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Les caractéristiques et déterminants de l’emploi informel au Mali MINISTERE DE... |
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Les caractéristiques et déterminants
de l’emploi informel au Mali
MINISTERE DE L'EMPLOI, DE LA FORMATION REPUBLIQUE DU MALI
PROFESSIONNELLE, DE LA JEUNESSE ET DE UN PEUPLE – UN BUT – UNE FOI
LA CONSTRUCTION CITOYENNE
*********************
OBSERVATOIRE NATIONAL DE L’EMPLOI
ET DE LA FORMATION
Pr. Papa Oumane Kanté*, Boubacar Diallo**, Aoua dite Saran Dembelé**
* Faculté des Sciences économique et de Gestion (FSEG), Mali
** Observatoire National de l’Emploi et Formation (ONEF), Mali
Novembre 2015
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Table des matières
Résumé .................................................................................................................................................... 2
Introduction ............................................................................................................................................. 3
Chapitre 1 : Définition et mesure de l’emploi informel .......................................................................... 4
1.1. Evolution du concept de secteur informel ............................................................................... 4
1.2. Définition et mesure de l’emploi informel .............................................................................. 5
1.3. L’emploi dans le secteur informel ........................................................................................... 6
1.4. Mesure de l’emploi informel ................................................................................................... 7
Chapitre 2 : Part relative et caractéristiques de l’emploi informel .......................................................... 9
2.1. Part relative de l’emploi informel ................................................................................................. 9
2.2. Caractéristiques de l’emploi informel ........................................................................................ 10
2.3.1 Caractéristiques individuelles. .............................................................................................. 10
2.3.2 Caractéristiques socioprofessionnelles. ................................................................................ 14
Chapitre 3 : les déterminants de l’emploi informel ............................................................................... 18
3.1 Description du modèle ................................................................................................................. 18
3.1.1 Formulation du modèle......................................................................................................... 18
3.1.2 Variables explicatives ........................................................................................................... 19
3.2 Estimation et interprétation du modèle ........................................................................................ 20
3.2.1. Evaluation de la qualité du modèle ..................................................................................... 21
3.2.2. Interprétation des résultats : ................................................................................................. 21
Conclusion : ........................................................................................................................................... 23
Référence biographiques ...................................................................................................................... 24
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Résumé
Globalement nous avons 96,5% d’emplois informels contre seulement 3,5% d’emploi formel
de l’emploi total en 2014. C’est surtout dans la région de Mopti où la proportion d’emploi
informel avoisine les 99% de l’emploi total de la région. Cette région est par excellence, une
zone agro sylvio-pastorale. Ce secteur d’activité enregistre un nombre important d’emploi
informel.
Au niveau des services, 28% de l’ensemble des emplois occupés par les actifs sont des
emplois formels, contre 3,9% dans le secteur industriel. Ces deux secteurs enregistrent un
nombre important d’entreprises formelles, ce qui pourrait expliquer cette forte proportion
d’emploi formel pour ces deux secteurs dans le nombre total d’emploi formel en 2014 (84%
pour les services contre 8,9% pour l’industrie).
Les célibataires également occupent près de 98% des emplois informels de l’ensemble des
emplois occupés par cette catégorie. Ces célibataires sont en général constitués en majorité
par les jeunes peu ou pas formés et disposent de moins d’expérience. De ces faits, ils sont très
disposés à occuper un emploi informel.
Près de 100% d’emploi informel chez les actifs ayant aucun niveau d’instruction.
Globalement, 76% des emplois informels sont occupés par des actifs n’ayant aucun niveau
d’instruction.
Près de 99% des emplois en zone rurale sont informels soit 79% de l’emploi informel total.
Le nombre total de la population dans l’emploi informel au niveau des catégories socio-
professionnelles (csp), est plus élevé dans le rural avec 41.67%, ensuite vient Bamako avec
34.97% et enfin autre urbain 23.37% de la population de l’emploi informel au niveau des csp.
La population dans l'emploi informel est jeune, moins de 41 ans soit 69% et sans diplôme à
60,6%. La proportion de diplômés dans cette tranche est 8,4%.
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3
Introduction
La persistance voire l’accroissement de l’emploi informel dans toutes les économies en
développement au cours de la décennie 2000 [Jutting et Laiglesia, 2009] fait de celui-ci une
composante structurelle du marché du travail. Cet accroissement résulte de la hausse de
l’offre de travail (émanant essentiellement des jeunes et de la participation croissante des
femmes au marché du travail), conséquence de l’augmentation de la population en âge de
travailler depuis les années 1980 (3% en moyenne durant les années 1990), dans un contexte
de faible création d’emplois par le secteur privé formel, et se manifeste dans la plupart des
pays en développement, dont le Mali.
L’emploi informel au Mali a connu une croissance significative [Charmes, 2009] depuis le
processus de libéralisation de l’économie des années 1980, et conduit ainsi à la segmentation
du marché du travail (formel/ informel). Les quelques études réalisées [recensées in Adair &
Bellache, 2008b] se focalisent sur l’évaluation quantitative du phénomène ; elles
n’appréhendent pas les facteurs explicatifs de l’accès au secteur informel ainsi que les
déterminants des gains en son sein qui conditionnent les politiques publiques de l’emploi
[Archambault et Greffe, 1984 ; Adair et Bellache, 2009]. Notre étude identifie, grâce à un
modèle logistique binaire, les déterminants de l’accès à l’emploi informel pour un échantillon
de 1252 actifs, tiré de l’enquête EMOP menée auprès de 522 ménages au Mali en 2014. Le
Chapitre 1 expose la définition et mesure de l’emploi informel. Le chapitre 2 présente la part
relative et caractéristique de l’emploi informel et le chapitre 3 traite les déterminants de
l’emploi informel. La conclusion présente une synthèse des principaux résultats de l’étude.
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Chapitre 1 : Définition et mesure de l’emploi informel
Avant de définir l’emploi informel et sa mesure, il est important de retracer l’évolution du
concept de secteur informel. Quelle est l’origine de ce concept, comment a-t’ il évolué ?
1.1. Evolution du concept de secteur informel
Ce concept a été utilisé pour la première fois par le britannique Keith Hart dans son étude sur
les activités économiques en milieu urbain au Ghana en 1971. Il a relevé que les pauvres
d’Accra n’étaient pas des « chômeurs » mais des « travailleurs pauvres ». L’argument qu’il a
avancé était que ces pauvres travaillaient de façon occasionnelle, et que les rémunérations
perçues étaient irrégulières et généralement faibles. Pour lui, la différence entre les revenus
issus de l’auto-emploi et ceux issus de l’emploi salarié est due au degré de rationalisation des
conditions de travail. Il aboutit à la conclusion que le secteur formel comprenait des activités
économiques réglementées et le secteur informel toutes les autres activités, légales et
illégales, qui sortent du cadre de la réglementation.
