC UN
HANDICAP AU MALI, AVEC UN FOCUS SUR LES ENFANTS DE 0-17 ANS ..................... 1
PREFACE ....................................................................................................................................... 2
REMERCIEMENTS ....................................................................................................................... 3
SIGLES ET ABREVIATIONS....................................................................................................... 7
LISTE DES TABLEAUX............................................................................................................... 8
LISTE DES GRAPHIQUES ........................................................................................................... 9
RESUME ANALYTIQUE ........................................................................................................... 10
INTRODUCTION ........................................................................................................................ 15
I. DEFINITION DES CONCEPTS........................................................................................... 18
II. OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS DE L’ETUDE ........................................... 21
III. APPROCHE METHODOLOGIQUE ................................................................................ 22
IV. CONTEXTE DE L’ETUDE .............................................................................................. 24
4.1. Situation politique et sécuritaire ..................................................................................... 24
4.1.1. Évolution politique et système de gouvernance...................................................... 24
4.1.2. Analyse du pouvoir et du genre .............................................................................. 25
4.2. Situation socio-économique du pays .............................................................................. 28
4.2.1. Profil démographique.............................................................................................. 28
4.2.2. Développements socio-économiques ...................................................................... 31
4.3. Objectifs de Développement Durable (ODD) ................................................................ 33
V. STATUT DE HANDICAP .................................................................................................... 36
5.1. Présentation succincte de la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées
et le Protocole Facultatif ........................................................................................................... 36
5.2. Actions prises par le Gouvernement depuis le dernier rapport en matière de droits des
personnes vivant avec un handicap ........................................................................................... 39
5.3. Goulots d’étranglement dans la mise en conformité du Mali avec le mécanisme de
rapportage au comité de suivi de la CDPH ............................................................................... 42
VI. DONNEES GENERALES SUR LES PERSONNES VIVANT AVEC UN HANDICAP 44
6.1. Données du RGPH 2009 ................................................................................................ 44
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6.1.1. Description du type et des causes des handicaps, nombre et pourcentage de personnes
handicapées (ventilés par sexe) et leur répartition par zones géographiques : ...................... 45
6.1.2. Etat, structure par âge et sexe de la population des personnes handicapées ........... 50
6.2. Données de l’annuaire sur le Système d’Information Sociale (SISO) ........................... 52
6.2.1. Population des personnes vivant avec un handicap, par type de handicap ............. 52
6.2.2. Population des personnes vivant avec un handicap, par type de handicap et sexe . 52
6.2.3. Population des personnes handicapées, par type de handicap et tranches d’âge .... 54
VII. SITUATION DES ENFANTS HANDICAPES DE 0-17 ANS ......................................... 55
7.1. Caractéristiques socio-économiques des enfants handicapés ......................................... 55
7.1.1. Description des sous-groupes d’âge des enfants handicapés de 0-17 ans .............. 55
7.1.2. Analyse par Sexe et âge de enfants handicapés ...................................................... 56
7.1.3. Analyse par type de handicap et par âge ................................................................. 57
7.1.4. Analyse selon le niveau d’études par sexe et par région ........................................ 58
7.1.5. Situation des enfants scolarisés par les institutions d’éducation spéciale ............... 61
7.2. Statut des conventions des "droits de l'enfant" et des "droits des personnes ayant
Handicap". ................................................................................................................................. 62
7.2.1. Analyse critique de la faisabilité actuelle des recommandations formulées par le
comité de la CDE au regard du contexte du pays .................................................................. 62
7.2.2. Actions prises par le Gouvernement depuis le dernier rapport sur les droits des
enfants vivant avec un handicap ............................................................................................ 63
7.2.3. Statut du droit à la protection des enfants handicapés contre la violence, les abus, la
discrimination, la négligence ................................................................................................. 64
7.2.4. Statut du droit à l'éducation pour les enfants handicapés, sous l'angle de la qualité,
l'environnement et l'accès à l’éducation ................................................................................ 64
7.2.5. Statut du droit à la santé pour les enfants handicapés, sous l'angle de la qualité,
l'environnement et l'accès à la santé ...................................................................................... 66
7.2.6. Infrastructure disponible pour l'accessibilité dans les lieux extérieurs au domicile
(rue, école, centres commerciaux, prestataires de services de santé, secteur public, transports,
etc....) 68
7.2.7. Enfants autistes ....................................................................................................... 68
VIII. ETAT DES LIEUX DES STRUCTURES ETATIQUES ET ASSOCIATIONS DE
PRISE EN CHARGE DE LA SITUATION DES PERSONNES VIVANT AVEC UN
HANDICAP AU MALI ................................................................................................................ 69
8.1. Structures Etatiques ........................................................................................................ 69
8.1.1. Direction Nationale de l’Education Préscolaire et Spéciale (DNEPS) ................... 69
8.1.2. Direction Nationale du Développement Social (DNDS) ........................................ 72
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8.1.3. Direction Nationale de la Protection Sociale et de l’Economie Solidaire (DNPSES)
77
8.1.4. Office National des Pupilles du Mali (ONAPUMA) .............................................. 79
8.1.5. Centre National d’Appareillage Orthopédique du Mali (CNAOM) ....................... 81
8.1.6. Hôpital de Dermatologie de Bamako (Ex Institut Marchoux) ................................ 86
8.2. Associations de personnes handicapées ......................................................................... 91
8.2.1. Fédération Malienne des Associations de Personnes Handicapées (FEMAPH) .... 91
8.2.2. Association Malienne d’aide aux Malades Mentaux (AMAMM) : Centre de Santé
Jean Pierre COUDRAY (Dispensaire médico- psychologique), AMAMM. ........................ 96
8.2.3. Association des Paralysés du Mali ........................................................................ 100
8.2.4. Association Malienne de Lutte contre la Déficience Mentale chez l’Enfant
(AMALDEME) ................................................................................................................... 103
8.2.5. SOS ALBINOS ..................................................................................................... 107
8.2.6. Union Malienne des Aveugles (UMAV) .............................................................. 113
8.2.7. Association Malienne des Sourds et Sourds-Muets (AMASOURDS) ................. 119
8.2.8. Association Malienne des Personnes de Petite Taille (AMPPT) .......................... 121
8.3. Impact de la création des structures étatiques et des associations sur la situation des
personnes handicapées ............................................................................................................ 123
IX. DIFFICULTÉS ET RECOMMANDATIONS ................................................................ 126
9.1. Difficultés ..................................................................................................................... 126
9.1.1. Difficultés d’ordre général : .................................................................................. 126
9.1.2. Difficultés spécifiques .......................................................................................... 127
9.2. Recommandations ........................................................................................................ 129
9.2.1. Recommandations d’ordre général ....................................................................... 129
9.2.2. Recommandations spécifiques (à tous les acteurs) ............................................... 131
CONCLUSION ........................................................................................................................... 133
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .................................................................................... 135
ANNEXES .................................................................................................................................. 137
Annexe 1 : Termes de référence de l’étude ............................................................................. 138
Annexe 2 : outils de collecte des données et informations ..................................................... 145
Annexe 3 : Présentation de la loi N° 2018-027 du 12 juin 2018 relative aux droits des personnes
vivant avec un handicap .......................................................................................................... 148
Annexe 4 : Tableaux statistiques ............................................................................................. 151
Annexe 5 : Liste des personnes rencontrées............................................................................ 157
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SIGLES ET ABREVIATIONS
AMALDEME Association Malienne de lutte contre la Déficience Mentale chez l’Enfant
AMASOURD Association Malienne des Sourds et Sourds-muets
AMJH Association Malienne des Juristes Handicapés
AMHL Association Malienne des personnes Handicapées de la Lèpre
AMPHP Association Malienne des Personnes Handicapées Physiques
AMPPT Association Malienne des Personnes de Petite Taille
AMMAPR Association Malienne des Malades de la Polyarthrite Rhumatoïde
APM Association Malienne des Paralysés
CIDPH Convention Internationale relative aux Droits des Personnes Handicapées
CIF Classification Internationale du Fonctionnement du handicap et de la santé
CNT Conseil National de Transition
CNSC Mali Conseil National de la Société Civile du Mali
CNSP Comité National pour le Salut du Peuple
CPS Cellule de Planification et de Statistique
CRAORF Centre Régional d’Appareillage Orthopédique et la Rééducation Fonctionnelle
DNEPS Direction Nationale de l’Education Préscolaire et Spéciale
DNDS Direction Nationale du Développement Social
DNPSES Direction Nationale de la Protection Sociale et de l’Economie Solidaire
EDSM Mali Enquête Démographique et de Santé du Mali
ENACPHM Ensemble National Artistique et Culturel des Personnes Handicapées du Mali
FAPH Forum Africain des Personnes Handicapées
FEMAPH Fédération Malienne des Associations de Personnes Handicapées
FEMASH Fédération Malienne de Sport pour personnes Handicapées
FSN Fonds de Solidarité Nationale
HI Humanité & Inclusion (ex Handicap International)
IFM Institut de Formation des Maîtres
INSTAT Institut National de la Statistique
INFTS Institut National de Formation des Travailleurs Sociaux
MSDS Ministère de la Santé et du Développement Social
ODHD/LCP Observatoire du Développement Humain Durable et de la Lutte Contre la Pauvreté
OMPH Organisation Mondiale des Personnes Handicapées
ONG Organisation Non Gouvernementale
OPH Organisation de Personnes Handicapées
RAMU Régime d’Assurance Maladie Universelle
RBC Réadaptation à Base Communautaire
SOPRAM Société de Production des Aveugles du Mali
UMAFH Union Mondiale des Associations de Femmes Handicapées
UMAV Union Malienne des Aveugles
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Tendance de quelques indicateurs de santé maternelle et infanto-juvénile.............................. 28
Tableau 2: Répartition de la population totale et de la population des personnes handicapées par sexe selon
le groupe d’âges quinquennaux................................................................................................................... 44
Tableau 3 : Répartition (%) des personnes handicapées par nature du handicap selon le milieu de résidence
et le sexe ...................................................................................................................................................... 45
Tableau 4: Distribution des personnes handicapées par sexe selon le sexe et la région de résidence ........ 46
Tableau 5: Répartition des personnes handicapées par niveau d’instruction, milieu de résidence et sexe . 47
Tableau 6: Répartition des personnes handicapées par niveau d’instruction selon le milieu ..................... 47
Tableau 7 : Répartition des personnes handicapées par région de résidence selon le niveau d’instruction 48
Tableau 8 : Répartition des personnes handicapées par type de handicap et sexe ...................................... 53
Tableau 9: Répartition des personnes handicapées par type de handicap et par tranches d’âge 2019 ........ 54
Tableau 10: Enfants vivant avec un handicap, par âge et sexe ................................................................... 56
Tableau 11: Enfants vivant avec un handicap, par type de handicap et âge ............................................... 57
Tableau 12: Taux bruts de scolarisation, des enfants handicapés, par région selon le sexe et indice de parité
au premier cycle fondamental ..................................................................................................................... 59
Tableau 13: Répartition des enfants handicapés scolarisés par type de handicap et par niveau d'étude y
compris les medersas .................................................................................................................................. 60
Tableau 14: Situation des enfants scolarisés par les institutions d'éducation spéciale (y compris les
médersas) en 2019 ....................................................................................................................................... 61
Tableau 15: Situation des enfants pieds bots en 2019................................................................................. 66
Tableau 16: Situation des enfants pieds bots rééduqués ............................................................................ 67
Tableau 17: Personnes victimes de VIH et de SIDA par tranche d’âge ..................................................... 67
Tableau 18: Evolution des indicateurs de 2016 à 2020 ............................................................................... 82
Tableau 19: Activités de soins offerts aux personnes atteintes d’albinisme en 2020 ................................. 88
Tableau 20: Réalisation du suivi médical des personnes dépistées positives pendant la période janvier-
novembre 2020............................................................................................................................................ 89
Tableau 21: FINANCEMENT POUR L'ENSEMBLE DES ACTEURS 2016-2019 ................................. 94
Tableau 22: Situation des organisations de personnes handicapées en 2019 ............................................ 124
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LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Evolution de l’Indice Synthétique de Fécondité (ISF) et du taux de Contraception Moderne
(CM) de 2001 à 2018 : ................................................................................................................................ 28
Graphique 2 : Evolution du taux de mortalité infantile et du taux de mortalité infanto-juvénile de 2001 à
2018 : .......................................................................................................................................................... 29
Graphique 3 : Evolution du taux de consultation prénatale (CPN) et du taux d’accouchement assisté (AA)
de 2001 à 2018 : .......................................................................................................................................... 29
Graphique 4 : Evolution du taux de croissance réel du PIB de 2014 à 2020. ............................................. 31
Graphique 5 : Répartition (%) des personnes handicapées par région de résidence .................................. 46
Graphique 6 : Répartition des personnes handicapées par niveau d’instruction selon le milieu ................ 48
Graphique 7 : Indices Synthétiques de Fécondité des femmes de 15-49 ans par milieu de résidence ........ 49
Graphique 8 : Répartition du taux de chômage de la population active handicapée par milieu de résidence
selon le sexe ................................................................................................................................................ 50
Graphique 9 : Proportion de personnes handicapées par groupe d’âges .................................................... 50
Graphique 10 : Répartition des personnes handicapées par groupe d’âges ................................................ 51
Graphique 11 : Répartition des personnes handicapées par type de handicap ............................................ 52
Graphique 12 : Répartition des personnes handicapées par type de handicap et sexe ................................ 53
Graphique 13 : Répartition des personnes handicapées par âge (%) .......................................................... 54
Graphique 14 : Enfants vivant avec un handicap, par tranche âge et sexe ................................................. 57
Graphique 15 : Enfants vivant avec un handicap, par type de handicap ..................................................... 58
Graphique 16 : Répartition des enfants handicapés scolarisés par type de handicap et par niveau d'étude y
compris les medersas : ................................................................................................................................ 61
Graphique 17 : Evolution du nombre de patients et du nombre de séances de rééducation de 2016 à 2020
.................................................................................................................................................................... 82
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RESUME ANALYTIQUE
La question des personnes vivant avec un handicap constitue de nos jours une préoccupation
majeure pour les Etats. L’importance accordée à cette question a amené, en 2001, l’Assemblée
Générale des Nations Unies à créer un Comité Ad Hoc chargé « d’étudier les propositions sur
l’élaboration d’une Convention internationale globale et intégrée visant à promouvoir et à protéger
les droits et la dignité des personnes vivant avec un handicap ». Cette initiative a abouti à
l’adoption, le 13 décembre 2006, de la Convention des Nations Unies relative aux Droits des
Personnes Handicapées et son Protocole facultatif (CDPH-PF) et son entrée en vigueur le 3
mai 2008.
Ladite Convention a pour objet de promouvoir, protéger et assurer la pleine et égale jouissance de
tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales par les personnes handicapées et
de promouvoir le respect de leur dignité intrinsèque.
La définition de « personnes handicapées » retenue dans la CDPH-PF indique qu’il s’agit de
personnes qui présentent des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles
durables dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective
participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres.
La journée internationale de la personne vivant avec un handicap, célébrée le 03 décembre de
chaque année et la création de l’Organisation Mondiale des Personnes en situation de Handicap
(OMPH), réseau d’organisations ou d’assemblées nationales de personnes vivant avec un
handicap, notamment, ont accru l’engagement des Etats et la sensibilisation par rapport à ce groupe
vulnérable. Ces deux faits majeurs ont renforcé l’engagement pour la défense de la cause des
personnes vivant avec un handicap dans le monde. Il a été nécessaire de susciter au niveau de
chaque pays une prise de conscience de manière à ce que les personnes handicapées ne soient plus
marginalisées alors qu’elles peuvent apporter leur contribution à l’édification de leurs pays
respectifs.
Le Mali s’est engagé très tôt dans cette problématique majeure en procédant, dès le 7 avril 2008,
à la ratification de la Convention, s’engageant du coup, à l’instar de tous les autres pays signataires,
à produire annuellement un rapport de suivi de sa mise en œuvre. Jusqu’à ce jour, le Mali n’a pas
encore honoré cet engagement car aucun rapport officiel n’a été formellement préparé et adressé
aux Nations Unies. Le présent rapport de base constitue donc la première concrétisation de cet
engagement politique et permettra de suivre annuellement l’évolution de la situation des personnes
handicapées. Pour traduire cette volonté politique en acte, le pays a adopté, le 12 juin 2018, la loi
N°2018-027 relative aux droits des personnes vivant avec un handicap. Cette loi a été publiée
dans le Journal Officiel 2018-06-18, n° 22, pp. 863-865. Force est de constater que l’adoption de
cette loi n’a pas encore abouti à un décret d’application. De plus, aucune évaluation de base n’a
été menée, au niveau national, sur la situation des personnes vivant avec un handicap. Pour combler
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cette lacune, la présente « étude de base sur les personnes vivant avec un handicap, a été réalisée
afin de mettre en lumière la situation du handicap au Mali.
L’objectif général de l’étude vise à appuyer le Gouvernement et les acteurs nationaux et
internationaux ayant mandat pour les questions de handicap, de disposer de données probantes
pour établir une situation de référence sur les personnes vivant avec un handicap.
La présente étude a abouti à cinq grands résultats :
Le premier résultat de l’étude est d’ordre statistique : on ne dispose pas d’effectif réel actualisé
des personnes vivant avec un handicap et sa répartition par type de handicap. Les données
contenues dans ce rapport reposent sur l’effectif suivi par les différentes associations créées à cet
effet. Le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 2009 semble avoir
largement sous-estimé la réalité du phénomène (moins de 1% de la population globale du pays).
Toutefois, selon le rapport Banque Mondiale-Organisation Mondiale de la Santé (BM-OMS) sur
le handicap, publié en 2011, le nombre de Personnes en situation de Handicap est estimé à 15% de
la population mondiale, soit environ un milliard de personnes, et pour le Mali à 15,5% soit environ
2.247.500 personnes en situation de handicap dont 696.725 enfants de 0-17 ans (31% des
personnes handicapées).
Le deuxième résultat de l’étude est l’engagement des Gouvernements successifs du Mali, d’une
part, dans la cause des personnes vivant avec un handicap, à travers l’adoption de politiques
spécifiques et la prise en compte du phénomène dans les politiques et stratégies globales et
sectorielles et, d’autre part, dans la mobilisation de financement en faveur de cette couche fragile
de la population.
Le troisième résultat de l’étude est l’existence et le dynamisme de plusieurs associations de
personnes handicapées pour l’amélioration des conditions de vie et de la dignité des personnes
vivant avec un handicap. Ces associations, dans leur majorité, sont confrontées, au quotidien à
beaucoup de difficultés dans la satisfaction des besoins des populations cibles.
Le quatrième résultat est l’accompagnement de plusieurs partenaires techniques et financiers
dans la mise en œuvre des projets et programmes initiés en faveur des personnes vivant avec un
handicap, avec un focus sur la situation des enfants de 0-17 ans.
Le cinquième résultat est que, malgré les efforts déployés par le Gouvernement, les associations
de personnes handicapées et les partenaires, les personnes vivant avec un handicap restent encore
confronter, à des degrés variables selon le type de handicap, à beaucoup de problèmes qui méritent
une plus grande attention et un engagement accru du Gouvernement dans la prise en compte de
leurs droits fondamentaux.
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Les principaux problèmes tournent autour de l’accessibilité :
- à l’éducation inclusive ;
- à la santé et à la protection sociale ;
- aux infrastructures publiques (mobilité) ;
- à la formation professionnelle et à l’emploi.
Les problèmes sont aussi liés aux facteurs de stigmatisation du handicap, à la perception globale
de la société sur le handicap et des inégalités de tous genre.
Par ailleurs, il ressort de l’étude que, dans une large mesure, les personnes en situation de handicap
font face à des obstacles physiques, culturels et sociaux qui les désavantagent même lorsqu'elles
peuvent bénéficier d'une assistance pour leur réadaptation et leur participation.
En outre, elles vivent pour des raisons diverses en marge de la société : elles n’ont pas la même
chance que les autres citoyens non handicapés, de profiter des services offerts à l'ensemble de la
communauté dans les domaines essentiels de l'existence : vie familiale, enseignement, formation,
emploi, logement, sécurité financière et personnelle, accès aux installations publiques,
participation aux activités sociales, politiques et religieuses. Ces entraves sont particulièrement
importantes pour les femmes et les enfants handicapés.
Enfin, l’étude a permis de faire le lien entre la situation du handicap et les Objectifs de
Développement Durable (ODD). En effet, l’un des éléments transformateurs des ODD est
l’engagement de toutes les parties prenantes de s’assurer que personne ne soit laissé pour compte
et à ce qu’aucun Objectif ne soit considéré comme étant atteint tant qu’il ne l’est pas pour tout le
monde. Cela équivaut à reconnaître à l’échelle du pays que chaque personne compte et mérite
d’avoir droit à l’égalité des chances, indépendamment de son revenu, son sexe, son âge, sa race,
son origine ethnique, son statut migratoire, son handicap, son lieu d’habitation ou autres
caractéristiques propres au contexte du pays.
L’étude a débouché sur plusieurs recommandations adressées :
1) Au Gouvernement
• accélérer le processus de signature du décret d’application de la loi n° 2018-027du 12 juin
2018 relative aux droits des personnes vivant avec un handicap et mettre en place un
Comité de Suivi de l’application de ladite loi ;
• augmenter le budget des structures techniques chargées du suivi des écoles spéciales et la
subvention de l’Etat accordées aux associations de personnes handicapées pour assurer,
d’une part, le financement de leurs charges de fonctionnement, et d’autre part, la mise en
œuvre de la politique nationale de promotion socio-économique des personnes handicapées
et de la réadaptation à base communautaire ;
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• assurer une meilleure prise en compte du handicap par le système statistique national,
particulièrement dans le RGPH et les enquêtes à couverture nationale ;
• opérationnaliser la transversalité de la question du handicap en l’intégrant
systématiquement dans les politiques, programmes, stratégies et activités de tous les
départements ministériels ;
• élaborer une politique nationale de l’éducation inclusive en mettant l’accent sur la
formation des enseignants en matière du handicap ;
• construire des rampes et points d’accès dans tous les bâtiments publics pour faciliter
l’utilisation des services par les personnes handicapées ;
• assurer la formation continue du personnel, particulièrement celle du personnel enseignant
et du personnel socio-sanitaire pour une prise en charge de la spécificité du handicap ;
• améliorer l’accès des personnes handicapées aux services sociaux de base ;
• adopter des mesures spécifiques pour la prévention, le dépistage du handicap et
la prise en charge des soins médicaux liés au handicap ;
• organiser, à court terme, un recrutement spécial des personnes handicapées diplômées et
mettre en place, à moyen et long termes, un quota de recrutement dans la fonction publique,
des personnes vivant avec un handicap, titulaires de diplômes.
2) Aux Collectivités Territoriales
• contribuer à la mise en œuvre de la politique nationale de promotion socio-économique des
personnes handicapées et de la réadaptation à base communautaire (RBC) ;
• assurer le financement des projets de proximité pour une meilleure prise en charge des
besoins des personnes vivant avec un handicap ;
• contribuer à une meilleure sensibilisation de la population en faveur des personnes vivant
avec un handicap, particulièrement des enfants de 0-17 ans.
3) A la FEMAPH et aux associations de personnes handicapées
• intensifier la sensibilisation à l’endroit de la population (particulièrement dans les zones
rurales reculées du pays) et des personnes vivant avec un handicap, avec une attention
particulière sur les enfants de 0-17 pour une meilleure reconnaissance de leurs droits
(déclaration à l’état civil, éducation-scolarisation, santé et protection sociale, suivi, etc) ;
• organiser un séminaire national sur le handicap pour une meilleure sensibilisation de
l’ensemble des acteurs sur la situation des personnes vivant avec un handicap.
4) Aux Partenaires Techniques et Financiers
• financer les projets et programmes de promotion des droits des personnes handicapées ;
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• assurer la fourniture en matériel spécial, des institutions d’éducation spéciale et des enfants
atteints d’albinisme ;
• améliorer l’accès des personnes handicapées aux services sociaux de base ;
• faciliter l’accès aux aides-techniques et aux outils des nouvelles technologies de
l’information et de la communication, notamment pour les personnes handicapées
visuelles.
• renforcer le partenariat en mettant la double approche de l’identification des besoins et
l’intégration socio-économique des personnes handicapées ;
• appuyer les services de réadaptation ;
• appuyer et soutenir des activités génératrices de revenus (AGR) et l’entreprenariat des
personnes vivant avec un handicap.
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INTRODUCTION
L’importance accordée par la communauté internationale à la problématique des personnes vivant
avec un handicap, a amené l’Assemblée Générale des Nations Unies à adopter, le 13 décembre
2006 la Convention des Nations Unies relative aux Droits des Personnes Handicapées et son
Protocole Facultatif (CDPH-PF). Cette convention, ouverte à la signature le 30 mars 2007, est
entrée en vigueur le 3 mai 2008.
Elle a pour objet de promouvoir, protéger et assurer la pleine et égale jouissance de tous les droits
de l’homme et de toutes les libertés fondamentales des personnes vivant avec un handicap et de
promouvoir le respect de leur dignité intrinsèque.
Convention spécifique aux Personnes Handicapées, elle est le premier grand traité du XXIe siècle
en matière de droits de l’homme et c’est la première convention des droits de l’homme à être
ouverte à la signature des organisations d’intégration régionale.
Le Mali n’est pas en reste au regard des actions entreprises par les différents Gouvernements qui
se sont succédés, pour l’amélioration des conditions de vie de ces personnes vivant avec un
handicap. Ainsi, on note principalement :
1. la ratification par le Mali, le 07 avril 2008, de la Convention ;
2. l’adoption en 2014, par le Gouvernement, à travers le Ministère chargé du Développement
Social, du plan stratégique 2014 – 2023 qui vise à accélérer l’insertion socio-économique
des personnes handicapées pour leur participation effective au développement du pays ;
3. l’adoption de la loi n°2018-027 du 12 juin 2018 relative aux droits des personnes vivant
avec un handicap ;
4. l’existence de plusieurs services spécialisés (DNEPS, DNDS, DNPSES, CNAOM, HDM,
etc) et de plusieurs établissements scolaires spécialisés, qui sont pour la plupart créés et
gérés par des associations nationales avec l’appui de l’Etat : Union Malienne des Aveugles
(UMAV), Association Malienne de Lutte contre la Déficience Mentale chez l'Enfant
(AMALDEME), Association Malienne des Sourds et Sourds-Muets (AMASOURD),
Association Malienne des personnes Handicapées Physiques (AMPHP).
En plus de ces actions récentes, il convient de noter l’existence de plusieurs textes législatifs et
réglementaires traitant de la problématique des personnes vivant avec un handicap :
➢ au niveau national :
1. Loi N°099-046 du 28 décembre 1999 portant loi d’orientation sur l’éducation en
République du Mali, Article 46 : « L’éducation spéciale a pour but de donner des soins
éducatifs appropriés aux enfants et aux adolescents handicapés afin de leur permettre
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16
de conquérir ou de reconquérir leur autonomie intellectuelle, physique et morale et de
s’insérer harmonieusement dans le contexte social » ;
2. Loi N°01-077 du 18 juillet 2001 fixant les règles générales de la construction modifiée
par la loi 03-044 du 30 décembre 2003 en République du Mali ;
3. Ordonnance N°02-062/P-RM du 05 juin 2002 portant code de protection de l’enfant de
la République du Mali, Article 16 : L’enfant handicapé a droit, en plus des droits
reconnus à l’enfance, à la protection et aux soins médicaux ainsi qu’à un degré
d’enseignement et de formation qui consolide son auto - prise en charge et facilite sa
participation active à la vie sociale ;
4. Loi N°02-053 du 16 décembre 2002 portant statut général de la Fonction publique en
République du Mali ;
5. Loi N°06-045 du 05 septembre 2006 portant loi d’orientation agricole en République
du Mali;
6. Décret N°01-468/P-RM du 27 septembre 2001 portant institution d’un mois de la
solidarité et de la lutte contre l’exclusion ;
7. Décret N°05-147/P-RM du 31 mars 2005 fixant les conditions et modalités d’octroi de
conditions particulières de l’Etat aux malades du SIDA et Personnes Vivant avec le
VIH et de la garantie de confidentialité.
➢ Au plan international, l’existence de textes juridiques et autres actes auxquels le Mali a
adhéré :
1. Convention N°159/ BIT du 20 juin 1983 sur la réadaptation professionnelle et l’emploi
des Personnes Handicapées, recommandation 168. Cette convention, ratifiée par le
Mali, le 12 juin 1995, est rentrée en vigueur le 12 juin 1996 ;
2. Convention contre la torture et autre peine ou traitement cruels, inhumains et
dégradants, adoptée le 10 décembre 1984 et entrée en vigueur le 26 juin 1987, ratifiée
par le Mali le 26 février 1999 ;
3. Convention Internationale des Droits de Enfant, ONU, New York, le 20 novembre
1989, entrée en vigueur le 02 septembre 1990, signée par le Mali le 26 janvier 1990 et
ratifiée le 20 septembre 1990 : article 23, alinéa 1 : les États parties reconnaissent que
les enfants mentalement ou physiquement handicapés doivent mener une vie pleine et
décente, dans des conditions qui garantissent leur dignité, favorisent leur autonomie et
facilitent leur participation active à la vie de la collectivité ;
4. Charte africaine des droits de l’homme et des peuples adoptée le 25 juin 1981 à Nairobi
au Kenya par l’OUA et entrée en vigueur le 21 octobre 1986 : le Mali la signe le 13
novembre 1981 et la ratifie le 21 décembre 1981 ;
5. Charte Africaine des droits et du bien- être de l’enfant adopté en juillet 1990 et entrée
en vigueur le 29 novembre 1999, article 13, alinéa 3. Les Etats parties à la présente
Charte utilisent les ressources dont ils disposent en vue de donner progressivement la
pleine commodité de mouvement aux personnes handicapées mentales ou physiques et
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de leur permettre 1’accés aux édifices publics construits en élévation et aux autres lieux
auxquels les personnes handicapées peuvent légitimement souhaiter avoir accès ;
6. Résolution 48/96 de l’Assemblée Générale des Nations Unies du 20 décembre 1993 sur
les Règles Universelles pour l’Egalisation des Chances des Personnes Handicapées ;
7. Décennie Africaine des Personnes Handicapées 1999 / 2009- Plan d'Action National
du Mali;
8. Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux Droits
des Femmes juillet 2003. (Protocole de Maputo), notamment l’article 23 relatif à la
Protection spéciale des femmes handicapées ;
9. Déclaration de Lusaka sur l’accès des personnes handicapées aux technologies et
services de l’information et de la communication (Atelier régional UIT sur
l’accessibilité des TIC aux Personnes Handicapées, Zambie, 15-16 juillet 2008).
Malgré ces efforts appréciables menés par le Mali et les résultats obtenus au cours des dernières
années, les personnes handicapées qui constituent encore une frange importante de la population
frappée par la pauvreté, restent confronter à plusieurs problèmes. Beaucoup de programmes de
réalisations sociales, surtout les infrastructures collectives, sont effectuées sans tenir compte des
personnes handicapées (particulièrement les enfants) et de leurs besoins spéciaux. Les obstacles
physiques et les barrières sociales empêchent les citoyens handicapés de participer pleinement à
la vie de leurs communautés et de toute la Nation. Ces privations sont particulièrement importantes
pour les femmes et les enfants handicapés.
Conscientes des différents défis, qui les attendent et voulant lutter contre leur exclusion sociale,
les personnes vivant avec un handicap se sont regroupées généralement en associations,
fédérations, collectifs et unions où elles partagent leurs expériences et leur savoir-faire, mais aussi
là où elles mutualisent leurs moyens et leurs efforts en faveur de leurs activités de plaidoyer et
dans l’analyse et l’influence des politiques publiques.
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I. DEFINITION DES CONCEPTS
• Handicap : Dans son Préambule, la Convention relative aux droits des personnes handicapées
(CDPH) reconnaît que « la notion de handicap évolue », et souligne aussi que « le handicap
résulte de l’interaction entre des personnes présentant des déficiences et les barrières
comportementales et environnementales qui font obstacle à leur pleine et effective
participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres ».
La définition retenue au niveau national (cf. loi n°2018-027 du 12 juin 2018) est la suivante :
un désavantage, un déséquilibre entre l’individu et son environnement physique, social,
économique et culturel, à la suite d’une invalidité et qui réduit l’exercice de son rôle et la
jouissance de ses droits en tant que membre à part entière de la société.
Plusieurs types de handicap sont reconnus au Mali et font déjà l’objet de recensement et
d’enquête. Par rapport à ces types de handicap, l’OMS les définit comme suit :
- handicap moteur (ou déficience motrice) : recouvre l’ensemble des troubles (troubles
de la dextérité, paralysie, …) pouvant entraîner une atteinte partielle ou totale de la
motricité, notamment des membres supérieurs et/ou inférieurs (difficultés pour se
déplacer, conserver ou changer une position, prendre et manipuler, effectuer certains
gestes) ;
- Handicap Visuel : recouvre un panel important de déficiences, allant d’un trouble
visuel bénin (myopie par exemple) à une cécité totale ;
- Handicap Auditif : le terme "surdité" est utilisé pour toute baisse d'audition.
Cependant, le handicap est très différent s’il s’agit d’une surdité légère d'une seule
oreille ou d’une surdité profonde touchant les deux oreilles. La surdité devient presque
totale (l'enfant qui naît ainsi peut devenir sourd et muet s'il n'est pas rééduqué très tôt,
car il ne perçoit pas sa propre voix) ;
- Handicap Mental ou déficience intellectuelle : un arrêt du développement mental ou
un développement mental incomplet, caractérisé par une insuffisance des facultés et du
niveau global d’intelligence, notamment au niveau des fonctions cognitives, du langage,
etc. ;
- Albinisme : c’est une anomalie génétique et héréditaire qui affecte la pigmentation et
se caractérise par un déficit de production de mélanine. Elle fait partie du groupe des
photo-génodermatoses, affections génétiques de la peau aggravées par la lumière
solaire. Le patient atteint d’albinisme présente une faible acuité visuelle, une intolérance
à la lumière (photophobie), un strabisme, un fort astigmatisme (vision déformée)
souvent liée à une myopie ou une hypermétropie ;
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- Trouble de langage ou Personne atteinte de bégaiement : perturbation de l'élocution,
caractérisée par l'hésitation, la répétition saccadée, la suspension pénible et même
l'empêchement complet de la faculté d'articuler ;
- Personnes de Petite taille : le terme se réfère souvent à des enfants ou des adolescents
qui sont nettement en dessous de la taille moyenne de leurs pairs ;
- Handicaps cachés (maladies invalidantes) : drépanocytose, hémophilie, sclérose en
plaques, sida, lèpre, diabète, hypertension artérielle, asthme, épilepsie, cancer, etc. ;
- Polyhandicap : il s’agit d’une association de déficiences et d’incapacités d'origines
diverses, comme une déficience motrice cumulée à une déficience mentale sévère. La
conséquence du polyhandicap est une restriction extrême de l'autonomie et des
possibilités de perception et d'expression.
• Déficience : un manque, une perte ou une altération d’une fonction psychologique,
physiologique ou anatomique, entraînant certaines incapacités.
• Incapacité : une réduction partielle ou totale pour une personne de la capacité d’accomplir
une activité ou de jouir de ses droits et obligations, en raison de difficultés physiques,
sensorielles, intellectuelles, ou psychiques, résultant d’accidents, de déficiences ou de troubles
divers.
• Invalidité : toute réduction ou absence de capacité d’exécuter une activité de la manière ou
dans la plénitude considérée comme normale pour un être humain.
• Facteurs environnementaux : composantes des facteurs contextuels dans la CIF
(Classification Internationale du Fonctionnement, du handicap et de la santé), désignant
l’environnement physique, social et des attitudes, dans lequel les gens vivent et mènent leur
vie. Ce sont, par exemple, des produits et des technologies, l’environnement naturel, l’aide et
les relations humaines, les attitudes, les comportements, etc.
• Facteurs personnels : composantes des facteurs contextuels de la Classification
internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF), ayant trait à l’individu,
comme par exemple l’âge, le sexe, la condition sociale ou les expériences de la vie.
• Protection sociale : programmes destinés à réduire le dénuement qu’entraînent certaines
situations, tels que la pauvreté, le chômage, la vieillesse ou le handicap.
• Réadaptation : ensemble de mesures qui aide les individus présentant ou susceptibles de
présenter un handicap à atteindre et à maintenir un fonctionnement optimal en interaction avec
leur environnement.
• Réadaptation à base communautaire (RBC) : stratégie s’inscrivant dans le cadre du
développement communautaire général visant la réadaptation, l’égalité des chances, la
réduction de la pauvreté et l’inclusion sociale des personnes handicapées. La RBC est mise en
œuvre par les efforts conjugués des personnes handicapées elles-mêmes, de leur famille,
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d’organisations et des communautés, ainsi que des services publics et non gouvernementaux
chargés de la santé, de l’éducation, de la formation professionnelle, de la protection sociale et
d’autres services.
• Réadaptation et formation professionnelles : programmes destinés à rétablir ou à
développer les capacités des personnes handicapées à obtenir et conserver un emploi adéquat
et à progresser dans cet emploi.
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II. OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS DE L’ETUDE
L’objectif général de l’étude est d’aider le Gouvernement et les acteurs nationaux et
internationaux ayant mandat pour prendre en charge les questions de handicap, de disposer de
données pour établir une situation de référence des personnes handicapées, avec un focus sur les
enfants de 0-17 ans.
Les principaux objectifs spécifiques attendus de l’étude sont :
- Mettre en exergue les effets des développements économiques, sociaux et politiques sur
la situation des droits des personnes vivant avec le handicap et en particulier les enfants de
0-17 ans ;
- Fournir des informations sur le statut et la prévalence du handicap dans la population
malienne et mieux comprendre sa situation et ses caractéristiques générales par rapport au
reste de la population ;
- Mettre en évidence les disparités qui existent entre la population vulnérable et les
personnes qui ont pleinement accès aux différents services et bénéficient de toutes les
activités disponibles dans leur ménage, leur communauté et la société en général ;
- Analyser la situation des enfants vivant avec un handicap au regard de leur droit à la
protection contre la violence (y compris la violence basée sur le genre), les abus, la
discrimination et la négligence, leur droit à l'éducation, la santé, la survie et le
développement.
