Insertion des diplômés de l’enseignement technique et professionnel au...

Insertion des diplômés de l’enseignement technique
et professionnel au Mali-promotion 2013

i

Équipe d’élaboration du rapport

Coordination technique
M. Boubacar DIALLO Directeur général ONEF
Mme Aoua dite Saran DEMBELE Directrice générale adjointe ONEF
M. Drissa BALLO Coordinateur PROCEJ
Comité de rédaction
M. Boubacar DIALLO Directeur général, ONEF
Mme Aoua dite Saran DEMBELE Directrice générale adjointe, ONEF
M. Dibrilla MAIGA Directeur adjoint CPS/SICAEPIP
M. Adama SANGARE Chef de Division, DNETP
Mme Kadia BAGAYOKO Chargée d’études, ONEF
M. Adama André TOGO Chargé d’études, ONEF
M. Lassana DOUMBIA Chargé d’études, ONEF
M. N’Faly SIAMA Chargé d’études, ONEF
M. Djimé TRAORE Chargé d’études, ONEF
M. Idrissa Yacouba TOURE Chef Département Informatique et Gestion des bases de

données, ONEF
Administration et Gestion
M. Ibrahima Yala DIALLO Agent comptable
M. Sohayata Attaher MAIGA Chef Département Administration et Gestion des Ressources

Humaines
M. Bandiougou KEITA Chef Département Communication et Documentation
M. Siaka KONATE Chef Département Finance Approvisionnement
M. Oumar OUOLOGUEM Chef Cellule Contrôle et Gestion Interne
Mme Adam DEMBELE Assistante Chef Cellule Contrôle et Gestion Interne
Mme Oumou KEITA Chargée de Comptabilité
Mme Sétou DOUMBIA Secrétaire de Direction
Comité scientifique
Président
M. Mahamadou Zibo MAIGA Coordinateur de la Cellule Technique du CSLP
Membres
Pr. Moussa KANTE Directeur général, CNRST
Pr. Samba DIALLO Recteur, USSGB
Pr. Dénis DOUGNON Directeur général, ISFRA
Dr. Boubacar MAKALOU Directeur général, CERCAP
Pr. Mahamadou Soukalo TRAORE Directeur général, INRSP
Dr. Issa BOUARE Chef de Division INSTAT
Dr. Bourama DEMBELE Directeur général, IER
M. Bamoussa KONE Directeur national, DNPD
Comité de lecture
M. Seydina Oumar DIARRA Chargé de communication, MEFP
M. Bourama Fassery BALLO ODHD
Consultant
M. Mehdi BAROUNI Statisticien-économiste

ii

Préface

Après l’obtention de leurs diplômes, les jeunes commencent une nouvelle vie : « la vie active ». Ils
entreprennent des démarches auprès de leurs proches, des entreprises, des agences d’intermédiation
pour décrocher pour la plupart, leur premier emploi sur le marché du travail.

Pour les diplômés d’une même année, cette phase peut être longue pour certains et très courte pour
d’autres. La rapidité avec laquelle ces diplômés obtiennent un emploi est déterminante pour juger la
performance du système éducatif et sa capacité à répondre aux besoins du marché du travail.

C’est pour répondre à cette préoccupation que l’Observatoire National de l’Emploi et de la
Formation (ONEF), avec l’appui financier de la Banque Mondiale, à travers le Projet de
Développement des Compétences et Emploi des Jeunes (PROCEJ), a réalisé cette première enquête
sur : « l’insertion des diplômés de l’enseignement technique et professionnel ».

La réalisation de cette première enquête visait deux objectifs :

(i) renforcer la capacité du personnel de l’ONEF afin qu’il puisse réaliser de façon régulière
une telle étude ;

(ii) produire des indicateurs pertinents et procéder à des analyses approfondies sur le devenir
professionnel des diplômés de l’enseignement technique et professionnel au Mali, en vue
de les mettre à la disposition des décideurs et des structures concernées pour les aider dans
la prise de décision.

Au vu des résultats obtenus, nous pouvons estimer que ces deux objectifs sont atteints. Je tiens à
remercier la Banque Mondiale à travers le PROCEJ d’avoir recruté un expert et le mettre à la
disposition de l’ONEF, avec lequel il a travaillé depuis la phase d’élaboration du document
méthodologique jusqu’à la phase de collecte, d’analyse et de rédaction du rapport.