Le concept a toutefois été introduit au débat international par le Bureau International du
Travail (BIT) en 1970 dans le cadre des « missions d’emploi » d’envergure et
multidisciplinaires envoyées dans plusieurs pays en développement afin d’étudier l’impact
des stratégies de développement des années soixante sur les moyens de subsistance des
populations. La mission d’emploi sur le Kenya a reconnu, à la lumière de son travail de terrain
et de son rapport officiel, que l’ancien secteur traditionnel censé disparaître pour laisser place
à l’avènement d’un secteur moderne, s’est au contraire étendu davantage pour couvrir « des
entreprises rentables et efficaces » ainsi que des activités marginales (BIT, 1972). Pour
illustrer ce phénomène, la mission a opté pour le terme « secteur informel » au lieu de
« secteur traditionnel » concernant l’ensemble des activités économiques à petite échelle et
non autorisées. Selon la mission, il s’agissait de « travailleurs pauvres » engagés dans ce
secteur par nécessité de survie et non pas par choix (Tokman E. V: 2007).
La Conférence internationale des statisticiens du travail (CIST) du BIT de 1993 a abouti dans
sa résolution à une définition statistique. Le secteur informel était décrit comme suit :
« Le secteur informel se caractérise d’une façon générale comme un ensemble
d’unités produisant des biens et des services en vue principalement de créer des
emplois et des revenues pour les personnes concernées. Ces unités, ayant un faible
niveau d’organisation, opèrent à petite échelle et de manière spécifique, avec peu ou
pas de division entre le travail et le capital en tant que facteurs de production. Les
relations de travail – lorsqu’elles existent – sont surtout fondées sur l’emploi
occasionnel, les relations de parenté ou les relations personnelles et sociales plutôt
que sur des accords contractuels comportant des garanties en bonne et due forme »
(BIT: 1993).
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Le secteur informel est ainsi défini, quels que soient le lieu de travail, l’importance des
immobilisations, la durée de l’activité et son exercice à titre principal ou secondaire, comme
comprenant :
- d’une part les entreprises informelles de travailleurs à compte propre qui peuvent employer
des travailleurs familiaux non rémunérés et des salariés occasionnels : pour des raisons
opérationnelles et selon les circonstances nationales, ce segment comprend soit toutes les
entreprises à compte propre, soit seulement celles qui ne sont pas enregistrées selon les
formes spécifiques de la législation nationale (lois fiscales ou de la sécurité sociale, ordres
professionnels, ou autres lois ou règlements),
- d’autre part les entreprises d’employeurs informels qui peuvent employer un ou plusieurs
salariés sur une base permanente et qui satisfont à un ou plusieurs des critères suivants : une
taille de l’établissement inférieure à un certain nombre d’emplois (défini sur la base des seuils
minimaux incorporés dans les législations nationales ou les pratiques statistiques), le non
enregistrement de l’entreprise ou de ses salariés ».
Autrement dit, les entreprises du secteur informel sont des entreprises non enregistrées et/ou
petites entreprises privées sans personnalité morale engagées dans des activités non agricoles
avec au moins une partie des biens ou services produits pour la vente ou le troc (sur la base de
la 15e CIST).
Défini comme un sous-secteur du secteur institutionnel des "ménages" du SCN. Le secteur
informel est défini par les caractéristiques de l’unité économique dans laquelle travaille la
personne ; le secteur informel est pourvoyeur d’emplois. L’emploi dans ce secteur informel
comporte un segment auto-emploi et un segment micro entreprises compte tenu de ce qui
précède.
La 15e Conférence Internationale des Statisticiens du Travail (CIST) de 1993 était également
préoccupée par la définition d’un autre concept nouveau de la population active, à savoir
l’emploi informel. En effet, la définition adoptée dans la résolution de la 15e CIST
n’appréhende pas la totalité de l’emploi informel. En particulier, elle n’incluait pas les formes
d’emploi non habituelles, atypiques, alternatives, irrégulières ou précaires du secteur formel.
C’est lors de la 17e Conférence Internationale des statisticiens du travail qu’il a été décidé à
l’unanimité de compléter les statistiques sur l’emploi dans le secteur informel par des
statistiques sur l’emploi informel. Cette conférence a approuvé des directives qui fournissent
une définition statistique de l’emploi informel et de ses caractéristiques. Ces directives
complètent la résolution concernant les statistiques de l’emploi dans le secteur informel
adoptée par la 15e CIST (1993).
1.2. Définition et mesure de l’emploi informel
Suite aux suggestions du groupe d’experts sur les statistiques du secteur informel (le Groupe
de Delhi) et d’autres personnes, la dix-septième Conférence internationale des statisticiens du
travail (17e CIST) a adopté en novembre-décembre 2003 des Directives concernant une
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définition statistique de l’emploi informel (appelées ci-après les directives de la 17e CIST),
qui complètent la résolution de la 15e CIST.
L’emploi dans le secteur informel et l’emploi informel sont deux concepts qui renvoient à
deux réalités différentes du caractère informel de l’emploi et à deux orientations différentes de
politiques sociales. Aucun des concepts ne remplace l’autre, bien au contraire se complètent.
Cependant, les deux concepts doivent être définis et mesurés de façon cohérente et
rigoureuse ; que ces concepts ont recours à des unités d’observation différentes : d’un côté les
entreprises, de l’autre les emplois.
La mesure du secteur informel et de l’emploi informel est importante car il occupe une place
non négligeable dans notre économie et que son rôle au cours des années à venir ne va pas
diminuer et qu’il importe donc que les pouvoirs publics disposent de données fiables pour
élaborer des politiques cohérentes et appropriées.
Disposer de statistiques fiables sur le secteur informel et sur l’emploi suppose que les
enquêtes et recensements permettant de collecter et recueillir les données soient menés auprès
des unités de production informelles et des ménages de manière claire et concise.
Aujourd’hui, l’emploi informel se définit par les caractéristiques de l’emploi occupé, en
l’occurrence le non enregistrement ou l’absence de protection sociale (emplois non protégés).
L’emploi informel concerne à la fois secteur moderne et secteur informel.
1.3. L’emploi dans le secteur informel
"Le paragraphe 11 de la résolution de la 15e CIST définit la «population occupée dans le
secteur informel» comme étant constituée de toutes les personnes qui, pendant une période de
référence donnée, étaient pourvues d’un emploi dans au moins une entreprise du secteur
informel, indépendamment de leur situation dans la profession, et du fait que cet emploi
constitue leur activité principale ou secondaire".