Les principaux résultats attendus de l’étude sont les suivants :
- des recommandations de politiques publiques sur les lacunes et les disparités sont
formulées ;
- des progrès sont réalisés dans la réalisation et la protection des droits des personnes vivant
avec le handicap ;
- des décisions, fondées sur des données probantes de soutien à la planification et à la mise
en œuvre des activités spécifiques, sont prises par le Gouvernement, les agences des
Nations Unies, les ONG et d’autres acteurs concernés afin de réduire considérablement les
obstacles dans l'accès aux services ou la participation à diverses activités auxquelles les
personnes handicapées sont confrontées.
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III. APPROCHE METHODOLOGIQUE
La méthodologie a été inclusive et participative pour les personnes ayant différents types de
handicap (hommes, femmes, garçons et filles) afin de refléter pleinement leur opinion et leur voix.
La méthodologie a été organisée autour des étapes suivantes :
1) L’élaboration, par le bureau de consultants, d’une note de compréhension des TDR de
l’étude et sa validation par le Comité Scientifique restreint élargi de l’Observatoire du
Développement Humain Durable et de la Lutte Contre la Pauvreté (ODHD/LCP).
2) La revue documentaire : cette revue a permis d’exploiter les documents nationaux et
internationaux (en référence à la CDE et à la convention sur les droits des personnes
handicapées, BIT) y compris le cadre législatif et règlementaire et des études pertinentes sur
le sujet du handicap, les sources de données secondaires spécialement publiées par le
Gouvernement et les acteurs non-étatiques. Dans le cadre de cette revue documentaire, la
démarche suivante a été adoptée :
- rencontre avec la Fédération Malienne des Associations de Personnes Handicapées
(FEMAPH) ;
- rencontre avec les autres associations chargées des personnes handicapées : handicapés
moteurs, sourds-muets, personnes atteintes d’albinisme, personnes de petite taille,
personnes handicapées visuelles, déficients et malades mentaux, etc. ;
- rencontre avec les Structures techniques spécialisées de l’Etat sur les questions de
handicap ;
- échanges avec certains Partenaires techniques et financiers s’occupant des personnes
handicapées.
3) La collecte de données primaires à travers :
- l’élaboration et la validation de Guides d’entretien avec des structures clés et
organisations touchant le sujet du handicap ;
- l’élaboration et la validation de Guides d’entretien pour les discussions de groupe ;
- l’organisation de la collecte des données auprès des acteurs concernés. Cette collecte a
été la plus participative possible par l’inclusion des personnes handicapées dans le
processus. Les données collectées sont essentiellement de type qualitatif compte tenu
du fait que la situation d’insécurité qui sévit dans le pays ne permet pas de mener une
enquête quantitative représentative dans la durée et la limite du budget de l’étude.
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4) Le traitement, l’analyse, l’interprétation des données et la rédaction du rapport : le
traitement (tabulation) et l’analyse des données ont permis de dégager des tendances sur la
répartition de la population de personnes handicapées par sexe, par âge, par milieu, etc. De
plus, des représentations graphiques issues des tableaux ont facilité l’interprétation des
données et ont permis une meilleure comparabilité des caractéristiques des personnes vivant
avec un handicap.
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IV. CONTEXTE DE L’ETUDE
4.1. Situation politique et sécuritaire
4.1.1. Évolution politique et système de gouvernance
Depuis son indépendance le 22 septembre 1960, le Mali a connu plusieurs régimes politiques
marqués par l’absence de démocratie jusqu’en 1991. La démocratisation de la vie politique
nationale amorcée en mars 1991 se poursuit inexorablement, en dépit des obstacles de toutes
sortes. Selon le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, le Mali compte
actuellement plus de 200 partis politiques d’importance inégale. Cependant, le pays connaît une
crise politico-sécuritaire grave depuis janvier 2012. Cette crise a été provoquée par la rébellion
touarègue et les attaques de groupes terroristes alliés à Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI).
Le Mali est aujourd'hui une république présidentielle, fondée sur la Constitution du 25 février
1992, laquelle a organisé le multipartisme intégral. Dans les termes de cette constitution, le
Président de la République, élu pour une période de cinq (5) ans, nomme un Premier Ministre qui
choisit les membres de son Gouvernement. L'Assemblée Nationale est formée par 147 députés
élus eux aussi pour une période de cinq (5) ans.
Le Mali a lancé le processus de décentralisation de l’administration pour faciliter la
démocratisation de la vie publique et le développement local et régional, en adoptant la loi
n°93-008/ AN-RM du 11 février 1993 « déterminant les conditions de la libre administration des
collectivités territoriales ».
Suivant la loi n°2012-017 du 02 mars 2012 portant création de circonscriptions administratives en
République du Mali, le Mali compte aujourd'hui dix- neuf (19) régions administratives dont dix
(10) sont actuellement opérationnelles (Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou,
Gao, Kidal, Ménaka, Taoudéni), 49 cercles, 285 arrondissements, 748 communes (dont 666
rurales) et le District de Bamako doté d'un statut spécial. Les neuf autres régions (Nioro du Sahel,
Kita, Dioila, Nara, Koutiala, Bougouni, San, Douentza, Bandiagara) viennent d’entamer le
processus d’opérationnalisation avec la nomination et l’installation de leurs gouverneurs
respectifs. La poursuite de la création de nouvelles circonscriptions administratives (cercles,
arrondissements et communes) et leur opérationnalisation sont inscrites dans le Plan d’Actions
Gouvernemental (PAG) de transition.
La situation au Mali s’est considérablement détériorée sur fond de manifestations de grande
ampleur qui ont fait suite aux élections législatives du 29 mars et du 19 avril 2020 et qui se sont
soldées par une rupture de l’ordre constitutionnel le 18 août 2020, ce qui s’est traduit par la mise
en place d’un organe dirigeant dénommé Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP).
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Le CNSP a organisé une série de consultations avec les principaux acteurs politiques et ceux de la
société civile les 10, 11 et 12 septembre 2020. Les participants ont adopté une Charte de la
transition, qui définit le cadre dans lequel les élections se dérouleront au bout de 18 mois. La
Charte prévoie un Président de la transition, un Vice-président chargé des questions de défense et
de sécurité et un Premier ministre qui dirigerait un Gouvernement composé de 25 ministres au
maximum. Le Président et le Vice-président peuvent être soit des civils, soit des membres des
forces armées. La Charte prévoit également la création d’un Conseil National de Transition (CNT)
de 121 membres qui agirait comme organe législatif et représenterait tous les acteurs nationaux, y
compris les groupes armés signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu
du processus d’Alger.
Le contexte général (politique, économique et social) au Mali se caractérise par une situation
d’insécurité quasi généralisée, de ralentissement des activités économiques et de dégradation du
tissu social sur l’ensemble du pays. En effet, la situation en matière de sécurité est restée très
préoccupante, les attaques de groupes extrémistes contre les civils et les forces de sécurité
nationales et internationales dans le nord et le centre du Mali se poursuivant sans relâche.
Par ailleurs, la faible présence de l’Etat et le vide sécuritaire, la corruption et la déficience de la
justice aux yeux des populations, le déficit de confiance des citoyens vis-à-vis de l’Etat, ainsi que
le chômage endémique favorisent le recrutement des jeunes par les groupes radicaux. De plus, le
besoin de protection a renforcé les solidarités communautaires et poussé celles-ci à s’organiser en
groupes d’auto-défense.
4.1.2. Analyse du pouvoir et du genre
La Politique Nationale Genre du Mali, adoptée1 en 2010, constitue la Feuille de route qu’entend
suivre le Mali pour relever son niveau de développement humain et économique. Elle vise à
engager l’État et toute la société à améliorer l’impact des politiques publiques et à maximiser les
ressources nationales disponibles afin que les Maliennes et les Maliens puissent développer leur
plein potentiel et contribuer au bien-être collectif tout en étant des citoyennes et citoyens égaux en
droits et en devoirs. Elle offre un cadre conceptuel et opérationnel qui permettra d’assurer une
cohérence, une harmonisation et un meilleur impact des actions reliées à l’égalité entre les femmes
et les hommes à travers les réformes nationales et les politiques sectorielles.
Cette politique représente aussi un cadre qui permettra au Mali de marquer des progrès concrets
dans la mise en œuvre de ses engagements au regard des conventions et engagements
internationaux et régionaux. Il s’agit notamment de la Déclaration Universelle des Droits de
l’Homme, de la CÉDEF, du Programme d’action de Beijing, des Objectifs de Développement
1 La PNG, à l’instar des autres documents de politique publique, n’a pas été adoptée par loi mais le Conseil des
Ministres
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Durable (ODD), de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de 1981 et du
Protocole à la Charte, relatif aux droits des femmes en Afrique, de la Charte Africaine de la
Jeunesse (2006) et du NÉPAD.
D’une manière générale, les différentes études menées sur les conditions des femmes, notamment
le programme d’action de Beijing, ont mis en exergue que, dans tous les secteurs, la proportion
des femmes est faible. Les secteurs qui accordent plus de postes aux femmes sont ceux de la Santé,
du Développement Social et de la Promotion de la Famille avec 26,4% en 2015 contre seulement
3,6% du Secteur de l’administration générale2.
Au niveau des fonctions électives, la représentation des femmes est en-deçà (14%) de celle des
hommes. Relativement à l’accès aux postes de responsabilité, la situation est également inégale en
défaveur des femmes. La faible représentation des femmes est aussi constatée au niveau des
organes dirigeants des organisations socioprofessionnelles (11%), des instances d’orientation, de
coordination et de suivi des programmes de développement en général, de suivi du processus de
paix, de sécurité et de réconciliation. La représentation moyenne des femmes aux mécanismes de
mise en œuvre de l'Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger est
d'environ 3%.
La situation des femmes dans la gouvernance publique revêt encore beaucoup d’inégalités. Les
causes les plus couramment identifiées réfèrent aux facteurs suivants :
• les contraintes sociales, familiales et économiques qui surchargent leur emploi du temps et
ne leur permettent pas d’exercer des responsabilités communautaires ;
• le faible niveau d’alphabétisation dans le pays ;
• le manque de confiance des femmes en elles-mêmes et leur faible capacité financière pour
l’entretien d’une clientèle politique et le financement des campagnes électorales ;
• l’insuffisante prise en compte des questions d’équité et d’égalité dans les instances de
décision du fait de la faible prise de conscience du genre par les responsables et leaders
d’opinion et de la quasi-inexistence de compétences en genre dans ces instances.
Conscient de cette insuffisance, le Mali a adopté, en décembre 2015, la loi 2015-052 qui répond à
une exigence des Recommandations du Comité pour l’Elimination de la Discrimination à l’Egard
des Femmes. L’application de cette loi à travers son décret n°2016- 909 est très suivie par les
acteurs de la société féministe mais aussi par la Commission Nationale des Droits Humains qui a
été réformée pour lui donner plus d’autonomie et composée de neuf (9) Commissaires dont deux
femmes.
2 Source : Cinquième Rapport National du Mali de Suivi de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme
d’Action de Beijing de 1995 (RAPPORT BEIJING+25), MPFEF
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Globalement des progrès sur la période 2016- 2019 ont été observés, même si la situation reste en-
deçà de ce qui est prévu (30%) par la loi. A la faveur des élections communales de 2016, le nombre
des femmes est passé à 2866 Conseillères municipales (27%) contre 927 sur 10772 (9%) en 2009.
On dénombre onze (11) femmes maires sur 703 lors des élections communales de 2016 (1,6%)
contre neuf (9) femmes maires sur 703 en 2009 (1,3%) et dans le Gouvernement en mai 2019, le
nombre a été de 9 femmes ministres sur 38, soit 23,68%.
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4.2. Situation socio-économique du pays
4.2.1. Profil démographique
A l’issue du 4ème RGPH en 2009, l’effectif total de la population résidante du Mali s’élevait à 14
528 662 habitants, avec un effectif de sexe masculin de 7 204 990 individus (soit 49,6%) et un
effectif de sexe féminin de 7 323 672 (soit 50,4%), ce qui équivaut à un rapport de masculinité de
98 hommes pour 100 femmes. Les projections de population effectuées à partir des données de
2009 prévoient un effectif de 19 972 000 en 2019. La densité de la population est d’environ
16 habitants au kilomètre carré. Dans sa très grande majorité, la population du Mali est sédentaire,
les nomades ne représentant que 0,92% de la population. La population vit majoritairement en
milieu rural (soit 77,5%). Le milieu urbain représente 22,5% de la population. Le District de
Bamako, avec 2 489 000 personnes, abrite plus de la moitié (55,3 %) de la population urbaine du
pays. La structure par âge de la population révèle une population majoritairement jeune : les
enfants de moins de 15 ans représentent globalement 46,6% de la population, la tranche 15-64 ans
représente 48,4% et la population de 65 ans et plus, 3,2%. L’âge moyen est de 20 ans pour
l’ensemble de la population.
➢ Fécondité :
Tableau 1 : Tendance de quelques indicateurs de santé maternelle et infanto-juvénile
Indicateurs EDS 2001 EDS 2006 EDS 2012 EDS 2018
Indice synthétique de fécondité (ISF) 6,8 6,6 6,1 6,3
Utilisation actuelle de méthode moderne (%) 5,7 6,4 9,6 16
Consultation prénatale (1ère visite) (%) 57 70 74 80
Accouchement assisté (%) 41 49 59 67
Couverture vaccin # rougeole (%) 49 68 54 70
Couverture vaccin DPT3 (%) 40 68 72 71
Mortalité Infantile / 1000 naissances 113 96 56 54
Mortalité 0-5 ans / 1000 naissances 229 191 95 101
Source : DNSI/INSTAT -EDSM
Concernant la tendance de la fécondité, la comparaison des niveaux de fécondité selon les quatre
enquêtes EDS met en évidence une tendance globale à la diminution de la fécondité. En effet, l’ISF
est passé successivement de 6,8 en 2001 à 6,1 en 2012 avant de remonter légèrement à 6,3 en 2018.
Cette forte fécondité peut s’expliquer en partie, par une faible utilisation par les femmes, des
méthodes de contraception moderne (16% des femmes de 15-49 ans).
Graphique 1 : Evolution de l’Indice Synthétique de Fécondité (ISF) et du taux de Contraception
Moderne (CM) de 2001 à 2018 :
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29
Source : DNSI/INSTAT -EDSM
➢ Mortalité infantile et infanto-juvénile :
La mortalité est en nette baisse depuis près de deux décennies. En effet, le taux de mortalité
infantile (moins d’un an), mesuré à partir des EDS successives, est passé de 113 pour 1000
naissances en 2001 à 54 pour 1000 naissances en 2018. De même, la mortalité infanto-juvénile
(moins de 5 ans) est passée de 229 pour 1000 naissances en 2001 à 101 pour 1000 naissances en
2018.
Graphique 2 : Evolution du taux de mortalité infantile et du taux de mortalité infanto-juvénile de 2001
à 2018 :
source : DNSI/INSTAT -EDSM
➢ Taux de consultation prénatale et taux d’accouchement assisté
On constate une évolution positive de ces deux indicateurs, toutes choses qui ont une influence sur
la réduction de la mortalité infantile (moins d’un an) et de la mortalité infanto-juvénile (0-5 ans).
Graphique 3 : Evolution du taux de consultation prénatale (CPN) et du taux d’accouchement
assisté (AA) de 2001 à 2018 :
EDS 2001 EDS 2006 EDS 2012 EDS 2018
6,8 6,6 6,1 6,35,7 6,4
9,6
16
ISF Contraception moderne (%)
EDS 2001 EDS 2006 EDS 2012 EDS 2018
113
96
56 54
229
191
95 101
Mortalité Infantile / 1000 naissances Mortalité 0-5 ans / 1000 naissances
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Source : DNSI/INSTAT -EDSM
➢ Croissance de la population
Estimée à plus de 20 millions d’habitants en 2020 (projection à partir du RGPH 2009), la
population du Mali se caractérise par sa ruralité (70%) et son extrême jeunesse (environ 45% ont
moins de 15 ans et 22% sont âgés de moins de 5 ans).
Compte tenu de la structure3 par âge très jeune et des niveaux très élevés de fécondité, la population
du Mali connaîtra un accroissement démographique sans précédent. Si la densité de la population
malienne est faible à cause de l’immense superficie du pays, les superficies propices aux activités
agro-pastorales restent limitées.
Cependant, c’est surtout la rapidité de l’accroissement démographique qui posera problème à
l’avenir. Ce rythme de croissance démographique (3,6% par an) pose avant tout la question du
développement du capital humain (éducation et santé).
La population du Mali pourrait tripler d’ici à 2035 en cas de baisse lente de la fécondité. De toute
manière, la population malienne est assurée de doubler durant les prochains 25 ans, même en cas
de baisse rapide de la fécondité. En effet, les projections de la Direction Nationale de la Population
(DNP) ont été faites sur la base de trois scénarii :
- un scénario dit de fécondité constante maintenue à 6,6 entre 2006 et 2035. La population
malienne est estimée à 36 092 473 habitants en 2035 ;
- un scénario dit de baisse modérée de fécondité pour laquelle l’ISF passe de 6,6 à 6,3 entre
2006 et 2035. La population correspondante est estimée à 35 098 074 habitants en 2035 ;
- Un scénario dit de baisse forte de fécondité pour laquelle l’ISF passe de 6,6 à 5,4 en 2035.
La population est estimée à 32 172 882 habitants en 2035.
3 Etude Banque mondiale : «le Mali face au défi démographique », 2009.
EDS 2001 EDS 2006 EDS 2012 EDS 2018
57
70
74
80
41
49
59
67
Consultation prénatale (1ère visite) (%) Accouchement assisté (%)
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4.2.2. Développement socio-économique
La croissance économique souhaitée est fortement liée non seulement à la maîtrise de la croissance
démographique, mais aussi à la prise en compte de la variable population dans les différentes
stratégies et politiques sectorielles. L'économie du Mali repose principalement sur le secteur
primaire (agriculture, élevage, pêche) qui occupe plus de 80% de la population active. Le système
d’exploitation agricole dominant, de type familial, déploie sur le terrain des systèmes de
production mixtes qui suivent largement la physionomie du climat du nord au sud. Ces systèmes
sont de type exclusivement pastoral au nord et agro-sylvicole au sud avec une composante
pastorale plus forte au sahel que dans la zone soudanaise.
L’examen de l’évolution du taux de croissance économique au Mali fait ressortir une baisse
régulière depuis 2014. En effet, le taux de croissance est passé de 7,0% en 2014 à 4,8% en 2019
soit une baisse de 31,4% en cinq ans. Cette baisse du taux a fini par plonger l’économie dans une
récession avec un taux de -1,6% en 2020. Cette dégradation de la situation économique du pays
peut être imputable en grande partie à la détérioration de la situation sécuritaire, particulièrement
au Centre, véritable poumon économique du pays.
Graphique 4 : Evolution du taux de croissance réel du PIB de 2014 à 2020.
Source : INSTAT, Comptes Nationaux
Par ailleurs, malgré un taux moyen de croissance économique de 4,6% enregistré entre 2014 et
2020, le niveau de développement humain du Mali reste faible (IDH inférieur à 0,500). La
dynamique démographique (Indice synthétique de fécondité de 6,3 enfants par femme et un taux
moyen de croissance démographique de 3,6% par an) traduit l’immensité des besoins à satisfaire
au plan social, au regard de l’ampleur de la pauvreté qui touche la population du pays (l’incidence
de la pauvreté monétaire en 2019 est de 42,3 %).
Le taux de pauvreté est toujours supérieur en milieu rural comparativement au milieu urbain et
dans ce dernier milieu, il est généralement plus faible à Bamako que dans le reste urbain. Ainsi en
2019, l’incidence de la pauvreté était de 42,3% au niveau national dont 52% en milieu rural contre
7
6 5,8 5,4
4,7 4,8
-1,6
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
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26,4% en milieu urbain hors Bamako et de 3,8% à Bamako. Les régions les plus touchées par le
fléau de la pauvreté demeurent Sikasso (71,9% de pauvres en 2019), Koulikoro (62,1%), Mopti
(59,5%) et Ségou (53,6%).
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33
4.3. Objectifs de Développement Durable (ODD)
En 2015, la fin de l’échéance des OMD, adoptés en 2000, a donné lieu à la mise en place d’un
nouveau programme de développement post-2015. En effet, les États du monde ont capitalisé les
succès enregistrés dans la mise en œuvre des OMD et ont adopté un programme pour prendre le
relais des OMD sur la période 2015-2030. Il comporte 17 objectifs mondiaux, 169 cibles et 241
indicateurs. Les 17 objectifs se présentent comme suit :
Objectif 1 : Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde ;
Objectif 2 : Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir
l’agriculture durable ;
Objectif 3 : Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge ;
Objectif 4 : Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir
les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ;
Objectif 5 : Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ;
Objectif 6 : Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable
des ressources en eau ;
Objectif 7 : Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à
un coût abordable ;
Objectif 8 : Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi
productif et un travail décent pour tous ;
Objectif 9 : Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite
à tous et encourager l’innovation ;
Objectif 10 : Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre ;
Objectif 11 : Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs,
résilients et durables ;
Objectif 12 : Établir des modes de consommation et de production durables ;
Objectif 13 : Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et
leurs répercussions ;
Objectif 15 : Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon
durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le
processus de dégradation des sols et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité ;
Objectif 16 : Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du
développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux,
des institutions efficaces, responsables et ouvertes ;
Objectif 17 : Renforcer les moyens de mettre en œuvre le partenariat mondial pour le
développement durable et le revitaliser.
Ce programme dit des Objectifs de Développement Durable (ODD) s’intitule « Transformer notre
monde : le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ». C’est un programme
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ambitieux dont les cibles idéales sont définies à l’échelle mondiale par le programme global des
ODD. Il revient donc à chaque Etat de fixer ses propres cibles au niveau national pour répondre
aux ambitions mondiales en tenant compte de ses spécificités. Sur les 169 cibles, les pays ne
devront porter leurs choix que sur les cibles dites « à prioriser ». Les cibles « de mise en œuvre »
qui accompagnent chaque objectif et celles de l’objectif 17, relatives au partenariat, ne devront pas
faire objet de priorisation mais doivent être applicables comme telles pour tous les pays.
Le Gouvernement du Mali a souscrit aux ODD en les inscrivant dans la dynamique de mise en
œuvre du CREDD. Ainsi, en vue de contribuer au suivi et à l’évaluation du CREDD et des ODD,
l’ODHD/LCP a été responsabilisé pour l’établissement d’une situation de référence des ODD au
Mali. Il a identifié des indicateurs pertinents de base pouvant contribuer à l’élaboration
d’indicateurs spécifiques de suivi et d’évaluation. Ces données ainsi que d’autres du Système
Statistique National (SSN) ont été utilisées pour établir une situation de référence. Le rapport issu
de cette étude réalisée en 2018, a dégagé quelques recommandations fortes parmi lesquelles :
• la prise en compte des indicateurs ODD dans les politiques publiques ;
• la mise en place d’un dispositif innovant et dynamique de suivi et d’évaluation ;
• le renforcement des capacités des acteurs : Dans l’ODD 17, il est clairement indiqué la
nécessité de renforcer les capacités des pays les moins avancés dans les domaines des
données statistiques et du suivi ;
• la définition d’une stratégie nationale de financement des ODD.
Il y a lieu de préciser le lien entre la situation du handicap et les ODD. En effet, l’un des éléments
transformateurs des Objectifs de Développement Durable est l’engagement de toutes les parties
prenantes de s’assurer que personne ne soit laissé pour compte et à ce qu’aucun Objectif ne soit
considéré comme étant atteint tant qu’il ne l’est pas pour tout le monde. Cela équivaut à reconnaître
à l’échelle du pays que chaque personne compte et mérite d’avoir droit à l’égalité des chances,
indépendamment de son revenu, son sexe, son âge, sa race, son origine ethnique, son statut
migratoire, son handicap, son lieu d’habitation ou autres caractéristiques propres au contexte du
pays.
Encadré 1 : Comprendre les Objectifs de Développement Durable (ODD)
Les ODD sont issus d’une résolution du sommet des Nations Unies. Lors de ce sommet, il a été adopté le document
final du programme de développement pour l’après-2015 : « Transformer notre monde : le Programme de
développement durable à l’horizon 2030 ». Dans son préambule, il est indiqué que le Programme de développement
durable est un plan d’action pour l’humanité, la planète et la prospérité. Il vise aussi à renforcer la paix partout dans
le monde dans le cadre d’une liberté plus grande.
C’est un document qui est fondé sur le respect du droit international. Il repose sur des buts et principes énoncés dans
la Charte des Nations Unies, notamment le plein respect du droit international. Il se fonde sur la Déclaration universelle
des Droits de l’Homme, mais aussi sur les instruments internationaux relatifs aux Droits de l’Homme, la Déclaration
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35
du Millénaire et le Document final du Sommet mondial de 2005. Il s’inspire d’autres instruments, tels que la
Déclaration sur le droit au développement.
Sans nul doute, le caractère très ambitieux des ODD provient de la volonté de la communauté internationale de prendre
en charge, à travers ce programme, l’atteinte par l’ensemble des pays des droits fondamentaux. Cela apparaît comme
une dynamique nouvelle pour tous les pays dans lesquels ces droits fondamentaux sont mis en mal par un contexte
international marqué par les questions de sécurité humaine à différents niveaux.
Les ODD sont un projet extrêmement ambitieux et porteur de changement. Ils expriment la volonté d’aller vers un
monde libéré de la pauvreté, de la faim, de la maladie et du besoin, où chacun puisse s’épanouir : « Un monde libéré
de la peur et de la violence. Un monde où tous sachent lire, écrire et compter. Un monde où tous jouissent d’un accès
équitable à une éducation de qualité à tous les niveaux, aux soins de santé et à la protection sociale, où la santé
physique et mentale et le bien-être social soient assurés. Un monde où les engagements que nous avons pris
concernant le droit fondamental à l’eau potable et à l’assainissement soient tenus et où il y ait une meilleure hygiène,
etc. Un monde où l’humanité vit en harmonie avec la nature et où la faune et la flore sauvages et les autres espèces
vivantes soient protégées. » Nations Unies (2015), op. cit., p.3-4.
Les ODD couvrent fondamentalement quatre domaines de développement : l’environnement, le social, l’économie et
la gouvernance (domaine qui apparaît comme étant transversal). Dans la Déclaration de 2015, ces domaines sont
traduits en termes d’ambitions de transformation : l’humanité, la planète, la prospérité, la paix et les partenariats. En
termes de transformation ou d’actions, le contenu de l’humanité peut être traduit par le domaine social. La planète
renvoie aux questions environnementales et de changements climatiques. La prospérité renvoie à la création de la
richesse sous un angle plus ou moins économique à travers la croissance inclusive. Quant à la paix et aux partenariats,
ils renvoient aux questions de gouvernance institutionnelles et politiques autour des différents domaines d’actions
sectorielles en vue d’opérer une transformation du monde, en particulier dans les pays pauvres comme le Mali et qui
sont soumis à d’énormes contraintes de développement durable (Nations Unies, 2015, p.2).
La Déclaration, de laquelle est issu le programme des ODD, est un projet commun qui engage la responsabilité
individuelle des Etats. Elle part d’un constat alarmant sur un ensemble de défis auxquels le monde est confronté, dont
la pauvreté et les inégalités grandissantes dans divers domaines.
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V. STATUT DE HANDICAP
Les estimations générales qui sont couramment utilisées par les organismes internationaux portent
à 15% de la population globale, la proportion de personnes handicapées. Et 85% d’entre elles
vivent dans les pays en voie de développement. La situation des personnes handicapées est surtout
marquée par d’importantes inégalités socioéconomiques par rapport au reste de la population.
Ainsi, une personne sur cinq, vivant en dessous du seuil de pauvreté, est handicapée.
Dans les pays en en voie de développement, la majorité des personnes handicapées appartient aux
catégories les plus pauvres. Ainsi :
- Selon l’UNESCO, 90% des enfants handicapés ne sont pas scolarisés ;
- Pour l’UNICEF, 30% des enfants des rues sont handicapés ;
- Selon le PNUD, les taux d’alphabétisme chez les adultes handicapés ne dépassent pas 3%
chez les hommes et 1% chez les femmes ;
- Selon l’OIT, le taux de chômage des personnes handicapées atteint 85% dans certains pays
africains.
5.1. Présentation succincte de la Convention relative aux Droits des Personnes
Handicapées et le Protocole Facultatif
La Convention relative aux droits des personnes handicapées a pour objet de promouvoir, protéger
et assurer la pleine et égale jouissance de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés
fondamentales par les personnes handicapées et de promouvoir le respect de leur dignité
intrinsèque.
Elle repose sur huit (8) principes généraux, à savoir :
1. le respect de la dignité intrinsèque, de l’autonomie individuelle, y compris la liberté de
faire ses propres choix, et de l’indépendance des personnes ;
2. la non-discrimination ;
3. la participation et l’intégration pleines et effectives à la société ;
4. le respect de la différence et l’acceptation des personnes handicapées comme faisant partie
de la diversité humaine et de l’humanité ;
5. l’égalité des chances ;
6. l’accessibilité ;
7. l’égalité entre les hommes et les femmes ;
8. le respect du développement des capacités de l’enfant handicapé et le respect du droit des
enfants handicapés à préserver leur identité.
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La convention comporte :
1) un article traitant des obligations générales :
Article 4 : Obligations générales
Les États Parties s’engagent à garantir et à promouvoir le plein exercice de tous les droits de
l’homme et de toutes les libertés fondamentales de toutes les personnes handicapées sans
discrimination d’aucune sorte fondée sur le handicap. À cette fin, ils s’engagent à adopter toutes
mesures appropriées d’ordre législatif, administratif ou autre pour mettre en œuvre les droits
reconnus dans la présente Convention ;
2) une vingtaine d’articles relatifs aux différents droits des personnes vivant avec un
handicap :
- Article 5 : Égalité et non-discrimination ;
- Article 6 : Femmes handicapées ;
- Article 7 : Enfants handicapés ;
- Article 8 : Sensibilisation ;
- Article 9 : Accessibilité ;
- Article 10 : Droit à la vie ;
- Article 11 : Situations de risque et situations d’urgence humanitaire ;
- Article 12 : Reconnaissance de la personnalité juridique dans des conditions d’égalité ;
- Article 13 : Accès à la justice ;
- Article 14 : Liberté et sécurité de la personne ;
- Article 15 : Droit de ne pas être soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels,
inhumains ou dégradants ;
- Article 16 : Droit de ne pas être soumis à l’exploitation, à la violence et à la maltraitance ;
- Article 17 : Protection de l’intégrité de la personne ;
- Article 18 : Droit de circuler librement et d’acquérir une nationalité ;
- Article 19 : Autonomie de vie et inclusion dans la société ;
- Article 20 : Mobilité personnelle ;
- Article 21 : Liberté d’expression et d’opinion et accès à l’information ;
- Article 22 : Respect de la vie privée ;
- Article 23 : Respect du domicile et de la famille ;
- Article 24 : Éducation ;
- Article 25 : Santé.
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Quant au Protocole facultatif, il :
- permet au comité de recevoir des plaintes individuelles ou collectives ;
- constitue une procédure classique pour les organes de Traités des Nations Unies (Comité
des droits des personnes handicapées, Comité contre la torture, Comité des droits de
l’enfant, etc.) ;
- permet de saisir le Comité des droits des personnes handicapées en dehors de la procédure
d’examen des rapports des Etats parties ;
- donne une effectivité réelle aux droits énoncés dans la Convention : les décisions prises
n’ont pas de force obligatoire, mais les Etats n’aiment pas être dénoncés pour les violations
des droits de l’homme et les décisions des Comités de l’ONU sont de plus en plus citées
par la doctrine et les « vraies » juridictions internationales.
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5.2. Actions prises par le Gouvernement depuis le dernier rapport en matière
de droits des personnes vivant avec un handicap
Il n’y a pas eu, jusqu’ici, de rapport officiel publié par le Gouvernement sur la situation générale
des personnes handicapées. Cependant, on note ici, une volonté politique, plusieurs fois affirmée
par les Gouvernements successifs, se manifestant par la prise de mesures et de dispositions dans
plusieurs domaines de la vie sociale et économique en faveur des personnes en situation de
handicap. Au nombre de ces dispositions, on relève principalement :
1. la ratification par le Mali, dès 2008, de la Convention ;
2. l’adoption de la loi n° 2018-027 du 12 juin 2018 relative aux droits des personnes vivant
avec un handicap ; l’adoption du décret d’application de cette loi est encore attendue ;
3. la déclaration de Politique Générale du Gouvernement (Mai 2014) : Cette déclaration
propose un véritable programme en faveur des personnes handicapées qui inclut des
mesures significatives parmi lesquelles :
- la réhabilitation et le renforcement du Centre National d’Appareillage Orthopédique ;
- l’adaptation accélérée des lieux publics aux personnes handicapées comme des
passages pour tricycles, rampes d’accès ;
- la création d’au moins deux écoles spécialisées et équipées pour les personnes
handicapées et le renforcement de toutes les structures existantes sous l’égide des
collectivités locales ;
- la ratification et l’application des différentes conventions internationales de protection
et de promotion des droits des personnes handicapées ;
- la poursuite des initiatives de facilitation de l’accès des personnes handicapées
diplômées à la Fonction publique, le soutien aux initiatives de création de richesses par
les personnes handicapées ;
- la promotion de l’image des personnes handicapées dans la société et la fermeté à
l’égard des discriminations faites aux personnes handicapées ;
- l’allocation d’une subvention annuelle de 50 millions de FCFA chaque année au réseau
de la FEMAPH ;
- le soutien des organisations de personnes handicapées et des fédérations régionales et
nationales des personnes handicapées dans la conduite d’initiatives permettant la
génération de revenus pour les personnes handicapées : dix projets majeurs par région
et par an avec une subvention globale de 300 millions de FCFA chaque année ;
- le renforcement des moyens et des capacités des centres pour déficients mentaux pour
améliorer les conditions de traitement, de rééducation, de formation et d’apprentissage
pour les enfants déficients mentaux.
4. l’adoption de mesures législatives et réglementaires favorables à la promotion des
personnes en situation de handicap :
- la Constitution de février 1992 prône l’égalité de chance entre tous les citoyens ;
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- le Statut Général de la Fonction publique facilite dans son article 18 l’accès des
personnes handicapées à la Fonction publique ;
- le Code du Travail ;
- la loi n°01-077 du 18 Juillet 2001 fixant les règles générales de construction au Mali,
modifiée par la loi n°03-044 du 30 décembre 2003 portant sur l’accessibilité des
personnes handicapées aux édifices et bâtiments publics ;
- la Convention n°159 du BIT du 20 juin 1983 relative à la Réadaptation Professionnelle
et à l’emploi des personnes handicapées et la Recommandation n°168 du 20 juin 1983
du BIT. En appliquant la présente Recommandation, les Membres devraient considérer
que le but de la réadaptation professionnelle, telle que définie dans cette dernière
recommandation, devrait permettre aux personnes handicapées d'obtenir et de
conserver un emploi convenable, de progresser professionnellement et, partant, de
faciliter leur insertion ou leur réinsertion dans la société ;
- l’Ordonnance n°07-035-P-RM du 4 septembre 2007, ratifiée, autorisant la ratification
de la Convention relative aux droits des personnes handicapées et du protocole
facultatif se rapportant à ladite Convention (Loi n°07-054 AN-RM) ;
- Le Code de Prévoyance sociale.
5. l’adoption et la mise en œuvre de politiques et programmes parmi lesquels :
- la politique nationale de Solidarité (1993) ;
- la politique nationale de développement de l’économie sociale et solidaire 2019-2023 ;
- les programmes de Développement Sanitaire et Social ;
- le programme de Réadaptation à Base Communautaire (RBC) ;
- le plan d’action national de la Décennie Africaine des Personnes Handicapées 1999- 2009 ;
- l’Institutionnalisation du Mois de la Solidarité et de la Lutte contre l’exclusion sociale
(Décret N°01- 468/P-RM du 27 septembre 2001) qui consacre une semaine aux activités
de promotion des personnes handicapées), la création et/ ou la revitalisation de structures
et services ;
- Le plan stratégique 2014 -20234 pour la promotion socio-économique des personnes
en situation de handicap au Mali ;
Le Plan Stratégique comporte quatre axes stratégiques :
• AS1 : Renforcer la lutte contre l’exclusion sociale du fait du handicap, notamment par la
lutte contre : la pauvreté, l’amélioration de la mobilité des personnes handicapées dans la
cité (accès aux édifices et lieux publics et aux autres établissements humains), le soutien
aux activités sportives et culturelles des personnes handicapées ;
• AS2 : Assurer une meilleure protection sociale des personnes handicapées ;
• AS3 : Assurer l’éducation, la formation et l’insertion professionnelle des personnes
handicapées ;
• AS4 : Promouvoir le développement institutionnel et renforcer les Organisations de
Personnes Handicapées.
4 Réf : Ministère de la Solidarité, de l’Action Humanitaire et de la Reconstruction du Nord, septembre 2014
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41
Le budget du Plan Stratégique est évalué à trois milliards cent soixante-neuf millions
(3 169 000 000) de francs CFA.
6. l’existence d’un dispositif institutionnel comprenant les services de l’Etat et des structures
privées favorisant la mise en œuvre de projets et programmes parmi lesquels :
- la Direction Nationale du Développement Social (DNDS) ;
- la Direction Nationale de la Protection Sociale et de l’Economie Solidaire (DNPSES) ;
- la Direction Nationale de l’Education Préscolaire et Spéciale (DNEPS) ;
- le Centre National d’Appareillage Orthopédique (CNAOM) et ses services déconcentrés
dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao et Tombouctou ;
- le Fonds de Solidarité Nationale (FSN) ;
- les structures de formation professionnelle et d’emploi pour les personnes handicapées ;
- la FEMAPH, les associations nationales, les fédérations régionales et locales.