Le présent rapport est structuré en trois chapitres.
Le premier présente la population d’étude, tout en faisant ressortir ses caractéristiques et son origine
sociale. Le deuxième chapitre fait le point sur la situation professionnelle des diplômés au moment
de l’enquête et enfin, le troisième chapitre analyse le parcours professionnel des diplômés depuis la
fin de leur formation jusqu’au moment de l’enquête (trois ans après la fin des études).

Qu’il me soit permis ici, avant de laisser le lecteur prendre connaissance du contenu de ce rapport,
de remercier toute l’équipe et les structures qui ont concouru à sa réalisation.

iii

Table des matières

Équipe d’élaboration du rapport ........................................................................................................................ i
Préface ............................................................................................................................................................... ii

Liste des tableaux ............................................................................................................................................ iv
Liste des graphiques ......................................................................................................................................... v

Résumé exécutif .............................................................................................................................................. vii

Introduction ..................................................................................................................................................... 1
Contexte et justification .............................................................................................................................. 1

Objectifs de l’étude ...................................................................................................................................... 1
Méthodologie de l’étude .............................................................................................................................. 2

1. Présentation de la Population des Diplômés ............................................................................................. 4

1.1. Caractéristiques sociodémographiques des diplômés .................................................................. 4

1.2. Origine sociale des diplômés ........................................................................................................... 6

1.3. Cursus scolaire des diplômés .......................................................................................................... 8
2. Situation des diplômés au moment de l’enquête ................................................................................. 11

2.1. Emploi ............................................................................................................................................. 13

2.1.1. Emploi total des diplômés ..................................................................................................... 13
2.1.2. Emploi salarié ........................................................................................................................ 16

2.1.3. Emploi indépendant .............................................................................................................. 17

2.1.4. Stages rémunérés ................................................................................................................... 19
2.1.5. Qualité de l’emploi................................................................................................................. 20

2.2. Chômage ......................................................................................................................................... 23

2.2.1. Taux de chômage ................................................................................................................... 23
2.2.2. Caractéristiques des chômeurs ............................................................................................. 24

3. Les parcours d’insertion professionnelle ............................................................................................. 27
3.1. La typologie des parcours d’entrée dans la vie active ................................................................ 28

3.1.1. Le parcours d’accès durable à un emploi salarié ............................................................... 29
3.1.2. Le parcours d’insertion dans un travail non rémunéré ..................................................... 29
3.1.3. Le parcours d’insertion dans un emploi indépendant ........................................................ 30
3.1.4. Le parcours de sortie du chômage à un stage rémunéré .................................................... 30

3.1.5. Le parcours de retour en formation..................................................................................... 31

3.1.6. Le parcours de chômage persistant...................................................................................... 31
3.2. Les facteurs influençant la probabilité d’accès à un parcours .................................................. 32

Conclusion ...................................................................................................................................................... 35

ANNEXES ...................................................................................................................................................... 36

iv

Liste des tableaux

Tableau 1: Répartition des diplômés par sexe et par niveau d’instruction du père ............................. 6

Tableau 2: Répartition des diplômés par sexe et le niveau d’instruction de la mère ........................... 7

Tableau 3: Répartition des diplômés par sexe et la situation professionnelle de la mère .................... 8

Tableau 4: Répartition des diplômés par sexe suivant le choix des filières de formation ................... 8

Tableau 5: Répartition des diplômés par sexe et suivant la pratique de stage de formation ............... 9

Tableau 6: Répartition des diplômés par sexe et l’adéquation avec le stage effectué ......................... 9

Tableau 7: Répartition des diplômés par sexe et leur appréciation de la formation ............................ 9

Tableau 8: Répartition des emplois selon la situation professionnelle du Père et le sexe (en %) ..... 14

Tableau 9: Répartition des emplois selon la situation professionnelle de la mère et le sexe ............. 15

Tableau 10: Répartition des emplois selon le niveau d’instruction du père et le sexe ...................... 15

Tableau 11: Répartition des emplois selon le niveau d’instruction de la mère et le sexe .................. 16

Tableau 12: Répartition des emplois salariés selon le niveau du salaire et le sexe ........................... 16

Tableau 13: Répartition des emplois salariés suivant le type de contrat ........................................... 16

Tableau 14: Répartition des emplois salariés selon le secteur institutionnel et le sexe ..................... 17

Tableau 15 : Affiliation des salariés à un régime de sécurité sociale ................................................ 17

Tableau 16: Répartition des emplois indépendants selon le secteur d'activité par sexe .................... 17

Tableau 17: Répartition des emplois indépendants selon le statut juridique par sexe ....................... 18