Cette dernière catégorie elle-même serait subdivisée en deux sous-catégories : les personnes
dont l’emploi principal est situé dans le secteur informel, et les personnes ayant un ou
plusieurs emplois secondaires dans le secteur informel. La classification des personnes
pourvues d’un emploi dans le secteur informel peut être ainsi schématisée :
La 17e CIST a défini l’emploi informel comme le nombre total d’emplois informels que ce
soit dans les entreprises du secteur formel, dans les entreprises du secteur informel ou dans les
ménages sur une période de référence.
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Le tableau 1 ci-dessous récapitule le calcul des emplois informels et formels
Tableau 1 : Cadre conceptuel de l’emploi dans secteur informel et de l’emploi informel
Unité de production Emploi informel Emploi formel
Unités de production informelle A B
Autres unités de production C D
Emploi dans le secteur informel = A + B
Emploi informel = A+C
Emploi informel hors secteur informel = C
Source: Afristat Notes Techniques N°01 : Cadre conceptuel Février 2010
1.4. Mesure de l’emploi informel
Cependant le BIT a élaboré un cadre conceptuel qui a été présenté pour discussion à la 17e
CIST en 2003. Elle s’est prononcée à l’unanimité en faveur de directives internationales. Le
cadre conceptuel des directives de la 17e CIST établit un lien cohérent entre le concept de
l’emploi dans le secteur informel fondé sur l’entreprise et le concept plus large de l’emploi
informel fondé sur l’emploi.
L'emploi total dans le cadre est désagrégé selon deux dimensions : le type d’unité de
production et le type d’emploi. Le type d’unité de production (les lignes dans le tableau) est
défini au regard de l’organisation juridique et d’autres caractéristiques liées à l’entreprise ;
tandis que le type d’emploi (les colonnes dans le tableau) est défini au regard de la situation
dans la profession et d’autres caractéristiques liées à l’emploi.
Cadre conceptuel de l’emploi informel
(a)
(Directives de la 17
e
CIST)
Source: Mesurer l’informalité: Manuel statistique sur le secteur informel et l’emploi informel
Organisation Internationale du Travail Annexe A2 Page 337
a) Les cases gris foncé font référence aux emplois, qui par définition n’existent pas dans ce type d’unité de
production. Les cases en gris clair font référence aux emplois formels. Les cases non colorées représentent les
différents types d’emplois informels.
b) Selon la définition de la résolution de la 15e CIST (excluant les ménages employant des travailleurs
domestiques rémunérés).
c) Ménages produisant des biens exclusivement pour leur consommation personnelle et ménages employant des
travailleurs domestiques rémunérés
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L'emploi informel correspond aux cellules 1,2,3,4,5,6,8,9 et 10; tandis que l'emploi dans le
secteur informel correspond aux cellules 3,4,5,6,7 et 8. La cellule7 correspond à l'emploi
formel dans le secteur informel.
En résumé l'emploi informel correspond à l'emploi dans le secteur informel débarrassé de
l'emploi formel du secteur informel plus l'emploi répondant aux critères d'informalités dans
les unités de production formelle et les ménages.
La 17e CIST a défini l’emploi informel comme le nombre total d’emplois informels que ce
soit dans les entreprises du secteur formel, dans les entreprises du secteur informel ou dans les
ménages sur une période de référence.
Ainsi l’emploi informel, selon la 17ème CIST en 2003, est décrit comme suit :
• les employeurs qui possèdent leurs propres entreprises du secteur informel ;
• les travailleurs familiaux non rémunérés, qu’ils travaillent dans des entreprises du
secteur formel ou du secteur informel ;
• les membres de coopératives de producteurs informelles ;
• les salariés qui occupent un emploi informel, qu’ils soient employés par des
entreprises du secteur formel, par des entreprises du secteur informel ou par des
ménages comme travailleurs domestiques rémunérés et ;
• les personnes qui travaillent d’une manière indépendante à la production de biens
destinés à l’usage final exclusif de leur ménage (BIT, 2003).
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Chapitre 2 : Part relative et caractéristiques de l’emploi informel
Que représente l'emploi informel dans l'emploi et quelles sont ses caractéristiques ? La
réponse à ces interrogations permet d'éclairer les politiques envisageables en matière de
promotion de l'emploi.
2.1. Part relative de l’emploi informel
Tel que défini précédemment, l'emploi informel est présent dans toute l'économie et à ce titre,
il importe de fixer le champ d’étude de façon claire. Le champ n'est pas l'emploi informel
dans toute l'économie, mais seulement hors agriculture. En effet, le tableau N°2 qui récapitule
l'emploi dans l'économie est suffisamment révélateur de la domination de l'emploi informel
dans l'emploi.
Emploi formel ou informel Secteur informel Secteur formel Total
Emploi informel 5 228 444 74 044 5 302 489
Emploi formel 33 443 158 342 191 785
Total 5 261 887 232 387 5 494 274
Source:ONEF
Tableau N° 2 Emplois selon le type d’emploi et le secteur d’activité (avec agriculture)
Non seulement l'emploi informel, de manière absolue, domine l'emploi formel, mais surtout le
secteur informel l'emporte de loin sur le secteur formel. C'est pour cette raison que nous avons
opéré le choix d'exclure l'agriculture.
L'exclusion de l'agriculture ou son traitement à part nous conduit au tableau N°3 qui conserve
de manière globale les mêmes tendances et sur lesquelles nous spéculerons.
Emploi formel ou informel Secteur informel Secteur formel Total
Emploi informel 1 571 524 70 971 1 642 495
Emploi formel 27 988 156 550 184 538
Total 1 599 512 227 521 1 827 033
Source:ONEF
Tableau N° 3 Répartition de l' emploi informel(urbain et rural) non agricole.