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43 43 |
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42
5.3. Goulots d’étranglement dans la mise en conformité du Mali avec le
mécanisme de rapportage au comité de suivi de la CDPH
Les goulots d’étranglement auxquels les personnes handicapées sont confrontées couvrent
pratiquement tous les domaines, particulièrement ceux relatifs à la santé, à la réadaptation, à
l’éducation, à l’eau-hygiène-assainissement, aux infrastructures et à l’emploi. Le présent rapport
met l’accent sur ces domaines et formule des recommandations pour améliorer la vie des personnes
handicapées et de leurs familles, dans la droite ligne de la CDPH.
➢ Réadaptation à Base Communautaire (RBC)
Pour une meilleure prise en charge de ces goulots, le Gouvernement s’appuie sur la mise en œuvre
de politiques et stratégies existantes et sur la Réadaptation à Base Communautaire (RBC).
La réadaptation à base communautaire prend en charge toutes les catégories de personnes
handicapées sans distinction de race, de sexe, d'âge ni de rang social et cela dans leur milieu de
vie. La RBC devient donc un système dont la base est constituée par les services de la communauté
et la mobilisation des ressources familiales et communautaires pour fournir des services qui
concourent au bien-être des personnes handicapées. Elle cesse alors d'être une affaire
exclusive des seuls professionnels.
La RBC a comme but principal de favoriser l'intégration et l’égalité des chances en faveur des
personnes handicapées dans leur milieu de vie afin qu'elles ne soient pas marginalisées ou exclues.
Elle vise à offrir à un maximum de personnes handicapées, là où elles vivent et à moindre coût,
les services essentiels dont elles ont besoin et plus particulièrement l'amélioration de la qualité de
vie des personnes handicapées les plus démunies. Elle dépend de l'engagement de la communauté,
des ressources, du soutien qu'elles reçoivent des pouvoirs publics et des organisations associatives.
Le Programme de Réadaptation à Base Communautaire vise à tous les niveaux à promouvoir le
potentiel des personnes handicapées et à leur offrir les mêmes chances et l'opportunité à être
scolarisées, d'effectuer une formation professionnelle, d'initier et de mettre en œuvre des projets
générateurs de revenu, d'accéder aux services socio-sanitaires disponibles et d'avoir des
responsabilités au sein de leurs communautés, avoir leur mot à dire et à être entendues.
De plus, la RBC s'intéresse aux différents aspects touchant :
- la prévention du handicap ;
- la réadaptation dans les soins de santé primaires ;
- l'intégration des enfants handicapés dans les écoles ordinaires ;
- la formation professionnelle ;
- la possibilité d'exercer une activité génératrice de revenu.
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43
➢ Loi N° 2018-027 du 12 juin 2018 relative aux droits des personnes vivant avec un
handicap
La loi a pour objet de promouvoir et de protéger les droits des personnes vivant avec un handicap.
Elle comporte vingt-huit (28) articles, répartis entre quatre (4) chapitres et huit (8) sections. Sa
mise en œuvre devrait permettre une amélioration significative de la situation des personnes
handicapées, particulièrement celle des enfants. En effet, la loi stipule que :
- Les personnes vivant avec un handicap ont droit à une assistance adaptée et à des mesures
particulières de protection sociale ;
- La dimension handicap est prise en compte dans la mise en œuvre des documents de politiques
et plans d’actions.
En outre, la loi prévoit les mesures de promotion et de protection suivantes :
- les personnes vivant avec un handicap bénéficient d’une protection particulière de l’Etat, des
Collectivités territoriales, des familles et des autres personnes morales, publiques et privées.
L’Etat assure la protection et la sécurité des personnes vivant avec un handicap dans les
situations de risques, de conflits, de crises humanitaires et de catastrophes ;
- l’Etat met en place un répertoire des personnes vivant avec un handicap ;
- les données statistiques et les résultats d’études et de recherches sur le handicap doivent être
désagrégés, disponibles et accessibles ;
- les personnes vivant avec un handicap bénéficient d’une carte d’invalidité délivrée par le
ministre chargé des personnes handicapées. Les services de l’action sociale sont tenus
d’accompagner et de soutenir toute personne vivant avec un handicap, détentrice de la carte
d’invalidité.
Ces mesures couvrent les principaux domaines suivants : Santé, Education, Formation
professionnelle, Emploi, Participation à la vie politique et à la vie publique, Sports, loisirs, arts,
culture et communication, Accessibilité et mobilité, Protection et assistance juridique.
La loi prévoit la mise en place d’un Comité National de Suivi des Droits des Personnes vivant avec
un Handicap dont les missions, l’organisation et le fonctionnement sont fixés par voie
règlementaire.
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44
VI. DONNEES GENERALES SUR LES PERSONNES VIVANT AVEC
UN HANDICAP
Au Mali, il existe très peu de données actualisées sur les personnes handicapées. Selon le rapport
Banque Mondiale-Organisation Mondiale de la Santé (BM-OMS) sur le handicap, publié en 2011,
le nombre de Personnes Handicapées est estimé à 15% de la population mondiale soit environ un
milliard de personnes et à 15,5% soit environ 2 247 500 Personnes handicapées pour le Mali, dont
31% d’enfants5 de 0-17 ans.
Au niveau national, deux sources principales de données sont exploitées pour la présente étude :
le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) 2009 et le Système d’Information
Sociale (SISO) 2019.
6.1. Données du RGPH 2009
Tableau 2: Répartition de la population totale et de la population des personnes handicapées
par sexe selon le groupe d’âges quinquennaux
Group
es
d'âge
Population handicapée Population totale
Poids des handicapés
(%)
Proportions des
handicapés (%)
M F T M F T M F T M F T
00 - 04 4 343 3 942 8 285 1328871 1294 514 2 623 385 0,3 0,3 0,3 7,8 8,9 8,3
05 - 09 4 777 4 216 8 993 1202875 1154 948 2 357 823 0,4 0,4 0,4 8,6 9,5 9,0
10 - 14 4 470 3 918 8 388 918 866 865 138 1 784 004 0,5 0,5 0,5 8,1 8,9 8,4
15 - 19 3 981 3 909 7 890 732 526 783 620 1 516 146 0,5 0,5 0,5 7,2 8,9 7,9
20 - 24 3 232 3 163 6 395 529 535 612 368 1 141 903 0,6 0,5 0,6 5,8 7,2 6,4
25 - 29 3 352 3 002 6 354 449 099 546 603 995 702 0,8 0,6 0,6 6,0 6,8 6,4
30 - 34 3 200 2 641 5 841 385 003 427 795 812 798 0,8 0,6 0,7 5,8 6,0 5,9
35 - 39 3 094 2 298 5 392 325 055 326 894 651 949 1,0 0,7 0,8 5,6 5,2 5,4
40 - 44 2 924 2 107 5 031 271 239 275 364 546 603 1,1 0,8 0,9 5,3 4,8 5,1
45 - 49 2 829 1 873 4 702 228 626 217 261 445 887 1,2 0,9 1,1 5,1 4,2 4,7
50 - 54 2 679 2 056 4 735 189 424 192 382 381 806 1,4 1,1 1,2 4,8 4,7 4,8
55 - 59 2 672 1 600 4 272 148 594 134 083 282 677 1,8 1,2 1,5 4,8 3,6 4,3
60 - 64 2 931 2 126 5 057 127 557 123 461 251 018 2,3 1,7 2,0 5,3 4,8 5,1
65 - 69 2 683 1 557 4 240 88 292 77 082 165 374 3,0 2,0 2,6 4,8 3,5 4,3
70 - 74 2 675 1 749 4 424 67 319 66 063 133 382 4,0 2,7 3,3 4,8 4,0 4,4
75 - 79 1 925 1 103 3 028 40 904 36 197 77 101 4,7 3,1 3,9 3,5 2,5 3,0
80 et + 2 560 1 696 4 256 41 992 43 602 85 594 6,1 3,9 5,0 4,6 3,8 4,3
ND 1 132 1 201 2 333 129 213 146 297 275 510 0,9 0,8 0,9 2,0 2,7 2,3
Total 55459 44157 99616 7204990 7323 672 14528 662 0,8 0,6 0,7 100 100 100,0
Source : INSTAT -RGPH 2009
5 Estimation
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45
6.1.1. Description du type et des causes des handicaps, nombre et pourcentage de personnes
handicapées (ventilés par sexe) et leur répartition par zones géographiques
6.1.1.1. Répartition (%) des personnes handicapées par nature du handicap selon le
milieu de résidence et le sexe
Il ressort du tableau 3 ci-dessous que les personnes vivant avec un handicap physique sont les plus
nombreuses, quels que soient le milieu de résidence et le sexe, avec une proportion de 45%. Elles
sont suivies respectivement des personnes handicapées visuelles (21,9%), des personnes
handicapées auditives (13%), des personnes handicapées mentales (12,8%). On note que 7,3% des
personnes handicapées vivent avec plus d’un handicap (polyhandicap).
Au niveau du milieu de résidence, on constate qu’il y a nettement plus de personnes handicapées
en milieu rural qu’en milieu urbain. Près de 8 personnes sur dix, vivant avec handicap, résident en
milieu urbain. En effet, la proportion des personnes handicapées physiques est particulièrement
élevée en milieu urbain et à Bamako avec respectivement 50,9% et 61% contre 41,8% pour le
milieu rural. Contrairement à ce type de handicap, les autres ont plus d’ampleur en milieu rural
qu’en milieu urbain et à Bamako.
Par ailleurs, les résultats n’indiquent pas de différences significatives entre les hommes et les
femmes quelle que soit la nature du handicap au Mali à l’exception du handicap visuel qui touche
plus la population masculine que féminine (23% contre 20,5%). Mais dans tous les cas, le handicap
frappe plus les hommes que les femmes, quel que soit le type de handicap considéré.
En outre, la proportion des personnes vivant avec plus d’un handicap (polyhandicap) dans la
population frappée de handicap mérite une attention particulière car elle atteint 7%, ce qui
nécessite des efforts importants en termes de prise en charge.
Tableau 3 : Répartition (%) des personnes handicapées par nature du handicap selon le
milieu de résidence et le sexe
Nature du handicap
Milieu de résidence
BAMAKO AUTRES URBAINS RURAL Ensemble
M F T M F T M F T M F T
Handicap physique 61,1 60,8 61,0 51,0 50,8 50,9 41,1 42,8 41,8 44,4 45,7 45,0
Handicap auditif 8,6 10,7 9,5 9,5 10,3 9,8 13,9 14,0 13,9 12,8 13,2 13,0
Handicap visuel 15,3 14,3 14,9 20,6 21,0 20,7 24,4 21,4 23,1 23,0 20,5 21,9
handicap mental 9,9 9,3 9,6 12,3 10,1 11,3 13,2 13,8 13,5 12,7 12,9 12,8
Polyhandicap 5,1 4,9 5,0 6,6 7,9 7,2 7,4 8,1 7,7 7,0 7,7 7,3
Total 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100
Source : INSTAT -RGPH 2009
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46
6.1.1.2. Distribution des personnes handicapées par sexe selon la région
La répartition des personnes handicapées par sexe selon la région (tableau 4) fait ressortir trois
catégories de régions (voir graphique 5 du tableau 4) :
• La première catégorie de régions à forte proportion de personnes handicapées est
composée des régions de Kayes, Koulikoro et Sikasso avec en moyenne deux personnes sur
dix, vivant avec handicap ;
• La seconde, composée des régions du nord, est celle où les proportions de personnes
handicapées sont relativement faibles (moins de 5%) ;
• La troisième (la catégorie intermédiaire), composée des régions de Mopti, Ségou et du district
de Bamako, enregistre des proportions de personnes handicapées élevées d’environ 12%.
Graphique 5 : Répartition (%) des personnes handicapées par région de résidence
Source : INSTAT -RGPH 2009
Tableau 4 : Distribution des personnes handicapées par sexe selon la région de résidence
Sexe
Région
Masculin Féminin Ensemble
Effectif % Effectif % Effectif %
Kayes 11 021 19,9 8 620 19,5 19 641 19,7
Koulikoro 11 524 20,8 8 852 20,0 20 376 20,5
Sikasso 10 606 19,1 8 313 18,8 18 919 19,0
Ségou 5 853 10,6 4 908 11,1 10 761 10,8
Mopti 6 514 11,7 5 597 12,7 12 111 12,2
Tombouctou 2 044 3,7 1 662 3,8 3 706 3,7
Gao 1 139 2,1 894 2,0 2 033 2,0
Kidal 104 0,2 75 0,2 179 0,2
Bamako 6 654 12,0 5 236 11,9 11 890 11,9
Total 55 459 100,0 44 157 100,0 99 616 100,0
Source : INSTAT, RGPH 2009
6.1.1.3. Niveau d’instruction et milieu de résidence des personnes vivant avec handicap
Kayes
20%
Koulikoro
21%
Sikasso
19%
Ségou
11%
Mopti
12%
Tomboucto
4%
Gao
2%
Kidal
0%
Bamako
12%
%
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47
Tableau 5 : Répartition des personnes handicapées par niveau d’instruction, milieu de résidence et sexe
Instruction
Milieu de résidence
BAMAKO AUTRES URBAINS RURAL Ensemble
M F T M F T M F T M F T
Aucun 43,4 53,8 48 55,9 64,5 59,7 79,6 84,9 82 73 79,2 75,7
Fondamental 1 21,5 22,8 22,1 20,5 20,7 20,6 13,1 10,8 12,1 14,7 13,2 14,1
Fondamental 2 12,5 10,3 11,6 10,5 7,6 9,2 4,6 2,9 3,8 6,1 4,3 5,3
Secondaire 11,3 8,8 10,2 8,5 5,6 7,2 1,8 1,1 1,4 3,6 2,4 3
Supérieur 11,3 4,3 8,2 4,6 1,7 3,3 1,1 0,4 0,8 2,6 1,1 1,9
Total 100 100 100 100,0 100,0 100 100 100 100 100 100 100
Source : INSTAT -RGPH 2009
Le tableau 5, illustré par le graphique 6, montre que plus des trois quarts des personnes handicapées
(75,7%) ne savent ni lire ni écrire dans une langue. Pour l’ensemble de la population, le taux
d’analphabétisme est de 68,8%. Les proportions de personnes handicapées instruites des niveaux
premier cycle fondamental, second cycle fondamental, secondaire et supérieur sont respectivement
de 14,1%, 5,3%, 3% et 1,9%.
La répartition des personnes handicapées selon le niveau d’instruction et le milieu révèle que le
niveau d’analphabétisme en milieu rural (82%) est largement supérieur à celui de Bamako (48%)
et des autres centres urbains (59,7%). Quant aux autres niveaux d’instruction (fondamental 1 à
supérieur), ils sont plus élevés à Bamako qu’en milieu urbain hors Bamako. Le milieu rural
enregistre les taux les plus faibles. Tout ceci s’explique par le niveau d’équipement en
infrastructures scolaires, le district de Bamako concentrant l’essentiel de ces infrastructures.
Par rapport au sexe, le taux d’analphabétisme des femmes handicapées (79,2%) est plus élevé que
celui des hommes handicapés (73%). Aussi, on relève dans tous les ordres d’enseignement, que le
niveau d’enseignement des hommes est plus élevé que celui des femmes.
Tableau 6 : Répartition des personnes handicapées par niveau d’instruction selon le milieu
Instruction Bamako Autres urbains Rural Ensemble
Aucun 48 59,7 82 75,7
Fondamental 1 22,1 20,6 12,1 14,1
Fondamental 2 11,6 9,2 3,8 5,3
Secondaire 10,2 7,2 1,4 3
Supérieur 8,2 3,3 0,8 1,9
Total 100 100 100 100
Source : INSTAT, RGPH 2009
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48
Graphique 6 : Répartition des personnes handicapées par niveau d’instruction selon le milieu
Source : INSTAT, RGPH 2009
6.1.1.4. Niveau d’instruction et région de résidence
Le niveau d’instruction des personnes handicapées varie sensiblement selon la région de résidence.
En effet, le taux d’analphabétisme est de 48% à Bamako. Il est largement inférieur des plus de
80% des régions de Kayes, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal. Celui des autres régions (Koulikoro,
Sikasso et Ségou) se situe entre 75% et 79%.
Tableau 7 : Répartition des personnes handicapées par région de résidence selon le niveau d’instruction
Région
Niveau d'instruction
Aucun
Fondamental
1er cycle
Fondamental
2nd cycle
Secondaire Supérieur Total
Kayes 82,1 11,8 3,8 1,6 0,7 100,0
Koulikoro 75,0 15,0 5,4 3,0 1,5 100,0
Sikasso 77,0 14,8 5,2 2,1 1,0 100,0
Ségou 78,5 13,7 5,1 1,7 0,9 100,0
Mopti 85,5 9,1 2,8 1,7 0,9 100,0
Tombouctou 85,3 10,0 2,7 1,3 0,8 100,0
Gao 81,3 11,3 3,9 2,0 1,6 100,0
Kidal 83,7 9,3 1,7 2,9 2,3 100,0
Bamako 48,0 22,1 11,6 10,2 8,2 100,0
Ensemble 75,7 14,0 5,3 3,0 1,9 100,0
Source : INSTAT-RGPH 2009
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
Aucun Fondamental 1 Fondamental 2 Secondaire Supérieur
BAMAKO AUTRES URBAINS RURAL ENSEMBLE
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49
6.1.1.5. Autres indicateurs socioéconomiques des personnes vivant avec un handicap
L’analyse de ces indicateurs a dégagé les résultats suivants :
➢ une mortalité plus élevée chez les personnes handicapées : Selon le RGPH 2009,
l’espérance de vie à la naissance estimée pour les personnes handicapées montre que toute
personne handicapée née en 2009 au Mali, peut espérer vivre en moyenne 52 années toutes
choses étant égales par ailleurs contre 55,6 ans pour l’ensemble de la population.
➢ un niveau de fécondité plus élevé chez les femmes handicapées de 15-49 ans : Selon le
RGPH 2009, l’ISF est de 6,6 enfants pour les femmes handicapées contre 6,4 enfants chez
toutes les femmes ;
Graphique 7 : Indices Synthétiques de Fécondité des femmes de 15-49 ans par milieu de résidence
Source : INSTAT -RGPH 2009-
➢ un niveau de chômage plus élevé chez les personnes handicapées : (source : INSTAT-
RGPH 2009).
Le graphique 8 examine le taux de chômage par milieu de résidence selon le sexe. Le constat qui
se dégage de façon générale est que le chômage touche 2,5% des personnes vivant avec un
handicap en 2009 contre 1,6% pour l’ensemble de la population active au Mali. Cette situation est
révélatrice d’un niveau de chômage plus élevé chez les personnes handicapées.
Par ailleurs, le chômage touche plus les femmes que les hommes handicapés quel que soit le milieu
de résidence avec un écart plus élevé à Bamako (13,6% des chômeurs femmes contre 5% des
hommes) et dans les autres milieux urbains du Mali (8% contre 2,4%).
C’est à Bamako que le niveau de chômage est plus élevé (7,1%) suivi des autres milieux urbains
(3,7%) contre seulement 1,7% en milieu rural.
6,2
6,3
6,4
6,5
6,6
6,7
6,8
RURAL AUTRE URBAIN ENSEMBLE BAMAKO
6,8
6,7
6,6
6,4
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Graphique 8 : Répartition du taux de chômage de la population active handicapée par milieu de
résidence selon le sexe
Source : RGPH 2009-INSTAT
6.1.2. Etat, structure par âge et sexe de la population des personnes handicapées
Il est dénombré, au RGPH 2009, 99 616 personnes handicapées dont 55 459 hommes et 44 157
femmes. Les données font ressortir le poids des personnes handicapées par rapport à la population
totale et la distribution de la proportion par groupe d’âge selon le sexe. Il en ressort un faible poids
de la population handicapée par rapport à l’ensemble de la population malienne. En effet, dans
l’ensemble, moins de 1% de la population malienne vit avec un handicap (0,7%). Cependant le
poids du handicap est légèrement plus élevé dans la population masculine (0,8%) que féminine
(0,6%). Il commence à avoir une ampleur non négligeable à partir de 60 ans pour atteindre 2%
puis 4% à partir de 80 ans quel que soit le sexe. C’est surtout à partir de 75 ans que l’écart entre
hommes et femmes devient un peu plus important.
Graphique 9 : Proportion de personnes handicapées par groupe d’âges
Source : INSTAT -RGPH 2009
0,0
2,0
4,0
6,0
8,0
10,0
12,0
14,0
Bamako Autres urbains Rural Total
5,0
2,4
1,5 2,0
13,6
8,0
2,3
4,2
7,1
3,7
1,7
2,5
Masculin Féminin Ensemble
0,3 0,4 0,5 0,5
0,6 0,6 0,7 0,8
0,9 1,1
1,2
1,5
2
2,6
3,3
3,9
5
0,7
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51
Graphique 10 : Répartition des personnes handicapées par groupe d’âges
Source : INSTAT -RGPH 2009-
Il ressort du tableau 2, illustré par les graphiques 5 et 6, que la structure page âge des personnes
handicapées indique que les enfants de 0 à 19 ans représentent 33,6% de la population totale des
personnes handicapées.
Une estimation rapide de la population de 0-17 ans, sur la base de l’hypothèse d’une répartition
égalitaire à l’intérieur du groupe d’âges 15-19 ans, donne un effectif de 30 400 enfants de 0-17 ans
soit 31% des personnes handicapées.
8,3
9
8,4
7,9
6,4 6,4
5,9
5,4
5,1
4,7 4,8
4,3
5,1
4,3 4,4
3
4,3
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52
6.2. Données de l’annuaire du Système d’Information Sociale (SISo)
Le SISo est l’une des principales sources de données sur la situation sociale de la population ; ces
données sont collectées au niveau des différentes régions du pays ainsi que du District de Bamako.
Cet annuaire, qui est publié chaque année, comporte les données collectées auprès de la Direction
Nationale du Développement (DNDS), de la Direction Nationale de la Protection Sociale et de
l’Economie Sociale (DNPSES), de la Direction Nationale de l’Hydraulique (DNH) et de la
Direction Générale de la Santé et de l’Hygiène Publique (DGSHP) et de leurs services
déconcentrés.
6.2.1. Population des personnes vivant avec un handicap, par type de handicap
Les personnes handicapées motrices (36,55%) et visuelles (31,31%) sont plus nombreuses de la
population vivant avec un handicap.. Les autres types de handicap ont des proportions variant de
11,1% chez les personnes handicapées auditives, mentales (6,92%), polyhandicap (5,43%), bègue
(4,73%), albinos (2,28%), personnes de petite taille (1,69%).
Graphique 11 : Répartition des personnes handicapées par type de handicap
Source : SISO 2019
6.2.2. Population des personnes vivant avec un handicap, par type de handicap et sexe
La répartition par sexe des personnes vivant avec un handicap est de 59,3% pour les hommes
contre 40,7% pour les femmes. Le déséquilibre pour les hommes est plus accentué chez les
personnes de petite taille (70,8%) et chez les personnes handicapées motrices (63,1%).
0,00
5,00
10,00
15,00
20,00
25,00
30,00
35,00
40,00
Moteur Visuel Auditif Mental Poly
handicap
Albinos Bègue Petite taille
36,55
31,31
11,10
6,92
5,43
2,28
4,73
1,69
![]() |
54 54 |
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53
Graphique 12 : Répartition des personnes handicapées par type de handicap et sexe
Source : SISO 2019
Tableau 8 : Répartition des personnes handicapées par type de handicap et sexe
Type de handicap Total %
Moteur
Homme 6 974 63,1
Femme 4 075 39,9
Total 11 049 100,0
Visuel
Homme 5 242 55,4
Femme 4 223 44,6
Total 9 465 100,0
Auditif
Homme 1 996 59,5
Femme 1 359 40,5
Total 3 355 100,0
Mental
Homme 1 270 60,7
Femme 821 39,3
Total 2 091 100,0
Poly handicap
Homme 977 59,5
Femme 664 40,5
Total 1 641 100,0
Albinisme
Homme 401 58,3
Femme 287 41,7
Total 688 100,0
Troubles du langage (Bégaiement)
Homme 810 56,6
Femme 620 43,4
Total 1 430 100,0
Petite taille
Homme 262 70,8
Femme 249 29,2
Total 511 100,0
Total
Homme 17 932 59,3
Femme 12 298 40,7
Total 30 230 100,0
Source : SISO 2019
63,1
39,9
55,4
44,6
59,5
40,5
60,7
39,3
59,5
40,5
58,3
41,7
56,6
43,4
70,8
29,2
59,3
40,7
H
o
m
m
e
Fe
m
m
e
H
o
m
m
e
Fe
m
m
e
H
o
m
m
e
Fe
m
m
e
H
o
m
m
e
Fe
m
m
e
H
o
m
m
e
Fe
m
m
e
H
o
m
m
e
Fe
m
m
e
H
o
m
m
e
Fe
m
m
e
H
o
m
m
e
Fe
m
m
e
H
o
m
m
e
Fe
m
m
e
Moteur Visuel Auditif Mental Poly H Albinos Bég Petite T Total
![]() |
55 55 |
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54
6.2.3. Population des personnes handicapées, par type de handicap et tranches d’âge
La répartition par âge indique 23% pour les 41-59 ans suivis des 19-40 ans (18,55%) et des 60 ans
et plus (18,18%). Les jeunes de 0-18 ans occupent les 40,26% de l’effectif global. Plus
spécifiquement, les enfants de moins de 7 ans représentent 4% de l’effectif total de personnes
handicapées.
Graphique 13 : Répartition des personnes handicapées par tranches d’âge (%)
Source : SISO 2019
Tableau 9 : Répartition des personnes handicapées par type de handicap et par tranches d’âge 2019
Type de handicap Tranches d’âge
< 7 ans 7-12 ans 13-15 ans 16-18 ans 19-40 ans 41-59 ans 60 ans et plus Total %
Moteur 486 1 472 1 519 1 698 2 636 2 021 1 217 11 049 36,55
Visuel 174 843 1 078 682 1 082 3 070 2 536 9 465 31,31
Auditif 125 495 429 274 464 756 812 3 355 11,10
Mental 60 278 134 280 599 431 309 2 091 6,92
Albinisme 85 161 152 89 115 59 27 688 2,28
Trouble du langage 69 0201 159 213 305 244 239 1 430 4,73
Petite taille 12 76 56 68 153 100 46 511 1,69
Poly handicap 223 241 160 179 255 272 311 1 641 5,43
Total 1 234 3 767 3 687 3 483 5 609 6 953 5 497 30 230 100
% 4,08 12,46 12,19 11,52 18,55 23,00 18,18 100
Source : SISo 2019
Le tableau 9 ci-dessus indique que les personnes handicapées « moteur » représentent 36,6% de
l’ensemble des personnes handicapées. Elles sont suivies par les personnes handicapées « visuel »
avec 31,3%. Les personnes handicapées « auditif » et celles atteintes d’albinisme viennent en 3ème
et 4ème position avec respectivement 11,1% et 6,9%. Les personnes de petite taille sont les moins
nombreuses avec 1,7%. Il convient de noter le poids non négligeable des personnes atteintes de
polyhandicap avec 5,4% de la population totale vivant avec un handicap.
0,00
5,00
10,00
15,00
20,00
25,00
< 7 ans 7-12 ans 13-15 ans 16-18 ans 19-40 ans 41-59 ans 60 ans et
plus
4,08
12,46 12,20 11,52
18,55
23,0
18,18
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56 56 |
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55
VII. SITUATION DES ENFANTS HANDICAPES DE 0-17 ANS
7.1. Caractéristiques socio-économiques des enfants handicapés
7.1.1. Description des sous-groupes d’âge des enfants handicapés de 0-17 ans
Une description des différents sous-groupes du groupe d’âge 0-17 ans d’enfants présentant un
handicap, permet de retenir les caractéristiques suivantes :
➢ Sous-groupe 0-4 ans
Ces enfants se trouvent à la maison à la charge totale de leurs parents/familles. A cette étape, les
parents/familles sont préoccupés par la recherche d’une meilleure compréhension de la nature du
handicap, soit auprès du personnel de santé soit auprès des tradithérapeutes. Il s’agit là d’une phase
de diagnostic et de confirmation du type de handicap par les parents d’enfants handicapés.
La problématique majeure de ce groupe d’âges est l’identification précise de la nature du
handicap dont souffre l’enfant et la prise en charge psychologique des parents pour une
meilleure compréhension et une acceptation de la nature du handicap dont soufre leurs enfants
handicapés.
Ce groupe d’âge peut être qualifié de groupe à risque majeur car toute mauvaise appréciation du
handicap peut entrainer des conséquences désastreuses sur le développement de l’enfant.
➢ Sous-groupe 5-9 ans
Ce groupe d’âges correspond à la période préscolaire et au fondamentale 1, ce qui constitue la
première grande étape d’apprentissage en dehors de la famille. De sa bonne gestion dépendra
l’intégration future et l’épanouissement de l’enfant dans le contexte scolaire et plus tard dans le
contexte socio-économique du pays.
Ce groupe d’âge est d’une sensibilité particulière du fait des dispositions spéciales (psychologique,
matérielles et financières) que doivent prendre les parents pour la scolarisation de leurs enfants
handicapés. Dans cette phase, tous les acteurs sont interpelés pour assurer la prise en charge de la
spécificité de chaque type de handicap dans le processus de scolarisation dans une école
intégratrice.
La problématique majeure de ce groupe d’âges est celui de la scolarisation de l’enfant
handicapé. Il s’agit, ici, d’inciter les parents à inscrire leurs enfants handicapés à l’école. Toute
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57 57 |
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56
défaillance à cette étape de la vie priverait l’enfant d’un droit fondamental et pourrait l’amener
notamment à la mendicité.
En outre, il s’agira d’assurer à ce groupe d’âges un meilleur accès à la santé et de lutter contre sa
marginalisation, sa discrimination et sa stigmatisation au sein de l’espace scolaire et au sein de la
communauté. Une attention particulière doit être accordée à la situation de l’enfant en milieu
rural, dans les zones de conflit avec la fermeture de certaines écoles, la faible fonctionnalité des
centres de santé et les déplacements de populations, toutes choses aggravant les besoins d’aide
humanitaire.
Il s’agira pour le Gouvernement d’assurer une gestion optimale des enfants, de circonscrire les
facteurs d’aggravation de la violence et de prévenir une extension de la crise.
➢ Sous-groupe 10-17 ans
Il s’agit de la période de fréquentation du fondamental 2 et du secondaire. Dans cette phase, une
vigilance accrue et un engagement de l’Etat sont requis pour assurer le maintien des enfants
handicapés à l’école. Une attention particulière doit être accordée aux filles handicapées
notamment dans les catégories de handicap faisant l’objet de grande stigmatisation comme les
enfants atteints d’albinisme ainsi que ceux atteints de troubles du langage et de déficience mentale.
En effet, ce groupe d’âge peut être caractérisé de groupe à grand risque d’abandon scolaire
par les enfants vivant avec un handicap notamment dans des familles pauvres du pays et dans des
zones de conflit. La priorité sera d’appuyer les activités génératrices de revenus au profit de ces
familles, toutes choses qui contribueront à accroitre leur résilience et améliorer leurs revenus. Il
s’agira également pour l’Etat et les collectivités, d’assurer auprès de ces populations cibles, un
meilleur accès aux infrastructures de développement et aux principaux services sociaux de base
(éducation, santé et eau potable).
7.1.2. Analyse par Sexe et âge de enfants handicapés6
Tableau 10 : Enfants vivant avec un handicap, par âge et sexe
Type de
handicap
Tranches d'âge
Total
%
< 7 ans 7-12 ans 13-15 ans 16-18 ans
Garçon 701 2 298 2 262 2 177 7438 61,1
Fille 533 1 469 1 425 1 306 4733 38,9
Total 1 234 3 767 3 687 3 483 12171 100,0
% 10,1 31,0 30,3 28,6 100,0
Source : SISo 2019
6 Il s’agit ici d’enfants de 0-18 ans tels que présentés par les données du SISo 2019
![]() |
58 58 |
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57
Les enfants de moins de 7 ans représentent 10,2% de l’effectif total d’enfants handicapés de 0-18
ans. Le poids de chacun des trois autres groupes d’âge tourne autour de 30%. Quant à la répartition
par sexe, les garçons constituent une majorité écrasante (61,1%) de l’effectif contre 38,9% pour
les filles. Cette faible part des filles pourrait-elle résulter de l’attitude des parents à déclarer plus
les garçons au détriment des filles ou s’expliquer par d’autres perceptions sociales. Des études
thématiques approfondies pourront mieux répondre à ce constat.
Graphique 14 : Enfants vivant avec un handicap, par tranche âge et sexe
Source : SISO 2019
7.1.3. Analyse par type de handicap et par âge
Tableau 11: Enfants vivant avec un handicap, par type de handicap et âge
Type de
handicap
Tranches d'âge
Total
%
< 7 ans 7-12 ans 13-15 ans 16-18 ans
Moteur 486 1 472 1 519 1 698 5175 42,5
Visuel 174 843 1 078 682 2777 22,8
Auditif 125 495 429 274 1323 10,9
Mental 60 278 134 280 752 6,2
Poly H 223 241 160 179 803 6,6
Albinos 85 161 152 89 487 4,0
Bégaiement 69 201 159 213 642 5,3
Petite taille 12 76 56 68 212 1,7
Total 1 234 3 767 3 687 3 483 12171 100,0
% 10,1 31,0 30,3 28,6 100,0
Source : SISo 2019
< 7 ans 7-12 ans 13-15 ans 16-18 ans
Tranches d'âge
10,1
31 30,3
28,6
%
![]() |
59 59 |
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58
Il ressort du tableau 11, illustré par le graphique 15, que les enfants handicapés « moteur », avec
42,5%, sont majoritaires chez les enfants de 0-18 ans. Ils sont suivis respectivement des enfants
handicapés visuels (22,8%) et des enfants handicapés auditifs (10,9%). Les autres catégories de
handicap (enfants atteints de troubles mentaux, de trouble du langage ou bégaiement, d’albinisme
et les enfants de petite taille) peuvent être considérées comme des minorités sensibles d’enfants
handicapés. Une attention particulière doit être accordée aux enfants atteints de polyhandicap
(environ 7% de l’effectif d’enfants de 0-17 ans).
Graphique 15 : Enfants vivant avec un handicap, par type de handicap
Source : SISO 2019
7.1.4. Analyse selon le niveau d’études par sexe et par région
Il ressort des analyses faites sur les données du RGPH 2009, les caractéristiques suivantes :
➢ un faible niveau de scolarisation des enfants handicapés par rapport à la moyenne
nationale
Le niveau d’instruction des enfants handicapés est appréhendé ici par le taux brut de scolarisation
qui est le rapport entre le nombre d’enfants scolarisés à un cycle d’enseignement donné, quel que
soit leur âge et la population de l’âge officiel de fréquentation à ce cycle.
Moteur Visuel Auditif Mental Poly H Albinos Bègue Petite taille
42,5
22,8
10,9
6,2 6,6
4 5,3
1,7
%
![]() |
60 60 |
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59
Tableau 12: Taux brut de scolarisation des enfants handicapés par région selon le sexe et
l’indice de parité au premier cycle fondamental
Région et milieu
de résidence
Taux brut de scolarisation (TBS) Indice de parité
des taux
Masculin Féminin Ensemble
Région
Kayes 52,7 44,6 49,1 1,18
Koulikoro 60,5 59,0 59,8 1,03
Sikasso 57,5 47,7 52,9 1,21
Ségou 52,1 48,8 50,5 1,07
Mopti 37,5 41,1 39,1 0,91
Tombouctou 34,4 34,9 35,0 0,99
Gao 34,5 43,0 38,1 0,80
Kidal 91,6 27,4 44,2 3,34
Bamako 94,5 94,7 94,6 1,00
Milieu de résidence
Urbain 87,4 88,7 87,7 0,99
Rural 49,0 44,1 46,8 1,11
Total 57,3 53,7 55,6 1,07
Source : INSTAT-RGPH 2009
Le tableau 12 fait ressortir les constats suivants :
- Le TBS est de 55,6% pour l’ensemble des enfants handicapés. Ce taux reste encore
insuffisant, comparé à celui de l’ensemble des enfants (68,4%) et au regard de l’objectif
qui est d’assurer l’éducation primaire pour tous.
- Une analyse au niveau des régions fait remarquer qu’environ 9 enfants handicapés sur 10
fréquentent le premier cycle fondamental à Bamako. Ce taux ne dépasse pas 60% dans les
autres régions et est plus faible dans les régions de Mopti (39,1%), Tombouctou (35%),
Gao (38,1%) et Kidal (44,2%).
- Globalement, l’indice de parité du TBS est favorable aux garçons (1,07). Il est plus
accentué, en faveur des garçons, en milieu rural qu’en milieu urbain.
- Excepté Bamako, Tombouctou, Koulikoro et Ségou, l’on observe des disparités
importantes entre les filles et les garçons en matière de scolarisation dans les autres régions.
En effet, deux types d’inégalités sont révélés dans le cadre de cette analyse. A Kayes,
Sikasso, Ségou et Kidal les garçons handicapés fréquentent plus le premier cycle
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60
fondamental que les filles handicapées. La région où les filles handicapées sont les plus
discriminées en matière de scolarisation au premier cycle est Kidal où le taux brut de
scolarisation des garçons est 3 fois supérieur à celui des filles (91,6% contre 27,4%). En
revanche, dans les régions de Mopti et Gao, ce sont plutôt les filles vivant avec handicap
qui fréquentent plus le premier cycle fondamental que les garçons. Ainsi, l’indice de parité
des taux montre que pour 100 filles handicapées scolarisées, seulement 80 garçons sont
inscrits au premier cycle.
➢ Un faible accès, au second cycle, des enfants handicapés scolarisés
Il ressort du tableau 13, illustré par le graphique 16, que 70% des enfants scolarisés sont du niveau
premier cycle du fondamental contre 30 % pour le second cycle. Les enfants de petite taille et les
enfants frappés d’albinisme sont les deux types ayant le plus accès au second cycle. Par contre, les
enfants frappés de déficience mentale atteignent très peu le niveau du second cycle. Pour les autres
catégories de handicap, leurs taux au second cycle tournent entre 26% et 36 %. La problématique
des infrastructures et celle de l’environnement pédagogique expliquent en grande partie cette
faiblesse d’accès au second cycle des élèves handicapés.