Tableau 18: Répartition des emplois créés par les indépendants/Patron selon la région, le type

d’emploi par sexe ........................................................................................................................ 18

Tableau 19: Répartition des stages rémunérés selon le niveau du salaire et le sexe .......................... 19

Tableau 20: Répartition des stages rémunérés suivant le type de contrat .......................................... 19

Tableau 21: Répartition des stages rémunérés suivant le secteur institutionnel ................................ 20

Tableau 22: Affiliation des stages rémunérés à un régime de sécurité sociale .................................. 20

Tableau 23: Taux de chômage par sexe et groupe de filière .............................................................. 24

Tableau 24: Répartition des chômeurs par sexe et le groupe de filière ............................................. 24

Tableau 25: Répartition des chômeurs par sexe et la situation professionnelle du Père ................... 25

Tableau 26: Répartition des chômeurs et la situation professionnelle de la mère ............................. 26

Tableau 27: Répartition des chômeurs par sexe et niveau d’instruction du père ............................... 26

Tableau 28: Répartition des chômeurs par sexe et niveau d’instruction de la mère .......................... 26

Tableau 29 : Facteur influençant la probabilité de suivre un parcours type ...................................... 34

v

Liste des graphiques

Graphique 1: Répartition des diplômés par sexe et groupe de filière .................................................. 4
Graphique 2: Répartition des diplômés par sexe et par type de diplôme ............................................. 5
Graphique 3: Répartition des diplômés selon le sexe et le statut matrimonial (en %) ........................ 6
Graphique 4: Répartition des diplômés suivant la Catégorie socioprofessionnelle du père ................ 7
Graphique 5: Répartition (en %) des diplômés selon la situation dans l'activité au moment de

l'enquête ...................................................................................................................................... 11
Graphique 6: Répartition (en %) des diplômés selon la situation dans l'activité au moment de

l'enquête par sexe ........................................................................................................................ 12
Graphique 7: Taux d'emploi des diplômés au moment de l'enquête (en %) ...................................... 13
Graphique 8: Répartition des emplois selon le type d'emploi occupé au moment de l'enquête (en%)

.................................................................................................................................................... 14
Graphique 9: Répartition du groupe de filière selon la durée d’accès au premier emploi ................. 21
Graphique 10: Répartition des diplômés selon la mention obtenue et la durée d’accès au premier

emploi ......................................................................................................................................... 21
Graphique 11: Répartition des diplômés selon la mention obtenue et la durée d’accès au premier

emploi ......................................................................................................................................... 23
Graphique 12 : Évolution de la situation professionnelle des diplômés de 2013 .............................. 27
Graphique 13 : Les trajectoires types d’insertion des diplômés de 2013 ........................................... 28
Graphique 14 : Parcours d’accès durable à un emploi salarié (22 %) ............................................... 29
Graphique 15 : Parcours d’insertion dans un travail non rémunéré (19%) ........................................ 30
Graphique 16 : Parcours d’insertion dans un emploi indépendant (8%) ........................................... 30
Graphique 17 : Parcours de sortie du chômage à un stage rémunéré (5%) ....................................... 31
Graphique 18 : Parcours de retour en formation (16%) ..................................................................... 31
Graphique 19 : Parcours de chômage persistant (30%) ..................................................................... 32
Graphique 20 : Répartition par groupe de filière et parcours d’insertion .......................................... 33

ANNEXES

Annexe 1: Nomenclature des filières ................................................................................................. 37

Annexe 2: Temps passé dans chaque situation professionnelle par trajectoire ................................. 38

Annexe 3: Répartition des diplômés par trajectoire-type genre, groupe de filière et diplôme .......... 39

Annexe 4: Méthodologie de l’enquête ............................................................................................... 40

Annexe 5 : Les tableaux ..................................................................................................................... 43

Annexe 5.1 : Répartition des diplômés par sexe et par groupe de filière .......................................... 43

Annexe 5.2 : Répartition des diplômés par sexe et par type de diplôme ........................................... 43

Annexe 5.3 : Répartition des diplômés par sexe et par statut matrimonial ........................................ 43

Annexe 5.4 : Taux d’emploi par sexe et groupe de filière ................................................................. 44