Si nous restons conformes à l'esprit de la présentation du tableau N° 1, le tableau N° 3 va être
transformé en Tableau 3 bis
Secteur\\Emploi Emploi Emploi formel Total
Secteur informel 1 571 524 27 988 1 599 512
Secteur formel 70 971 156 550 227 521
Total 1 642 495 184 538 1 827 033
Tableau N° 3 bis
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Nous déclinons le poids relatif de l'emploi informel à travers un certain nombre d’indicateurs :
i. la proportion de la population dans l'emploi ayant des emplois informels. Il s'agit du
rapport entre la taille de l'emploi informel et l'emploi total. Cet indicateur, (1 642
495*100 / 1 827 033) égalant 89,89 %, équivaut à dire que la population dans l'emploi
est constitué pour près de 90% d'emplois informels ;
ii. le second indicateur toujours relatif à la taille est le rapport entre le total de l'emploi du
secteur informel et l'emploi total. Il donne la proportion de la population dans l'emploi
travaillant des entreprises informelles. Il équivaut à 87,54 % (1 599 512*100 / 1 827
033). Au Mali, une très grande partie de la population dans l'emploi travaille dans les
unités de production informelles.
iii. le troisième indicateur s'intéresse à l'informel dans le secteur formel. Il s'agit des
emplois précaires dans les unités de production formelles. Il est de 3,88 % (70
971*100 / 1 827 033). et correspond au rapport entre l'emploi informel dans le secteur
formel et l'emploi total. L’indicateur 3 fait référence à la proportion de la population
dans l’emploi qui est engagée dans des emplois informels en dehors du secteur
informel. (les salariés dans des entreprises formelles, les travailleurs domestiques
informels, et les personnes engagées dans la production de biens exclusivement pour
leur consommation personnelle en les considérants comme étant dans l’emploi). Cet
indicateur doit être mis en relation avec le quatrième.
iv. L’indicateur 4 renvoie à la proportion de personnes ayant un emploi dans le secteur
informel qui ont des emplois formels. Ce sont des salariés d’entreprises du secteur
informel dont la relation d’emploi est conforme aux normes admises par la législation
du travail en vigueur. Il équivaut à 1,53 % (27 988 *100 / 1 827 033). Il est très faible
comparativement au troisième. En outre, il importe de chercher à vérifier si l'existence
d'emplois formels dans le secteur informels n'est pas due à des erreurs.
v. le cinquième et dernier indicateur est le ratio de l'emploi total dans le secteur informel
par rapport à l'emploi informel. Ce ratio (1 599 512 / 1 642 495) est égal à 0,97
indique qu’il y a plus de personnes ayant des emplois informels que de personnes
ayant un emploi dans des entreprises informelles.
2.2. Caractéristiques de l’emploi informel
L'emploi informel domine et de loin l'emploi formel, l'examen des caractéristiques de cet
emploi s'impose afin de pouvoir mieux le contrôler et de le transformer si possible. Nous
examinerons les caractéristiques individuelles et professionnelles de cet emploi.
2.3.1 Caractéristiques individuelles.
Il s'agit de l'âge et du niveau d'éducation (diplôme obtenu) de la population dans l'emploi
informel. Aucune distinction n'est faite à ce niveau entre les emplois urbain et rural non
agricole.
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Tableau N° 4 bis Emploi informel en fonction du dipôme et de l'âge en %
15 - 24 ans 25 - 35 ans 36 - 40 ans 41 - 64 ans Total
N'a pas été à l'école 11,36 19,16 9,27 21,04 60,83
Aucun diplôme 9,13 8,71 2,96 7,97 28,77
DEF 1,38 1,46 0,51 0,67 4,02
CAP 0,18 0,85 0,44 0,34 1,81
BT 0,27 1,27 0,23 0,37 2,14
BAC 0,20 0,26 0,00 0,19 0,65
BTS/DEUG 0,09 0,22 0,04 0,12 0,48
Master 1 0,04 0,69 0,18 0,24 1,14
Master 2 0,00 0,02 0,00 0,05 0,08
Doctorat 0,00 0,01 0,06 0,01 0,08
Total 22,66 32,66 13,69 31,00 100,00
Classe d'âge de travail
Diplôme obtenu
La population dans l'emploi informel est jeune, moins de 41 ans soit 69% et sans diplôme à
60,6%. La proportion de diplômés dans cette tranche est 8,4%.
Les plus de 41 ans ayant un diplôme ne constituent que 1,99% de la population. Cette même
tranche de la population dans l'informel est sans aucun parchemin à 29,01%.
La population dans l'informel est majoritairement jeune et sans grande instruction ou
formation professionnelle ; chercher à la tirer de l'informel suppose une amélioration de
l'instruction et de la formation professionnelle en rapport avec des caractéristiques autres que
l’éducation et l'âge seuls.
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Tableau N°6 : Répartition des actifs occupés selon le type d’emploi, la région, le sexe et le
niveau d’instruction.
Formel Informel Total
Effectif % Effectif % Effectif %
Région
Kayes 17475 2,2 787899 97,8 805374 100,0
Koulikoro 22827 2,9 764222 97,1 787049 100,0
Sikasso 35984 3,3 1048894 96,7 1084877 100,0
Ségou 23294 2,4 942380 97,6 965674 100,0
Mopti 9026 1,1 831286 98,9 840311 100,0
Tombouctou 8408 3,4 239923 96,6 248331 100,0
Gao 7043 6,1 107779 93,9 114822 100,0
Bamako 67729 10,5 580107 89,5 647836 100,0
Total 191785 3,5 5302489 96,5 5494274 100,0
Sexe
Homme 134722 4,6 2822772 95,4 2957495 100,0
Femme 57063 2,2 2479716 97,8 2536780 100,0
Total 191785 3,5 5302489 96,5 5494274 100,0
Niveau d'instruction
Aucun niveau 18426 0,5 4052141 99,5 4070567 100,0
Primaire 40460 3,5 1128900 96,5 1169360 100,0
Secondaire 88111 49,8 88866 50,2 176977 100,0
Supérieur 44788 57,9 32582 42,1 77370 100,0
Total 191785 3,5 5302489 96,5 5494274 100,0
Ce tableau fait ressortir une prédominance de l’emploi informel dans toutes les régions du
Mali comparativement à l’emploi formel. Globalement nous avons 96,5% d’emplois
informels contre seulement 3,5% d’emploi formel de l’emploi total en 2014. C’est surtout
dans la région de Mopti où la proportion d’emploi informel avoisine les 99% de l’emploi total
de la région. Cette région est par excellence, une zone agro sylvio-pastorale. Ce secteur
d’activité enregistre un nombre important d’emploi informel.
Le tableau fait ressortir également une prédominance de l’emploi informel aussi bien chez les
hommes que chez les femmes. La proportion d’emploi formel dans l’emploi total des hommes
est supérieure de 4,4 points de celle des femmes.
Nous constatons presque 100% d’emploi informel chez les actifs ayant aucun niveau
d’instruction. Globalement, 76% des emplois informels sont occupés par des actifs n’ayant
aucun niveau d’instruction. Le niveau d’instruction, même s’il ne met pas complètement les
actifs à l’abri de l’emploi informel, réduit le risque. La proportion d’emploi formel dans
l’emploi total occupé par les diplômés du supérieur est nettement supérieure à celle d’emploi
informel. Ces diplômés occupent seulement 0.61% de l’emploi informel total contre 1.7%
pour les diplômés du secondaire. Nous constatons donc que l’emploi informel est occupé en
général par les non scolarisés et les moins diplômés.