Tableau 13: Répartition des enfants handicapés scolarisés par type de handicap et par
niveau d'étude y compris les medersas
Type de handicap 1er cycle Second cycle Total % 1er cycle % Second cycle
Moteur 2910 1360 4 270 68,1 31,9
Visuel 1547 563 2 110 73,3 26,7
Auditif 638 222 860 74,2 25,8
Mental 229 6 235 97,4 2,6
Poly handicap 95 38 133 71,4 28,6
Albinisme 218 147 365 59,7 40,3
Bégaiement 410 169 640 64,1 35,9
Petite taille 94 38 162 58,0 42,0
Total 6141 2634 8 775 70,0 30,0
Source : SISo 2019
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62 62 |
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61
Graphique 16 : Répartition des enfants handicapés scolarisés par type de handicap et par niveau
d'étude y compris les medersas
Source : SISo 2019
7.1.5. Situation des enfants scolarisés par les institutions d’éducation spéciale
Le tableau 14 ci-dessous indique que dans le District de Bamako, 5 institutions d’éducation
spéciale sur 14, abritent 73% des enfants scolarisés. Les neuf (9) autres institutions se trouvant
dans les régions, fournissent 27% de l’effectif. Il y a lieu de noter qu’aucune institution d’éducation
spéciale n’existe pour le moment dans les régions de Mopti, Kidal, Taoudéni et Ménaka.
En termes de couverture des niveaux scolaires, il y a lieu de noter que seul l’UMAV fournit des
élèves à tous les niveaux d’enseignement (voir tableau ci-après).
Tableau 14: Situation des enfants scolarisés par les institutions d'éducation spéciale (y
compris les médersas) en 2019
Région
Nombre d'Institution
d'Education Spéciale
Nombre d’enfants
Garçons filles Total %
Bamako 5 517 298 815 73,0
Kayes 1 11 8 19 1,7
Koulikoro 1 15 12 27 2,4
Sikasso 3 63 45 108 9,7
Ségou 2 31 37 68 6,1
Mopti - - - - 0
Tombouctou 1 45 20 65 5,8
Gao 1 10 5 15 1,3
Kidal - - - - 0
Taoudéni - - - - 0
Ménaka - - - - 0
Total 14 692 425 1 117 100,0
Source : SISo 2019
68,1 73,3 74,2
97,4
71,4
59,7 64,1 58
70
31,9 26,7 25,8
2,6
28,6
40,3 35,9 42 30
% 1er cycle % Second cycle
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62
7.2. Statut des conventions des "droits de l'enfant" et des "droits des
personnes ayant Handicap".
7.2.1. Analyse critique de la faisabilité actuelle des recommandations formulées par le
comité de la CDE au regard du contexte du pays
Selon la Convention des droits de l’enfant (CDE), tous les enfants ont droit à la vie et au
développement. Quant aux enfants handicapés mentalement ou physiquement, ils doivent mener
une vie pleine et décente dans la dignité et l’autonomie, accéder aux soins spéciaux nécessités par
leur état, si possible gratuitement afin d’assurer leur intégration et leur participation active à la vie
de la collectivité à laquelle ils appartiennent. Dans ce contexte, l’éducation est la clé du succès de
l’intégration des enfants handicapés.
L’analyse de la situation indique que beaucoup reste à faire, mais la prise en charge des enfants
handicapés a progressé grâce au dynamisme des initiatives particulières, religieuses ou non. On
relève des efforts gouvernementaux pour la formation de personnel spécialisé, éducateurs,
monteurs d’appareillages et autres disciplines comme celles de service d’écoute psychologique et
de traitement psychiatrique. Dans cette perspective, les points suivants doivent cristalliser
l’attention des autorités et des partenaires :
• l’inclusion des enfants handicapés dans les écoles ordinaires ce qui suppose d’apporter
des modifications au système éducatif lui-même et aux écoles, à travers une législation
adéquate. Cette inclusivité passe également par une formation adaptée des enseignants
dans les écoles ;
• le travail des enfants, qui constitue une réalité en milieu urbain avec les « bonnes » et
les talibés (débouchant sur l’amplification du phénomène de la mendicité), et en milieu
rural avec les « enfants soldats » utilisés par les groupes terroristes. En dehors de ces
cas, dans le contexte malien, le travail des enfants est considéré comme un travail de
socialisation qui prépare l’enfant à la vie future d’adulte : travaux champêtres, bergers
(suivi des troupeaux d’animaux au pâturage), aide-ménagère, apprentis pour les corps
de métiers (tailleur, menuisier, forgeron, autres métiers d’artisanat) ;
• l’accès à la justice : ce droit prend toute son importance dans le contexte d’insécurité
généralisée dans le pays avec son cortège de déplacés internes (constitués
majoritairement de femmes et d’enfants) de plus en plus nombreux et de victimes
civiles et militaires ;
• l’accès à la santé et aux mécanismes de protection sociale ;
• les violences faites sur les enfants, particulièrement sur les filles.
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63
7.2.2. Actions prises par le Gouvernement depuis le dernier rapport sur les droits des
enfants vivant avec un handicap
Au nombre de ces actions prises par le Gouvernement, on relève principalement :
1. l’adoption :
- de la loi d’orientation sur l’éducation qui renferme des dispositions sur l’éducation
spéciale et l’éducation intégratrice (Loi n°99-046 du 28 décembre 1999) ;
- du Code de Protection de l’Enfant.
2. l’adoption et la mise en œuvre de :
- la politique nationale en matière d’éducation spéciale ;
- la politique nationale de développement de la petite enfance.
3. la création de plusieurs structures s’occupant de la situation des enfants vivant avec un
handicap :
- Direction Nationale de l’Education Préscolaire et Spéciale (DNEPS) ;
- Centre National d’Appareillage Orthopédique (CNAOM) et ses démembrements dans les
régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao et Tombouctou.
4. L’appui au fonctionnement d’établissements scolaires spécialisés créés par des
associations de personnes handicapées et par le secteur privé :
- Institut National des Aveugles du Mali (INAM) à Bamako ;
- Centre de rééducation pour Handicapés physiques (CRHP) à Bamako ;
- Centre Médico- psychomotrice et éducatif (CMPE) de l’AMALDEME à Bamako ;
- Ecole pour Déficient Auditif (EDA) à Bamako et Kita ;
- Ecoles privées d’enfants handicapés.
Les perspectives pour améliorer les conditions de vie des enfants handicapés apparaissent
nécessairement pluridimensionnelles, éducatives et médicales d’abord avant d’être globales et
sociales. L’éducation paraît primordiale à l’évolution des mentalités, une éducation de base pour
les enfants normaux et une éducation plus ciblée et spécialisée pour les enfants handicapés.
Quant à la population, la sensibilisation par la société civile sur la base des conventions
internationales à travers des campagnes d’information et de communication est essentielle sur la
durée et en tous lieux.
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64
Le Gouvernement devrait formuler des programmes audacieux, pour la protection et la
réadaptation des enfants handicapés, dans leur planification, politique de développement sanitaire
et recherche de financement international. Mais il est évident qu’il importe en amont d’améliorer
les infrastructures sanitaires en multipliant par exemple les unités mobiles dans le monde rural, de
rendre disponible un personnel médical qualifié, motivé et suffisant (sages-femmes, infirmiers,
puéricultrices, gynécologues, pédiatres) et d’encourager les femmes à suivre les visites prénatales
et à surveiller leur grossesse pour protéger les mères et les enfants d’éventuels malheurs.
7.2.3. Statut du droit à la protection des enfants handicapés contre la violence, les abus, la
discrimination, la négligence
Le résultat, dans ce domaine, fait ressortir les principaux points suivants :
▪ Des enfants sont couramment victimes de viol. La raison se situe entre autres, au niveau
de la mauvaise éducation et des effets du téléphone et des médias (télévision, internet…)
▪ la DNDS est impliquée couramment dans la gestion des problèmes d’abus sexuels contre
les enfants et adolescents dans les ménages. Et très souvent les auteurs des forfaits sont les
gardiens et chauffeurs de maisons qui profitent des enfants de la maison.
▪ Concernant les violences faites aux enfants, on note l’absence de données complètes et
fiables. Toutefois, une étude publiée par ECPAT Luxembourg en mars 2014 a examiné
l’existence de l’exploitation sexuelle d’enfants à des fins commerciales dans certaines
localités à risque dans les villes de Kayes, Sikasso, Ségou, Mopti et le District de Bamako.
Sur un échantillon de 1.472 enfants âgés de 10 à 17 ans ayant répondu au questionnaire,
28% (dont 93,4% sont des filles et 6,5% des garçons) ont été identifiés comme victimes
d’une des trois formes retenues : prostitution (12%, dont 94,7% de filles et 5,2% de
garçons), tourisme sexuel (9%, dont 98,5% de filles et 1,4% de garçons), traite à des fins
sexuelles (7%, dont 84,9% de filles et 15% de garçons).
7.2.4. Statut du droit à l'éducation pour les enfants handicapés, sous l'angle de la qualité,
l'environnement et l'accès à l’éducation
L’accès à l’éducation constitue le pilier de toute politique de promotion des personnes
handicapées. C’est pourquoi, la création de structures pour la scolarisation des enfants handicapés
a été très tôt la priorité des différentes organisations et associations de personnes handicapées. La
création, au sein du Ministère en charge de l’Education, de la Direction Nationale de l’Education
Préscolaire et Spéciale en 2011 et l’adoption d’une politique nationale d’éducation spéciale en
2012 traduisent la volonté des pouvoirs publics, de faire de l’éducation des enfants handicapés,
une partie intégrante du système national de l’Education. Ainsi, l’Etat poursuit et renforce son
appui aux différentes institutions d’éducation spéciale, des progrès importants ont été enregistrés
en matière de scolarisation au niveau des différentes catégories de handicap aussi bien
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quantitativement (évolution croissante des effectifs) que qualitativement (fréquentation au niveau
de tous les ordres d’enseignement par de jeunes handicapés).
L’objectif recherché ici est de faire évoluer progressivement le système éducatif malien vers une
éducation inclusive. Il s’agit d’une approche éducative qui vise à leur assurer l’égalité des droits
et des chances en matière d’éducation, en renforçant la participation des enfants handicapés et en
limitant leur exclusion. C’est également une étape importante dans la création d’une société
inclusive qui permet aux enfants de découvrir la diversité et l’inclusion dès le plus jeune âge, de
faire évoluer l’opinion de leur famille et de lutter contre la stigmatisation et les croyances
culturelles négatives existantes. L’éducation inclusive est un droit humain, tel que défini dans la
Convention relative aux droits des personnes handicapées : « L’éducation inclusive vise à
apporter une éducation adaptée et de qualité à tous les enfants afin qu’ils puissent apprendre
ensemble, dans le respect de leurs différences et de leurs besoins individuels. Un système
éducatif inclusif assure notamment que les bâtiments scolaires et les méthodes pédagogiques
soient adaptées aux besoins de certains enfants handicapés (rampes, méthodes participatives,
etc.). L’éducation inclusive renforce la participation des enfants handicapés dans leur
communauté et leur permet d’avoir un meilleur avenir ».
Beaucoup d’efforts sont enregistrés par le Gouvernement à travers la création de plusieurs
structures techniques spécialisées comme la DNEPS, la conception de plusieurs documents de
projets et programmes orientés vers la satisfaction des besoins spécifiques des enfants handicapés.
Malgré ces résultats positifs, des problèmes demeurent parmi lesquels :
✓ les infrastructures scolaires (salles de classe, toilettes, espaces de jeux, laboratoires) sont
insuffisantes en nombre et lorsqu’elles existent ne sont pas toujours accessibles et ne
prennent pas en compte les besoins spécifiques des enfants handicapés en terme de mobilité
et d’accessibilité géographique ;
✓ le matériel didactique spécialisé n’est pas à la portée des bourses des parents en raison de
leurs coûts élevés et les outils pédagogiques ne sont pas adaptés ;
✓ l’insuffisance de formation de formateurs en éducation spéciale ainsi que d’interprètes
professionnels en langue de signes ;
✓ les écoles pour déficients auditifs dans les régions ne disposent pas d’un second cycle de
l’enseignement fondamental ;
✓ les élèves sourds titulaires du Diplôme d’Etudes Fondamentales (DEF) n’ont aucune
opportunité pour accéder aux établissements d’enseignement secondaire et dans les écoles
professionnelles et techniques faute de dispositifs d’encadrement adéquats ;
✓ l’absence de services sociaux spécialisés au sein des établissements d’éducation spéciale et
de dispositifs spécifiques de protection sociale appropriés accentue la vulnérabilité des
élèves et étudiants handicapés ;
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7.2.5. Statut du droit à la santé pour les enfants handicapés, sous l'angle de la qualité,
l'environnement et l'accès à la santé
En dépit des efforts importants menés aussi bien par le Gouvernement que par les acteurs sociaux,
particulièrement les associations de personnes handicapées, avec l’appui des partenaires
techniques et financiers, des défis importants restent encore à relever, notamment dans le secteur
de la santé. Ces différents problèmes, qui ont des effets négatifs sur la vie et la situation des enfants
en situation de handicap, se traduisent par :
• une difficulté d’accès au plan physique, géographique que financier aux services sociaux
de base (santé, éducation, emploi, eau, logement, etc.) ;
• une quasi absence de protection sociale entrainant la précarisation d’un nombre de plus en
plus important de personnes en situation de handicap sans revenus ou à faible pouvoir
contributif ;
• des services et structures de prévention, de réadaptation et de réinsertion insuffisants en
nombre et souvent inadaptés lorsqu’ils existent.
➢ Cas des enfants pieds bots
Il s’agit du cas d’enfants nés d’accouchements difficiles qui amènent une malformation des enfants
au niveau de l’accouchement. Ces enfants sont pris en charge par le Centre National
d’Appareillage Orthopédique (CNAOM).
Tableau 15 : Situation des enfants pieds bots en 2019
Enfants Sexe 0-2 ans 3-14 ans Total
Nombre d’enfants de
pieds bots enregistrés
Garçon 65 75 140
Fille 37 45 82
Total 102 120 222
Source : SISo 2019
En 2019, le CNAOM a reçu 222 enfants pieds bots dont 63 % de garçons et 37% de filles. Parmi
ces enfants, 46% sont âgés de 0-2 ans et 54% de 3 à 14 ans. Dans cet effectif, seuls 10 ont été
traités et rééduqués, soit 4,5% de l’effectif d’enfants enregistrés (voir tableau 16).
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Tableau 16 : Situation des enfants pieds bots rééduqués
Enfants 0 à 2 ans 3 à 14 ans
13-15
ans
Total
Nombre d'enfants
enregistrés
Garçon - 8 - 8
Fille - 2 - 2
Total - 10 - 10
Nombre d'enfants
traités
Garçon - 8 - 8
Fille - 2 - 2
Total - - - 10
Nombre d'enfants
rééduqués
Garçon - 8 - 8
Fille - 2 - 2
Total - 10 - 10
Source : SISo 2019
➢ Situation des enfants victimes de VIH/SIDA
Tableau 17 : Personnes victimes de VIH et de SIDA par tranche d’âge
Nombre de PV de VIH < 7 ans 7-12 ans 13-18 ans Total
Enregistrées
Homme 496 544 889 1929
Femme 489 598 1 177 2264
Total 985 1 142 2 066 4193
Hospitalisées
Homme 246 215 267 728
Femme 190 101 154 445
Total 436 316 421 1173
Bénéficiant Suivi
Médical
Homme 545 622 707 1874
Femme 613 814 1 219 2646
Total 1 158 1 436 1 926 4520
Source : SISo 2019
En 2019, 4193 enfants de 0-18 ans ont été enregistrés dans les structures sanitaires, dont 1929
garçons (soit 46%) et 2264 filles (soit 54%). Durant la même période, 1173 enfants ont été
hospitalisés soit 28,0% de l’effectif enregistré. Quant au suivi médical, il semble avoir concerné
l’ensemble des enfants enregistrés.
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7.2.6. Infrastructure disponible pour l'accessibilité dans les lieux extérieurs au domicile
(rue, école, centres commerciaux, prestataires de services de santé, secteur public,
transports, etc....)
Au Mali, les personnes handicapées en général et les enfants handicapés en particulier, sont
confrontés à beaucoup de problèmes d’accessibilité dans les lieux extérieurs au domicile. Parmi
ces problèmes on retient principalement :
• des problèmes au niveau des centres de santé. L’accueil général, les matériels et les
salles d’accouchement ne sont pas adaptés pour les personnes de petites tailles et
d’autres personnes en situation de handicap. Les sourds-muets ont des difficultés
d’avoir des informations les plus élémentaires au niveau de l’accueil ;
• l’absence de rampes dans les infrastructures publiques (centre de santé, école, services
de l’Administration publique, les parkings de stationnement…) pour faciliter l’accès
des personnes handicapées physiques. Il n’y a pas d’avancées par rapport à
l’accessibilité des personnes vivant avec un handicap aux infrastructures publiques ;
• problème d’accès à l’école : au moment des orientations après les examens, l’enfant
handicapé déficient est parfois affecté dans un établissement trop éloigné de son lieu
d’habitation ou bien il est orienté dans une école où sa classe se trouve à l’étage.
7.2.7. Enfants autistes
L’opinion scientifique africaine semble douter encore de l’existence de l’autisme sur le continent.
Pourtant l’autisme n’a pas de frontière, c’est la représentation sociale que se font les Africains de
l’autisme qui peut faire la différence, en fonction du poids des pesanteurs culturelles ou des
facteurs locaux, à la ville ou à la campagne. Très souvent, les enfants souffrant d’autisme sont
diagnostiqués comme retardés mentaux ou sourds ou frappés par la sorcellerie, en fonction du
trouble le plus manifeste.
Selon un article de presse de Ekia Badou10, les troubles envahissants du développement (TED)
seraient bien présents et l’autisme qui n’est pas une maladie mentale mais une déficience ne serait
simplement pas diagnostiquée, faute de connaissances précises des médecins ne sachant pas en
interpréter les manifestations.
Au Mali, les enfants autistes sont pris en charge par l’AMALDEME.
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VIII. ETAT DES LIEUX DES STRUCTURES ETATIQUES ET
ASSOCIATIONS DE PRISE EN CHARGE DE LA SITUATION DES
PERSONNES VIVANT AVEC UN HANDICAP AU MALI
8.1. Structures Etatiques
8.1.1. Direction Nationale de l’Education Préscolaire et Spéciale (DNEPS)
8.1.1.1. Création
La DNEPS fut créée par la Loi n°2011-001 du 29 avril 2011. Elle comporte en son sein deux
Divisions entièrement dédiées à la scolarisation des enfants et adolescents handicapés, à savoir la
Division Education Spéciale et la Division Education Intégratrice. La crise sécuritaire et
institutionnelle survenue dans le pays depuis janvier 2012 a porté un coût d’arrêt aux actions
éducatives. Ce qui n’a pas permis au Département de l’Education de financer entièrement le Plan
d’Action (2011-2013) de la Politique Nationale en matière d’Education Spéciale et d’Education
Intégratrice et son Plan d’Action (2011-2013) adoptés par le Conseil des Ministres en sa session
ordinaire du 1er juin 2011. La DNEPS est chargée de la mise en œuvre de ladite politique.
8.1.1.2. Mission de la DNEPS
La Direction Nationale de l’Education Préscolaire et Spéciale (DNPES) a pour mission d’élaborer
les éléments de la politique nationale dans le domaine de l’éducation préscolaire et spéciale.
A ce titre, elle est chargée :
- d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies pour promouvoir l’accès et la qualité de
l’éducation préscolaire et spéciale ;
- de suivre et d’évaluer la mise en œuvre de programmes en matière d’éducation
préscolaire et spéciale ;
- de contribuer au renforcement des capacités des encadreurs et des formateurs.
Le Décret n°2011-262/P-RM du 18 mai 2011 fixant l’organisation et les modalités de
fonctionnement de la DNEPS défini quatre (4) divisions :
- la Division Education Préscolaire ;
- la Division Education Spéciale ;
- la Division Education Intégratrice ;
- la Division Etude, Suivi-Evaluation.
Le champ d’actions de la DNEPS couvre les Institutions d’éducation spéciale suivantes :
- Institut National des Aveugles du Mali (INAM) à Bamako ;
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- Centre de Rééducation pour Handicapés Physiques (CRHP) à Bamako ;
- Centre Médicaux- Psychomotrice et Educatif (CMPE) à Bamako ;
- Ecole pour Déficient Auditif (EDA) à Bamako et Kita ;
Elle s’occupe aussi de l’éducation inclusive. A cet égard, la DNEPS forme les enseignants,
construit des rampes d’accès à l’école, des tables-banc adaptés et fait des plaidoyers auprès des
différents acteurs pour l’accès à l’école des enfants en situation de handicap. Dans ce cadre, elle
sensibilise notamment les parents pour la scolarisation des enfants vivant avec un handicap.
8.1.1.3. Principales activités réalisées
Les échanges avec la Direction ont porté essentiellement sur les activités concrètes qu’elle réalise
avec les acteurs de l’éducation (enseignants de l’école spéciale, les enseignants de l’école ordinaire
générale dans le cadre de l’éducation inclusive) avec notamment l’accompagnement des
partenaires au développement en vue de permettre l’accès des enfants en situation de handicap à
l’éducation spéciale ou inclusive.
En guise d’exemple d’activités, on note essentiellement :
- la formation continue et régulière des enseignants des écoles spéciales étant donné
qu’ils ont été formés sur le tas, le Mali n’ayant pas d’établissement dédié à la formation
en matière d’éducation spéciale ;
- la formation, avec l’accompagnement de « Humanité et Inclusion (HI), ex Handicap
International », la direction a procédé à des acteurs de tous les services centraux publics
(le domaine du handicap est transversal) aux notions de handicap afin d’améliorer leur
connaissance en la matière ;
- L’intégration/réintégration à l’école à Sikasso, avec l’appui des partenaires, de 53
enfants sourds-muets et enfants aveugles.
8.1.1.4. Difficultés au regard de la scolarisation des enfants vivant avec un handicap
▪ La faiblesse du budget d’Etat attribué à la Direction face à l’ampleur de sa mission ;
▪ L’insuffisance de financement des activités de façon générale : les financements viennent
surtout des partenaires alors que les apports de ceux-ci sont à la fois limités et focalisés sur
des zones spécifiques ;
▪ Le manque de données actualisées et désagrégées sur le handicap ;
▪ La faible opportunité offerte aux enfants en situation de handicap pour pouvoir continuer
les études après leur admission au DEF.
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8.1.1.5. Recommandations
▪ Elaborer une politique nationale de l’éducation inclusive en mettant l’accent sur la
formation des enseignants en matière de handicap ;
▪ Faire des rampes d’accès dans les bâtiments publics ;
▪ Organiser un séminaire national sur le handicap.
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8.1.2. Direction Nationale du Développement Social (DNDS)
8.1.2.1. Création
La DNDS a été créée par l’Ordonnance n°00-062 du 29 Septembre 2000 et organisée
conformément au Décret n°01-002/P-RM du 03 Janvier 2001, modifié par le Décret n°09-558/P-
RM du 16 octobre 2009 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de la Direction
Nationale du Développement Social.
8.1.2.2. Mission de la DNDS
Ses missions sont « d’élaborer les éléments de la politique nationale en matière d’amélioration des
conditions de vie des populations, de concrétisation du principe de solidarité nationale, de lutte
contre la pauvreté et l’exclusion, d’aide, de secours, de protection et de promotion des personnes
handicapés, des personnes âgées et des groupes défavorisés de façon générale. »
A ce titre, elle est chargée de :
• procéder à toutes études et recherches nécessaires à l’élaboration de ladite politique ;
• préparer les projets et programmes de plan d’actions en matière de lutte contre la pauvreté
et l’exclusion, d’aide et de secours ;
• veiller à la mise en œuvre des décisions et programmes en matière de défense sociale contre
les fléaux sociaux ;
• coordonner l’activité des services d’exécution et évaluer leurs résultats ;
• élaborer et assurer le suivi de la mise en œuvre de toutes mesures relatives à la
réorganisation des structures, au perfectionnement des méthodes de travail et à
l’amélioration des relations humaines à l’intérieur du service et à la qualité des prestations
offertes au public.
La DNDS comprend quatre divisions et trois staffs :
➢ Divisions :
- Division Action Humanitaire et Solidarité ;
- Division Réduction de la Pauvreté ;
- Division Personnes handicapées ;
- Division Personnes Agées.
➢ Staffs
- Centre de Documentation, de la Planification et de l’Informatique (CDPI) ;
- Unité de Partenariat et de Suivi (UPS) ;
- Bureau d’Accueil, d’Orientation et de Communication (BAOC).
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8.1.2.3. Principales activités réalisées en faveur des personnes vivant avec un handicap
➢ Domaine transversal
La Direction Nationale du Développement Social a mené les activités suivantes :
▪ Appui, notamment à travers le plaidoyer à la FEMAPH et ses associations affiliées ;
▪ Contribution à l’accès aux besoins sociaux de base (santé, éducation, nourriture...) ;
▪ Contribution à la réduction du stress des groupes vulnérables y compris les personnes
en situation de handicap en leur apportant, entre autres, de l’assistance psychologique ;
▪ Apport de secours de différentes natures ou en espèces aux rapatriés, aux déplacés
internes, aux victimes de catastrophe...
▪ Plaidoyer auprès des acteurs de développement pour la cause des personnes vivant avec
handicap ;
▪ Sensibilisation de tous acteurs concernés par le handicap : parents d’enfants
handicapés, enseignants... ;
▪ Formation des associations et groupements non affiliés à la FEMAPH et des personnes
vivant en situation de handicap sollicitant l’appui de la DNDS. A cet égard, il noter
l’octroi de subvention à la FEMAPH qui à son tour finance des activités de ses
associations membres (affiliés à FEMAPH) ;
▪ Accompagnement de certains PTF à l’endroit des personnes vivant avec le handicap.
En effet, certains PTF exigent que la DNDS soit avec les Organisations de Personnes
Handicapées (OPH) dans la mise en œuvre de certaines activités ;
▪ Appui matériel et financier :
- octroi de tricycles, de béquilles, des prothèses auditives, des systèmes diaw pour
les ordinateurs. Le système diaw en informatique est un outil (qui prononce les mots
saisis à l’ordinateur, constituant ainsi un guide de facilitation de travail pour le non-
voyant). Pour le soutien aux personnes handicapées en termes d’outils et
équipements comme tricycle simple ou à moteur…, la priorité est donnée aux
élèves et travailleurs handicapés dont les salaires sont insuffisants.
- Chaque mois de solidarité des matériels et équipements sont donnés aux personnes
en situation de handicap.
▪ Accompagnement des associations officielles relevant de la FEMAPH, des Appuis à la
recherche d’emploi auprès des services y compris les privés : la DNDS mène à l’endroit
des employeurs des activités de sensibilisation, d’information et de plaidoyer afin de
faciliter leur employabilité. Ainsi, grâce à l’accompagnement de la DNDS : l’ORTM a
employé des personnes handicapées ; l’APEJ a recruté des diplômés en situation de
handicap ; l’ANPE a financé des projets proposés par des personnes en situation de
handicap ;
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▪ Appui à la mise en œuvre du plan stratégique pour la promotion socioéconomique des
personnes handicapées 2015-2024 ;
▪ Mise en œuvre du programme de Réadaptation à Base Communautaire (RBC) lancé en
2009 : dans le cadre de ce programme, des activités d’information et de sensibilisation
sur le handicap ont été réalisées dans toutes les régions.
➢ Domaine de la santé
• Depuis l’indépendance, les groupes vulnérables, y compris les personnes vivant avec
le handicap, sont aidés par l’Etat. Il existe une stratégie pour la prise en charge des
personnes vulnérables à travers les services sociaux logés dans les hôpitaux et dans les
communes.
• Aujourd’hui, on note l’existence de plusieurs dispositifs de prise en charge de la
population y compris les personnes handicapées : l’AMO pour les personnes affiliées
qui travaillent ; le RAMED pour les indigents ; les services sociaux des hôpitaux ;
l’Agence Nationale d’Assistance Médicale (ANAM), structure de gestion du
RAMED. Il est évoqué parfois le manque d’argent pour la prise en charge des indigents.
• Formation des différents acteurs de la santé à la Réadaptation à Base Communautaire
(RBC) dans tous les cercles et le District de Bamako.
➢ Domaine de l’éducation
Au regard de l’éducation, la DNDS :
• intervient avant l’inscription des enfants handicapés en sensibilisant les parents afin
qu’ils acceptent d’envoyer leurs enfants à l’école. En effet, pour de nombreux parents
les enfants en situation de handicap ne doivent pas être scolarisés ;
• procède au suivi scolaire des enfants en situation de handicap. Il existe des enfants qui
s’absentent ou viennent régulièrement en retard en raison d’un problème de transport
ou bien parce qu’ils ne sont pas acceptés par les enseignants ou les autres élèves ;
• assure la formation depuis dix (10) ans des enseignants sur le handicap : à ce jour, plus
de 1000 enseignants sont formés sur le handicap dans toutes les communes du District
de Bamako et dans les régions.
➢ Domaine de la protection
▪ La DNDS travaille en synergie avec la police, les leaders communautaires, le SAMU
social, Caritas Mali, Enda Tiers-monde pour la protection des personnes en situation
de handicap : des descentes nocturnes sont organisées pour découvrir des cas d’abus
sexuels notamment des femmes folles ;
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▪ Sur la base des actions de sensibilisation menées par la DNDS, la police fait un
remarquable travail en aidant les aveugles et paraplégiques à traverser les voies
publiques bitumées ;
▪ Dans le cadre de la réinsertion à proprement parler, la DNDS a formé plus de 100
enfants de la rue et dans la rue (enfants en situation difficile), y compris les enfants
handicapés ;
▪ La DNDS est impliquée couramment dans la gestion des problèmes d’abus sexuels
contre les enfants et adolescents dans les ménages. Et très souvent les auteurs des
forfaits sont les gardiens et chauffeurs de maisons qui profitent des enfants de la
maison.
8.1.2.4. Partenariat
➢ Les partenaires Techniques et Financiers (PTF) privilégiés de la DNDS sont : l’UNICEF,
l’OMS, le PAM, Sight Savers, Right To Play, Water-Aid, World vision, Oxfam ;
➢ La DNDS fait partie du Groupe Thématique Handicap, Vulnérabilité et Développement,
un sous-groupe du FONGIM (Fonds des ONG Internationales) ayant pour objectif, la
promotion des droits des personnes handicapées ;
➢ Dans le cadre de l’Appui Budgétaire Sectoriel (ABS), les Pays-Bas ont financé en 2020,
au titre des activités génératrices de revenus (AGR) :
▪ un groupement de personnes en situation de handicap au séchage de poissons et de
poulets ;
▪ l’appui à 100 femmes en situation de handicap pour la vente de friperie et de
condiments dans le domaine éducatif ;
▪ l’octroi des prothèses auditives -coûtant 750 000 FCFA l’unité à 11 enfants handicapés
désignés par AMASOURDS ;
▪ l’octroi de kits scolaires aux élèves des écoles spéciales et à quelques autres enfants
handicapés.
8.1.2.5. Difficultés :
▪ En 2020, il n’y a pas eu de célébration du mois de la solidarité : avec la COVID 19, toutes
les réunions avec les groupes cibles ont été annulées ;
▪ La situation actuelle entraine la pauvreté des parents en général, ce qui touche les enfants
sur tous les plans ;
▪ Avec la fermeture des écoles, certains élèves se sont adonnés à des activités malsaines
comme la consommation de drogue et d’alcool ;
▪ Sur le territoire national, il y a des zones d’interventions qui sont en insécurité et où les
agents sont obligés de se déplacer ;
▪ Difficultés d’accès aux infrastructures publiques.
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8.1.2.6. Recommandations
▪ Assurer la sécurité pour une meilleure intervention de la DNDS sur le terrain ;
▪ Poursuivre la célébration du mois de la solidarité en adaptant les activités aux réalités du
terrain ;
▪ Accélérer la mise en œuvre des projets et programmes de lutte contre la pauvreté en
direction des personnes handicapées ;
▪ Accélérer la réouverture des écoles fermées ;
▪ Assurer un meilleur accès des personnes handicapées aux infrastructures publiques.
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8.1.3. Direction Nationale de la Protection Sociale et de l’Economie Solidaire (DNPSES)
8.1.3.1. Création
La Direction Nationale de la Protection Sociale et de l’Economie Solidaire a été créée par
l’ordonnance N°00-063/P-RM du 29 septembre 2000. Elle fut modifiée par l’ordonnance N°2016-
002/P-RM du 15 Février 2016 qui a été ratifiée par la loi N°2016-002-064 du 30 décembre 2016.
Le décret N°2016-0062/P-RM du 15 Février 2016 fixe les modalités de son organisation et de son
fonctionnement. Pour les services régionaux et locaux, le Décret N° 2017-0942/P-RM du 27
novembre 2017 consacre leur création et le décret N° 2017- 0955/P-RM du 04 décembre 2017 fixe
leur cadre organique.
8.1.3.2. Mission de la DNPSES
La DNPSES a pour mission d’élaborer les éléments de la politique nationale de protection sociale
et d’économie solidaire et de veiller à en assurer sa mise en œuvre. A ce titre, elle est chargée entre
autres :
- d’élaborer, suivre et évaluer les projets, programmes et/ ou plans d’action pour l’expansion
du secteur de l’économie solidaire ;
- de coordonner, suivre et évaluer la mise en œuvre des programmes en matière de protection
sociale ;
- de contribuer au développement et au renforcement des capacités des sociétés coopératives,
des mutuelles sociales, des associations et autres groupements ;
- de veiller à l’application de la règlementation relative aux mutuelles sociales, sociétés
coopératives, associations et autres groupements intervenant dans le domaine de
l’économie sociale et solidaire.
- de mener des études et recherches/développement dans le domaine de la protection sociale
et d’économie solidaire.
8.1.3.3. Principales activités réalisées en faveur des personnes vivant avec un handicap
En matière de couverture sociale, la DNPSES :
▪ Déploie plusieurs efforts envers les personnes handicapées particulièrement dans le
domaine des filets sociaux ;
▪ Assure le ciblage communautaire, notamment la détermination des ménages devant
bénéficier des transferts monétaires, en donnant la priorité aux ménages disposant d’une
personne handicapée en leur sein ;
▪ Mène, avec l’appui de l’UNICEF, des activités de transferts directs et coordonne
l’ensemble des filets sociaux et tous les autres mécanismes de protection sociale au Mali.
« Le handicap c’est quelque chose qui est très important en matière de protection sociale.
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Quand on est handicapé, on mérite vraiment l’assistance de l’Etat et cela se traduit à
travers les transferts sociaux. » ;
▪ Assure la prise en compte, dans la Politique Nationale de Développement de l’Economie
Sociale et Solidaire, les personnes âgées et les personnes en situation de handicap ;
▪ Soutien la politique d’accès à l’emploi dans la fonction publique des personnes vivant avec
un handicap. Ainsi, avec l’expression des besoins, la DNPSES a bénéficié du recrutement
de nombreuses personnes vivant avec un handicap. Aussi, pour faciliter de déplacement
des personnes en situation de handicap, des rampes d’accès sont construites au niveau
central et dans les structures locales du développement social.
8.1.3.4. Difficultés
• Absence de statistiques actualisées : il n’y a pas de statistiques complètes à jour sur la
situation des personnes handicapées bénéficiaires de la protection sociale,
particulièrement des filets sociaux.
• Difficultés de supervision des activités : la DNPSES a des difficultés pour aller
superviser ses activités dans les régions du Centre et du Nord. Aussi par rapport à
l’insécurité, toute la structure a été saccagée lors des événements du 18 août 2020.
Aussi, le Corona virus a impacté l’économie du pays et empêché la réalisation de
l’activité de supervision.
8.1.3.5. Recommandations
• Proposer et renseigner des indicateurs pour avoir des statistiques à jour sur les personnes
en situation de handicap ;
• Adapter les infrastructures et les postes de travail aux personnes vivant avec un handicap ;
• Favoriser l’accès aux soins et services de santé des enfants vivant avec un handicap dont
les parents ne sont pas affiliés à l’AMO ;
• Former les parents au langage des signes et introduire le langage des signes dans les
activités de communication ;
• Valoriser l’école inclusive et former les enseignants dans l’encadrement socio-scolaire des
enfants vivant avec un handicap et ceux sans handicap ;
• Introduire le module de formation sur le handicap dans le cursus de formation ;
• Rendre gratuite, la prise en charge sanitaire des enfants vivant avec un handicap ;
• Instaurer l’allocation de chômage pour les travailleurs en situation de handicap.
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8.1.4. Office National des Pupilles du Mali (ONAPUMA)
8.1.4.1. Création
L’ONAPUMA est un Etablissement Public à caractère Administratif (EPA) créé par la Loi
N°2018-011 du 12 Février 2018.
8.1.4.2. Mission de l’ONAPUMA
L’ONAPUMA a pour mission la gestion des pupilles de la Nation et des pupilles de l’Etat. Les
pupilles de la nation sont les enfants des défunts des corps de l’armée et des paramilitaires, des
fonctionnaires et de toutes autres personnes décédées pour des missions commandées par l’Etat.
Quant aux pupilles de l’Etat, ils sont constitués d’enfants abandonnés, de « mères malades » et des
personnes devant subir des peines de prison lourdes. Les pupilles de l’Etat sont logés à la
pouponnière.
8.1.4.3. Principales activités réalisées en faveur des personnes vivant avec un handicap
Pupilles immatriculés
En 2019, 300 pupilles ont été enregistrés (265 pupilles de la Nation et 35 pupilles de l’Etat). Parmi
les pupilles de l’Etat, environ 10 sont des enfants en situation de handicap.
En 2020, 444 pupilles ont été immatriculés dont 244 pupilles de la Nation.