Annexe 5.5 : Répartition des emplois selon le type d’emploi et le sexe ............................................ 44

vi

Sigles et Abréviations

APEJ Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes
BIT Bureau International du Travail
BT Brevet de Technicien
BTA Brevet de Technicien en Agriculture
BTGR Brevet de Technicien en Génie Rurale
BTP Bâtiment et Travaux Publics
BTVA Brevet de Technicien en Vulgarisation Agricole
CAP Certificat d’Aptitude professionnelle
CAPA Certificat d’Aptitude professionnelle en Agriculture
CDD Contrat à Durée Déterminée
CDI Contrat à Durée Indéterminée
CERCAP Centre National d’Études et de Renforcement des Capacités d’Analyse et de

Plaidoyer
CIST Conférence Internationale des Statisticiens du Travail
CNECE Centre National des Examens et Concours de l’Éducation
CNRST Centre National de Recherche Scientifique et Technologique
CPS/SICAEPIP Cellule de Planification et de Statistique-Secteur Industrie, Commerce, Artisanat,

Emploi et Promotion de l’Investissement Privé
CSLP Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
DNETP Direction Nationale de l’Enseignement Technique et Professionnel
DNPD Direction Nationale de la Planification du Développement
FCFA Francs de la Communauté Financière Africaine
IDA International Development Association
IER Institut d’Economie Rurale
INRSP Institut National de Recherche en Santé Publique
INSEE Institut National de la Statistique et des Études Economiques
ISFRA Institut Supérieur de Formation et de Recherche Appliquée
MEFP Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle
ODHD Observatoire du Développement Humain Durable
ODP Objectif de Développement du Projet
ONEF Observatoire National de l’Emploi et de la Formation
ONG Organisation Non Gouvernementale
PROCEJ Projet de Développement des Compétences et Emploi des Jeunes
USSGB Université des Sciences Sociales et de Gestion de Bamako

vii

Résumé exécutif

Ce rapport est le premier du genre produit par l’Observatoire National de l’Emploi et la Formation
sur l’insertion des diplômés, avec le concours de la Banque Mondiale à travers le Projet de
Développement des Compétences et Emploi des Jeunes (PROCEJ). L’étude s’est déroulée de juin à
juillet 2016. Elle a permis d’interviewer 1593 diplômés de l’enseignement technique et
professionnel de la promotion 2013 sur leurs parcours d’insertion professionnelle sur le marché du
travail trois ans après la fin de leurs études. Les résultats obtenus sur cet échantillon ont été
extrapolés à l’ensemble des 9835 diplômés de 2013.

La répartition de ces diplômés selon le groupe de filière montre une forte variation. En effet, les
diplômés des groupes de filières comptabilité et banque, agent administratif, électricité &
électronique et BTP sont les plus nombreux avec respectivement 29,6%, 17,1%, 17,0%, et 16,1% de
l’ensemble de diplômés.

Le taux d’emploi global des diplômés de 2013 au moment de l’enquête est de 43,5%. Il est de
l’ordre de 49,9% pour les hommes et 32,0% pour les femmes. Selon le groupe de filières, on
observe des taux d’emploi élevés chez les diplômés en plomberie, suivis des douanes & impôts,
l’agriculture, la géologie avec respectivement 60,9%, 59,5% et 57,7%.

Plus de 75% des emplois salariés ont une rémunération supérieure à 35000 FCFA. En effet, 39,2%
ont un salaire mensuel compris entre 35 000 et 75 000 FCFA, 18,9% ont un salaire compris entre
75 000 et 100 000 FCFA et 17,8% perçoivent un salaire supérieur à 100 000 FCFA.

Au total, 18% des diplômés de 2013 ont obtenu leur premier emploi en moins d’un mois et 41,3%
d’entre eux ont accédé à leur premier emploi entre 1 et 6 mois après l’obtention du diplôme. Une
part importante des diplômés spécialisés dans les groupes de filières, telles que la géologie,
l’agriculture et l’administration, met plus d’un an pour accéder à leur premier emploi avec
respectivement 40,3%, 35,4% et 31,9%.

Sur l’ensemble des diplômés, 64,5% occupent des emplois qui sont en adéquation avec leur
formation. Contrairement aux hommes, une part importante des femmes (70,6%) occupe des
emplois en adéquation avec leur formation. Suivant les groupes de filière, à l’exception des BTP, le
taux d’adéquation de l’emploi dépasse les 50% pour l’ensemble des groupes de filière. Il est
supérieur à 70% pour les groupes de filières, telles que la Santé, la plomberie, la mécanique, la
géologie, la Boulangerie et Pâtisserie et l’agriculture.