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Tableau N°7: Répartition des actifs occupés selon le type d’emploi, le milieu, le statut
matrimonial et le secteur d’activités
Formel Informel Total
Effectif N % ligne Effectif
N %
ligne Effectif N % ligne
Milieu
Urbain 133515 10,7 1108774 89,3 1242289 100,0
Rural 58271 1,4 4193715 98,6 4251985 100,0
Total 191785 3,5 5302489 96,5 5494274 100,0
Statut matrimonial
Marié 160885 3,9 3924866 96,1 4085751 100,0
Célibataire 25507 2,1 1190309 97,9 1215816 100,0
Divorcé/Sépare 2696 6,8 36723 93,2 39419 100,0
Veuf (ve) 2698 1,8 150590 98,2 153288 100,0
Total 191785 3,5 5302489 96,5 5494274 100,0
Secteur d'activités
Agriculture, élevage, forêt, pêche 7248 0,2 3659994 99,8 3667241 100,0
Industrie 16987 3,9 419926 96,1 436913 100,0
Commerce 6084 0,8 800950 99,2 807034 100,0
Services 161467 27,7 421619 72,3 583086 100,0
Total 191785 3,5 5302489 96,5 5494274 100,0
Il ressort du tableau ci-dessus que l’emploi informel est non seulement prépondérant en milieu
rural mais aussi en milieu urbain, mais dans une proportion moindre. Près de 99% des emplois
en zone rurale sont informels soit 79% de l’emploi informel total.
L’analyse par rapport au statut matrimonial fait ressortir également une prédominance de
l’emploi informel dans l’emploi total occupé par les différents types de statut. C’est surtout
chez les veufs (ves) que la proportion d’emploi informel atteint plus de 98% des emplois
totaux occupés par cette catégorie. Ceci pourrait certainement s’expliquer par leurs conditions
de vie précaire. Les célibataires également occupent près de 98% des emplois informels de
l’ensemble des emplois occupés par cette catégorie. Ces célibataires sont en général constitués
en majorité par les jeunes peu ou pas formés et disposent de moins d’expérience. De ces faits,
ils sont très disposés à occuper un emploi informel.
Comme on pouvait s’attendre, le secteur primaire (agriculture, élevage, forêt, pêche) est
dominé par les emplois informels, près de 100% des emplois de ce secteur sont des emplois
informels. L’activité commerciale connait une forte proportion d’emploi informel (99,2% des
emplois sont informels). Au niveau des services, 28% de l’ensemble des emplois occupés par
les actifs sont des emplois formels, contre 3,9% dans le secteur industriel. Ces deux secteurs
enregistrent un nombre important d’entreprises formelles, ce qui pourrait expliquer cette forte
proportion d’emploi formel pour ces deux secteurs dans le nombre total d’emploi formel en
2014 (84% pour les services contre 8,9% pour l’industrie).
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2.3.2 Caractéristiques socioprofessionnelles.
Jusqu'à présent l'emploi informel a été décrit globalement, nous allons continuer avec la
même méthode mais en prenant le soin de distinguer l'emploi informel urbain du rural non
agricole.
Nous analyserons successivement l'emploi informel selon la branche, le type, la taille
d’entreprise de l'activité principale, le mode d'insertion dans l'emploi et enfin la csp.
• Selon la répartition de l'emploi informel par branche d'activité en fonction de la zone
de résidence et du genre, les activités de service dominent avec le commerce avec plus
de 10% par zone et une participation plus grande pour les femmes que les hommes.
Ces résultats sont consignés dans le tableau N° 5 qui est ordonné et dans lequel les
branches en gras représentent plus de 97%.
Branche d'activité
principale
Homme Femme Total Homme Femme Total Homme Femme Total Total
Général
Commerce 7,48 10,88 18,36 4,95 7,31 12,26 6,44 11,70 18,14 48,76
Industrie manufacturière 2,46 0,94 3,40 2,27 0,98 3,25 2,52 6,76 9,27 15,92
Activités des ménages 0,15 1,76 1,91 0,30 0,58 0,88 2,67 0,93 3,59 6,38
Construction 2,32 0,04 2,36 1,24 0,00 1,24 2,03 0,00 2,03 5,63
Autres services 1,89 1,03 2,91 0,46 0,41 0,87 0,50 0,69 1,19 4,97
Transport 1,57 0,05 1,62 1,59 0,00 1,59 0,74 0,00 0,74 3,95
Extraction 0,13 0,01 0,13 0,55 0,14 0,69 1,97 1,06 3,03 3,85
Science & technique 1,37 0,33 1,70 0,23 0,10 0,34 0,74 0,37 1,11 3,15
Education 0,56 0,24 0,80 0,51 0,15 0,66 0,73 0,10 0,83 2,29
Administration publique 0,25 0,04 0,29 0,32 0,04 0,36 0,50 0,05 0,55 1,20
Hôtellerie 0,08 0,31 0,39 0,04 0,33 0,37 0,07 0,24 0,31 1,06
Services de bureau 0,17 0,00 0,17 0,21 0,00 0,21 0,34 0,02 0,36 0,74
Santé 0,11 0,03 0,14 0,20 0,06 0,26 0,11 0,19 0,30 0,71
Art & culture 0,27 0,14 0,41 0,10 0,04 0,14 0,05 0,01 0,06 0,62
Finances 0,13 0,05 0,18 0,05 0,02 0,07 0,02 0,02 0,04 0,28
Information 0,04 0,00 0,04 0,10 0,04 0,14 0,07 0,00 0,07 0,25
Eau & assainissement 0,02 0,03 0,05 0,00 0,00 0,01 0,02 0,00 0,02 0,08
Electricité 0,05 0,00 0,05 0,03 0,00 0,03 0,00 0,00 0,00 0,08
Cession immobilière 0,00 0,04 0,04 0,02 0,00 0,02 0,00 0,00 0,00 0,06
Activités dans les OET 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Total Général 19,05 15,92 34,97 13,18 10,19 23,37 19,52 22,14 41,67 100,00
Source: ONEF 2015
Bamako Autre urbain Rural
Tableau N°5:Emploi informel selon la branche d'activité, la zone de résidence et le sexe ( % )
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• Le type d'entreprise de l'activité principale
Type d'entreprise de
l'activité principale
HommeFemme Total Homme Femme Total HommeFemme Total
Total
Général
Entreprise privée 18,37 14,08 32,45 11,96 9,10 21,07 14,72 20,66 35,39 88,91
Personnel de maison 0,25 1,69 1,94 0,53 0,96 1,49 3,52 1,01 4,54 7,97
Entreprise associative/ONG 0,11 0,00 0,11 0,19 0,03 0,22 0,69 0,25 0,94 1,27
Entreprise publique 0,20 0,07 0,28 0,17 0,05 0,23 0,37 0,12 0,49 0,99
Administration publique 0,11 0,08 0,18 0,31 0,04 0,35 0,22 0,09 0,31 0,85
Organisme international 0,00 0,00 0,00 0,01 0,00 0,01 0,00 0,00 0,00 0,01
Total 19,05 15,92 34,97 13,18 10,19 23,37 19,52 22,14 41,67 100,00
Tableau N°6:Emploi informel selon le type d'entreprise de l 'activi té principale, la zone de rés idence et le sexe ( % )
Bamako Autre urbain Rural
Peu importe la zone, le type d'entreprise dominant dans l'emploi informel est le privé.