• Modalité de prise en charge des pupilles : que ce soit les pupilles de la Nation ou ceux
de l’Etat, un compte bancaire est ouvert au nom de chacun d’eux. Et, le tuteur ou la tutrice
en charge de la garde de l’enfant perçoit une somme de 100 000 FCFA trimestriellement
via une transaction bancaire en guise d’aide à la prise à charge de ce dernier. Cette somme
doit servir, en principe, de frais de loyer, de condiments, d’habillement et des frais et kits
scolaires.
Les enfants à l’école (0-18 ans) perçoivent un kit scolaire comprenant toutes les fournitures
scolaires nécessaires pour l’apprentissage des classes qu’ils fréquentent. Ils reçoivent aussi un kit
alimentaire constitué essentiellement de lait fourni par le Ministère de la Santé et du
Développement Social. En ce qui concerne l’éducation en particulier, il est exigé que chaque enfant
bénéficie d’un enseignant répétiteur à domicile.
NB : Les enfants en situation de handicap ne bénéficient pas d’avantages particuliers, le
principe étant de fournir à tous les enfants plus ou moins les mêmes services.
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Pour s’assurer des effets positifs des services effectués (donations en espèce et en nature) sur les
conditions de vie réelles des pupilles, l’équipe pluridisciplinaire (éducation, santé, service social)
de l’ONAPUMA procède au suivi à tous les niveaux à domicile, à l’école et à la pouponnière.
Ainsi, ces visites permettent à l’ONAPUMA de s’enquérir de l’état des rapports et relations entre
les pupilles et les autres élèves, leurs niveaux de progression scolaires et constater régulièrement
si l’enfant n’a pas changé de tuteur/ tutrice en vue d’apporter éventuellement des correctifs.
Outre l’appui de l’Etat, l’ONAPUMA bénéficie de l’appui de certains partenaires comme :
• l’ONG El Farouck qui a financé des activités génératrices de revenu pour les tutrices des
pupilles ;
• le Port autonome de Dakar qui a fait des donations de lait.
8.1.4.4. Difficultés
• Insuffisance de la subvention de l’Etat au regard de la forte demande de candidats potentiels
au statut de pupille ;
• Difficulté de réaliser un suivi régional en raison de la crise sécuritaire qui sévit dans le
pays.
8.1.4.5. Recommandations
• Augmenter la subvention du Budget d’Etat ;
• Sensibiliser les partenaires pour un soutien aux activités de la structure.
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8.1.5. Centre National d’Appareillage Orthopédique du Mali (CNAOM)
8.1.5.1. Création
Le Centre National d’Appareillage Orthopédique du Mali (CNAOM) est un Etablissement Public
National à caractère Scientifique et Technologique doté de la personnalité morale et de
l’autonomie financière créé par Loi N°02-065 du 18 décembre 2002. Le Décret N°03-482/P-RM
du 17 novembre 2003, modifié par Décret N° 2016-0832/P-RM du 1er novembre 2016 fixe son
organisation et ses modalités de fonctionnement.
8.1.5.2. Mission
Le CNAOM a pour mission de fournir les prestations spécialisées en matière d’orthopédie et de
rééducation ainsi que toutes les opérations concourant à la réalisation de cette mission. A cet effet,
il est chargé de la :
• promotion de la recherche, des études et de la documentation dans le domaine de
l’orthopédie et de la rééducation ;
• participation à la formation et à l’information scientifique technique et sociale en matière
d’orthopédie, de rééducation et de handicap ;
• promotion des prestations spécialisées en matière d’orthopédie et de rééducation ;
• conception et la production d’appareillages et d’aides techniques pour personnes
handicapées ;
• coordination, l’approvisionnement et le suivi des centres régionaux d’appareillage et de la
rééducation fonctionnelle.
Dans l’accomplissement de sa mission, le CNAOM a pour objectif principal, d’accroître
l’accessibilité du plus grand nombre de personnes en situation de handicap physique aux services
de consultation, de rééducation et d’appareillages orthopédiques, contribuant ainsi au
renforcement de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion.
8.1.5.3. Principales activités réalisées en faveur des personnes vivant avec un handicap
Au cours de l’année 2020, le CNAOM a reçu 10850 patients, toutes catégories confondues :
- 3662 patients constitués des enfants de 0 à 14 ans soit 33,8% des patients ;
- 5485 patients âgés de 15 à 59 ans soit 50,5% ;
- 1703 patients âgés de 60 ans et plus soit 15,7%.
Sur les 10850 patients reçus, 4890 (soit 45 %) sont des hommes et 5960 (55 %) sont des femmes.
Chez les enfants de 0-14 ans, 50,7% sont des garçons et 49,3% des filles.
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Les trois pathologies les plus fréquentes sont respectivement :
- la lombalgie avec 1760 cas, soit 16,2% des consultations ;
- les arthroses avec 1144 cas soit 10,5% du total ;
- l’hémiplégie avec 1083 cas soit 10,0% du total.
Tableau 18 : Evolution des indicateurs de 2016 à 2020
Année 2016 2017 2018 2019 2020
Nombre de patients reçus 8482 10761 12358 12083 10850
Nombre de séances de rééducation 24599 21756 18677 19340 22131
Production d’appareils orthopédiques 536 777 793 737 798
Production de prothèses 134 226 156 143 223
Production des orthèses 166 308 335 358 236
Production des aides techniques à la marche 236 273 335 236 339
Evolution du nombre d’enfants pieds bots pris en
charge
539 723 606 222 125
Graphique 17 : Evolution du nombre de patients et du nombre de séances de rééducation de 2016 à 2020
Source : CNAOM
Le nombre de patient reçus au Centre National d’Appareillage Orthopédique du Mali (CNAOM)
a connu une évolution significative entre 2016 et 2018 (45,7%) avant d’amorcer une baisse
2016 2017 2018 2019 2020
8482
10761
12358 12083
10850
24599
21756
18677
19340
22131
Nombre de patients reçus Nombre de séances de rééducation
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progressive en 2019 (-2,2%) et 2020 (-10,2%) dû probablement à l’impact du COVID 19. La même
évolution est pratiquement observée pour les autres indicateurs du tableau 18.
8.1.5.4. Financement
• Le budget 2020 du CNAOM a été approuvé suivant arrêté N° 2020-1632/MEF-SG du 30
avril 2020 en recettes et en dépenses à la somme de 686 591 540 FCFA contre 526 518 271
FCFA en 2019 soit une augmentation de 30,4%. Les recettes 2020 du Centre proviennent :
- de la subvention de l’Etat : 542 715 000 FCFA ;
- des ressources propres : 143 876 540 FCFA ;
Concernant les dépenses, on note que sur une dotation de 686 591 540 FCFA, il a été engagé
622 704 746 FCFA soit un taux d’exécution de 90,7% ;
Cette année 2021, pour la réhabilitation complète du bloc opératoire, la subvention de l’Etat est de
1.000.000.043 FCFA.
Outre le budget d’Etat, le CNAOM entretient un cadre de collaboration dynamique avec les
partenaires, notamment :
1) Humanité et Inclusion (ex Handicap International)
Au cours de l’année 2020, les actions avec le partenaire HI ont porté sur les projets ci-après :
• Détecter et assurer une prise en charge précoce des incapacités de l’enfant en vue
d’une meilleure intégration sociale. Il concerne les enfants de 0 à 14 ans souffrant de
polyhandicap, de trisomie 21 et d’épilepsie des six (6) communes de Bamako et de la
commune urbaine de Sikasso. En 2020, à travers ce projet :
- 45 enfants (20 filles et 25 garçons) ont bénéficié de la subvention de HI dans les
domaines de la consultation, la rééducation et les aides techniques ;
- la prise en charge des frais de formation de 4 étudiants fonctionnaires en formation
pour 2 ans à l’INFSS (2020 et 2021). Après l’obtention de leur diplôme, ils seront
affectés au CNAOM pour au moins 5 ans.
• Convention de partenariat sur le projet “IMP&ACTE 3D”, signée en mars 2017. Ce projet
a pris fin en 2019 avec l’ouverture d’une phase transitoire courant 2020.
2) Organisation Africaine pour le Développement des Centres pour Personnes
Handicapées (OADCPH) : dans le cadre du contrat d’acquisition de matières premières
orthopédiques importées et des séminaires de renforcement de compétence des acteurs de
la réadaptation physique à Lomé.
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3) Comité International de la Croix Rouge (CICR)
En 2020, le CICR a contribué au renforcement des capacités du personnel à travers les
mesures de l’amélioration de l’efficience et de la mise en place du plan d’action du
CNAOM. Le financement du CICR a permis :
- la poursuite des travaux de construction du centre de réadaptation de Mopti ;
- la signature de la lettre d’entente CNAOM-CICR pour des investissements d’un
montant de 61 310 907 FCFA au CNAOM, CRAORF de Gao et Tombouctou,
entièrement exécutés par les responsables du PRP/CICR ;
- la prise en charge des soins et appareillages des personnes démunies d’un montant de
24 286 000 FCFA qui a permis de produire 269 prothèses, 410 orthèses et des soins
de rééducation en faveur de 10 716 personnes victimes de la crise sécuritaire et des
indigents ;
- l’apport en matières premières orthopédiques au CNAOM, CRAORF de
Tombouctou, Gao et Mopti d’un coût de 61 310 907 FCFA ;
- le financement de la formation de 4 orthoprothésistes à l’ENAM Lomé (3ème
année) d’un coût de 33 500 000 FCFA ;
- le financement des Stratégies avancées à Gao et Tombouctou (prise en charge des
soins et appareillages des personnes démunies d’un coût de 12 290 500 FCFA ;
- la prise en charge des soins et appareillages des personnes démunies d’un coût de
24 286 000 FCFA ;
- l’équipement et les mobiliers du centre de Mopti d’un coût de 140 000 000 FCFA.
4) Caisse Nationale d’Assurance Médicale (CANAM)
Dans le cadre de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), le Centre a pris en charge 3 445
assurés au cours des 12 mois de l’année 2020.
5) Agence Nationale d’Assistance Médicale (ANAM)
Au cours de l’année 2020, le CNAOM a reçu et pris en charge 72 bénéficiaires du Régime
d’Assistance Médicale (RAMED).
6) Direction Nationale du Développement Social (DNDS)
Le référencement des patients pour les soins.
7) Action de soutien aux enfants souffrant de Malformation du Pied (ASEMP-Mali)
Une convention de partenariat est signée entre le CNAOM et l’ASEMP-Mali dans le cadre
de la prise en charge des enfants pieds bots. Dans le cadre de ce programme, 125 enfants
pieds bots des centres conventionnés dont le CNAOM, ont bénéficié du parrainage.
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8.1.5.5. Difficultés et contraintes
Les principales difficultés et contraintes sont les suivantes :
- faiblesse de la subvention de l’Etat ;
- insuffisance de personnel de rééducation fonctionnelle et de personnel technique en
appareillage orthopédique ;
- vétusté des équipements techniques, des installations du bloc opératoire et de certains
locaux ;
- non opérationnalisation des CRAOF régionaux.
8.1.5.6. Recommandations
- Augmenter la subvention de l’Etat pour assurer les charges de fonctionnement des
Centres (National et régionaux) ;
- Accorder une subvention sur le BSI en vue de la réhabilitation du bloc opératoire et
de la construction des Centres régionaux ;
- Poursuivre le plaidoyer auprès des autorités pour la mise à disposition du personnel
kiné, orthophonistes, ergothérapeutes et techniciens orthoprothésistes ;
- Poursuivre le plaidoyer auprès du Ministère de l’Education Nationale pour former les
jeunes kinés et les techniciens orthoprothésistes à l’Institut National de Formation en
Sciences de la Santé ;
- Appuyer l’opérationnalisation des antennes par l’acquisition de terrain, la
construction, les équipements et le recrutement du personnel pour leur animation ;
- Mettre en place l’informatisation du Centre pour une meilleure gestion des patients et
du stock.
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8.1.6. Hôpital de Dermatologie de Bamako (Ex Institut Marchoux)
8.1.6.1. Création
L’hôpital de Dermatologie de Bamako (HDB) est un établissement public spécialisé doté de la
personnalité morale et de l’autonomie administrative et financière créé par l’Ordonnance n°2019-
010/P-RM du 27 mars 2019 ratifiée par la loi n°2019-10/AN-RM du 09 août 2019. Sur un plan
historique, l’hôpital résulte de plusieurs mutations institutionnelles à partir de la création du service
prophylactique de la lèpre construit en 1934 et inauguré le 31 janvier 1935 sous l’appellation de
l’Institut Central de la Lèpre en Afrique Occidentale Française et baptisé en 1945 Institut
Marchoux en hommage au célèbre médecin bactériologiste français Emile Marchoux. A partir de
1962, l’Institut Marchoux devient, à l’instar de l’IOTA, un des instituts de recherche membre de
l’Organisation de Coordination et de Coopération pour la lutte contre les Grandes Endémies
(OCCGE). L’Institut Marchoux fut ensuite scindé en deux entités distinctes : l’Observatoire de la
Lèpre en Afrique (OLA) et l’Hôpital Marchoux rétrocédé au Mali le 13 mars 1998. Le processus
de rétrocession de l’OLA en 1999 préconisa la création d’un centre hospitalier universitaire de
Dermatologie pour capitaliser les acquis de la lutte contre la lèpre. On assista alors à la création du
Centre National de lutte contre la Lèpre (ordonnance n°08/P-RM du 10 février 2000) qui sera
très vite remplacé par le Centre National d’Appui à la lutte contre la Maladie (CNAM) créé par
ordonnance n°36/P-RM du 15 août 2001. Ce centre, devenu de plus en plus inadapté face
l’évolution de l’environnement, a finalement abouti à la création d’un hôpital de Dermatologie de
3ème référence.
8.1.6.2. Mission
L’HDB a pour mission de participer à la mise en œuvre de la politique nationale de santé. A cet
effet, il est chargé notamment :
- d’assurer le diagnostic, le traitement des malades de la peau et des infections
sexuellement transmissibles ou affections dermatologiques ;
- de prendre en charge les urgences dermatologiques et les cas référés ;
- de participer à la formation initiale, à la formation continue et à la formation
universitaire des professionnels de la santé en dermatologie ;
- de promouvoir la recherche pour la santé dans le domaine de la dermatologie.
Les ressources de l’hôpital de Dermatologie sont constituées par :
- Les revenus provenant des prestations de service ;
- Les contributions de l’Etat ;
- Les dons et legs ;
- L’aide extérieure ;
- Les recettes diverses.
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8.1.6.3. Principales activités réalisées en faveur des personnes vivant avec un handicap,
Soins et services de santé spéciaux pour personnes vivant avec un handicap : Albinisme,
VIH/SIDA, Lèpre
L’HDB assure, dans la mesure de ses capacités, la prise en charge de trois handicaps majeurs :
l’albinisme, le VIH/SIDA et la lèpre. En effet, l’Hôpital de Dermatologie de Bamako (HDB), avec
l’appui de ses partenaires, la Fondation Pierre Fabre et la Fondation Raoul Follereau, assure
gratuitement le traitement de l’albinisme, de la lèpre et la prise en charge des malades affectés par
le VIH/SIDA.
Les personnes atteintes d’albinisme et celles affectées par la lèpre subissent de forte stigmatisation.
Les albinos bénéficient des consultations gratuites deux (2) fois par semaine, les lépreux sont dotés
de prothèses et de béquilles à travers une unité spécialisée pour les prothèses et les béquilles au
sein de l’hôpital. Le service de chirurgie plastique esthétique est également gratuit pour les
personnes vivant avec ces deux handicaps (albinisme et lèpre). Le chirurgien plasticien s’occupe
de la réhabilitation des personnes handicapées ou défigurées. Les lépreux et les personnes atteintes
d’albinisme sont hospitalisés et nourris gratuitement si nécessaire.
Les personnes handicapées physiques, les victimes d’Accident Vasculaire Cérébral et de
traumatisme viennent au service de kinésithérapie pour la rééducation, ou pour faire des prothèses.
Les cas d’éléphantiasis et les plaies chroniques très graves sont aussi traités.
En outre, l’hôpital abrite une unité de soins et d’accompagnement gratuits pour les personnes
affectées par le VIH/SIDA et un site COVID qui sera peut-être transformé en site Ebola dès
l’apparition d’un premier cas d’Ebola.
Le service social est très actif à l’HDB, il aide les patients démunis à se doter de papiers pour qu’ils
soient réellement reconnus comme tels et assure leur prise en charge. Les ordonnances des malades
sont souvent payées par le service. Aussi, d’une manière générale, un Socio-Anthropologue assure
la prise en charge psychologique et accompagne les patients ayant des problèmes psychologiques
au sein de l’hôpital.
➢ Prise en charge des personnes atteintes d’albinisme
Le service de Dermatologie, avec le soutien de la Fondation Pierre Fabre, assure deux fois par
semaine des consultations thématiques pour les personnes atteintes d’albinisme (PAA) dans le but
de prévenir, dépister et traiter les cancers et états précancéreux. Au total 658 consultations ont été
réalisées entre le 1er janvier et le 30 novembre 2020, ce qui a permis de dépister 46 précancéreux.
En outre, 450 séances d’applications d’azote, 15 biopsies et 9 interventions chirurgicales
complexes ont été également réalisées au profit des PAA (cf. tableau ci-après).
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Par ailleurs la pharmacie hospitalière apporte un appui technique à l’équipe en charge de la
fabrication des pommades de protection solaire pour des personnes atteintes d’albinisme. En effet,
cette activité, financée par la Fondation Pierre Fabre et pilotée par l’Association Solidarité pour
l’Insertion des Albinos du Mali (SIAM) en collaboration avec l’HDM, vise à améliorer la qualité
de vie des PAA à travers une distribution gratuite de pommade de protection solaire (PPS).
Il ressort de ce tableau 19, qu’en 2020, l’HDB a reçu en consultation 658 personnes atteintes
d’albinisme dont 46 présentant un état précancéreux, soit 7% des patients. Sur les 46 patients, 9
ont subi des interventions chirurgicales, soit 20 %. Ces statistiques laissent apparaitre l’acuité du
risque encouru par les personnes atteintes d’albinisme et la nécessité voire l’urgence d’une prise
en charge renforcée et précoce de ces personnes.
Tableau 19: Activités de soins offerts aux personnes atteintes d’albinisme en 2020
Mois Consultation
Etat
précancéreux
Application
d’azote
liquide
Biopsies
réalisées
Interventions
chirurgicales
Janvier 81 4 72 - -
Février 78 6 55 - -
Mars 67 3 47 1 -
Avril 24 3 9 - 2
Mai 28 5 11 - 1
Juin 43 4 15 2 2
Juillet 61 5 28 1 -
Août 73 8 48 2 -
Septembre 74 3 43 3 1
Octobre 62 1 42 2 1
Novembre 67 4 45 4 2
TOTAL 658 46 415 15 9
Sources : statistiques de l’HDB, rapport 2020
8.1.6.4. Handicaps cachés.
➢ Prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA
Les services offerts aux PVVIH à l’HDB sont :
- le conseil dépistage ;
- les consultations médicales ;
- la dispensation des antirétroviraux (ARV) ;
- le suivi biologique et l’accompagnement psychosocial.
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Au niveau du Conseil dépistage, 744 clients ont été dont 317 se sont révélés séropositifs soit
42,61%. Cette proportion élevée pourrait être liée au fait que les personnes testées ont été reçues
dans un tableau clinique évocateur, la majorité avait déjà un premier test positif.
Tableau 20 : Réalisation du suivi médical des personnes dépistées positives pendant la période
janvier-novembre 2020
Indicateurs
Tranches d’âges
Total
Moins de 15 ans 15 ans et plus
Nombre de consultations médicales 453 5662 6115
Nombre de patients servis lors des sorties pour la
distribution communautaire des ARV
15 385 400
Nombre de femmes enceintes séropositives suivies 0 32 32
Nombre de nouveau-nés de mères séropositives suivis 80 0 80
Nombre de personnes vivant avec le VIH (adultes/enfants)
suivies régulièrement
116 1787 1903
Sources : statistiques de l’HDB, rapport 2020
Sur les 1903 personnes séropositives régulièrement suivies dans la structure, il y avait 1787 adultes
et 116 enfants de moins de 15 ans.
- Au niveau du suivi biologique : pour la réalisation du suivi biologique des patients,
1768 charges virales ont été demandées. Les résultats reçus sont au nombre de 1077
soit un taux de rendus des résultats de 60,92%.
- Soutien psychologique, social et thérapeutique : l’entretien individuel à visée sociale
a concerné 155 patients et 6 séances de groupe ont été réalisées pour les
enfants/adolescents.
➢ Prise en charge des personnes vivant avec la lèpre
Au cours de la période de janvier à novembre 2020, le service de Léprologie a mené les activités
suivantes :
- Dépistage de nouveaux cas ;
- Prise en charge des complications lépreuses ;
- Suivi des anciens et nouveaux cas ;
- Hospitalisation des malades ;
Au niveau du dépistage de nouveaux cas, parmi les 83 nouveaux cas de lèpre, 17 patients
présentaient une infirmité de degré 2, synonyme d’atteinte neurologique ; ceci témoigne de la
détection tardive. Un total de 22 patients avait un indice bacillaire supérieur ou égal à 4+, dénotant
un degré de contagiosité élevé.
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Au niveau de la prise en charge des complications lépreuses : au cours de l’évolution de leur
maladie, 46 patients ont présenté des complications réactionnelles parmi lesquelles 58% ont
présenté des réactions reverses, signe d’un regain d’immunité cellulaire nécessitant la poursuite
du traitement.
Concernant le suivi (clinique) des anciens et nouveaux cas, le service de Léprologie a effectué
2799 consultations. Les affections intercurrentes représentaient 61,49% des motifs de consultation.
Concernant les hospitalisations, il y a lieu de noter que la prise en charge des complications et de
certains nouveaux cas nécessitait parfois une hospitalisation. De janvier à novembre 2020, deux
(02) patients sont décédés en cours d’hospitalisation. La durée moyenne de séjour était de 58,97
jours. Le taux d’occupation moyen des 28 lits était de 88,46 %.
8.1.6.5. Difficultés
• Une des principales difficultés est le retard dans la mobilisation et la mise à disposition des
fonds. Les procédures sont assez longues entre la manifestation d’un besoin et la mise à
disposition des fonds nécessaires pour la satisfaction de ce besoin.
• Le second point est le manque de personnel avec le changement de statut. C’était le CNAM,
depuis deux ans, c’est devenu un hôpital avec une restructuration assez importante et un
partage du personnel entre l’hôpital et l’INSP. Une partie du personnel est au compte de
l’INSP et même certains services y sont rattachés. Le manque de personnel qualifié dans
plusieurs domaines est un challenge actuellement.
• Avec le COVID 19, l’HDB a reçu de nouveaux appareils et équipements mais leur nombre
reste insuffisant. Il existe cependant un besoin de locaux adéquats. Le service de chirurgie
est très limité par le problème d’infrastructure parce qu’il n’y a pas de salle
d’hospitalisation digne de ce nom, cinq patients (5) ne peuvent pas être hospitalisés en
chirurgie. L’HDB ne répond pas aux critères de rampes, il n’y a que trois rampes dans
l’hôpital.
Dans la présentation des statistiques sur les personnes vivant avec un handicap, il n’y a pas de
focus très spécifique sur les enfants de 0-17 ans.
8.1.6.6. Recommandations
Avoir un Point Focal dans certaines structures comme l’HDB, chargé de suivre les indicateurs
relatifs aux handicaps et de rapporter périodiquement ses résultats et suggestions.
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8.2. Associations de personnes handicapées
8.2.1. Fédération Malienne des Associations de Personnes Handicapées (FEMAPH)
8.2.1.1. Création
Créée depuis le 29 mai 1982, la FEMAPH mobilise toutes les sensibilités de handicap et elle
compte présentement dix-neuf (19) Associations nationales à Bamako. Dans chaque région, elle
est représentée par une Fédération Régionale des Associations de Personnes Handicapées
(FERAPH) et dans chaque cercle par une Locale des Associations de Personnes Handicapées
(FECAPH) ainsi que dans chaque Commune du District de Bamako. Elle est reconnue sous le
Récépissé N°73 du 06 avril 2006 du MATCL-DNI selon la loi N°04-038 du 05 août 2004.
La vision de la FEMAPH est un Mali où la personne handicapée jouit de tous ses droits, assume
ses devoirs citoyens et participe pleinement au processus de développement humain durable.
8.2.1.2. Mission
La mission de la FEMAPH est de promouvoir l’accès des personnes handicapées aux services
ouverts au grand public à travers les actions de plaidoyer, le développement du partenariat, l’appui
technique aux membres et la mobilisation des ressources pour l’inclusion effective.
L’objectif général de la FEMAPH est de promouvoir au niveau national, une unité d’actions en
faveur des Personnes Handicapées.
Les principaux objectifs spécifiques sont :
• regrouper en son sein de toutes les Organisations de Personnes Handicapées ;
• Assurer la bonne marche des associations membres et le renforcement de leurs capacités à
réaliser leurs propres programmes ;
• instaurer un système de coordination des activités des associations de promotion de droits
des personnes handicapées et favoriser l’échange entre elles ;
• harmoniser les interventions des différentes ONG en matière d’invalidité et de promotion
des personnes handicapées ;
• aider les pouvoirs publics à adopter et à appliquer une législation relative à la protection, à
la formation et à l’emploi des personnes handicapées ;
• promouvoir l’organisation et le développement des programmes de prévention,
d’éducation, de réadaptation et de réinsertion sociale des personnes handicapées ;
• prendre en compte les questions d’invalidités dans les programmes de développement au
niveau local, régional, national et international.
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Pour l’exécution de sa mission, la FEMAPH s’est dotée d’un Plan Stratégique 2020-2023 autour
de six axes stratégiques suivants :
• Axe 1 : Renforcement du réseau associatif et plaidoyer y compris les membres associés ;
• Axe 2 : Mobilisation des ressources et partenariat ;
• Axe 3 : Développement de la communication interne et externe et capitalisation ;
• Axe 4 : Recherche/études sur la thématique du handicap ;
• Axe 5 : Promotion de l’éducation, la formation professionnelle, l’emploi, la santé, la
réadaptation des personnes handicapées ;
• Axe 6 : Réponses aux situations d’urgence humanitaire.
Les objectifs déclinés dans le Plan Stratégique, sur la période 2020-2023, se présentent comme
suit :
• renforcer les capacités organisationnelles et opérationnelles de la FEMAPH et de ses
organisations membres ;
• développer une stratégie de mobilisation de ressources pour l’autonomisation de la
FEMAPH ;
• développer un plan de communication pour la promotion des droits des personnes
handicapées et la citoyenneté ;
• développer des initiatives, des études, des recherches, sur la situation des droits des
personnes handicapées ;
• promouvoir l’accès des personnes handicapées aux services sociaux de base et de
protection sociale ;
• contribuer à une gestion inclusive des situations humanitaire en vue d’accroître la résilience
des personnes handicapées.
8.2.1.3. Activités menées en faveur des personnes vivant avec un handicap
• des acteurs de la société civile motivés et compétents
Aujourd’hui de nombreuses organisations de la société civile se sont dédiées à la promotion
des personnes handicapées. Elles sont de plus en plus spécialisées et bénéficient de l’appui
technique et financier d’organisations non gouvernementales internationales et des organismes
de coopération bi et multilatérale dans la mise en œuvre de leurs programmes.
• des partenaires techniques et financiers disponibles et engagés
L’adoption par les Nations Unies de la Convention internationale relative aux droits des
personnes handicapées et du protocole facultatif s’y rapportant a suscité une mobilisation sans
précédent autour des conditions des personnes handicapées au niveau des organisations du
Système des Nations Unies et de nombreux partenaires techniques bilatéraux et multilatéraux.
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Par ailleurs, le dynamisme des Associations des Personnes Handicapées et le renforcement des
capacités des leaders et militants des OPH, l’appui de l’Etat et de certains partenaires ont permis à
la FEMAPH de remporter des succès dans les domaines économiques, sociaux et culturels mais
aussi et surtout d’intégrer la personne handicapée dans le circuit de production du pays. Parmi ces
acquis, on peut citer :
- La mise en place de tous les bureaux régionaux de la Fédération à l’exception de celui de
Kidal. Ces bureaux ont plus ou moins fonctionné correctement.
- La négociation avec l’Etat pour la construction d’un immeuble moderne à la maison de la
Solidarité, servant de siège á la FEMAPH et á certaines OPH.
- L’intégration de 96 jeunes diplômés handicapés á la fonction publique de 1995 à nos jours
- La prise en compte du Programme National de Réadaptation á Base Communautaire dans
le Programme Décennal Socio- Sanitaire (PRODESS).
- L’appui en personnel fonctionnaire de l’Etat aux Institutions d’Education spéciales.
- La volonté affirmée des personnes handicapées à se prendre en charge et à s’impliquer dans
la mise en œuvre des décisions les concernant.
- La ratification de la convention N°159 du BIT relative à la Réadaptation Professionnelle
et à l’emploi des personnes handicapées.
- L’existence d’une Fédération dynamique de sport qui remporta beaucoup de médailles au
cours des tournois internationaux.
- L’établissement de partenariat dynamique entre les ONG « Action on Disability
Development » et Handicap International.
- L’adhésion au mouvement des personnes handicapées sur le plan sous régional, régional
et mondial.
- La création et l’animation d’une émission hebdomadaire à la radio nationale dénommée
« Tribune de la Solidarité ». Cette émission traite de tous les problèmes qui touchent les
personnes handicapées.
- La création d’un atelier de construction de cannes blanches.
- La création d’une Caisse de Crédit dénommée Handi-Caisse.
La FEMAPH a beaucoup contribué à la création et à la vie de la FOAPH et constitue de nos jours
la principale structure de référence pour les questions de handicap au Mali. A 37 ans d’existence,
la fédération a des forces et d’énormes défis à relever notamment en matière de mobilisation de
ressources pour son autonomisation. Elle dispose de documents stratégiques de travail comme le
Plan stratégique et le Manuel de procédures administratives et financières. De 2006 à nos jours,
elle participe à la mise en œuvre du Programme Décennal de Développement Sanitaire et Social.
A ce titre, elle bénéficie d’une subvention de l’Etat à travers le Ministère en charge de la Solidarité.
Elle bénéficie aussi des financements des Partenaires Techniques et Financiers pour des projets de
trois ans maximum.
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8.2.1.4. Difficultés
• Faible compréhension de la population de l’approche Droit du handicap ;
• L’insuffisance de textes juridiques et réglementaires d’application concrète des
conventions et autres textes ratifiés et adoptés par le Mali ;
• L’insuffisance de partenaires stratégiques pour le financement des plans de la FEMAPH et
de ses membres ;
• La faible capacité d’autofinancement de la FEMAPH et ses démembrements ;
• La faible application du plan de communication de la FEMAPH ;
• L’insuffisance dans le suivi de la mise en œuvre des outils de travail : Manuel de
procédures administratives et financières, le plan stratégique, le plan de communication, la
charte et la stratégie de mobilisation des ressources ;
• L’insuffisance d’interprètes professionnels en langage des signes ;
• L’insuffisance de données d’études et de statistiques nationales sur le handicap.
8.2.1.5. Financement de la FEMAPH
Dans le cadre des financements octroyés à la FEMAPH, on note l’évolution suivante :
Tableau 21 : Financement pour l'ensemble des acteurs 2016-2019
Acteurs
Montant reçu en franc CFA
2016 2017 2018 2019 TOTAL %
Etat 126 075 064 114852 200 88747 672 87 577 600 392 252 536 61,12
ABS 0 20 608 000 0 0 20 608 000 3,02
Recouvrement (Cotisation) 65 000 165 000 275 000 530 000 1 035 000 0,15
Partenaires 34 584 666 43 381 149 24877 199 140 883 872 268 726 886 35,70
TOTAL 160 724 730 179006 349 113899871 228 991 472 682 622 422 100
L’Etat finance le budget de la FEMAPH à hauteur de 61,12% et les partenaires à hauteur de
35,70%. Les cotisations des membres de la Fédération ne représentent que 0,15%. Le Budget des
partenaires a connu une légère progression de 2016 à 2019 par contre le budget de l’Etat a baissé
de 2016 à 2019.
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8.2.1.6. Recommandations :
- Renforcement des capacités organisationnelles, institutionnelles et opérationnelles des
Organisations des Personnes Handicapées (OPH).
- Appui au processus d’adoption du projet de loi de protection sociale en faveur des
personnes handicapées.
- Appui aux initiatives visant à valoriser l’utilisation des matériaux locaux pour la fabrication
sur place des aides techniques et matériels didactiques spécialisés pour réduire leurs coûts.
- Promotion de l’éducation intégrative en tant que moyen de hausser le taux de scolarisation
des enfants et des adolescents handicapés.
- Création d’un Fonds de garantie au niveau de Handi-caisse pour faciliter l’accès d’un plus
grand nombre de personnes handicapées au micro- crédit et particulièrement les femmes
handicapées.
- Jumelage entre les OPH du Mali et celles d’autres pays y compris avec les athlètes
handicapés de ces pays.
- Organisation d’une Table ronde des bailleurs de fonds pour le financement du Plan
Stratégique 2020-2023.
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8.2.2. Association Malienne d’Aide aux Malades Mentaux (AMAMM) : Centre de Santé
Jean Pierre COUDRAY (Dispensaire médico- psychologique)
8.2.2.1. Création
L’Association Malienne d’Aide aux Malades Mentaux a été créée le 19 août 1982 sous le récépissé
N°0744/M.I-D.N.I.C.T du 27 juillet 1983. Sa vision est une société dans laquelle le malade mental
jouit de tous ses droits et est protégé par la société, le personnel soignant et les parents ou tuteurs.
La mission de l’AMAMM est de veiller au bien-être des malades mentaux, à travers des actions
de plaidoyer auprès de l’Etat, des partenaires et des mécènes.
Les personnes handicapées souffrant de déficit mental sont prises en charge essentiellement au
niveau de deux structures : le dispensaire médico-psychologique (ex Lazaret dispensaire de
proximité) et l’hôpital national du Point G.
8.2.2.2. Missions
Le Dispensaire médico-psychologique (appelé aussi centre de santé mentale Jean-Pierre
COUDREY du nom du coopérant Français ayant beaucoup servi de son vivant à l’hôpital du point
G) évolue sous le couvert de l’Association Malienne des Malades Mentaux (AMAMM).
Il reçoit des malades, les consulte et les hospitalise au besoin. Les premiers soins sont prodigués
aux malades qui sont soit libérés soit référés à l’hôpital du Point G. L’objectif de la création de ce
centre est de permettre aux personnes malades d’être proches du centre de santé mentale.
Il est établi que les malades sont en général des « indigents » qui n’ont pas les moyens d’aller
jusqu’à l’hôpital du Point G à cause des frais de transport et autres exigences.
8.2.2.3. Activités menées en faveur des personnes vivant avec un handicap
Ces activités réalisées en 2020 s’articulent autour des axes principaux suivants :
• La consolidation et le renforcement des actions déjà engagées, notamment :
- Activités de consultation des malades et séances de sensibilisation des parents des
malades en observation au dispensaire Médico-psychologique Jean Pierre Coudray :
137 malades ont pu être consultés. Ces malades souffrent surtout de psychose et de
dépression. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes ;
En général, les malades viennent faire leur consultation et leurs soins, puis ils
retournent à domicile. Sur 10 malades seulement 2 passent quelques jours
d’hospitalisation au centre. La règle est que chaque malade doit avoir un
accompagnateur (aidant) qui aide les agents à l’entretenir. Les frais de consultation
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font 1000 F et les frais de l’hospitalisation coûtent 2000 F/jour. L’hospitalisation est
de courte durée (trois jours maximum). Si on constate qu’il n’y a pas d’amélioration
au terme de ce délai, le malade est référé à l’Hôpital du Point G car le dispensaire ne
prodigue que les premiers soins. La nourriture, l’achat des médicaments et les autres
besoins sont à la charge du patient et/ou de ses parents ». Il arrive que certains parents
de malades n’arrivent pas à s’acquitter de ces charges, ce qui amène le personnel à
s’en acquitter dans la mesure de ses possibilités.
- Placement de malades mentaux auprès des guérisseurs traditionnels. Ce placement
chez les tradipraticiens, spécialistes de maladie mentale, vise les malades n’ayant pas
de famille déclarée et posant un problème social. Deux centres sont retenus par
l’AMAMM : Fonougouba (Baguineda) et Shiana (Fana). Ils sont régulièrement suivis
par l’équipe de l’AMAMM.
- Visites à domicile de malades mentaux stabilisés.
• La célébration de Journées Mondiales dédiées aux malades mentaux
- Journée Mondiale de la Santé Mentale (10 Octobre) ;
- Journée Mondiale de Lutte contre l’abus d’alcool et de drogue (26 Juin) ;
- Journée des personnes handicapées (03 Décembre).
• Le renforcement du partenariat
- Avec l’ONG « Santé-Sud », des efforts soutenus ont été menés, notamment, la
réhabilitation psycho sociale, le traitement et la réinsertion professionnelle de cinq
(05) malades mentaux dans le district de Bamako ;
- L’AMAMM est affiliée à la FEMAPH et participe à toutes les réunions et ateliers de
formation organisés au sein de la faitière.
Causes de la maladie et profil des malades (enfant/adulte)
Selon le personnel soignant, deux principales causes sont constatées chez les malades mentaux
examinés :
• La consommation de drogues et stupéfiants : cette cause frappe essentiellement les jeunes
adolescents. Autrefois, on ne voyait presque pas du tout de malades mentaux jeunes. Il est
important de noter que l’enfant ne nait pas handicapé mental.
• La déception subie par les personnes : C’est le cas d’un Soninké qui a séjourné très
longtemps en France et qui envoyait régulièrement de l’argent afin qu’on lui construise une
maison. Mais à son arrivée ici au Mali, il s’est trouvé que ses parents correspondants
avaient plutôt dépensé autrement les sommes d’argent qu’il leur transférait.