Le taux de chômage le plus élevé s’observe chez les diplômés des groupes de filières : agent
administratif, boulangerie et pâtisserie, mécanique et comptabilité et banque avec respectivement
54,5%, 48,3%, 38,7% et 37,1% de taux de chômage au moment de l’enquête.

Par rapport aux parcours des diplômés, trois ans après la fin des études, on constate une
augmentation remarquable de la part des jeunes en emploi. Elle a été seulement 35% en décembre
2013, puis 47% un an après et elle a dépassé 61% en juillet 2016. De plus, la part des jeunes en

viii

chômage diminue nettement au fil des mois, mais elle reste au-dessus de 22% même après plus de 3
ans de l’obtention du diplôme.

Pendant les 3 premières années de la vie active, les femmes ont plus de difficulté dans l’insertion
sur le marché de travail. Elles sont largement surreprésentées dans le parcours de chômage
persistant. Une femme sur trois n’arrive pas à s’insérer et se retrouve en situation de chômage de
longue durée alors que seulement un homme sur quatre est confronté à cette situation. Elles ont
aussi beaucoup moins de chances de se trouver dans les trajectoires qui convergent vers l’emploi.
En effet, 18% des femmes connaissent une trajectoire d’accès durable à un emploi salarié.

L’analyse par filière de formation montre que les diplômés en agent administratif et comptabilité et
banque sont plus susceptibles d’avoir une trajectoire professionnelle caractérisée par des périodes
longues de chômage. Cependant, ceux des filières de santé ou d’agriculture semblent avoir plus de
performance en matière d’insertion et sont minoritaires dans le parcours de chômage persistant avec
respectivement 15% et 21%.

Le type de diplômes semble avoir aussi un impact sur le parcours d’insertion des diplômés. La
trajectoire de retour en formation concerne les diplômés en CAP deux fois plus que les sortants avec
le BT. Ces derniers sont en revanche plus nombreux dans la trajectoire d’insertion dans un emploi
salarié (24% contre 19% pour le CAP).

1

Introduction

Contexte et justification

L’enseignement technique et la formation professionnelle constituent aujourd’hui un axe central de
la politique nationale de la formation professionnelle et de la politique nationale de l’emploi.

Conscient du rôle prépondérant que joue l’enseignement technique et professionnel dans la lutte
contre le chômage, les autorités du pays en ont fait une priorité. Le taux de chômage des diplômés
de l’enseignement technique est passé de 24,7% en 2010 à 17,8% en 20151. Malgré cette baisse de
6,9 points de pourcentage en cinq ans, ce taux reste préoccupant. Les réformes de l’enseignement
technique et professionnel en cours prévoient de mettre l’accent sur l’implication du secteur
productif à l’adaptation des programmes aux besoins du marché du travail, à la promotion des
stages, au suivi des diplômés.

La création des 200 000 emplois promis par les plus hautes autorités passe non seulement par la
mise en œuvre d’actions concrètes visant à promouvoir la création d’emploi, mais aussi
l’amélioration de l’offre de formation en général et celle de la formation technique et
professionnelle en particulier. Pour concrétiser cette vision et apporter une réponse à cette stratégie
que notre pays et l’Association internationale de développement (IDA) du groupe de la Banque
mondiale ont initiée le Projet de développement des compétences et emploi des jeunes (PROCEJ).
L’objectif de Développement du Projet (ODP) consiste à « améliorer l’éducation et la formation
pour l’employabilité et les possibilités d’emploi créées par le secteur privé pour les jeunes au
Mali ».

Afin d’aider les différentes parties prenantes dans la mise en œuvre de ce projet et d’évaluer
l’impact des actions à mener, l’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation (ONEF) a été
sollicité pour la réalisation d’un certain nombre d’études, notamment celle relative à l’insertion
professionnelle des diplômés de l’enseignement technique et professionnel. Ce secteur, il faut le
rappeler, est visé par la première composante du projet intitulée : « L’Éducation et la Formation
pour l’Employabilité ». En plus d’orienter les actions du projet, cette étude permet d’évaluer
l’efficacité externe de l’enseignement technique et professionnel et proposer des solutions pour
faciliter l’insertion des sortants du système sur le marché du travail.

Objectifs de l’étude

Cette étude vise à produire sur la base d'enquêtes de terrain des indicateurs pertinents et des
analyses approfondies sur le devenir professionnel des diplômés de l’enseignement technique et
professionnel au Mali en vue de les mettre à la disposition des décideurs et des structures
concernées pour les aider dans la prise de décision.