Hommes et femmes se retrouvent à égalité presque. Le type personnel de maison est dominé
par les femmes en milieu urbain et par les hommes en rural non agricole. L'entreprise
associative (coopérative, G.I.E) est présente.
L'emploi informel existant dans tous ces types d'entreprise, il est utile de s'interroger sur leur
taille et le mode d'insertion des femmes et des hommes qui y travaillent.
• La taille d’entreprise de l'activité principale
HommeFemme Total Homme Femme Total HommeFemme Total
Total
Général
1 personne (auto-emploi) 5,48 12,97 18,45 4,22 8,10 12,32 6,78 15,85 22,63 53,41
2-5 personnes 9,17 2,16 11,33 6,71 1,93 8,64 9,85 5,94 15,79 35,76
6-10 personnes 2,22 0,28 2,51 1,29 0,18 1,47 1,87 0,35 2,23 6,20
11-50 personnes 2,11 0,63 2,74 0,64 0,06 0,70 0,69 0,20 0,89 4,33
plus de 50 personnes 0,10 0,02 0,12 0,06 0,02 0,08 0,09 0,00 0,09 0,30
19,09 16,07 35,16 12,93 10,28 23,21 19,29 22,35 41,63 100,00
Tableau N°7:Emploi informel selon la ta i l le de l 'entreprise de l 'activi té principale, la zone de rés idence et le sexe ( % )
Taille de l'entreprise de
l'activité principale
Bamako Autre urbain Rural
Même si elles ne représentent que 43,8% de la population dans l'emploi informel, les femmes
constituent le principal sujet de l'auto-emploi qui est la taille dominante. Le rural non agricole
l'emportant sur Bamako et Autre urbain. Cette situation se comprend aisément.
Le secteur informel étant souvent défini par la petite taille des entreprises qui s'y trouvent, ce
critère est bien vérifié ici.
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• Le mode d'insertion dans l'emploi
Mode d'insertion Homme Femme Total Homme Femme Total Homme Femme Total
Total
Général
Relations personnelles 10,78 5,81 16,59 8,48 4,82 13,29 12,20 11,23 23,43 53,32
Auto-emploi 6,00 9,18 15,18 3,14 4,90 8,05 5,23 10,06 15,29 38,51
Auprès employeur 1,85 0,82 2,67 1,02 0,30 1,32 1,27 0,70 1,98 5,96
Autres 0,11 0,06 0,16 0,17 0,10 0,27 0,57 0,11 0,68 1,11
Concours 0,09 0,02 0,11 0,21 0,07 0,28 0,14 0,02 0,16 0,55
Peti tes annonces 0,20 0,00 0,20 0,12 0,00 0,12 0,11 0,03 0,14 0,46
BPP 0,03 0,00 0,03 0,02 0,00 0,02 0,00 0,00 0,00 0,05
ANPE 0,00 0,03 0,03 0,01 0,00 0,01 0,00 0,00 0,00 0,04
Total 19,05 15,92 34,97 13,18 10,19 23,37 19,52 22,14 41,67 100,00
Bamako Autre urbain Rural
Tableau N°8:Emploi informel selon le mode d'insertion, la zone de résidence et le sexe ( % )
Tout autre classement que celui du tableau ci-dessus serait un non-sens. Les modes dominants
d'insertion sont les relations personnelles, l'auto-emploi etc. Ces modes sont un signe fort de
l'informalité.
• Emploi informel et catégorie socioprofessionnelle (CSP)
Il est difficile de ressortir le cadre conceptuel de la 17 e CIST, avec les données actuelles.
Catégorie socioprofessionnelle
dans l'activité principale
Homme Femme Total Homme Femme Total Homme Femme Total
Total
Général
Indépendant 10,58 12,56 23,14 8,32 8,59 16,91 14,34 19,63 33,97 74,01
Employé / ouvrier 4,19 1,18 5,38 2,33 0,45 2,77 1,77 0,31 2,08 10,23
Aide familial 0,22 0,19 0,41 0,48 0,87 1,35 1,36 1,72 3,08 4,84
Manoeuvre 1,90 1,40 3,30 0,54 0,07 0,61 0,83 0,00 0,83 4,74
Cadre moyen 0,53 0,22 0,76 0,54 0,12 0,66 0,59 0,24 0,83 2,25
Apprenti 0,67 0,18 0,85 0,55 0,09 0,64 0,46 0,25 0,71 2,20
Employeur 0,81 0,17 0,99 0,33 0,00 0,33 0,17 0,00 0,17 1,49
Cadre supérieur 0,13 0,01 0,15 0,08 0,01 0,09 0,00 0,00 0,00 0,24
19,05 15,92 34,97 13,18 10,19 23,37 19,52 22,14 41,67 100,00
Tableau N°9:Emploi informel selon la csp, la zone de résidence et le sexe ( % )
Bamako Autre urbain Rural
Catégorie socioprofessionnelle
dans l'activité principale
Homme Femme Total Homme Femme Total Homme Femme Total
Total
Général
Indépendant 10,58 12,56 23,14 8,32 8,59 16,91 14,34 19,63 33,97 74,01
Salariés 6,76 2,82 9,59 3,50 0,64 4,14 3,19 0,55 3,74 17,46
Aide familial 0,22 0,19 0,41 0,48 0,87 1,35 1,36 1,72 3,08 4,84
Apprenti 0,67 0,18 0,85 0,55 0,09 0,64 0,46 0,25 0,71 2,20
Employeur 0,81 0,17 0,99 0,33 0,00 0,33 0,17 0,00 0,17 1,49
19,05 15,92 34,97 13,18 10,19 23,37 19,52 22,14 41,67 100,00
Tableau N°9bis
Bamako Autre urbain Rural
Selon la répartition de l’emploi informel dans les catégories socioprofessionnelles (csp), en
fonction de la zone de résidence et du genre, la csp dominante est indépendant avec environ
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74% de la population dans l’emploi informel. En indépendant, ce sont les femmes qui sont
dominantes dans l’emploi informel que les hommes à Bamako et dans le rural tandis que dans
autre urbain hommes et femmes se trouvent à égalité presque. La participation des hommes et
des femmes dans indépendant est encore plus élevée dans le rural qu’à Bamako et autre
urbain.