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8.2.2.4. Difficultés rencontrées
• Dans le cadre de l’exécution de sa mission, le dispensaire est confronté à beaucoup de difficultés
liées à la faiblesse de ses capacités aussi bien en ressources humaines que financières. En effet,
il ne dispose que deux (2) cadres retraités (rémunérés sous formes de primes d’encouragement
par l’AMAMM, présidée par le Professeur Baba KOUMARE), deux (2) gardiens (pris en
charge par le Ministère chargé du Développement Social). L’AMAMM bénéficie d’une
subvention de l’Etat de deux (2) millions de FCFA. Cette subvention est destinée à l’achat de
la nourriture et des vêtements et à assurer le paiement trimestriel des sommes forfaitaires dites
« présents aux guérisseurs traditionnels » des centres de traitement des malades mentaux logés
à Baguineda et Shiana (Fana) ». Il s’agit de soutenir le partenariat et la complémentarité entre
la médecine moderne et la médecine traditionnelle.
• Manque d’assiduité des parents dans le suivi du traitement des malades. En effet, il s’agit d’une
maladie chronique qui nécessite un traitement régulier (mensuel) et de longue haleine. Pour ce
faire, le malade doit se rendre au centre pour recevoir des soins. L’inobservance de cette
disposition entraine le plus souvent des rechutes et l’aggravation des cas.
• Actuellement, la rupture du stock en médicaments essentiels constitue le véritable goulot
d’étranglement. On note à cet effet, un manque de pharmacie au sein du dispensaire. Il existait,
en 1995, une pharmacie qui était soutenue par l’ONG française Santé- Sud avec des dépôts de
médicament DCI. Le retrait de cette ONG a créé un grand vide au sein de l’établissement.
• L’extrême cherté des médicaments psychiatriques et neurologiques face à la pauvreté des
couches concernées.
• Abandon des malades par leurs parents ou accompagnateurs. En effet, il arrive même que
certaines personnes viennent avec leur malade au dispensaire. Après consultation et prescription
d’ordonnance, on constate la disparition de ces accompagnateurs, abandonnant
momentanément le malade à la charge du personnel avant le retour éventuel du membre de la
famille.
• L’association ne dispose ni de véhicule, ni de moto. Les déplacements se font avec des engins
appartenant aux membres de l’Association.
• Occupation illégale du terrain du centre par des privés.
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8.2.2.5. Recommandations
• Participer aux activités d’ergothérapie des thérapeutes en faveur des malades en vue de leur
réinsertion sociale ;
• Ouvrir un centre de créativité (Kotêba, théatre, art plastique, etc.) pour la prise en charge
des problèmes de psycho-trauma, d’addictologie et de santé mentale ;
• Placer les malades stabilisés chez les artisans de la place afin d’assurer leur formation et
préparer leur réinsertion sociale ;
• Renforcer les consultations de pédopsychiatrie chez l’enfant et l’adolescent ;
• Etablir des liens entre les familles, les artisans chez lesquels les patients se trouvent en
formation et le médecin traitant par des visites à domicile et toutes autres démarches.
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8.2.3. Association des Paralysés du Mali
8.2.3.1. Quelques avancées dans la mise en œuvre de la convention
• Dans le cadre de la mise en œuvre de la convention relative aux droits des personnes vivant
avec un handicap, les textes de référence des personnes vivant avec un handicap sont :
- la Convention 159 du BIT sur la réadaptation professionnelle et l’emploi des
personnes handicapées (1983), ratifiée par le Mali en 1997. Elle concerne notamment
trois volets : la formation, le maintien de l’emploi et la promotion professionnelle de
la personne handicapée ;
- la loi n°2018-027 du 12 juin 2018 relative aux droits des personnes vivant avec un
handicap, qui attend son décret d’application. Le décret se trouve à présent dans le
processus de signature au niveau de la Primature.
• Il est important de noter le changement du statut général de la fonction publique à son
article 18, qui a permis le recrutement des personnes vivant avec un handicap, sans passer
par le concours. La traduction de cet article a été le début du recrutement à titre
exceptionnel des personnes en situation de handicap dans la fonction publique en 1997.
Malheureusement, il a été constaté que des personnes valides ont été recrutées à la place
des personnes vivant avec un handicap. Suite à ses irrégularités, ce recrutement à titre
exceptionnel, qui avait absorbé le chômage des personnes vivant avec un handicap, a été
arrêté avec la transition de Cheick Modibo DIARRA.
• Après l’arrêt de ce recrutement, un quota de 1% était octroyé aux personnes en situation
de handicap ayant concouru comme les autres pour la fonction publique. Aujourd’hui on
est à 5%.
• Dans le cadre du recrutement à titre exceptionnel, qui constitue une volonté politique, la
côte d’Ivoire et beaucoup d’autres pays se sont inspirés du cas du Mali. Ces pays sont de
loin en avance aujourd’hui sur le Mali. A titre illustratif, en 2020, la Côte d’Ivoire a recruté
400 personnes en situation de handicap et prévoit 400 autres en 2021.
• On note au Mali que l’ensemble des personnes vivant avec un handicap, répertoriées
aujourd’hui en demande d’emploi au niveau de la FEMAPH est de 600. Ce chiffre n’inclut
pas l’effectif des personnes handicapées qui n’ont pas tous un Diplôme. Au niveau du
Collectif des personnes handicapées diplômées sans emploi, on note 100 à 200 personnes
recensées.
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A propos de l’intégration pleine et entière des personnes handicapées dans la société, un des
responsables de l’Association traduit en ces termes l’état d’esprit des personnes handicapées :
« Une personne handicapée n’a pas d’autres moyens de montrer qu’elle est comme tout le
monde, si elle n’a pas de revenu qui lui permet de se prendre en charge, d’avoir un foyer…
avoir une vie correcte et même aider la société. Le travail est très important pour une personne
vivant avec un handicap parce que ça lui met à l’abri de tout ce qu’on peut penser de négatif
par rapport au handicap ».
Le même responsable affirme avec conviction « qu’au Mali, des personnes en situation de
handicap sont à des postes de responsabilité, dans les Cabinets et autres, mais c’est toujours
négligeable, raison pour laquelle il faut se battre pour influencer les décisions permettant de faire
avancer certains dossiers. C’est le recrutement à titre exceptionnel, qui est la meilleure formule,
parce que le quota est réservé en fonction des postes pourvus. Beaucoup de personnes en situation
de handicap sont obligées d’aller vers des études qui ne donnent pas d’emploi, et il y a des postes
qui ne sont jamais ouverts à la fonction publique. Les personnes en situation de handicap
n’arrivent jamais à atteindre les 5% à la fonction publique ».
• Une carte d’invalidité biométrique va être mise en place et qui confère le statut des
personnes en situation de handicap. Les autres droits découlent de l’obtention de cette carte.
Ceci va permettre aux personnes en situation de handicap de bénéficier des prestations du
RAMED à condition qu’elles soient des démunies.
8.2.3.2. Les partenaires qui soutiennent les associations
Chaque association a ses partenaires. Les plus importants sont :
- Humanité et Inclusion (HI) surtout pour tout ce qui est plaidoyer, formation, etc.
- Expertise France généralement pour tout ce qui est prévention, prise en charge du
VIH/SIDA.
8.2.3.3. Difficultés d’accès aux infrastructures publiques
• Il y a des problèmes au niveau des centres de santé. L’accueil général, les matériels et
les salles d’accouchement ne sont pas adaptés pour les personnes de petites tailles et
d’autres personnes en situation de handicap. Les sourds-muets ont des difficultés
d’avoir des informations les plus élémentaires au niveau de l’accueil.
• L’insuffisance de rampes dans les infrastructures publiques (centre de santé, école,
services de l’administration publique, parkings de stationnement…) pour faciliter
l’accès des personnes handicapées physiques. Il n’y a pas d’avancées par rapport à
l’accessibilité des personnes vivant avec un handicap aux infrastructures publiques.
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8.2.3.4. Recommandations
• Les personnes vivant avec un handicap doivent se battre pour la représentativité. Même
s’il y a eu des avancées à ce niveau. Un quota de trois personnes a été accordé aux
personnes vivant avec un handicap au Conseil National de Transition (CNT). Une
convention a été ratifiée au CNT concernant le Conseil national pour les personnes
handicapées. Cet organe dispose d’un Comité de suivi dans la loi.
• Mettre les personnes vivant avec un handicap dans leur droit. En mettant une personne
vivant avec un handicap dans son droit, elle peut s’affranchir de son handicap. Par exemple,
les personnes aveugles peuvent être instruites de la même manière que les enfants qui
voient, si on leur donne les moyens qui leur permettent d’étudier. Pratiquement tous les
handicaps ont une solution.
• La question du handicap est une question transversale et ne doit pas être seulement au
compte du Ministère en charge de la solidarité. Tous les départements ministériels doivent
intégrer le handicap dans leurs activités.
• La population et les parents des personnes en situation de handicap doivent aussi être
sensibilisés.
« Le handicap se vit, ça ne se voit pas ! »
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8.2.4. Association Malienne de Lutte contre la Déficience Mentale chez l’Enfant
(AMALDEME)
8.2.4.1. Création
L’Association Malienne de Lutte contre la Déficience Mentale chez l’Enfant (AMALDEME) a
été créée le 31 juillet 1984 à l’initiative de feue Madame SANOGO Kadiatou BAGAYOGO.
En tant que structure de prise en charge médico- psycho éducative disposant du statut d’association
d’utilité publique (loi 96-028 du 25 janvier 1996), l’AMALDEME a pour finalité la promotion
socioéconomique des enfants déficients mentaux. Elle possède des démembrements dans toutes
les capitales régionales du pays.
8.2.4.2. Missions
- Etude des problèmes de la déficience mentale et des handicaps associés chez l’enfant ;
- Prévention de la déficience mentale chez l’enfant ;
- Education spécialisée des déficients mentaux par une action appropriée auprès des
futures mères, des services de santé et des services médico-sociaux spécialisés dans les
problèmes relatifs à la périnatalité.
Pour l’accomplissement de sa mission, le centre dispose de deux (2) agents fonctionnaires de
l’Etat, 35 agents contractuels et 10 grands enfants arriérés.
8.2.4.3. Sources de financement de l’AMALDEME
▪ Subvention de l’Etat : 6 000 000 FCFA par an depuis environ une décennie ;
▪ Partenaires : une ONG française « Ordre de Malte » qui nous donne 30 000 000 FCFA par
an. Mais depuis 3 ans, elle donne 4 000 000 FCFA et affirme que l’argent est réorienté
ailleurs pour d’autres projets comme le soutien aux enfants migrants… ;
▪ Autres partenaires notamment Humanité inclusion et des tierces personnes ;
▪ Ressources générées par les Activités courantes : l’enfant qui arrive à l’AMALDEME subit
d’abord une évaluation de sa déficience. Le coût de cette évaluation est de 2500 FCFA.
Suite à cette évaluation, des séances de prise en charge hebdomadaire (1h) sont organisées
à raison de 1000 FCFA par enfant. Il convient de préciser que l’AMADEME reçoit aussi
des enfants de parents indigents dont les prises en charge sont gratuites (volet social).
8.2.4.4. Activités menées en faveur des enfants vivant avec un handicap
Le centre de l’AMALDEME est multifonctionnel et organisé autour de quatre (4)
volets/domaines : éducation ; santé/thérapie ; formation ; insertion
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Volet éducation
Le Centre éducatif de l’AMALDEME dispose de trois types d’écoles :
- Une école exclusive pour des enfants déficients intellectuels « école spéciale » répartie en 3
sections : Section éveille (enfants de 7 à 11 ans) ; Section initiation (enfants de 11 à 13 ans
révolus) ; Section orientation (enfants de 13 à 16 ans). Au niveau de l’école spéciale, il n’y a
pas de programme avec un chronogramme préétabli, la progression se faisant avec l’évolution
respective de chaque enfant. Il faut au maximum 15 enfants pour 2 encadreurs.
- Une école intégratrice constituée d’enfants normaux avec 3 à 4 enfants déficients. Dans cette
école, le programme officiel enseigné est adapté aux enfants en situation de handicap
intellectuel. Il s’agit de tenir compte des besoins des enfants déficients dans le processus
de l’apprentissage ordinaire. En principe, dans une classe, il faut 5 enfants déficients pour
30 enfants normaux. L’objectif est de développer les interactions entre les enfants normaux et
les enfants déficients.
- Une école maternelle subdivisée en « petite section », « moyenne section » et « grande
section ».
Effectif d’élèves du centre
Il évolue en dents de scie. Actuellement, le centre reçoit 750 enfants régulièrement. Sur cet
effectif, on dénombre :
- 5 enfants déficients mentaux à l’école maternelle ;
- 23 enfants déficients mentaux à l’école intégrée (10 filles et 13 garçons) ;
- 45 enfants à l’école spéciale.
L’effectif des enfants déficients mentaux est géré selon deux régimes distincts :
- les enfants en semi-internat : tous les jours ouvrables, de 8h à 14h ;
- les enfants en régime « ambulatoires » surtout les lundis : il s’agit d’enfants handicapés qui
viennent pour des prestations puis rentrent.
Volet santé
Dans le cadre de la santé, le partenaire « Humanité et Inclusion (HI) » ex Handicap International
finance le projet DPCP (Dépistage et prise en charge précoce) des enfants de (0-14) souffrant de
polyhandicap, de trisomie 21 et d’Epilepsie). Ce projet est prévu pour 5 ans et doit prendre fin
dans 2 ans. Dans ledit projet, des aides rééducateurs ont été formés pour s’occuper des
enfants enregistrés. Cette activité de rééducation se fait dans l’espace de stimulation du centre.
Le même projet comporte une composante dédiée aux activités communautaires dans lesquelles
des relais communautaires recrutés et formés assurent la sensibilisation, l’information des
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« référents familiaux » (père, mère ou tierce personne s’occupant de l’enfant déficient à domicile)
et la rééducation des enfants déficients.
Volet « insertion socioéconomique »
Pour l’exécution de ce volet, l’AMALDEME dispose de deux centres situés respectivement à
Djélibougou et à Banankabougou où les mères des enfants déficients mentaux sont formées aux
activités génératrices de revenus comme la teinture et la fabrication de savon.
L’AMALDEME dispose aussi d’un centre d’internat créé en 2000-2001 dénommé Foyer de vie
autonome de Baguineda où les déficients mentaux apprennent à faire l’élevage et le maraichage.
Ce centre est fermé depuis 2007, faute de soutien. En 2019, il a été réhabilité grâce au soutien de
l’ex première dame, Madame KEITA Aminata MAIGA et de l’ONG « Sahel Enfant » pour des
financements respectifs de 33 millions et 17 millions de franc CFA. Le fonctionnement n’a pas pu
redémarrer en raison entre autres des événements du 18 août 2020 et du Covid 19. Il faut noter que
le coût de fonctionnement du Foyer s’élève à 29 millions par an.
8.2.4.5. Difficultés
Dans le domaine de l’éducation, les enfants déficients mentaux rencontrent beaucoup de
difficultés liées principalement aux facteurs suivants :
▪ Inexistence de second cycle au centre éducatif de l’AMALDEME : ainsi, à partir de la 6ème
année, les enfants déficients intellectuels n’ont pas accès à l’école ;
▪ Inadaptation des locaux des autres établissements scolaires : absence de rampes d’accès,
infrastructures construites en étage, etc. ;
▪ Manque de formation des enseignants pour accueillir et enseigner convenablement les
enfants déficients.
Dans le domaine de l’accès à la Santé :
▪ Coût élevé des médicaments, non accessibles pour la plupart des familles des enfants
déficients mentaux, du fait de la pauvreté.
▪ Non engagement des parents/tuteurs pour le suivi régulier de la prise en charge de leurs
enfants déficients mentaux.
Dans le domaine du financement :
▪ Insuffisance de la subvention de l’Etat face à l’ampleur des besoins : on note, dans ce cadre
des arriérés de salaire du personnel contractuel atteignant 10 mois ;
▪ Non-paiement par les parents des frais de transport des enfants entre le domicile et le
Centre ;
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▪ Vétusté des véhicules du Centre, ce qui engendre des coûts élevés d’entretien.
8.2.4.6. Recommandations :
▪ Augmenter le financement (subvention de l’Etat…) du Centre : les locaux et matériels
vétustes ;
▪ Assurer la formation permanente du personnel étant donné que le handicap est évolutif ;
▪ Construire un second cycle en vue de permettre aux enfants de continuer leur scolarisation.
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8.2.5. SOS ALBINOS
8.2.5.1. Création et mission de l’association
Avant la création le 17 juillet 1992, de l’association SOS ALBINOS, les enfants atteints
d’albinisme étaient victimes de rejet social et même d’atteinte à leur intégrité physique. Selon le
fondateur de l’association, l’ex Ministre des Affaires religieuses et du culte, Thierno Amadou
Omar Hass DIALLO, il fallait créer une structure pour alerter l’opinion sur la situation des
personnes, particulièrement les enfants victimes de discrimination à cause de leur handicap
(albinisme).
L’objectif de l’association est de pouvoir sensibiliser et informer sur la question de l’albinisme,
pour l’acceptation du droit à la différence.
En matière de statistiques, en 2018, l’association enregistrait 1300 personnes atteintes
d’albinisme dont 814 femmes (62,6%) et 486 hommes (37,4%). La grande majorité de cet
effectif était composée d’enfants de moins de 18 ans : 900 enfants (soit 69,2 %) dont 470 filles
et 430 garçons. Au niveau de la répartition régionale de l’effectif global enregistré, il provient
essentiellement du District de Bamako et des capitales des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso,
Ségou et Koutiala. L’ambition de SOS ALBINOS est de s’attaquer au milieu rural pour faire
évoluer cette problématique.
D’autres associations comme la Coalition malienne des organisations de défense des droits des
personnes atteintes d’albinisme et AMPA, disposent aussi de données sur les personnes atteintes
d’albinisme. C’est dire que les données présentement disponibles sont largement en deçà de la
réalité du terrain. Seul le prochain recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 5),
prévu en fin d’année 2021, pourrait permettre de disposer de chiffres plus crédibles.
8.2.5.2. Activités de l’association
De la création de SOS ALBINOS à aujourd’hui, un grand pas a été franchi dans la compréhension
de la question de l’albinisme notamment en termes de discrimination. En effet, grâce aux actions
de sensibilisation et de formation organisées par l’association dans les capitales régionales et dans
le District de Bamako, la discrimination envers les enfants atteints d’albinisme est rare
actuellement.
En plus de la sensibilisation et la formation, l’association appuie souvent à travers des projets, des
personnes atteintes d’albinisme pour les activités génératrices de revenus. Par ailleurs,
l’association est membre actif d’un réseau mondial qui concerne tous les albinos du monde, ce qui
a beaucoup aidé l’association en termes d’information.
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La première conférence panafricaine sur l’albinisme s’est tenue en 2015 en Tanzanie, où toutes les
Organisations de la Société Civile (OSC) des pays africains se sont retrouvées. Le rapport des
OSC, issu des rapports-pays, a permis de mettre l’accent sur la situation des personnes atteintes
d’albinisme. Ce rapport a permis aussi de disposer d’outil de plaidoyer pour l’adoption par les
Nations-Unies d’une première résolution sur la question de l’albinisme et d’une deuxième
résolution pour l’instauration du 13 juin comme « Journée internationale de sensibilisation à
l’albinisme ». L’association travaille beaucoup plus avec ce document qu’avec la convention.
8.2.5.3. Les partenaires de l’association (sources de financement)
- L’Etat subventionne l’association parce qu’elle a été reconnue d’utilité publique. Cette
subvention contribue significativement au fonctionnement de la structure, au paiement de
la location et du salaire du secrétaire permanent, ainsi qu’à la prise en charge des
consommations d’eau. De plus, chaque année lors du mois de la solidarité, l’Etat, à travers
la DNDS, appuie SOS Albinos par la distribution de crèmes solaires. Par ailleurs, le Fonds
de Solidarité Nationale procède très souvent, à l’occasion de la rentrée scolaire, à des dons
de kits scolaires à l’association pour les enfants atteints d’albinisme.
- Il est important de noter qu’au niveau de la santé aussi, l’Etat a bien voulu accepter
d’inscrire au Régime d’Assistance Médicale (RAMED) tous les enfants albinos recensés
par l’association. De plus, à travers le partenariat avec l’ANAM, chaque année les
récépissés sont renouvelés. Enfin, pour atténuer l’impact du COVID-19, plusieurs familles
d’enfants albinos ont été financièrement appuyées par le programme de filets sociaux
jigisèmèyiri.
- En dehors de l’Etat, SOS ALBINOS entretient actuellement un partenariat dynamique avec
la division des droits de l’homme de la MINUSMA et l’UNICEF. L’association envisage
de tisser des relations de partenariat avec ONU Femmes, la Fondation El Farouk, AMPA
Mali, l’ONG GAREF et la Fondation Fayçal du Qatar avec laquelle il avait bénéficié en
2015, de kits scolaires pour la rentrée scolaire, des vivres pour le mois de Ramadan et des
habits à l’occasion des fêtes de Ramadan et de Tabaski. La Fondation Fabre, de son côté,
s’est souvent engagée à prendre en charge la chirurgie réparatrice en cas de cancer cutané.
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8.2.5.4. Dispositif juridique international de lutte contre les agressions et discriminations
à l’encontre des personnes atteintes d’albinisme
Encadré 2 : Résolution A/HRC/RES/23/13 du 24 juin 2013, adoptée par le Conseil des droits de l’homme du
Nations Unies
Guidé par les buts, principes et dispositions de la Charte des Nations Unies,
Réaffirmant la Déclaration universelle des droits de l’homme et rappelant les instruments internationaux pertinents relatifs
aux droits de l’homme, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le Pacte international relatif
aux droits économiques, sociaux et culturels, la Convention relative aux droits de l’enfant et la Convention relative aux droits
des personnes handicapées,
Réaffirmant aussi que chacun a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne, et que nul ne peut être soumis à la
torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants,
Rappelant que la Charte et les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme sont fondés sur les principes
fondamentaux de l’égalité et de la non-discrimination,
Prenant note des travaux de la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence à l’encontre des enfants,
Réaffirmant le droit à la santé et à l’éducation consacré par la Déclaration universelle des droits de l’homme et les instruments
internationaux pertinents relatifs aux droits de l’homme,
Se déclarant préoccupé par les agressions contre des personnes atteintes d’albinisme, y compris des femmes et des enfants,
qui sont souvent commises en toute impunité,
Se déclarant aussi préoccupé par la discrimination, la stigmatisation et l’exclusion sociale généralisées dont les personnes
atteintes d’albinisme sont victimes,
Saluant les mesures prises et les efforts déployés par les pays concernés, notamment les poursuites engagées contre les
agresseurs, la condamnation publique des agressions commises contre des personnes atteintes d’albinisme, la fourniture d’un
refuge temporaire aux personnes atteintes d’albinisme qui sont menacées, et la réalisation de campagnes de sensibilisation de
l’opinion publique,
1. Demande instamment aux États de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection efficace des personnes
atteintes d’albinisme, et des membres de leur famille ;
2. Demande aux États d’établir les responsabilités au moyen d’enquêtes impartiales, rapides et efficaces sur les agressions
commises contre des personnes atteintes d’albinisme sur le territoire relevant de leur juridiction, de traduire les responsables
en justice et de faire en sorte que les victimes et les membres de leur famille aient accès à des recours utiles ;
3. Demande aussi aux États de prendre des mesures efficaces pour éliminer toute forme de discrimination à l’encontre des
personnes atteintes d’albinisme, et accélérer les activités d’éducation et de sensibilisation de l’opinion publique ;
4. Encourage les États à partager les meilleures pratiques en matière de protection et de promotion des droits des personnes
atteintes d’albinisme ;
5. Invite les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales concernées du Conseil des droits de l’homme, à examiner,
selon qu’il conviendra, dans le cadre de leurs mandats respectifs, les aspects pertinents de la sécurité des personnes atteintes
d’albinisme et de la non-discrimination ;
6. Invite les États, en collaboration avec les organisations régionales et internationales compétentes, à mettre en place des
initiatives bilatérales, régionales et internationales pour soutenir la protection des personnes atteintes d’albinisme ;
7. Demande au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme de lui soumettre, à sa vingt-quatrième session,
un rapport préliminaire sur les agressions et la discrimination contre les personnes atteintes d’albinisme ;
8. Décide de rester saisi de la question.
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8.2.5.5. Plan d'action régional sur l'albinisme en Afrique - 2017 – 2021 : Plan de 5 ans
pour lutter contre les attaques et autres violations contre les personnes atteintes
d'albinisme en Afrique sub-saharienne
Depuis 2006, plus de 600 attaques et autres violations contre les personnes atteintes d’albinisme
ont été signalées dans 28 pays de la région africaine. Compte tenu de la taille relativement réduite
de ce groupe de personnes, de tels chiffres témoignent de l’importance de la menace à la vie des
personnes atteintes d’albinisme sur le continent africain. De plus, ces chiffres se réfèrent aux seuls
cas signalés. Il semblerait que de nombreux cas ne soient pas signalés en raison de l’implication
des membres de la famille et de l'absence de mécanisme de suivi. Afin de lutter contre ces
violations et d’en endiguer leur causes profondes, l’Experte indépendante sur l’exercice des droits
de l’homme par les personnes atteintes d'albinisme, en collaboration avec divers mécanismes de
l’Union africaine dont la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples, le Comité
africain d'experts sur les droits et le bien-être de l'enfant, ainsi qu’avec d’autres partenaires
internationaux7 ont participé à l’élaboration d’un plan d’action régional.
Ce plan contient les recommandations formulées par différents organes et mécanismes de défense
des droits de l’homme au niveau des Nations-Unies et de l’Union Africaine qui ont été distillées
dans des mesures concrètes et spécifiques réalisables à court et à moyen terme (0 à 5 ans) tout en
suscitant des initiatives de long terme (au-delà de 5 ans). Ces mesures sont réparties en quatre
groupes : la prévention, la protection, la reddition de comptes et l’égalité, et la non-discrimination.
Trois consultations sur ces mesures ont été tenues en 2016, leur objectif étant de déterminer,
évaluer et hiérarchiser les mesures. Une autre consultation était prévue en 2017. Les États sont les
premiers responsables de la mise en œuvre de ces mesures. Cependant, le soutien et
l'investissement des partenaires internationaux sont essentiels pour obtenir les ressources et le
soutien technique nécessaires pour exécuter ces mesures.
Les violations des droits de l’homme dont sont victimes les personnes atteintes d’albinisme sur le
continent africain sont multiples et s’inscrivent à l’encontre de diverses conventions
internationales. Cela permet alors aux organismes s’occupant des personnes atteintes d’albinisme
ou qui regroupent celles-ci de recourir à plusieurs voies pour la mise en œuvre de ces mesures.
Ces mesures peuvent être intégrées dans des cadres normatifs et programmes qui existent déjà, tels
que :
• les Réformes de la justice pénale ;
• la Stratégie d’éducation publique ;
• les Stratégies relatives aux droits des personnes handicapées ;
• les Stratégies relatives à la discrimination raciale ;
• les Stratégies relatives au genre ;
7 Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme (OHCHR), l’UNESCO, l’UNICEF, le PNUD
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• les initiatives en matière de développement, et en particulier les Objectifs de
développement durable de l’ONU à l’horizon 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
8.2.5.6. Difficultés
• difficultés de suivi au niveau de l’école : les enfants albinos sont frappés généralement
de déficience visuelle. Du fait du déficit de formation des enseignants sur ce phénomène,
aucune distinction de traitement n’est faite entre les enfants frappés d’albinisme et les
autres enfants. Il s’agit ici de la problématique de la gestion, dans une classe, d’un enfant
atteint d’albinisme compte tenu de la déficience visuelle qui le frappe systématiquement.
Ceci est souvent la cause de stigmatisation de l’enfant albinos par ses camarades de classes,
toute chose qui pourrait l’amener à abandonner l’école. Toutefois, grâce à la sensibilisation
menée par l’association, on note une amélioration continue de la situation ;
• coût élevé des verres correcteurs et des médicaments à utiliser pour que les yeux soient
mieux stimulés pour un meilleur suivi des cours par l’enfant atteint d’albinisme. La non
prise en charge de ces besoins spécifiques, par les parents démunis, conduit très souvent à
des cas d’abandon fréquents malgré la sensibilisation ;
• non préparation des médecins sur la perception réelle de l’albinisme. En effet, certains
enfants albinos abandonnent l’école à cause de l’EPS (qui peut les créer des problèmes
dermatologiques du fait de l’exposition aux rayons solaires) et sont souvent obligés d’aller
chercher un certificat médical que certains médecins ont du mal à délivrer par
méconnaissance de la spécificité de l’albinisme8. L’obtention de ce certificat aussi peut
empêcher l’obtention de bourses par les enfants albinos qui peuvent être, à tort, considérés
comme physiquement malades.
• difficulté en matière de santé notamment le risque de cancer cutané : du fait de
l’exposition du corps de l’enfant albinos aux rayons solaires. Ceux qui ont des problèmes
de peau à l’intérieur du pays, sont obligés de venir à l’hôpital dermatologique de Bamako
qui n’est pas déconcentré pour le moment. Et la fourniture des médicaments n’est pas aussi
décentralisée. Beaucoup de personnes atteintes d’albinisme ont malheureusement perdu la
vie à cause du cancer cutané.
Pour le Président de SOS ALBINOS, « L’albinisme était un handicap méconnu même pour les
parents des enfants albinos. Ce qui fait que beaucoup d’enfants albinos avaient été victimes. On
ne voit pas l’albinos comme une personne en situation de handicap. Les gens pensaient que les
8 Suite à cette difficulté relative à la méconnaissance du handicap par des médecins, en partenariats avec la
MINUSMA, trois ateliers de formation des médecins ont été organisés à Bamako en 2020 pour sensibiliser
les médecins par rapport à cette spécificité.
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personnes vivant avec des handicaps physiques étaient les seules personnes en situation de
handicap. En réalité, l’albinisme oculo-cutané était méconnu comme handicap même pour
certains médecins. Mais de nos jours, l’albinisme est réellement compris, si ce n’est pas dans les
zones rurales reculées, il n’y a pas beaucoup de problèmes de stigmatisations (craches et autres).
Le progrès des mentalités, comme j’aime à le dire, est un travail de longue haleine. »
▪ Faible incitation des parents pour l’inscription des enfants à l’école : beaucoup de
parents d’enfants albinos n’acceptent pas encore d’envoyer leurs enfants à l’école. Ils
estiment que les enfants en situation de handicap ne doivent pas être scolarisés.
▪ Rejet familial et rejet dans certains domaines spécifiques. Par exemple dans le domaine
de l’éducation, des enseignants atteints d’albinisme ont été rejetés dans certaines zones
reculées. Pour le rejet familial, on donne peut-être plusieurs interprétations qui ne sont pas
forcément rationnelles. Et certains disent que c’est une question de dégout. Des enfants
atteints d’albinisme sont rejetés par les parents et n’ont même pas droit aux actes de
naissance. D’autres sont maltraités et utilisés à des fins mystiques. Même en termes de
mariage, les femmes atteintes d’albinisme ont du mal à se marier. On constate de façon
globale, qu’il y a plus d’hommes atteints d’albinisme mariés que de femmes atteintes
d’albinisme mariées.
▪ L’infanticide des albinos existe toujours : récemment, en 2020, la Présidente de
l’Association Malienne pour la Protection des Albinos (AMPA) est passée pour former les
agents de la DNDS sur les difficultés rencontrées par les personnes atteintes d’albinisme.
• Concernant la convention : il y a eu des formations à la FEMAPH sur cette loi. Mais la
spécificité cutanée de l’albinisme n’est mentionnée dans aucune partie de la convention,
alors que le problème des albinos n’est pas seulement visuel. « Toute discrimination qui
est liée à nous, très souvent ce n’est pas liée à notre problème de vision, c’est liée à notre
spécificité de la peau ».
• L’association est souvent confrontée à des problèmes de financement des projets.
8.2.5.7. Recommandations
• Intensifier la sensibilisation surtout dans les zones rurales reculées du pays ;
• Former les enseignants dans les IFM sur la gestion des enfants atteints d’albinisme en
milieu scolaire ;
• Créer un centre spécifique de la dermatologie dans toutes les régions du Mali ;
• Mettre à disposition des moyens pour pouvoir soigner les cas de cancer cutané sur place à
travers l’Hôpital de Dermatologie de Bamako.
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8.2.6. Union Malienne des Aveugles (UMAV)
8.2.6.1. Création
L’Union Malienne des Aveugles (UMAV) a été créée en septembre 1972 par Monsieur et
Madame Ismaïla KONATE.
8.2.6.2. Missions
- Prévention de la cécité ;
- Scolarisation des enfants aveugles ;
- Réadaptation des aveugles en milieu urbain ;
- Réadaptation des aveugles en milieu rural.
L’UMAV est membre, de la FEMAPH, de l’Union Africaine des Aveugles et de l’Union Mondiale
des Aveugles. Elle couvre toutes les régions excepté celles de Kidal, Ménaka et Taoudénit en tant
qu’Association. Par contre c’est la partie école qui couvre Bamako, Ségou et Gao.
8.2.6.3. Les ressources de l’UMAV-INAM proviennent essentiellement :
• Budget d’Etat :
- Subvention annuelle de 6 millions de francs CFA ;
- Appui de l’Etat à la Société de Production des Aveugles du Mali (SOPRAM) : 72
millions de FCFA en 2014 ; 64 millions en 2018 et 60 millions en 2020 ;
- Appui du Ministère de l’Education en matériel pédagogique spécialisé ;
- Prise en charge de 72 enseignants ;
- Renforcement des capacités des enseignants.
• Ressources propres de l’UMAV :
- Cotisations des membres de l’UMAV ;
- Ressources générées par les activités de l’UMAV.
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• Appui des partenaires techniques et financiers.
8.2.6.4. Activités Menées
1. En matière d’éducation
Le Gouvernement met à la disposition de l’INAM 72 enseignants ici directement pris en charge
par le budget d’Etat pour plus de 100 millions de francs CFA.
L’UMAV gère l’Institut National des Aveugles du Mali (INAM), institution d’éducation
spéciale qui lui est rattachée.
En matière de statistiques, l’INAM gère actuellement un effectif de 346 élèves non-voyants
(aveugles) répartis entre les cycles suivants :
• Premier cycle : 133 élèves dont 84 garçons et 49 filles ;
• Second cycle : 45 élèves dont 35 garçons et 10 filles ;
• Secondaire : 77 élèves dont 53 garçons et 24 filles ;
• Enseignement Technique, Professionnel et IFM : 15 élèves dont 11 garçons et 4 filles ;
• Université : 36 étudiants dont 24 garçons et 12 filles ;
• Ségou (20 élèves), Gao (15 élèves) et Jardin d’enfants (5 enfants).
2. En matière de santé
L’UMAV dispose d’une infirmerie qui manque de ressources humaines et de matériels
techniques. En effet, l’infirmerie ne dispose que de deux infirmiers et deux stagiaires. Les charges
de l’infirmerie sont totalement au compte de l’UMAV.
En plus de l’infirmerie, l’UMAV dispose aussi d’une unité ophtalmologique qui s’occupe de la
santé oculaire en termes de prévention de la cécité et de traitement. L’unité ophtalmologie, bien
que générant quelques ressources, rencontre beaucoup de difficultés liées à la faiblesse de capacité
technique (plateau technique très pauvre), ressources humaines (besoin de personnel qualifié) et
matériel. La consultation ophtalmologique coûte entre 1500 et 2000 FCFA.
Concernant le droit de l’accès à la santé, toutes les conditions doivent être réunies pour que les
enfants aveugles puissent bénéficier du même droit sur la base de l’égalité avec les autres enfants.
Cela n’est pas encore une réalité car il n’existe pas d’appui spécifique à ce niveau pour les enfants
aveugles. Pour le moment, la couverture sanitaire est entièrement à la charge de l’UMAV qui
utilise ses moyens de bord pour assurer les premiers soins à tous ces enfants.
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En matière de couverture sanitaire, aucun membre de l’UMAV n’est encore inscrit au RAMED
comme en témoigne le Secrétaire Général de l’UMAV : « Moi je suis au niveau de la commune
II, je suis le président de l’ASACO de la commune II et de la FELASCOM. Il y a trop de papiers
à chercher, trop de questions et il y a souvent des paramètres qui sont là qu’aucun aveugle ne
peut satisfaire. De plus, la procédure est très longue et on n’est même pas sûr que ça va aboutir.
Même pour obtenir le certificat d’indigence, on exige le payement de la taxe TDRL que la
personne handicapée ne doit pas payer ».
3. Emploi
La question d’emploi au Mali est une question cruciale pour tout le monde particulièrement pour
les personnes en situation de handicap, plus précisément pour les personnes handicapées visuelles.
Deux cas sont à distinguer face à la problématique de l’emploi :
1) Cas des diplômés
Les personnes handicapées visuelles diplômées sont pratiquement des sortants de l’université ou
de l’Institut de Formation des Maîtres (IFM). A l’université, les principales filières suivies sont :
le droit, les langues (particulièrement l’anglais) et les sciences sociales (dont la sociologie et
l’Anthropologie). Malheureusement, ces filières ne sont pas très sollicitées au niveau des concours
de recrutement direct à la fonction publique. A titre d’exemples tirés des entrevues avec les acteurs
concernés, les détenteurs de ces diplômes sont souvent à 10 voire 15 ans de chômage, du fait du
manque d’opportunité pour les aveugles. L’état d’esprit de cet aveugle-diplômé en dit long : « les
personnes clairvoyantes diplômées peuvent se débrouiller autrement contrairement à une
personne aveugle, qui, même s’il arrive à décrocher son diplôme, rencontrera énormément de
difficultés du fait de son handicap ».
2) Cas des non-diplômés
Cette catégorie comporte aussi bien ceux qui ne sont pas allés à l’école que ceux dont la
scolarisation a été interrompue pour divers motifs (faute de moyens, scolarité épuisée, etc.) et qui
ne détiennent aucun diplôme.
Cette dernière sous-catégorie, dans la mesure de ses capacités, est récupérée par la SOPRAM.