1 INSTAT : Enquête Modulaire et Permanente auprès des Ménages 2010 et 2015

2

À partir des indicateurs et analyses qu'elle produit, l'étude devra permettre notamment ce qui suit :

 donner la situation des diplômés vis-à-vis du marché de l'emploi (emploi, chômage, inactivité,
reprise de formation) de 2013 à 2016 ;

 suivre les parcours d'insertion professionnelle des diplômés ;
 identifier et mesurer les facteurs qui influencent sur l'insertion professionnelle des diplômés ;
 mettre en exergue les filières dont les diplômés sont mieux insérés sur le marché de l'emploi

et ceux qui rencontrent des difficultés d'insertion ;
 appréhender les diplômes et les filières de formation pour lesquels les emplois sont plus

stables ;
 analyser l’adéquation entre la formation offerte et les besoins du marché de travail.

Méthodologie de l’étude

 Type d’enquête

L'expérience internationale en matière d'enquêtes d'insertion professionnelle révèle deux principaux
types d'enquêtes : les enquêtes transversales et les enquêtes longitudinales rétrospectives. Les
enquêtes "transversales" interrogent les diplômés de plusieurs générations au même moment. Ces
enquêtes ont l'avantage d'être faciles à réaliser et moins coûteuses que les enquêtes longitudinales.
Cependant, elles ne permettent pas de réaliser des études approfondies sur les processus d’insertion.

Par contre, les enquêtes "longitudinales rétrospectives" (ou de cheminement) interrogent les
diplômés d’une seule génération (cohorte) une ou plusieurs fois après l'obtention de leurs diplômes.
Ces enquêtes ont l'avantage de recueillir des informations fiables et précises sur les situations
professionnelles des diplômés. Elles font appel à la mémoire des personnes enquêtées pour
reconstituer tous leurs parcours d’insertion. En outre, elles offrent la possibilité de contrôler les
informations fournies grâce aux informations comparables dans les questionnaires de la ou des
précédents passages (enquêtes). Compte tenu de ces avantages, ce type d’enquête a été utilisé dans
le cadre de cette étude.

 Champ de l’enquête

Compte tenu des informations disponibles dans les différentes bases de données obtenues au Centre
National des Examens et Concours (CNEC) et des spécificités du système éducatif malien,
l’enquête a porté sur les diplômés de l’enseignement technique et professionnel, promotion 2013. Il
s’agit des diplômés en Brevet de Technique (BT) ou du Certificat d’Aptitude professionnelle (CAP)
de l’enseignement secondaire. Pour assurer une homogénéité dans la population d’étude et une
comparabilité entre les différentes catégories, les diplômés du supérieur, des lycées professionnels
et les sortants des centres de formation professionnelle (formation qualifiante) ont été exclus de
l’enquête.

3

 Déroulement de l’enquête

L’enquête s’est déroulée du 27 juin au 29 juillet 2016 sur l’ensemble au pays. Au total 1593
diplômés ont été enquêtés sur un échantillon de 2593, soit un taux de réponse de 61,44%. L’enquête
téléphonique et l’enquête face ont été utilisées après la phase de localisation des diplômés. Ceux-ci
après la fin de leurs études en 2013, se retrouvent un peu part sur le territoire national et à
l’extérieur du pays. Ceux qui étaient dans des zones inaccessibles ont été enquêtés par téléphone.

 Échantillonnage2

Grâce aux qualités de la base de sondage (exhaustivité et fiabilité), nous avons opté pour le sondage
probabiliste au lieu du sondage empirique. En effet, comparé au sondage empirique, le sondage
probabiliste a l’avantage de permettre une meilleure précision des résultats. Cependant, on distingue
plusieurs types de sondage probabiliste tels que le sondage aléatoire simple, le sondage stratifié et le
sondage à plusieurs degrés.

Compte tenu de la richesse de la base de sondage, nous avons choisi le sondage stratifié. Ce type de
sondage est très courant, du fait qu’il permet de gagner en précision tout en prenant en
considération la contrainte budgétaire. Les variables retenues pour la stratification sont : le niveau
du diplôme (BT, CAP) et le groupe de filière3. Un tirage aléatoire a été fait dans chaque strate.

 Limite de l’étude

Ce rapport présente les premiers résultats de l'enquête sur l'insertion des diplômés. Certaines
problématiques qui nécessitent une analyse avancée des données de l'enquête n’ont pas été abordées
à ce niveau : par exemple les questions relatives au déclassement. L’étude ne couvre pas également
la question relative à l'effet des caractéristiques des établissements de formation sur l'employabilité
des diplômés (type établissement, taux d'encadrement, ressources ...).