La participation au niveau aide familial est en nombre important seulement dans le rural où
hommes et femmes sont presque à égalité.
Le nombre d’hommes intervenants dans l’emploi informel comme salariés au niveau de la csp
est élevé par rapport à celui des femmes et est fréquent au niveau de Bamako et autre urbain.
Tandis que, il n’y a presque pas d’intervenant parmi les femmes comme salariées dans le rural
et autre urbain.
En général, la participation des hommes dans l’emploi informel selon la csp est nettement
supérieure à celle des femmes soient environ 52% contre 48%.
Indépendant occupe la première place avec 74% de la population de l’emploi informel au
niveau des csp. Il est secondé par les salariés avec 17.46% de la population qui sera suivi de
aide familial 4.84% puis en dernière position viennent l’apprenti 2.20% et l’employeur
1.49%.
Le nombre total de la population dans l’emploi informel au niveau des catégories socio-
professionnelles (csp), est plus élevé dans le rural avec 41.67%, ensuite vient Bamako avec
34.97% et enfin autre urbain 23.37% de la population de l’emploi informel au niveau des csp.
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Chapitre 3 : les déterminants de l’emploi informel
Ce chapitre a pour objectif d’identifier les facteurs qui déterminent l’emploi informel chez les
actifs occupés. L’analyse économétrique est menée en utilisant les données issues du
questionnaire individuel et de la fiche ménage de l’Enquête Modulaire Permanente auprès des
Ménages (EMOP). Les variables susceptibles d’influencer la probabilité pour une personne de
15 ans ou plus de se retrouver en situation d’emploi informel découlent essentiellement des
analyses réalisées aux chapitres précédents
3.1 Description du modèle
Pour la construction d’un modèle recherchant les déterminants de l’emploi informel, la
population cible est constituée de l’ensemble des actifs occupés. Compte tenu du poids
relativement écrasant de l’emploi informel, ce dernier a été retenu pour être modélisé.
3.1.1 Formulation du modèle
La variable à expliquer a été définie de la façon suivante : l’ensemble des actifs occupés en
situation d’emploi informel et l’ensemble des actifs occupés sont en situation d’emploi
formel. La variable à expliquer est une variable dichotomique qui prend les valeurs 1 ou 0,
selon que l’actif occupé est en situation d’emploi informel ou pas. Cela peut se traduire par la
spécification suivante :
Y = {
1: si l′individu i est en situation d′emploi informel
0 ∶ si l′individu i n′est pas situation d′emploi informel
Nous observons les valeurs de la variable d’intérêt Y sur un ensemble des actifs occupés
indicés par ?? = 1, … , ??. ???????? ?? comme taille de l’échantillon. Soit Z la variable latente
(inobservable) sous-jacente au phénomène de sous-emploi invisible. Le modèle postule une
relation du type :
?? = ???? + €
Où X représente l’ensemble des variables explicatives quantitatives ou qualitatives. La
probabilité que l’individu i se trouve en situation d’emploi informel (Yi=1) est définie comme
suit :
???? = ??[???? = 1] = ??[???? > 0] = ??[?????? > −€] = ??(??????)
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Si nous désignons par F la fonction de répartition de -€, c’est-à-dire la fonction définie par :
??(??) = ??[−€ < ??)],
Pour le modèle logit binaire utilisé dans cette étude, F désigne la fonction de répartition de la
loi logistique :
??(??) = ??(??) =
????
1 + ????
3.1.2 Variables explicatives
Au total 9 variables explicatives ont été retenues dans le cadre de cette étude.
Tableau : Liste des variables explicative
Nom variables Description Modalités Modalité de
référence
Age
Sexe Sexe individu Femme
Homme
Homme
Statut_Matri2 Situation matrimoniale
Marié
Célibataire
Divorcé/Séparé
Veuf (ve)
veuf
Education2 Niveau d’instruction
aucun
primaire
secondaire
supérieur
supérieur
Milieu Milieu de résidence Rural
Urbain
Urbain
Région Kayes
Koulikoro
Sikasso
Ségou
Mopti
Gao
Tombouctou
Bamako
Bamako
Diplome Diplôme obtenu
Aucun diplôme
DEF
CAP
BT
BAC
BTS/DEUG
Master 1
Master 2
Doctorat
Doctorat
secteuractiviteconom Secteur d’activités de l’individu
Agriculture
Industrie
Commerce
Service
Service
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3.2 Estimation et interprétation du modèle
L’objectif de cette modélisation est d’identifier les variables qui permettent de prédire plus
efficacement la probabilité pour un actif occupé d’être en situation d’emploi informel. Pour
estimer le modèle, la modalité de référence de la variable dépendante est donc l’emploi
formel. Pour chacune des variables explicatives, la modalité de référence est précisée dans le
tableau ci-dessus.
Tableau : résultat du modèle estimé.
Variables β Wald Sig. Exp(β)
Age -,037 61,737 ,000 ,964
Niveau d’instruction
Aucun niveau 3,730 359,666 ,000 41,660
Primaire 2,483 200,371 ,000 11,983
Secondaire ,150 ,744 ,388 1,162
Supérieur
Région
Kayes -,416 4,826 ,028 ,660
Koulikoro -,354 3,516 ,061 ,702
Sikasso -,428 5,829 ,016 ,652
Ségou -1,265 40,958 ,000 ,282
Mopti -,573 6,342 ,012 ,564
Tombouctou -,563 7,298 ,007 ,570
Gao -,653 5,600 ,018 ,521
Bamako
secteur d'activités 464,559 ,000
Agriculture, élevage, forêt, pêche 4,033 286,203 ,000 56,403
Industrie 1,522 94,452 ,000 4,581
Commerce 3,134 188,303 ,000 22,972
Services
Constante ,849 12,935 ,000 2,337
Nombre d'observation 16472
Log-vraisemblance 2515,72
Pseudo-R² 0,56
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3.2.1. Evaluation de la qualité du modèle
Le tableau sur le test de spécification du modèle fait ressortir un test de khi-deux très
significative. La valeur du Khi-deux testé ici est la différence entre la vraisemblance du
modèle de base (seulement avec la constante) et le modèle complet (avec l’ensemble des
variables). A la lumière de ce constat, nous pouvons dire que le modèle final permet de
prédire significativement mieux la probabilité d’être en situation d’emploi informel d’un actif
occupé. Le test de Hosmer-Lemeshow fait ressortir une différence non significative entre les
valeurs prédites et les valeurs observées, ce qui est recherché.