Cette société rencontre malheureusement de plus en plus de problème d’écoulement de sa
production engendrant ainsi une baisse de ses ressources financières, toutes choses qui
hypothèquent sa capacité d’investissement et de gestion de ses charges. Seul un soutien vigoureux
de l’Etat pourrait booster cette société. En effet, jusqu’en 2005, l’Etat octroyait des marchés de gré
à gré à la SOPRAM à travers le ministère de l’éducation, de 42 millions à 50 millions de francs
CFA pour la production de craies. Cette faveur a été supprimée à partir de 2005 suite à des
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modifications dans le Code des Marchés Publics, le montant des marchés gré à gré ne dépassant
plus les 15 millions de francs CFA et non attribués automatiquement.
En un mot, pour les non diplômés, l’espoir n’existe pas. Pratiquement, ils n’espèrent que sur la
société SOPRAM qui a aussi d’énormes difficultés. A ce sujet, il y a lieu de souligner que
beaucoup de premiers ministres passés ont été sensibles au problème de l’UMAV en général et de
la SOPRAM en particulier. En effet, le Premier Ministre a instruit en 2012 l’octroi d’un marché
de 60 millions de francs CFA à l’UMAV. En 2014, l’instruction du Premier Ministre au Ministre
de l’Education a permis l’octroi d’un marché de 72 millions de francs CFA à la SOPRAM. En
2018, le Premier Ministre a accordé un marché de 64 millions de francs CFA, et en 2020 le Premier
Ministre a donné un marché de 60 millions de francs CFA.
8.2.6.5. Principales difficultés
➢ Dans le domaine de l’Education
• difficultés dans la Gestion de l’internat : 296 élèves ;
• problèmes d’accès à l’éducation intégrée ;
• faibles opportunités en matière de filières scolaires : au niveau de l’INAM (UMAV),
environ 98% des enfants sont littéraires, parce que les filières scientifiques ne sont pas
développées ;
• faible paiement, par les parents, des frais d’inscription des enfants (7500 FCFA) et des frais
de scolarité (30 000 FCFA par an). Malgré la sensibilisation et les modalités pratiques
proposées pour le paiement de ces montants, le niveau de paiement reste faible, ce qui
entraine beaucoup de difficultés9 de gestion de l’internat par l’UMAV. Cette attitude des
parents est la conséquence de la gratuité observée au niveau de la structure au début de la
création de l’école ;
• désintérêt des parents pour l’éducation des enfants handicapés. Ces parents affichent ainsi
une volonté occulte de se débarrasser de la prise en charge de l’enfant handicapé car ne
fondant aucun espoir sur l’avenir de leur enfant malvoyant. Cette mentalité est confirmée
par un responsable de l’UMAV en ces termes : « Tu vois leurs camarades ou leurs frères
et sœurs qui sont en famille, on n’hésite pas à payer les écoles privées à des coûts
faramineux pour eux, mais quand il s’agit de l’enfant handicapé… Parce que tout
simplement, consciemment ou inconsciemment il y a ce préjugé que c’est un enfant
handicapé, il n’ira nulle part, ou peut-être il ne va rien nous rapporter, donc c’est un
investissement inutile ».
• faible opérationnalisation de l’école intégrée. Les élèves non-voyants sont confrontés à
beaucoup de difficultés au fur et à mesure que le niveau augmente. Parmi ces difficultés,
9 Le caractère social de l’établissement l’amène à assister (notamment en alimentation) certains enfants qui viennent
des régions et dont beaucoup n’ont même pas de tuteur à Bamako.
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on relève le manque de matériel spécifique adapté à leur formation (poinçon, feuilles
Braille). Ce matériel qui n’est pas disponible sur le marché malien est commandé à
l’extérieur (particulièrement sur le marché européen) à des prix très élevés (à titre
d’exemple, un poinçon coûte 3 euro soit environ 2000 FCFA ; une rame de papier braille
coûte entre 15 000 et 17 000 FCFA).
➢ Dans le domaine de la santé
• Difficultés de ravitaillement de l’UMAV en médicaments auprès de la Pharmacie
populaire : nécessité d’inscrire l’UMAV au programme de fourniture des médicaments aux
lycées au niveau du ministère de l’éducation.
• Insuffisance de la subvention de l’Etat (l’UMAV est reconnue d’utilité publique) à
l’UMAV et l’INAM : 11 millions par an pour un besoin de près de 200 millions de francs
CFA. Le plus gros problème demeure la gestion du système d’internant avec 296 élèves,
filles et garçons.
• Coût élevé de la facture d’électricité : l’UMAV paye en moyenne entre 350 000 FCFA et
400 000 FCFA par mois. Les difficultés de paiement ont abouti à des arriérés de 5 millions
de francs CFA qu’EDM a bien voulu accepter de rééchelonner le paiement (100 000 FCFA
par mois en plus du paiement de la facture courante). Le coût élevé des factures EDM
résulte de l’existence au sein de l’UMAV de plusieurs structures rattachées : Jardin
d’enfants, Ecole (premier cycle et second cycle), Internant (dortoir des garçons et dortoir
des filles), Infirmerie, Unité ophtalmologie, Direction (Administration) de l’UMAV,
Reprographie.
• L’UMAV dispose des magasins en location dont la gestion lui pose beaucoup de problèmes
pour non-paiement par les locataires : le montant des arriérés est d’environ 6 millions de
FCFA et des procédures judiciaires engagées n’ont pas, pour le moment, permis de trouver
de solution à cette situation.
➢ Dans le domaine de l’emploi
• Absence de statistiques pour l’emploi et la formation professionnelle : faible employabilité
(taux de recrutement) des diplômés non-voyants ; durée moyenne de chômage des
diplômés (10-15 ans) ; non ouverture du concours à la fonction publique dans les profils
littéraires dont les non-voyants sont généralement titulaires.
• Absence de décret d’application de la loi n° 2018-027du 12 juin 2018 relative aux droits
des personnes vivant avec un handicap.
• Non poursuite de l’octroi, par l’Etat, de marchés à la SOPRAM.
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Encadré 3 : Témoignages
« Nous sommes pratiquement tous condamnés à faire les études littéraires et très rarement, depuis maintenant 10 ans, ces
besoins ne sont pas trop exprimés au niveau de la fonction publique. D’abord il y a même eu aussi un autre changement avec
la nouvelle ENA où tous les Juristes doivent passer par la nouvelle ENA. Parce ce que nous pouvons faire au niveau de la
fonction publique, soit administrateur de travail de sécurité sociale, ou administrateur civil, tous ces corps sont maintenant au
niveau de la nouvelle ENA. Et le quota de 5% ne s’applique pas là-bas, ça s’applique uniquement au niveau de la fonction
publique d’Etat. Donc vous voyez, encore on est discriminé au niveau de la nouvelle ENA»
« Pour l’employabilité des diplômés, je crois que ça doit être assortie d’un texte. La loi en parle, même si la loi n’a pas son
décret d’application. Mais auparavant avant la loi, le statut de la fonction publique, dans son article 18 parle de faveurs qui
peuvent être accordées aux personnes handicapées pour leur employabilité, sans préciser la nature de ces faveurs. Toutefois,
grâce à l’application de cet article, les personnes handicapées étaient intégrées à titre exceptionnel à la fonction publique
jusqu’au coup d’Etat de 2012. Après le coup d’Etat de 2012, cette modalité de recrutement a connu d’autres formes, l’Etat
ayant opté pour l’octroi de quotas allant 1% à 5% pour les personnes handicapées. Le concours a été organisé sur cette base
en 2019 dans le corps de la douane où 28 personnes handicapées ont passé mais n’ont pas encore eu accès à l’emploi. C’est
bien écrit qu’ils ont passé au concours, mais on ne sait pas pourquoi vous les refusez l’accès. Donc de 2020 jusqu’à maintenant
on attend, on est dans les courses interminables, on fait un jeu de ping-pong et le problème n’est pas réglé jusqu’à présent ».
8.2.6.6. Recommandations :
• Prise en charge, par l’Etat, de la fourniture de matériel adapté ;
• Formation continue des enseignants pour une meilleure intégration des élèves non-voyants
à l’école ;
• Adoption du décret d’application de la loi n° 2018-027du 12 juin 2018 relative aux droits
des personnes vivant avec un handicap ;
• Prise en charge de l’internat de l’INAM ;
• Appui à la recherche d’un système pour l’écoulement des produits de la SOPRAM ;
• Dotation en matériels didactiques spécifiques ;
• Recrutement des diplômés handicapés visuels à la fonction publique ;
• Accroissement de la subvention allouée aux écoles spéciales ;
• Améliorer l’accès des personnes handicapées aux services sociaux de base. Beaucoup
d’efforts doivent être faits à ce niveau ;
• Dotation de la bibliothèque de l’UMAV en documentation multifonctionnelle accessible
aux aveugles ;
• Facilitation de l’accès aux aides-techniques et aux outils des nouvelles technologies de
l’information et de la communication pour les personnes aveugles ;
• Encourager la recherche de solutions innovantes pour l’intégration socio-économique des
personnes handicapées en générale et des personnes aveugles en particulier.
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8.2.7. Association Malienne des Sourds et Sourds-Muets (AMASOURDS)
8.2.7.1. Création
L’Association Malienne pour la Promotion Sociale des Sourds et Sourd-Muets (AMASSOURDS)
a été créée le 10 juillet 1989 à l’initiative de Monsieur Abdoulaye WAGUE.
8.2.7.2. Missions
- Soutenir les actions menées par les pouvoirs publics et les initiatives privées dans les
domaines de la prévention de la déficience auditive et de la réadaptation ;
- Promouvoir ou renforcer la politique nationale d’intégration socio-économique et culturelle
des personnes handicapées auditives ;
- Favoriser leur épanouissement et leur pleine participation au développement du pays.
8.2.7.3. Activités Menées
Formation des élèves dans quatre écoles dont deux (02) à Bamako (EDA et Jigiya Kalanso), une
(01) à Kita et une (01) à Tombouctou.
8.2.7.4. Principales difficultés
Les principaux problèmes rencontrés par les enfants souffrant de troubles de l’audition et de la
parole peuvent se résumer comme suit :
- Insuffisance de la subvention de l’Etat face au fonctionnement des écoles ;
- Non maîtrise de la langue des signes par les enseignants surtout au niveau du second cycle ;
- Non orientation des élèves admis au DEF ;
- Manque d’interprète et de codeur à l’école ;
- Insuffisance du matériel audio-visuel ;
- Insuffisance de matériels didactiques (dictionnaire en langue de signe) ;
- Non-participation active des parents dans la prise en charge scolaire des enfants
- Problème de formation des formateurs.
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8.2.7.5. Recommandations
- Favoriser l’accès, à tous les niveaux d’enseignement, des enfants souffrant de troubles de
l’audition et de la parole ;
- Assurer la formation continue des enseignants en langue des signes, à tous les niveaux
d’enseignement ;
- Orienter les élèves souffrant de troubles de l’audition et de la parole admis au DEF ;
- Former et recruter les interprètes et codeurs à l’école ;
- Equiper les écoles de matériels audio-visuels et de matériels didactiques (dictionnaire en
langue de signe) ;
- Sensibiliser les parents pour leur participation active à la prise en charge scolaire des
enfants souffrant de troubles de l’audition et de la parole.
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8.2.8. Association Malienne des Personnes de Petite Taille (AMPPT)
8.2.8.1. Création et mission
L’organisation apolitique, l’Association Malienne des Personnes de Petite Taille (AMPPT) a vu
le jour le 10 octobre 2008, dans le cadre du mois de la solidarité et de la lutte contre
l’exclusion. Elle œuvre pour l’épanouissement et la promotion des personnes de petite taille tant
sur le plan national qu’international. Elle entend ainsi tirer sur la sonnette d’alarme face à la
situation de marginalisation à laquelle les personnes de petite taille sont confrontées au quotidien.
8.2.8.2. Activités menées en faveur des personnes vivant de nanisme
De sa création à ce jour, l’AMPPT a fait un grand pas pour l’épanouissement et la promotion des
personnes de petite taille. Cela à travers des conférences sur leur situation, des appuis financiers
des structures étatiques et des appuis de certains partenaires extérieurs. Ainsi :
- l’AMPPT a initié et obtenu avec l’APEJ en partenariat avec les partenaires techniques et
financiers (dont le BIT-ISFP) des formations dans le domaine de l’emploi et l’obtention de
prêts pour les projets de création de PME-PMI au profit de nos membres ;
- organisation, en collaboration avec le réseau africain des journalistes et communicateurs,
d’un forum sous régional consacré à l’intégration des personnes de petite taille, qui a
conduit à la création de la Fédération ouest africaine des associations des personnes de
petite taille ;
- avec l’appui de la Fondation pour l’Enfance et Islamic Relief, l’AMPPT a offert des vivres,
des habits et d’autres produits aux personnes démunies. Elle a également aidé ses membres
pour l’obtention de 20 bourses de formation en coupe et couture au COPCC.
8.2.8.3. Difficultés
• Difficultés d’accès aux édifices publics : l’une des difficultés majeures auxquelles sont
confrontées les personnes de petite taille, est celle de leur accès aux édifices publics. A ce
sujet, le décret N°02-511/P-RM du 15 novembre 2002 exige que les édifices publics soient
construits de sorte que les personnes en situation de handicap et les personnes âgées
puissent y accéder sans barrière et sans aide extérieure. Malheureusement, le problème
persiste, comme le témoignent :
o Mme DIARRA Kadiatou BARRY, présidente de l’Association des Personnes de
Petite Taille (AMPPT) : ” Les bâtiments publics ne sont pas du tout accessibles aux
personnes de petite taille ” ;
o Bamakan KANADJI, étudiante à la FDPRI et stagiaire à l’AGEFAU en
maintenance, témoigne que lors de son examen d’entrée à une université privée,
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elle a été contrainte de monter cinq étages faute d’ascenseurs. ” Je me tenais débout
pour faire mon examen parce que les table-bancs n’étaient pas adaptés “ ;
o Fatoumata, petite taille et mère de deux enfants, témoigne qu’elle a rencontré
beaucoup de difficultés lors de ses grossesses et accouchements dans les centres de
santé. Selon elle, les lits d’accouchement ne leur sont pas adaptés et les files
d’attente devant les guichets leur font beaucoup de peine car elles ont du mal à se
tenir debout pendant trop longtemps.
• Moyens de déplacement : Une autre difficulté à laquelle les personnes de petite taille se
trouvent confrontées, est le problème de moyens de déplacement. En effet, elles ne peuvent
utiliser les mêmes moyens de locomotion que les autres. A cause de leurs petites tailles,
elles sont parfois obligées de se faire transporter dans les bras des autres.
• Problèmes d’intégration dans les secteurs d’activités tels que la fonction publique, le
secteur privé, l’enseignement, les ministères, les transports.
• Perception de la famille : les PPT sont parfois victimes de leurs propres familles pour qui,
elles constituent une honte, selon le témoignage suivant : « Certains parmi nous, sont
cachés à la maison par leurs parents. Ils sont séquestrés et battus. Ils n’ont pas le droit de
sortir, d’avoir des amis, de connaitre le monde extérieur.
8.2.8.4. Recommandations
• Faciliter l’accès des personnes en situation de handicap en général et les personnes de petite
taille en particulier aux infrastructures scolaires et de santé ;
• Favoriser la scolarisation des PPT, particulièrement des filles ;
• Appuyer l’insertion socio-économique des PPT.
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8.3. Impact de la création des structures étatiques et des associations sur
la situation des personnes handicapées
La création des structures étatiques et des associations de personnes handicapées a, de toute
évidence eu un impact positif sur la situation des personnes handicapées. En effet, les missions et
activités menées par ces différentes structures ont permis d’aboutir à cinq types d’impact :
1) Reconnaissance du rôle des personnes handicapées dans la société
• Prise de conscience par l’opinion publique nationale et internationale de la réalité des
problèmes dans lesquels vivent les personnes handicapées ;
• Elaboration de documents de politiques spécifiques pour l’intégration et la promotion
socio-économique des personnes handicapées.
2) Meilleure connaissance de la situation des personnes handicapées
• Alerte sur la situation des personnes handicapées, particulièrement des enfants, et la
prise en main de la question du handicap au regard du poids démographique que
représente cette frange de la population jusqu’alors victime de discrimination, de
marginalisation, de stigmatisation et d’atteinte à leur intégrité physique, du seul fait du
handicap ;
• Prise en compte des besoins des personnes handicapées dans les politiques et stratégies
publiques ;
• Réalisation d’études ciblées.
3) Diminution de la discrimination et de la stigmatisation
• Perception, de plus en plus positive (moins de rejet et plus d’intégration), des familles
d’enfants handicapées et de la population, sur les personnes handicapées ;
• Actions de sensibilisation menées par l’Etat et les associations de personnes
handicapées avec l’appui des Partenaires Techniques et Financiers (PTF).
4) Meilleure prise en charge des enfants handicapés
• Prise en charge particulière des enfants handicapés notamment dans les domaines de
l’éducation, de la santé et de la protection contre les pires formes de violence ;
• Existence d’écoles spécialisées soutenues par l’Etat et les PTF.
5) Confiance des personnes handicapées en elles-mêmes
• La prise de confiance de personnes handicapées sur leur capacité et leur place dans le
processus de développement socio-économique du pays ;
• Plusieurs exemples de réussite dans la vie active des personnes handicapées sont
enregistrés dans divers secteurs d’activité : administration, entreprenariat, sport, etc.
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Il convient toutefois de relativiser cet impact au regard des grands défis à relever. En effet, si la
situation apparait relativement encourageante en milieu urbain, beaucoup d’efforts restent encore
à fournir en milieu rural profond pour améliorer la situation des personnes, particulièrement celle
des enfants, du fait de la non-représentation régionale et locale de la plupart des associations de
personnes handicapées et de plusieurs structures étatiques de prise en charge des personnes
handicapées. Quelques activités sont cependant menées par ces structures en milieu rural.
Il y a lieu de noter que la FEMAPH est bien structurée pour une couverture nationale de la
problématique du handicap. En effet, cette Fédération qui regroupe une vingtaine d’associations
de personnes handicapées, est représentée par neuf (9) Fédérations Régionales et cinquante une
(51) Fédérations locales.
De plus, elle est organisée autour des instances et organes suivants :
• L’Assemblée Générale ;
• Le Conseil d’Administration ;
• Le Bureau Exécutif composé de 18 membres ;
• Les commissions de travail ;
• La Direction Exécutive qui est l’organe d’exécution ;
• Deux membres associés dont la Fédération Malienne des Associations Sport pour
Handicapé (FEMASH) et l’Ensemble National Artistique et Culturel des Personnes
Handicapées du Mali (ENACPHM).
Tableau 22 : Situation des organisations de personnes handicapées en 2019
Niveaux
Nombre de
FERAPH
Nombre
de
FELAPH
Nombre
d’associations
membres de la
FEMAPH/FERAP
H/FELAPH
Nombre total de membres
Hommes Femmes Total
Bamako 1 6 20 8 585 8 111 16 696
Kayes 1 7 32 984 995 1 979
Koulikoro 1 7 86 3 689 6 957 10 646
Sikasso 1 7 13 1 157 889 2 046
Ségou 1 7 74 2 569 1 891 4 460
Mopti 1 8 57 2 156 2 025 4 181
Gao 1 4 20 457 312 769
Tombouctou 1 5 21 541 905 1 446
Kidal - - 5 89 55 144
Total 8 51 328 20 227 22 140 42 367
Source : Base de données FEMAPH, 2019
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Quant aux structures nationales sus-présentées, celles qui n’ont pas encore de représentations
régionales sont : la DNEPS, l’Hôpital Dermatologique du Mali et l’ONAPUMA.
Enfin, on relève une collaboration étroite entre les structures techniques et les associations de
personnes handicapées. Cette dynamique doit évoluer vers un partenariat formel et une synergie
d’actions pour plus d’impacts sur la situation des personnes handicapées, particulièrement celles
des enfants handicapés.
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IX. DIFFICULTÉS ET RECOMMANDATIONS
9.1. Difficultés
9.1.1. Difficultés d’ordre général
• l’insuffisance de données statistiques actualisées sur la situation générale des personnes
handicapées au Mali ne permet pas d’évaluer l’impact des différents programmes de
promotion et de réinsertion socio-économique sur les conditions de vie des personnes
handicapées ;
• la non scolarisation des enfants : les enfants handicapés souvent non scolarisés et/ou
déscolarisés constituent un nid important pour la mendicité et la délinquance juvénile ;
• la faible application des Conventions et protocoles internationaux adoptés en faveur
des personnes en situation de handicap et ratifiés par le Mali ;
• l’insuffisante prise en charge des besoins éducatifs spéciaux des enfants handicapés
aussi bien en milieu ordinaire qu’en milieu spécial ;
• l’inaccessibilité géographique et financière de la majorité des personnes handicapées
nécessitant un appareillage ;
• la non jouissance de tous leurs droits dans leurs milieux familiaux et de travail ;
• l’insuffisance de dispositions réglementaires sur la protection juridique des personnes
handicapées dans le monde du travail : manque de personnels compétents chargés de
promouvoir et de veiller à la protection juridique des personnes handicapées sur les
lieux de travail (inspecteurs et contrôleurs du travail notamment) ;
• la faible représentativité des personnes vivant avec un handicap à des postes nominatifs
et électifs.
Ces différents problèmes ont des effets négatifs sur la vie et la situation des personnes handicapées.
Ils se traduisent par :
▪ une marginalisation et une exclusion sociale de plus en plus préoccupantes des personnes
handicapées, liées entre autres à :
- la pauvreté qui amplifie le phénomène de la mendicité et
- l’insuffisante mise en œuvre de politiques inclusives en matière de réadaptation à
base communautaire, de sports, d’art et de culture ;
▪ une difficulté d’accès, sur les plans physique, géographique et financier, aux services
sociaux de base (santé, éducation, emploi, eau, logements, etc.) ;
▪ une insuffisante prise en compte de besoins éducatifs spéciaux des enfants et jeunes
handicapés ;
▪ une quasi absence de protection sociale entrainant la précarisation d’un nombre de plus en
plus important de personnes handicapées sans revenus ou à faible pouvoir contributif ;
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▪ l’insuffisante prise en compte des besoins et intérêts spécifiques des femmes handicapées
dans les différents plans et programmes relatifs à la promotion des personnes handicapées ;
▪ des services et structures de prévention, de réadaptation, et de réinsertion insuffisants en
nombre et souvent inadaptés lorsqu’ils existent.
9.1.2. Difficultés spécifiques
➢ Domaine de l’éducation
• l’insuffisante prise en compte de besoins éducatifs spéciaux des enfants et jeunes
handicapés ;
• le risque de délinquance : les enfants des personnes en situation de handicap souvent
non scolarisés et/ou déscolarisés constituent un nid important pour la mendicité et la
délinquance juvénile ;
• le non accès à tous les cycles de scolarisation : beaucoup d’enfants handicapés restent
non scolarisés et/ou ne sont pas en mesure de poursuivre leur scolarité au-delà du cycle
fondamental lorsqu’ils arrivent à être scolarisés ;
• l’insuffisante prise en charge des besoins éducatifs spéciaux des enfants handicapés
aussi bien en milieu ordinaire qu’en milieu spécial..
➢ Domaine de la Santé et de la protection sociale
• l’immense majorité des personnes en situation de handicap nécessitant un appareillage
n’a pas accès géographiquement et financièrement à ces aides techniques ;
• Il existe des problèmes au niveau des centres de santé. L’accueil général, les matériels
et les salles d’accouchement ne sont pas adaptés pour les personnes de petites tailles et
d’autres personnes en situation de handicap. Les sourds-muets ont des difficultés
d’avoir des informations les plus élémentaires au niveau de l’accueil.
➢ Domaine de la formation professionnelle et de l’emploi
• les personnes en situation de handicap ne jouissent pas de tous leurs droits dans leurs
milieux familiaux et de travail ;
• l’insuffisance de dispositions réglementaires sur la protection juridique de la Personne
Handicapée dans le monde du travail et le manque de personnels compétents chargés
de promouvoir et de veiller à la protection juridique des personnes en situation de
handicap sur les lieux de travail (inspecteurs et contrôleurs du travail notamment)
constituent des obstacles à la pleine jouissance de leurs droits au travail chez les
personnes en situation de handicap.
➢ Domaine de l’accès aux infrastructures publiques
• les difficultés d’accès au plan physique, géographique que financier aux services
• sociaux de base (santé, éducation, emploi, eau, logement, etc.) ;
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• l’insuffisance de rampes dans les infrastructures publiques (centre de santé, école,
services de l’administration publique, les parkings de stationnement…) pour faciliter
l’accès des personnes handicapées physiques. Il n’y a pas d’avancées par rapport à
l’accessibilité des personnes vivant avec un handicap aux infrastructures publiques ;
• l’insuffisance d’infrastructures scolaires (salles de classe, des toilettes, espaces de
jeux, laboratoires) en nombre et lorsqu’elles existent ne sont pas toujours accessibles
et ne prennent pas en compte les besoins spécifiques des enfants handicapés en terme
de mobilité et d’accessibilité géographique ;
• la non accessibilité du matériel didactique spécialisé qui n’est pas à la portée des
bourses des parents en raison de leurs coûts élevés et les outils pédagogiques ne sont
pas adaptés ;
• l’insuffisance de formation de formateurs en éducation spéciale ainsi que d’interprètes
professionnels en langue de signes ;
• l’inaccessibilité au second cycle : les écoles pour déficients auditifs dans les régions
ne disposent pas d’un second cycle de l’enseignement fondamental ;
• la faible opportunité des élèves, sourds/sourds-muets et des élèves déficients mentaux,
titulaires du Diplôme d’Etudes Fondamentales (DEF) qui n’ont aucune opportunité
pour accéder aux établissements d’enseignement secondaire et dans les écoles
professionnelles et techniques faute de dispositifs d’encadrement adéquats ;
• l’absence de services sociaux spécialisés au sein des établissements d’éducation
spéciale et de dispositifs spécifiques de protection sociale appropriés accentuant la
vulnérabilité des élèves et étudiants handicapés.
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9.2. Recommandations
9.2.1. Recommandations d’ordre général
1) Au Gouvernement
• accélérer le processus de signature du décret d’application de la loi n° 2018-027du 12 juin
2018 relative aux droits des personnes vivant avec un handicap et mettre en place un
Comité de Suivi de l’application de ladite loi ;
• augmenter le budget des structures techniques chargées du suivi des écoles spéciales et la
subvention de l’Etat accordée aux associations de personnes handicapées pour assurer,
d’une part, le financement de leurs charges de fonctionnement, et, d’autre part, la mise en
œuvre de la Politique Nationale de Promotion socio-économique des personnes
handicapées et de la Réadaptation à base communautaire (RBC) ;
• assurer une meilleure prise en compte du handicap par le système statistique national,
particulièrement dans le RGPH et les enquêtes à couverture nationale ;
• opérationnaliser la transversalité de la question du handicap en l’intégrant
systématiquement dans les politiques, programmes, stratégies et activités de tous les
départements ministériels ;
• élaborer une politique nationale de l’éducation inclusive en mettant l’accent sur la
formation des enseignants en matière de handicap ;
• construire des rampes et points d’accès dans tous les bâtiments publics pour faciliter
l’utilisation des services par les personnes handicapées ;
• assurer la formation continue du personnel, particulièrement celle du personnel enseignant
et du personnel socio-sanitaire pour une prise en charge de la spécificité des handicaps ;
• améliorer l’accès des personnes handicapées aux services sociaux de base ;
• adopter des mesures spécifiques pour la prévention, le dépistage des handicaps
et la prise en charge des soins médicaux liés aux handicaps ;
• organiser, à court terme, un recrutement spécial des personnes handicapées diplômées et
mettre en place, à moyen et long termes, un quota de recrutement à la Fonction publique,
des personnes vivant avec un handicap, titulaires de diplômes ;
• accélérer la mise en œuvre de la Politique Nationale de Promotion socio-économique des
personnes handicapées et de la Réadaptation à base communautaire (RBC) ;
• améliorer les programmes d’alphabétisation en y ajoutant des dispositions spécifiques
favorisant la réduction du niveau d’analphabétisme du plus grand nombre de personnes
handicapées ;
• adopter une politique adéquate de réadaptation, de formation et
d'emploi pour les personnes handicapées ;
• adopter une politique favorisant leur intégration par l'accès à la justice, au sport et loisirs ;
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• faire des études thématiques approfondies sur certaines thématiques (éducation, santé,
emploi, etc) pour avoir plus informations sur les conditions de vie des personnes vivant
avec un handicap, particulièrement les enfants de 0-17 ans ;
• rendre accessible le contenu du présent rapport par sa diffusion auprès de toutes les cibles
du handicap ;
• approfondir certains résultats de l’étude à travers des études thématiques spécifiques.
Encadré 4 : Focus à l’attention du Gouvernement
Dans les législations, la dimension du handicap doit toujours ressortir sous peine d’oublier les
personnes handicapées dans la gouvernance.
Le Gouvernement doit se conformer à la CDPH en harmonisant toutes les législations nationales
comme l’exige l’article 4 de la CDPH.
Il doit associer toutes les parties prenantes et tous les acteurs de l’éducation à tous les niveaux
d’exécutions des politiques sur l’éducation inclusive.
Etant donné le caractère transversal du handicap, tous les programmes et politiques doivent être
inclusifs vis-à-vis du handicap.
Faire du handicap un indicateur de développement et un critère d’évaluation des politiques
publiques générales et sectorielles.
Les gouvernements, les Organisations Internationales, les Organisations Non Gouvernementales
et tous autres partenaires techniques et financiers doivent veiller sur la budgétisation axée sur le
handicap dans leurs programmes et projets de développement.
Assurer la participation des Personnes Handicapées à toutes les étapes de l’élaboration des
politiques et programmes de l’éducation inclusive ;
Former plus de ressources humaines dans le domaine de l’éducation inclusive.
2) Aux Collectivités Territoriales
• contribuer à la mise en œuvre de la Politique Nationale de Promotion socio-économique
des personnes handicapées et de la Réadaptation à base communautaire (RBC) ;
• assurer le financement des projets de proximité pour une meilleure prise en charge des
besoins des personnes vivant avec un handicap ;
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• contribuer à une meilleure sensibilisation de la population en faveur des personnes vivant
avec un handicap, particulièrement des enfants de 0-17 ans.
3) A la FEMAPH et aux associations de personnes handicapées
• intensifier la sensibilisation à l’endroit de la population (particulièrement dans les zones
rurales reculées du pays) et des personnes vivant avec un handicap, avec une attention
particulière sur les enfants de 0-17 pour une meilleure reconnaissance de leurs droits
(déclaration à l’état civil, éducation-scolarisation, santé et protection sociale, suivi, etc.) ;
• organiser un séminaire national sur le handicap pour une meilleure sensibilisation de
l’ensemble des acteurs sur la situation des personnes vivant avec un handicap.
4) Aux Partenaires Techniques et Financiers
• financer les projets et programmes de promotion des droits des personnes handicapées ;
• assurer la fourniture en matériel spécial, des institutions d’éducation spéciale et des enfants
atteints d’albinisme ;
• améliorer l’accès des personnes handicapées aux services sociaux de base ;
• faciliter l’accès aux aides-techniques et aux outils des nouvelles technologies de
l’information et de la communication, notamment pour les personnes handicapées
visuelles.
• renforcer le partenariat en mettant la double approche de l’identification des besoins et
l’intégration socio-économique des personnes handicapées ;
• appuyer les services de réadaptation ;
• appuyer et soutenir des Activités Génératrices de Revenus et l’entreprenariat des personnes
vivant avec un handicap.
9.2.2. Recommandations spécifiques (à tous les acteurs)
Education
▪ renforcer et améliorer le système éducatif à travers la mise en œuvre de politiques et
programmes spécifiques encourageant la scolarisation des enfants handicapés ;
▪ améliorer les programmes d’alphabétisation en y ajoutant des dispositions spécifiques
favorisant la réduction du niveau d’analphabétisme du plus grand nombre de personnes
handicapées et de personnes âgées ;
▪ élaborer une politique nationale de l’éducation inclusive en mettant l’accent sur la
formation des enseignants en matière de handicap ;
▪ assurer l’accès des enfants atteints de troubles du langage et de déficience mentale à tous
les niveaux d’enseignement.
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▪ valoriser l’école inclusive et former les enseignants pour la gestion des enfants vivant avec
un handicap et ceux sans handicap ;
▪ former les parents au langage des signes et introduire le langage des signes dans les
activités de communication.
Santé et protection sociale
• proposer et renseigner des indicateurs pour avoir des statistiques sur les personnes en
situation de handicap ;
• trouver les voies et moyens pour faciliter l’accès aux soins et services de santé des enfants
vivant avec un handicap dont les parents ne sont pas affiliés à l’AMO ;
• dispenser les enfants vivant un handicap du payement du ticket modérateur ;
• instaurer l’allocation de chômage pour les travailleurs en situation de handicap.
• organiser un séminaire national sur le handicap.
Formation professionnelle et emploi
• organiser à court terme, un recrutement spécial des personnes handicapées diplômées et
mettre en place, à moyen et long termes, un quota de recrutement à la fonction publique,
des personnes vivant avec un handicap, titulaires de diplômes.
Accès aux infrastructures
• assurer un meilleur accès des personnes handicapées aux infrastructures publiques.
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CONCLUSION
La présente étude de base a été réalisée grâce à une excellente collaboration des structures
sollicitées, particulièrement les associations de personnes handicapées et leur faitière, la FEMAPH
et les services techniques de l’Etat, qui ont bien voulu mettre à la disposition de l’équipe, une
abondante documentation et leur perception sur les problématiques posées.
Elle a permis de faire un diagnostic relativement complet de la situation des personnes
handicapées, particulièrement des enfants handicapés, et des problèmes auxquels ils sont
confrontés au quotidien, parmi lesquels, les difficultés d’accès aux services sociaux de base et la
non adoption d’un décret d’application de la loi N° 2018-027 du 12 juin 2018 relative aux droits
des personnes vivant avec un handicap. En outre, beaucoup de réalisations sociales, surtout les
infrastructures collectives, sont effectuées sans tenir compte des personnes en situation de
handicap et de leurs besoins spéciaux. Il apparaît ainsi, que les obstacles physiques et les barrières
sociales empêchent les citoyens handicapés de participer pleinement à la vie de leurs communautés
et de toute la Nation.
L’étude a mis en exergue qu’en dépit des efforts appréciables menés par le Mali et les résultats
obtenus au cours des dernières années, les personnes en situation de handicap constituent encore
une frange importante de la population frappée par la pauvreté et continuent encore de faire l’objet
de discrimination et de marginalisation, voire de stigmatisation. Les enfants handicapés restent
confrontés essentiellement aux défis de la scolarisation et de la santé.
La principale difficulté rencontrée dans la réalisation de cette étude de base est d’ordre statistique.
En effet, la répartition par âge des données utilisées dans les analyses n’ont pas permis de dégager
de façon précise le groupe d’âge d’enfants handicapés de 0-17 ans. En effet les données ont permis
de faire des analyses sur les groupes 0-18 ans ou 0-19 ans. Cependant une estimation sur base des
données existantes (RGPH 2009) a permis de montrer que ce groupe d’âge représente 31% de la
population des personnes vivant avec un handicap.
Enfin, l’étude a abouti à une série de recommandations adressées à la fois au Gouvernement, à la
société civile, aux collectivités territoriales ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers. Les
recommandations phares qui concernent l’ensemble de ces acteurs sont :
• accélérer le processus de signature du décret d’application de la loi relative aux droits des
personnes vivant avec un handicap et mettre en place un Comité de Suivi de la loi ;
• assurer une mobilisation accrue des ressources pour la mise en œuvre des projets et
programmes en faveur des personnes handicapées, particulièrement les enfants de 0-17 ans
;
• assurer une meilleure prise en compte du handicap par le Système Statistique National,
particulièrement dans le RGPH et les enquêtes à couverture nationale ;
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• améliorer l’accès des personnes handicapées aux services sociaux de base ;
• intensifier la sensibilisation, particulièrement en milieu rural, pour une meilleure
reconnaissance des droits des enfants handicapés (état civil, éducation, santé et protection
sociale, et c. ;
• assurer un meilleur accès des personnes handicapées aux infrastructures publiques.
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135
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
✓ Ouvrages, articles scientifiques et documents officiels
▪ FEMAPH, Plan Stratégique 2020-2023, novembre 2019
▪ Ministère de la Solidarité, de l’Action Humanitaire et de la Reconstruction du Nord, Plan
Stratégique pour la Promotion Sociale et Economique des personnes en situation de
handicap au Mali, 2014-2023, septembre 2014
▪ FEMAPH, Rapport Etat des Lieux des Institutions d’Education Spéciale, juillet 2019
▪ FEMAPH, Recueil des Textes Nationaux et Internationaux relatifs aux Droits des
personnes handicapées, des femmes et des enfants, 2020
▪ INSTAT, RGPH 2009, Situation Socio-économique des personnes âgées et des personnes
handicapées, décembre 2013
▪ Ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales, Politique
Nationale de Développement de la Petite Enfance, mai 2011
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d’Information Sociale (SISo), juillet 2020
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▪ NU, A/HRC/37/57/Add.3, Rapport de l’Experte Indépendante sur l’exercice des Droits de
l’Homme par les personnes atteintes d’albinisme, décembre 2017
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juillet 2016
▪ ODHD, Situation de référence des ODD au Mali, janvier 2019
▪ Banque mondiale, «le Mali face au défi démographique », 2009
▪ MELHA E. A. (2013), Éducation inclusive en Afrique subsaharienne, Paris, l’Harmattan.
▪ UNESCO - Bureau Internationale d’Éducation, l’éducation pour l’inclusion : la voie de
l’avenir, Conférence Internationale de l’Education, Genève novembre 2008
▪ DUPREZ A., Les conditions favorables à l’inclusion en milieu ordinaire d’élèves atteints
d’autismes scolarisés en ULIS, MASTER SMEEF spécialité, « professorat des écoles »
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▪ OMS (2001), Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé,
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▪ DIOP I. (2012), « Handicap et représentations sociales en Afrique occidentale », Armand
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▪ VILLE I. (2002), « identité, représentations sociales et handicap. Déficiences motrices et
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emploi : guide pratique, édition Afrique/Robert, BIT, Genève.