2 Pour plus de détail sur l’échantillonnage et la méthode de calcul de la taille de l’échantillon, voir annexe 2
3 Nous avons procédé au regroupement des filières, compte tenu du nombre très faible des diplômés dans certaines spécialités. Ce qui permet d’avoir
des échantillons représentatifs dans chaque strate et des estimateurs significatifs. Pour plus de détail, voir annexe la nomenclature des filières à
l’annexe 1.

4

1. Présentation de la Population des Diplômés

Cette partie s’articule autour de trois sections. La première décrit les caractéristiques
sociodémographiques, la deuxième analyse les caractéristiques des diplômés, promotion 2013
suivant leur origine sociale et la dernière traite leur cursus scolaire.

1.1. Caractéristiques sociodémographiques des diplômés

Les caractéristiques sociodémographiques des diplômés sont traitées à travers les variables telles
que le sexe, le statut matrimonial, le groupe de filières.

Graphique 1: Répartition des diplômés par sexe et groupe de filière

Les effectifs des diplômés de l’année 2013, recensés par l’Observatoire National de l’Emploi et de
la Formation professionnelle auprès des différents services du Ministère de l’Éducation, de
l’Agriculture, de l’Artisanat et de la Santé s’élèvent à 9 835. Les femmes représentent 3 534
(35,9%) de l’ensemble de diplômés, contre 6 301 hommes.

La répartition des diplômés selon le groupe de filière montre une forte variation. En effet, les
diplômés des groupes filières comptabilité et banque, agent administratif, électricité &
électronique et BTP sont les plus nombreux avec respectivement un effectif de 2911, 1680, 1668 et
1585. Le groupe de filière, la comptabilité et banque comporte plus d’hommes que de femmes, soit
2048 (70,4%) contre 863 (29,6%). Il en est de même pour le groupe Électricité & électronique,
1532 (91,8%) contre 136 (8,2%) et le groupe BTP, 1363 (86,0%) contre 222 (14,0%).

154

324

72 44

1363

50

2048

91

1532

194
257

173

1526

147
47 19

222

40

863

38
136

0
60

437

0

500

1000

1500

2000

2500

Agent
Administratif

Agriculture Art et métier Boulangerie &
Pâtisserie

BTP Géologie Comptabilité
et Banque

Douanes et
Impôt

Electricité &
Electronique

Mécanique Plomberie Santé

Homme Femme

5

Contrairement à ces trois groupes, les femmes sont plus représentatives dans le groupe agent
administratif 1526 (90,8%) contre 154 (9,2%).

En 2013, il y a eu plus de diplômés en BT qu’au CAP, soit 60,1% contre 39,9%. La répartition des
diplômés par sexe et type de diplôme révèle des disparités entre les deux sexes par rapport aux
types de diplômes (graphique 2).

Graphique 2: Répartition des diplômés par sexe et par type de diplôme

La proportion des femmes qui a obtenu le BT en 2013 est plus importante que celle des hommes
(69,9% contre 54,5%). Par contre, 45,5% des hommes ont obtenu le CAP contre 30,1% des
femmes.

Il y a plus de femmes mariées (54,5%) que d’hommes mariés (15,8%) parmi les diplômés de 2013
(graphique 3). Ceci serait dû au fait que les hommes préfèrent trouver un emploi avant de se marier.
Seulement, 07% des femmes sont divorcées ou veuves.

0
10 20

30
40

50
60

70

%

%

%

Ho
m

m
es

Fe
m

m
es

En
se

m
bl

e

45,5

30,1

39,9

54,5

69,9

60,1

BT2 CAP

6

Graphique 3: Répartition des diplômés selon le sexe et le statut matrimonial (en %)

1.2. Origine sociale des diplômés

L’origine sociale des diplômés est analysée dans cette section à travers deux variables : le niveau
d’instruction des deux parents et leur catégorie socioprofessionnelle. Les parents retraités, sans
emploi et décédés ont été retenus exceptionnellement dans cette étude parmi les CSP. La question
n’a pas été posée aux diplômés enquêtés, pour connaitre le dernier emploi occupé de leurs parents.