On observe avec le test de Wald qu’à l’étape finale de l’estimation, tous les coefficients des
variables retenues dans le modèle sont significativement différents de zéro. Par conséquent,
chacune d’elle contribue à l’amélioration du modèle. Les valeurs R² de Cox et Snell et de
Nalgelkerke augmentent à chaque étape, de ce fait, nous pouvons affirmer que le modèle final
est bien ajusté aux données. La valeur du Pseudo-R² est de 0,56. Le modèle final prédit donc
56% de la variance de la probabilité pour un actif occupé d’être en situation d’emploi
informel. Ce modèle permet également de classer 97% des actifs occupés où 98,7% des actifs
en situation d’emploi informel sont correctement classés contre 62% des actifs en situation
d’emploi formel.
3.2.2. Interprétation des résultats :
Les actifs non scolarisés et les moins diplômés sont plus de risque d’être en situation
d’emploi informel.
Un actif sans aucun niveau d’éducation a 41 fois plus de risque qu’un actif diplômé du
supérieur d’être en situation d’emploi informel plutôt que d’être situation d’emploi formel.
Par contre, ce risque diminue lorsque le niveau d’instruction augmente. Un actif ayant le
niveau primaire à 11 fois plus de risque qu’un actif diplômé du supérieur d’être en situation
d’emploi informel plutôt que d’être en situation d’emploi formel. Pour les diplômés du
secondaire, ce risque est de 1,2. L’emploi informel concernant au premier rang les non
scolarisés et les moins diplômés.
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Il existe une forte concentration des emplois informels au niveau des secteurs primaires
(Agriculture, élevage, forêt et pêche) et le commerce comparativement aux autres
secteurs.
Un actif évoluant dans le secteur primaire à 56 fois plus de risque qu’un actif occupé dans le
secteur des services d’être en situation d’emploi informel plus tôt que d’être en situation
d’emploi formel. Par contre, les actifs occupés dans le secteur industriel ont seulement 5 fois
plus de risque être en situation d’emploi informel par rapport à ceux qui évoluent dans secteur
des services. Ce risque est également très élevé pour les actifs occupés évoluant dans le
Commerce. Ceux-ci ont 22 fois plus de risque que les actifs travaillant dans les services d’être
en situation d’emploi informel plutôt qu’être en situation d’emploi formel.
Les actifs occupés à Bamako ont plus de risque d’être en situation d’emploi informel que
ceux travaillant dans les autres régions du pays.
Un actif travaillant à Kayes a 34% moins de risque qu’un actif occupé à Bamako d’être en
situation d’emploi informel plutôt d’être en situation d’emploi formel. Cependant, ce risque
est faible à Koulikoro. Un actif travaillant dans cette région a 29% de risque de moins qu’un
actif à Bamako d’être en situation d’emploi informel plutôt que d’être en situation d’emploi
formel. Ce résultat contredit, les constats faits au niveau de l’analyse bi-variée. En comparant
la proportion des emplois formels des différentes régions, nous constatons une que cette
proportion est élevé à Bamako que dans les autres régions. De même, la proportion d’emploi
informel est plus faible à Bamako que dans les autres régions.
Un actif âgé à moins de risque d’être en situation d’emploi informel plutôt qu’être en
situation d’emploi formel.
L’âge démunie la probabilité d’être en situation d’emploi informel plutôt que d’être en
situation d’emploi formel. On note donc que les individus âgés ont moins de chance d’exercer
un emploi informel plutôt qu’un emploi formel. Avec l’âge ces individus ont plus de chance
de trouver un emploi formel plus stable. Les jeunes compte tenu de leur faible expérience et
du manque d’emploi ont tendance à exercer des emplois informels. De ce fait, l’emploi
informel pourrait être considéré comme un emploi transitoire avant l’obtention d’un emploi
formel.
Les autres variables explicatives comme le sexe, le statut matrimonial, le diplôme et le milieu
de résidence (urbain, rural), n’ont pas été très significatives dans la prédiction des actifs en
situation d’emploi informel.
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Conclusion :
L’économie africaine et particulièrement celle du Mali reste dominer par le secteur informel,
principal pourvoyeur d’emplois. En 2014, plus de 96% des actifs occupaient un emploi
informel. C’est surtout en milieu rural que le poids de l’emploi informel demeure très élevé
(79% des emplois informels). Ce résultat est confirmé par la répartition des emplois selon le
secteur d’activités. Il ressort clairement que le secteur primaire enregistre près de 70% des
emplois informels. Les activités de ce secteur sont généralement exercées par les ruraux. Les
moins diplômés et les individus ayant aucun niveau d’éducation occupent plus les emplois
informels.
La régression logistique binaire réalisée nous a permis d’identifier un certain nombre de
facteurs déterminants dans l’accès dans l’emploi informel. Ces facteurs sont entre autre : le
secteur d’activité, niveau d’études, le milieu de résidence, l’âge.
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Référence biographiques
Archambault E. et Greffe X. Les économies non officielles. La découverte, Paris, 1984.
BELLACHE Y. ADAIR P. et BOUZNIT M. (2014) Secteur informel et segmentation de
l’emploi à Bejaia (Algérie) : déterminants et fonctions de gains, Mondes en
Développement, 166 :31-44.
BIT. (1993) Rapport pour la 15ème Conférence Internationale des Statisticiens du Travail,
Bureau International du Travail, Genève, 19-28 janvier.
BIT. (2002) Travail décent et économie informelle, Conférence Internationale du Travail,
87ème session, Bureau International du Travail, Genève.
BIT. (2013) La transition de l’économie informelle vers l’économie formelle, Rapport V (1),
Conférence Internationale du Travail, 103, session, 2014, Genève
CHARMES J. (2009) Concepts, mesures et tendances, in Jutting J.P. et Laiglesia J.R. (eds.),
L’emploi informel dans les pays en développement. Une normalité indépassable, Centre de
développement de l’OCDE, 29-64.
JUTTING J.P. et LAIGLESIA J. R. (eds.), (2009) L’emploi informel dans les pays en
développement. Une normalité indépassable, Centre de développement de l’OCDE.
Victor E Tokman. Modernizing the informel sector. DESA Working Paper No. 42, June 2007.
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