▪ ECHIVARD J-P. (2009), « Représentations du handicap et pratiques
d'accompagnement », ERES, Empan n° 74, pp. 45 à 49.
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Vallée.
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CTNERHI – INSERM.
Publié en anglais par l'Organisation Mondiale de la Santé en 1980, sous le titre
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▪ Déclaration de politique nationale de protection sociale au Mali, Adopté en conseil des
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▪ Loi n° 2018- 027du 12 juin 2018 relative aux droits des personnes vivant avec un handicap.
▪ AFD (2014), La protection sociale : une diversité d’approches pour une priorité croissante.
▪ Politique nationale de protection sociale et son plan d’actions 2016-2018, mai 2016
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✓ Webographie
▪ https://www.cairn.info/l-ethique-de-la-dependance-face-au-corps--9782749263458-
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▪ handicap.fr publié le 1 avril 2013 https://informations.handicap.fr/a-definition-
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▪ http://www.afd.fr/webdav/site/afd/shared/RECHERCHE/pdf/protection-sociale-diversite-
approche-afd.pd
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ANNEXES
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Annexe 1 : Termes de référence de l’étude
I. Contexte de l’étude de base
Le Mali a ratifié « la Convention des Nations Unies relative aux droits des Personnes Handicapées
» (CDPH) le 7 Avril 2008. Cette convention et son protocole facultatif sont entrés en vigueur le 3
mai 2008 soit moins de deux ans seulement après l’adoption de la convention par l’Assemblée
Générale des Nations Unies 13 décembre 2006. Le Mali s’est aussitôt doté d’une une loi sur le
handicap dite « loi relative au droit des personnes vivant avec handicap ». Cette loi a été adoptée
12 juin 2018 N°2018-027 et publiée dans le Journal Officiel 2018-06-18, n° 22, pp. 863-865.
Depuis l’adoption de cette loi il n’y a cependant pas eu de décret d’application ce qui compromet
les contours de sa mise en œuvre au bénéfice des personnes vivant avec un handicap.
Malgré l’intention politique traduite par ce cadre législatif et règlementaire, le Mali ne s’est pas
encore soumis au mécanisme de suivi de la CDPH. Celui-ci fait pourtant obligation aux Etats
signataires de la convention de présenter au comité de suivi un rapport détaillé sur les mesures
qu'il a prises pour s'acquitter de ses obligations en vertu de la présente Convention et sur les progrès
accomplis à cet égard, dans un délai de deux ans à compter de l'entrée en vigueur de la Convention.
Ensuite et cela dans son rôle de surveillance de l’application de la Convention par les États parties,
le Comité des droits des personnes handicapées, après réception des rapports pays, adopte le cas
échéant, des directives relatives à la teneur des desdits rapports. Par ailleurs le Protocole facultatif
à la CDPH donne également compétence au Comité pour recevoir et examiner des communications
émanant de particuliers relevant de sa juridiction qui prétendent être victimes d'une violation, par
cet Etat partie, de l'un quelconque des droits énoncés dans le Pacte. Le Mali est donc actuellement
en retard pour son premier rapport qui devait être soumis en 2010.
Selon le dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 2009), la prévalence
de personnes handicapées dans la population Malienne est de 0,7% soit 0.8% chez les hommes et
0.7% chez les femmes. On dénombre 1,4% de ménages dirigés par une personne vivant avec
handicap. Parmi les ménages dirigés par des personnes vivant avec handicap 13,3% sont dirigés
par des femmes. Le dernier recensement n’a pas pris en compte les questions dites du « groupe de
Washington ». Les données du RGPH ne permettent donc pas d’avoir de façon plus détaillée des
informations sur la vue, l'ouïe, la marche ou la montée des escaliers, la mémoire ou la
concentration, les soins personnels (se laver ou s'habiller).
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II. Objectifs et Justification de l’étude de base
En 2007 lors de l’examen du rapport sur le suivi de la Convention relative aux droits des enfants,
Le Comité avait recommandé au Mali de « prendre des mesures pour améliorer son système de
collecte de données statistiques et autres dans tous les domaines visés par la Convention et sur la
base d’indicateurs appropriés, aux échelons national, régional et local, en y affectant des
ressources financières et humaines appropriées. Ce système devrait englober tous les groupes
d’enfants, et tout particulièrement ceux qui appartiennent aux populations les plus vulnérables,
c’est à dire les enfants qui vivent dans la pauvreté, les enfants handicapés, les enfants des rues et
les garibous »
Le Comité a dit prendre note de l’élaboration et de la multiplication des programmes et cours de
formation concernant les enfants handicapés. Ainsi, l’inclusion de ces derniers dans le système
éducatif ordinaire, est préoccupant par le manque d’informations et de statistiques sur la condition
des enfants handicapés et que les services destinés aux enfants handicapés pourraient être
insuffisants et seraient en train d’être réduits, les lieux publics ne seraient pas accessibles aux
enfants handicapés et le cadre juridique qui permettrait de pourvoir aux besoins spécifiques de ces
enfants ferait défaut ». Sur cette base, le Comité avait recommandé au Mali, compte tenu des
Règles pour l’égalisation des chances des handicapés (résolution 48/96 de l’Assemblée générale)
et de l’Observation générale n°9 du Comité relative aux droits des enfants handicapés, de prendre
les mesures voulues pour :
- continuer d’encourager l’inclusion des enfants handicapés dans le système éducatif
ordinaire et dans la société, notamment en accordant plus d’attention à la formation
spéciale des enseignants et en faisant en sorte que l’environnement physique − notamment
les écoles, les installations de sport et de loisirs et tous les autres lieux publics − soit
accessible aux enfants handicapés ;
- adopter un cadre juridique intégrateur et axé sur les droits propres à pourvoir aux besoins
spécifiques des enfants handicapés ;
- appliquer toutes les dispositions pertinentes des lois en vigueur relatives aux enfants
handicapés ;
- mener des campagnes de sensibilisation faisant intervenir les enfants et axées sur les
enfants handicapés ;
Pour aider le Gouvernement et les acteurs nationaux et internationaux ayant mandat pour les
questions de handicap à adresser ces recommandations qui sont un important socle de la promotion
et de la réalisation des droits des personnes handicapés, il y a nécessité de disposer de données
pour les besoins d’une étude de base pour établir une situation de référence des personnes
handicapées. Cette étude peut se baser sur des sources récentes et sur une collecte additionnelle de
données qualitative et quantitative dans les limites que permet le budget de cette étude.
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Les résultats fourniront ainsi une analyse actualisée sur :
- Les derniers développements économiques, sociaux et politiques et de leurs effets sur la
situation des droits des personnes vivant avec le handicap et en particulier les enfants de 0-
17 ans.
- Documenter le degré de limitation des activités et des restrictions de participation et des
activités sociétales des personnes handicapées et pour déterminer les vulnérabilités
spécifiques auxquelles les enfants et les adultes handicapés sont confrontés.
- Fournir des informations très importantes sur le statut et la prévalence du handicap dans la
population malienne et mieux comprendre sa situation et ses caractéristiques générales par
rapport au reste de la population.
- Mettre en évidence les disparités qui existent entre la population vulnérable et les personnes
qui ont pleinement accès aux différents services et bénéficient de toutes les activités
disponibles dans leur ménage, leur communauté et la société en général.
- La situation des enfants vivant avec un handicap au regard de leur droit à la protection
contre la violence (y compris la violence basée sur le genre), les abus, la discrimination et
la négligence, leur droit à l'éducation, la santé, la survie et le développement.
- La cartographie des parties prenantes selon une approche droits humains (identification des
parties en termes d’obligataires et ayants droits, rôles, lacunes de capacités etc.)
- Des Recommandations politiques aux obligataires sur les lacunes et les disparités
identifiées et d'accélérer les progrès dans la réalisation et la protection des droits des
personnes vivant avec le handicap.
- Permettre la prise de décisions fondées sur des données probantes et soutenir la
planification et la mise en œuvre des activités spécifiques par le Gouvernement, les agences
des Nations Unies, les ONG et d’autres acteurs concernés afin de réduire considérablement
les obstacles dans l'accès aux services ou la participation à diverses activités auxquels les
personnes handicapées sont confrontées
III. méthodologie et approche technique
L’Observatoire du Développement Humain Durable et de la Lutte contre la Pauvreté
(ODHD/LCP) mettra en place un comité multisectoriel pour sélectionner un consultant ou un
cabinet local pour mener l'étude. Le/La consultant/e ou le cabinet sélectionné préparera une
méthodologie détaillée pour mener à bien la mission en tenant compte des aspects éthiques liés à
la violence à l'égard des femmes et des filles et en s'appuyant sur les principes « Ne pas nuire ».
L'étude utilisera des méthodes de collecte de données quantitatives et qualitatives.
Méthodes de collecte de données quantitatives et qualitatives : La méthodologie proposée doit
être un mélange de méthodes quantitatives et qualitatives pour collecter des informations primaires
et secondaires par rapport aux objectifs de l’étude. Cette étude doit également inclure des
informations contextuelles globales en rapport avec le handicap. Pour les informations qualitatives,
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le/la consultant/e ou le cabinet doit utiliser des discussions de groupe, des entretiens avec des
informateurs clés et la collecte d'informations à partir de sources secondaires, le cas échéant.
Il est prévu que le/la consultant/e ou le cabinet utilise des méthodes participatives pour mener à
bien cette mission, tout en veillant à inclure les personnes handicapées et les autres groupes
défavorisés dans le processus en leur fournissant les moyens appropriés pour assurer leur
participation significative. Les outils seront partagés avec ODHD pour approbation et évaluation
de leur adéquation. Le/la consultant/e ou le cabinet devra utiliser un sous-ensemble de questions
du groupe de Washington10 (QGW) pour l'identification des handicaps et la détermination des
types lors des focus group étant donné qu’il ne sera pas possible de faire une collecte de données
systématique utilisant des méthodes d’échantillonnage à l’échelle du pays. Il sera donc important
que le/la consultant/e ou le cabinet démontre à travers sa proposition technique qu’il/elle est
familiarisé avec les QGW.
La méthodologie doit être inclusive pour les personnes ayant différents types de handicap
(hommes, femmes, garçons et filles) afin de refléter pleinement leur opinion et leur voix. Le/la
consultant/e ou le cabinet devra tenir compte de la sensibilité du sujet et prendre toutes les mesures
nécessaires pour ne pas causer de préjudice et adhérer à la politique de sauvegarde de ODHD en
matière de recherche.
Revue documentaire : Le/la consultant/e ou le cabinet sélectionné examinera tous les documents
nationaux y compris le cadre législatif et règlementaires et des études pertinentes sur le sujet du
handicap, les sources de données secondaires spécialement publiées par le Gouvernement et les
acteurs non-étatiques.
Analyse et interprétation des données : Les données primaires et leur analyse seront désagrégées
le plus possible selon le sexe, l’âge, le type de handicap etc. Le/la consultant/e ou le cabinet devra
utiliser un ensemble de méthodologies statistiques appropriées pour l'analyse des données.
IV. Résultats attendus
A l’issue de cette étude un rapport est principal livrable. Il comprendra impérativement les parties
suivantes dans sa structure.
1- Contexte de l’étude
1-1 Situation politique et socio-économique du pays
o Profil démographique
o Évolution politique et système de gouvernance
o Développements socio-économiques
10 http://www.washingtongroup-disability.com
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o Analyse du pouvoir et du genre
o Données générales sur les enfants handicapés (ventilées par sexe)
o Ressources allouées aux enfants handicapés
o Infrastructure disponible pour l'accessibilité dans les lieux extérieurs au domicile
(rue, école, centres commerciaux, prestataires de services de santé, secteur public,
transports, etc....)
o Situation des familles d'enfants handicapés par rapport à leurs conditions socio-
économiques, l'alphabétisation et le lien de parenté avec les parents ou gardiens).
1-2 Description du type et des causes des handicaps, nombre et pourcentage des enfants
handicapés (ventilés par sexe) et leur répartition en termes de zones géographiques :
o Enfants atteints d'infirmité motrice cérébrale, Enfants atteints de différents types de
dystrophie musculaire, Enfants atteints de différentes maladies neurologiques et/ou
cérébrales, enfants en retard de développement, enfants ayant des problèmes
orthopédiques chroniques,
o Les enfants ayant des problèmes visuels.
o Handicaps cachés.
o Enfants ayant des difficultés d'apprentissage.
o Enfants souffrant de troubles de l'audition et de la parole (communication)
o Enfants autistes
o Enfants atteints de TDAH (trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité)
1-3 Brève description de la société et de la culture vis-à-vis des enfants handicapées et
des questions de genre et de l’équité
o Perceptions des enfants handicapés et de l'enfance, notamment en ce qui concerne
les capacités et la participation des enfants, en examinant les perceptions des sous-
groupes d'enfants vivant avec des handicaps
o Facteurs qui contribuent à l'écart existant entre les sexes en matière de handicap
o Pratiques courantes avec les filles handicapées.
o Rôle des adultes (dispensateurs de soins et éducateurs)
o Rôle de la société civile et des responsables dans la lutte contre la discrimination à
l'égard des enfants vivant avec un handicap
2- Statut de handicap
2.1 Statut des conventions des "droits de l'enfant" et des "droits des personnes ayant
Handicap".
o Rappel des Réserves émises et des Recommandations formulées par le comité de
la CDE
o Analyse critique de la faisabilité actuelle de ces Recommandations au regard du
contexte du pays
o Actions prises par le Gouvernement depuis le dernier rapport en matière de droits
des enfants vivant avec un handicap
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o Goulots d’étranglement dans la mise en conformité du Mali avec le mécanisme de
rapportage au comité de suivi de la CDPH
2.2 Statut du droit à la protection des enfants handicapés contre la violence, les abus, la
discrimination, la négligence
o Situation actuelle, y compris la prévalence et les formes de violence basée sur le
genre
o Législation
o Application de la loi
o Politiques
o Services fournis (au niveau national et local) par les ministères/agences des Nations
unies/ONG
o Lacunes dans la mise en œuvre et obstacles à l'accès aux services
2.3 Statut du droit à l'éducation pour les enfants handicapés, sous l'angle de la qualité,
l'environnement et l'accès
o Statut
o Législation
o Politiques
o Services fournis (au niveau national et local) par les ministères/agences des Nations
unies/ONG (y compris les services "inclusifs" et "principaux")
o Lacunes dans la mise en œuvre et obstacles à l'accès aux services
o Budgets alloués à l'éducation - par le Gouvernement et les donateurs
locaux/internationaux aux programmes d'éducation inclusive
.
2.4 Statut du droit à la santé pour les enfants handicapés, sous l'angle de la qualité,
l'environnement et l'accès
o Statut
o Législation
o Politiques
o Services fournis (au niveau national et local) par les ministères/agences des Nations
unies/ONG (y compris les services "inclusifs" et "principaux")
o Lacunes dans la mise en œuvre et obstacles à l'accès aux services
o Budgets alloués à l'éducation - par le Gouvernement et les donateurs
locaux/internationaux aux programmes d'éducation inclusive
Lorsque des informations sont disponibles, l'étude doit aborder les questions fondamentales
suivantes :
- Comment les résultats et les tendances diffèrent-ils entre les sous-groupes d'enfants
handicapés ?
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- Analyse de l'environnement favorable existant et dans quelle mesure cet environnement est
favorable pour les enfants vivant avec un handicap
- Dans quelle mesure les familles d'enfants handicapés sont-elles informées des services
fournis, y compris tout programme financier et toute mesure de protection sociale du
Gouvernement, et dans quelle mesure ils y accèdent de façon équitable ?
- Comment la voix des enfants handicapés et de leurs familles et/ou de leurs organisations
représentatives sont intégrées dans la conception et la planification des politiques
nationales/locales/sectorielles ?
- Dans quelle mesure les enfants et leurs familles sont-ils satisfaits des politiques actuelles
et des programmes ?
V. Activités et tâches
Sous la supervision d’un comité multisectoriel composé de l’ODHD, de INSTAT, des agences du
système des Nations Unies et des ONG, le/la consultant/e ou le cabinet doit travailler étroitement
avec les différents ministères, tous les partenaires techniques et financiers, les organisations
représentatives des personnes vivant avec un handicap, les autres organisations de la société civile,
etc. qui travaillent au Mali sur les questions du handicap.
Le/la consultant/e ou le cabinet sera responsable en particulier des activités suivantes :
- Finalisation de la méthodologie et de l’approche technique
- Elaboration d’un chronogramme détaillé
- Conduite et documentation de la collecte de donnée primaire et secondaire ;
- Analyse et critique des politiques si elles existent et leur efficacité anticipée ou réelle pour
répondre à la question du handicap ;
- Capitalisation des études et résultats de travaux disponibles pour mettre à jour la situation
descriptive et le diagnostic institutionnel ainsi que les capacités de réponse ;
- Rédaction du draft du rapport sur la base des informations collectées et des focus groups
et rencontres avec les acteurs.
- Prise en compte des Recommandations formulées lors de la validation pour produire la
version finale du rapport
VI. Chronogramme
Le comité multisectoriel proposera un calendrier en liaison avec Le/la consultant/e ou le cabinet
mais cette étude doit être finalisée au plus tard le 31 mars 2021 soit une durée de trois (3) mois.
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Annexe 2 : outils de collecte des données et informations
GUIDE D’ENTRETIEN DE GROUPE POUR ASSOCIATIONS, ONG NATIONALES / LOCALES
Identifiant du répondant
Nom et Prénom Contact
I- Présentation de l’Organisation
- Date de création
- Missions et Objectifs
- Quelles sont les principales activités que vous menez ?
- Quels sont les principaux appuis dont vous bénéficiez ?
o Etat
o Partenaires
- Quelles sont vos principales difficultés/contraintes ?
o Sur le plan économique
o Sur le plan social, culturel, et environnemental
o Sur le plan politique
II- Situation générale des personnes vivant avec un handicap
- Que pensez-vous des effets de la situation sociale, économique et politique du pays sur les
conditions de vie des personnes vivant avec handicap de façon générale et des enfants de
0-17 en particulier ?
- Que pensez-vous de la disponibilité et de l’état des infrastructures par rapport à
l’accessibilité des personnes vivant avec handicap (adultes et enfants) ?
III- Conventions des droits de l'enfant et des droits des personnes vivant avec un
handicap
- Que pensez de l’état de mise en œuvre de la Convention relative aux droits des personnes
handicapées (CDPH) ?
- Quelles sont vos implications dans la mise en œuvre de la convention relative aux droits
des personnes handicapées ?
- Quelles sont les textes législatifs et réglementaires (lois, politiques…) en vigueur relatifs
au droit à la protection, à la santé et à l’éducation des personnes handicapées en général et
des enfants de 0-17 ans en particulier ?
- Quelles appréciations faites-vous de l’application de ces textes ?
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IV- Perception des personnes handicapées
- Quelles sont les représentations sociales que les communautés ont des personnes vivant
avec un handicap ?
o Les stéréotypes et les préjugés sur les handicaps
o Différences entre les représentations sociales sur le handicap d’un homme/garçon
et d’une femme/fille
o Les raisons explicatives de ces différences de perception du handicap suivant le
sexe
- Quels sont les effets particuliers liés à cette perception relative du handicap féminin sur la
vie des filles handicapées ?
V- Protection des personnes handicapées
- Quelles sont les comportements, pratiques et attitudes néfastes (violences (y compris les
formes de violences basés sur le genre), les abus, la discrimination, négligence…) dont
sont victimes les enfants vivant avec un handicap notamment des enfants de 0-17 ans ?
- Qui en sont les auteurs de ces maltraitances ? Quels sont leurs effets sur la vie des
personnes handicapées ?
- Quels sont les services fournis au niveau national et local par votre organisation au regard
de la maltraitance pour prévenir et accompagner les personnes handicapées notamment des
enfants de 0-17 ans ?
- Quelles sont les difficultés et contraintes que vous rencontrez dans la mise en œuvre des
activités relatives à la protection des personnes handicapées notamment des enfants de 0-
17 ans ?
- Que proposez-vous pour l’amélioration de la protection des personnes handicapés
notamment les enfants de 0-17 ans ?
VI- Santé des personnes handicapées
- Quels sont les services fournis aux niveaux national et local par votre organisation en
matière de santé des personnes vivant avec un handicap notamment les enfants de 0-17
ans ?
o soins et services de santé généraux
o soins et services de santé spéciaux
o outils, équipements, aménagements physiques des espaces...
- Quelles sont les difficultés et contraintes que vous rencontrez dans la mise en œuvre de vos
activités relatives à la santé des personnes handicapées notamment des enfants de 0-17 ans
?
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- Que proposez-vous pour l’amélioration de la prise en charge sanitaire des personnes
handicapés notamment des enfants de 0-17 ans ?
VII- Education des personnes handicapées
- Quels sont les services fournis au niveau national et local par votre organisation pour
l’éducation des personnes vivant avec un handicap notamment des enfants de 0 -17ans ?
o Education inclusive
o Education spéciale
- Quelles sont les difficultés et contraintes que vous rencontrez dans la mise en œuvre de vos
activités ?
- Que proposez-vous pour l’amélioration substantielle de la prise en charge éducative des
personnes handicapées notamment les enfants de 0-17 ans.
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Annexe 3 : Présentation de la loi N° 2018-027 du 12 juin 2018 relative aux droits des
personnes vivant avec un handicap
• Dispositions générales :
- La présente loi a pour objet de promouvoir et de protéger les droits des personnes vivant
avec un handicap.
- Les personnes vivant avec un handicap ont droit à une assistance adaptée et à des
mesures particulières de protection sociale.
- La dimension handicap est prise en compte dans la mise en œuvre des documents de
politiques et plans d’actions.
• Mesures de promotion et de protection
Au titre de ces mesures, la loi prévoit que :
- Les personnes vivant avec un handicap bénéficient d’une protection particulière de
l’Etat, des Collectivités territoriales, des familles et des autres personnes morales,
publiques et privées. L’Etat assure la protection et la sécurité des personnes vivant avec
un handicap dans les situations de risques, de conflits, de crises humanitaires et de
catastrophes.
- L’Etat met en place un répertoire des personnes vivant avec un handicap.
- Les données statistiques et les résultats d’études et de recherches sur le handicap
doivent être désagrégés, disponibles et accessibles.
- Les personnes vivant avec un handicap bénéficient d’une carte d’invalidité délivrée par
le ministre chargé des personnes handicapées. Les services de l’action sociale sont
tenus d’accompagner et de soutenir toute personne vivant avec un handicap, détentrice
de la carte d’invalidité.
• Dans le domaine de la santé
- Les personnes vivant avec un handicap bénéficient d’une assistance et des services de
santé de proximité en fonction de leur besoin.
- Les personnes vivant avec un handicap, non prises en charge, titulaires d’une carte
d’invalidité bénéficient d’une réduction sur le coût de prise en charge de prestation dans
les structures sanitaires dans les conditions définies par voie règlementaire.
Dans le domaine de l’éducation
Les personnes vivant avec un handicap ont droit à l’éducation spéciale et à l’éducation inclusive
dans les établissements d’enseignement. Elles bénéficient d’une assistance adaptée et d’un suivi
pendant le processus de formation.
- La personne vivant avec un handicap bénéficie d’une priorité d’inscription dans les
établissements d’enseignement.
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149
- Les élèves et étudiants vivant avec un handicap bénéficient de mesures spécifiques en
ce qui concerne l’âge limite pour l’inscription à l’école, la participation aux examens
et concours, l’octroi de bourses ou autres aides aux études.
- Les personnes vivant avec un handicap effectuent leur scolarité dans le cadre
d’aménagements et de programmes d’études adaptés.
• Dans le domaine de la formation professionnelle
- Les personnes vivant avec un handicap ont droit à la formation professionnelle adaptée.
Elles bénéficient de l’apprentissage inclusif dans les établissements de formation
professionnelle publics et privés.
- L’Etat peut consentir une aide financière et/ou matérielle adaptée aux centres de formation
professionnelle privés qui accueillent des personnes vivant avec un handicap.
• Dans le domaine de l’emploi
- Les personnes diplômées vivant avec un handicap bénéficient des mesures spécifiques de
recrutement aux emplois publics et privés. L'âge de recrutement des personnes vivant avec
un handicap dans la Fonction Publique de l’Etat et des collectivités tient compte du retard
dû à la maladie ou à la durée du traitement.
- Les personnes vivant avec un handicap bénéficient, en cas de besoin, d’un aménagement
de leur poste et de leur cadre de travail.
- Les organismes publics et les entreprises privées réservent un quota d’emplois aux
personnes actives vivant avec un handicap dans des conditions définies par voie
règlementaire.
• Du domaine de la participation à la vie politique et à la vie publique
- Les conditions sont réunies pour faciliter l’accès des personnes vivant avec un handicap
aux lieux de vote et leur permettre de voter librement.
- Les procédures, les équipements et le matériel électoraux doivent être appropriés et
accessibles aux personnes vivant avec un handicap.
• Dans les domaines des sports, des loisirs, des arts de la culture et de la
communication
- Les personnes vivant avec un handicap ont droit à la vie culturelle, aux loisirs et aux sports
adaptés à leur état. Elles ont accès aux produits culturels dans des formats adaptés et aux
lieux d’activités socio- culturelles et sportives.
- Les personnes vivant avec un handicap ont droit à l’information et à la communication
adaptées à leur handicap.
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Du domaine de l’accessibilité et de la mobilité
- Les services et équipements sociaux de base mis à la disposition du public doivent être
adaptés aux besoins des personnes vivant avec un handicap.
- Les moyens de transport, les quais, les espaces publics et toutes les infrastructures de
transport sont conçus, adaptés et exploités en tenant compte de la population handicapée.
• Dans le domaine de la protection et de l’assistance juridique
Les femmes et les enfants vivant avec un handicap bénéficient de mesures spécifiques d’assistance
et de protection contre l’exploitation de toute nature, les violences, les agressions sexuelles et les
maltraitances.
• Dispositions finales
Il est mis en place un Comité National de Suivi des Droits des Personnes vivant avec un
Handicap dont les missions, l’organisation et le fonctionnement sont fixés par voie
règlementaire.
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Annexe 4 : Tableaux statistiques
Tableau 1 : Répartition des personnes handicapées par type de handicap, âge et sexe
Type de handicap
Tranches d'âge
Total %
< 7 ans
7-12
ans
13-15
ans
16-18
ans
19-40
ans
41-
59
ans
60 ans
et
plus
Moteur Homme 257 902 1 002 1 105 1 692 1 202 814 6 974 63,1
Femme 229 570 517 593 944 819 403 4 075 39,9
Total 486 1 472 1 519 1 698 2 636 2 021 1 217 11 049 100,0
Visuel Homme 106 519 600 412 650 1 567 1 388 5 242 55,4
Femme 68 324 478 270 432 1 503 1 148 4 223 44,6
Total 174 843 1 078 682 1 082 3 070 2 536 9 465 100,0
Auditif Homme 80 313 280 166 274 422 461 1 996 59,5
Femme 45 182 149 108 190 334 351 1 359 40,5
Total 125 495 429 274 464 756 812 3 355 100,0
Mental Homme 30 156 71 193 392 257 171 1 270 60,7
Femme 30 122 63 87 207 174 138 821 39,3
Total 60 278 134 280 599 431 309 2 091 100,0
Poly
handicap
Homme 121 156 94 112 142 158 194 977 59,5
Femme 102 85 66 67 113 114 117 664 40 ;5
Total 223 241 160 179 255 272 311 1 641 100,0
Albinos Homme 57 90 99 52 56 32 15 401 58,3
Femme 28 71 53 37 59 27 12 287 41,7
Total 85 161 152 89 115 59 27 688 100,0
Bègue Homme 42 110 89 116 172 129 152 810 56,6
Femme 27 91 70 97 133 115 87 620 43,4
Total 69 201 159 213 305 244 239 1 430 100,0
Petite
taille
Homme 8 52 27 21 68 48 38 262 70,8
Femme 4 24 29 47 85 52 8 249 29,2
Total 12 76 56 68 153 100 46 511 100,0
Total Homme 701 2 298 2 262 2 177 3 446 3 815 3 233 17 932 59,3
Femme 533 1 469 1 425 1 306 2 163 3 138 2 264 12 298 40,7
Total 1 234 3 767 3 687 3 483 5 609 6 953 5 497 30 230 100,0
Source : SISo 2019
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152
Tableau 2 : Enfants vivant avec un handicap, par type de handicap, âge et sexe
Type de handicap Tranches d'âge
Total < 7 ans 7-12 ans 13-15 ans 16-18 ans
Moteur Homme 257 902 1 002 1 105 3266
Femme 229 570 517 593 1909
Total 486 1 472 1 519 1 698 5175
Visuel Homme 106 519 600 412 1637
Femme 68 324 478 270 1140
Total 174 843 1 078 682 2777
Auditif Homme 80 313 280 166 839
Femme 45 182 149 108 484
Total 125 495 429 274 1323
Mental Homme 30 156 71 193 450
Femme 30 122 63 87 302
Total 60 278 134 280 752
Poly
handicap
Homme 121 156 94 112 483
Femme 102 85 66 67 320
Total 223 241 160 179 803
Albinos Homme 57 90 99 52 298
Femme 28 71 53 37 189
Total 85 161 152 89 487
Bègue Homme 42 110 89 116 357
Femme 27 91 70 97 285
Total 69 201 159 213 642
Petite taille Homme 8 52 27 21 108
Femme 4 24 29 47 104
Total 12 76 56 68 212
Total Homme 701 2 298 2 262 2 177 7438
Femme 533 1 469 1 425 1 306 4733
Total 1 234 3 767 3 687 3 483 12171
Source : SISo 2019
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Tableau 3 : Effectifs scolaires des institutions de l’éducation spéciale par niveau d’étude et
par sexe
Institutions de
l’éducation
spéciale
Premier Cycle Second Cycle Lycée Ecole
Professionnelle
Ecole
Supéri
eure 1ère
A
2èm
e A
3èm
e A
4èm
e A
5èm
e A
6èm
e A
7èm
e A
8èm
e A
9èm
e A
10è
me
A
11
ème
A
12è
me
A
1è
me
A
2è
me
A
3è
me
A
4è
me
A
AMALD
EM
Garçon 2 2 1 2 5 4 - - - - - - - - - - -
Fille 1 2 2 1 2 3 - - - - - - - - - - -
Total 3 4 3 3 7 7 - - - - - - - - - - -
Ecole
des
sourds-
muets
Garçon 41 57 50 51 43 45 45 49 27 0 0 0 0 0 0 0 0
Fille 34 15 13 8 11 5 3 13 9 0 0 0 0 0 0 0 0
Total 9 11 63 59 54 50 48 62 36 - - - - - - - -
UMAV Garçon 22 6 20 12 7 17 7 10 18 15 15 23 6 3 0 2 24
Fille 12 10 8 4 9 6 3 3 4 5 11 8 3 0 1 0 12
Total - - 28 16 16 23 10 13 22 20 26 31 9 3 1 2 36
Total Garçon 65 65 71 65 55 66 52 59 45 15 15 23 6 3 0 2 24
Fille 47 27 23 13 22 14 6 16 13 5 11 8 3 0 1 0 12
Total 112 92 94 78 77 80 58 75 58 20 26 31 9 3 1 2 36
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Tableau 4 : Répartition des enfants handicapés scolarisés par type de handicap et par
niveau d'étude y compris les medersas
Type de handicap Niveau d'étude Total
1ère
A
2è A 3e A 4e A 5e A 6e A 7e A 8e A 9e A
Moteur Homme 306 385 199 325 274 347 345 243 299 2 723
Femme 192 200 182 173 177 150 166 133 174 1 547
Total 498 585 381 498 451 497 511 376 473 4 270
Visuel Homme 179 159 157 128 158 128 116 103 92 1 220
Femme 132 97 115 103 95 96 93 96 63 890
Total 311 256 272 231 253 224 209 199 155 2 110
Auditif Homme 105 72 60 70 46 45 66 37 27 528
Femme 62 55 35 35 30 23 30 39 23 332
Total 167 127 95 105 76 68 96 76 50 860
Mental Homme 23 26 23 25 13 16 - 1 1 128
Femme 14 24 27 14 12 12 1 3 - 107
Total 37 50 50 39 25 28 1 4 1 235
Poly handicap Homme 18 12 13 8 10 4 12 8 1 86
Femme 10 8 4 2 4 2 9 5 3 47
Total 28 20 17 10 14 6 21 13 4 133
Albinos Homme 20 25 10 11 18 21 34 27 25 191
Femme 15 30 11 12 19 26 22 20 19 174
Total 35 55 21 23 37 47 56 47 44 365
Bègue Homme 36 31 44 64 42 28 46 49 50 390
Femme 26 16 33 39 31 20 20 28 37 250
Total 62 47 77 103 73 48 5 77 87 640
Petite taille Homme 8 9 21 1 13 16 23 8 14 113
Femme 1 7 5 3 5 5 12 8 3 49
Total 9 16 26 4 18 21 5 16 17 162
Total Homme 695 719 527 632 574 605 642 476 509 5 379
Femme 452 437 412 381 373 334 353 332 322 3 396
Total 1 147 1 156 939 1 013 947 939 995 808 831 8 775
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Tableau 5 : Répartition des enfants handicapés scolarisés par type de handicap et par
niveau d'étude y compris les medersas
Type de handicap Sexe
1er cycle
Second cycle
Total
Moteur Homme 1836 887 2 723
Femme 1074 473 1 547
Total 2910 1360 4 270
Visuel Homme 909 311 1 220
Femme 638 252 890
Total 1547 563 2 110
Auditif Homme 398 130 528
Femme 240 92 332
Total 638 222 860
Mental Homme 126 2 128
Femme 103 4 107
Total 229 6 235
Poly handicap Homme 65 21 86
Femme 30 17 47
Total 95 38 133
Albinos Homme 105 86 191
Femme 113 61 174
Total 218 147 365
Bègue Homme 245 145 390
Femme 165 85 250
Total 410 169 640
Petite taille Homme 68 45 113
Femme 26 23 49
Total 94 38 162
Total Homme 3752 1627 5 379
Femme 2389 1007 3 396
Total 6141 2634 8 775
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Tableau 6 : Personnes victimes de VIH et de SIDA par tranche d’âge
Nombre de PV de VIH < 7 ans 7-12 ans 13-18 ans 19-45 ans 46-59 ans
60 ans et
plus
Enregistrées Homme 496 544 889 3 428 1 595 241
Femme 489 598 1 177 5 416 2 240 286
Total 985 1 142 2 066 8 844 3 835 527
Hospitalisées Homme 246 215 267 844 580 76
Femme 190 101 154 663 418 47
Total 436 316 421 1 507 998 123
Bénéficiant Suivi
Médical
Homme 545 622 707 3 976 1 871 352
Femme 613 814 1 219 6 370 2 886 411
Total 1 158 1 436 1 926 10 346 4 757 763
Source : SISo 2019
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Annexe 5 : Liste des personnes rencontrées
Prénoms Nom Structure Fonction
Bouréma Fasséry BALLO ODHD/LCP Directeur Général
Zoumana DIALLO FEMAPH Directeur Exécutif
SINABA Fatoumata CAMARA FEMAPH Chef de départements planification et gestion des projets
Mamadou SISSOKO FEMAPH Chargé de plaidoyer et l’inclusion des personnes
handicapées
Boubacar SEREME FEMAPH Point focal Education, Assistant-Planificateur
Moustapha CISSE DNEPS Directeur Adjoint
Barthélémy SANGALA DNEPS Chef de Division Education Spéciale
Gaoussou SIDIBE DNEPS Chef de Division Intégratrice
Dr Yaya Ibrahim COULIBALY HDB Chef de Département Recherche et Formation
Drissa DIARRA HDB Directeur Général Adjoint
Moussa KEITA AMAMM Trésorier Général Adjoint
Dr Moctar CISSE AMAMM Chargé de la consultation et du suivi des malades
Amadou DIALLO CNAOM Directeur Général
Mamadou COULIBALY CNAOM Chef de l’Unité Etudes, Recherches et Documenta
Dr Abdramane SAMAKE CNAOM Chirurgien orthopédique
Souleymane BALLO CNAOM Informaticien- Statisticien
Mme KONE Sissi Odile DAKOUO ONAPUMA Directrice Générale
Seydou NIAMBALY ONAPUMA Directeur Général Adjoint
TRAORE Fatoumata SOW ONAPUMA Chef de Département Suivi de l’Insertion sociale
Bangaly SYLLA ONAPUMA Chef de Département Suivi de l’Education
Sidibé Safiatou SAMAKE ONAPUMA Chef de Département chargé du Suivi de la Santé
Siaka COULIBALY APM Président
COULIBALY Fatoumata DICKO DNDS Chef de Division des Personnes Handicapées
Aboubakhar El Hassane DOUMBIA SOS ALBINOS Président
Sékou SAMAKE SOS ALBINOS Secrétaire Général
Mamadou DIABATE SOS ALBINOS Secrétaire Permanent
Mogaze Ag Mohamed IKNANE AMALDEME Directeur Exécutif
Lassine SANGARE AMALDEME Psychologue
Adama KOUYATE AMALDEME Directeur du Centre
Alaye KONATE AMALDEME Responsable Stage et formation
Oumar KONATE AMALDEME Directeur de l’Ecole Intégrée
Abdoulaye DEME DNPSES Chef de Division Sécurité Sociale
Bréhima DIARRA DNPSES Chef du Centre de Planification, de Documentation et
d’Informatique
Hadji BARRY UMAV 1er Vice-Président
Sidiki DIARRA UMAV Secrétaire Général
Drissa DIARRA UMAV 3ème Vice-Président
Lassine COULIBALY UMAV Chef de Service
Ousmane DIALLO UMAV Chef Service Social
Dedeou MAIGA UMAV Secrétaire au Développement Social
DIARRA Kady BARRY AMPPT Présidente
Dana Benjamin DIARRA AMASOURD Trésorier Général
Thiécoura SIDIBE
UNICEF Spécialiste en Politique Sociale Section Politique et
Inclusion Sociale
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