1.2.1. L’origine suivant le niveau d’instruction des parents

Les diplômés de l’enseignement technique et professionnel de 2013, dont le père n’a aucun
d’instruction représentent 44,2% de l’ensemble (tableau 1). Environ, 29% d’entre eux ont comme
niveau d’instruction du père primaire ou coranique/alphabétisée. Seulement 9,3% des diplômes ont
le père ayant un niveau d’instruction supérieur. Le niveau d’instruction des parents, notamment
celui du père, semble avoir un effet sur l’allongement des études des enfants.

Tableau 1: Répartition des diplômés par sexe et par niveau d’instruction du père

Niveau d'éducation du père Homme Femme Total Effectif % Effectif % Effectif %
Aucun 3115 49,4 1234 34,9 4349 44,2
Coranique/alphabétisé 822 13,0 547 15,5 1369 13,9
Primaire 885 14,1 550 15,6 1436 14,6
Secondaire général 407 6,5 320 9,0 726 7,4
Secondaire professionnel 572 9,1 465 13,2 1037 10,5
Supérieur 500 7,9 418 11,8 918 9,3
Total 6301 100 3534 100 9835 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

84,2

15,8

0

44,8

54,5

0,7
0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Célibataire Marié(e) Divorcé(e)/veuf(ve)

Homme Femme

7

Les diplômés dont la mère n’a aucun niveau d’instruction sont majoritaires, soit 70,8% (tableau 2).
On constate que les hommes diplômés, dont la mère n’a aucun niveau d’instruction, représentent
4 674 (67,1%) contre 2 292 (32,9%) de femmes. Sur l’ensemble des diplômés, seulement 1,4% ont
des mamans qui ont le niveau supérieur. Parmi eux, 81 (58,7%) sont des hommes contre 57 (41,3%)
de femmes.

Tableau 2: Répartition des diplômés par sexe et le niveau d’instruction de la mère

Niveau d'éducation de la mère
Homme Femme Total
Effectif % Effectif % Effectif %

Aucun 4674 74,2 2292 64,8 6966 70,8
Coranique/alphabétisé 419 6,7 246 6,9 665 6,8
Primaire 774 12,3 601 17,0 1375 14,0
Secondaire général 222 3,5 155 4,4 377 3,8
Secondaire professionnel 130 2,1 184 5,2 314 3,2
Supérieur 81 1,3 57 1,6 138 1,4
Total 6301 100 3534 100 9835 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

De même pour le niveau d’éducation des pères, les mères de 11,2% des femmes diplômées ont le
niveau secondaire et plus, contre 6,9% des hommes diplômés.

1.2.2. L’origine suivant la catégorie socioprofessionnelle des parents

Le graphique 4 semble confirmer le constat du tableau 1. On remarque que les diplômés dont le
père est de la catégorie supérieure sont moins présents au niveau BT et CAP, soit 1,0% pour les
Directeurs et 2,7% pour les Cadres supérieurs, ingénieurs et assimilés.

Graphique 4: Répartition des diplômés suivant la Catégorie socioprofessionnelle du père

Les diplômés dont le père a un emploi indépendant/employeur sont plus représentatifs avec 36,9%
suivi de ceux dont le père est décédé, soit 24,1%. Le père de 49,4% des diplômés est en emploi.

,5

1,0

1,1

2,4

2,7

4,8

11,8

14,7

24,1

36,9

,0 5,0 10,0 15,0 20,0 25,0 30,0 35,0 40,0

Manoeuvre

Directeur

Employé, ouvrier semi qualifié

Employé, ouvriers qualifiés

Cadre supérieur, ingénieur et assimilé

Cadre moyen, agent de maîtrise

Sans emploi

Retraité

Décédé

Indépendant/Employeur

8

La situation professionnelle de la mère joue un rôle important dans le choix de la formation des
enfants. En effet, on constate que les mères qui sont Directrices, Cadres supérieurs, ingénieurs et
assimilés, n’ont presque pas d’enfants diplômés au niveau secondaire professionnel (tableau 3).

Tableau 3: Répartition des diplômés par sexe et la situation professionnelle de la mère

Situation professionnelle de la mère Homme Femme Total Effectif % Effectif % Effectif %
Directeur 0 0,0 0 0,0 0 0,0
Cadre supérieur, ingénieur et
assimilé 26 0,4 10 0,3 35 0,4

Cadre moyen, agent de maîtrise 74 1,2 93 2,6 167 1,7
Employé, ouvriers qualifiés 44 ,7 25 ,7 69 ,7
Employé, ouvrier semi-qualifié 77 1,2 11 ,3 88 ,9
Manœuvre 4 ,1 0 0,0 4 ,0
Indépendant/Employeur 0 0,0 0 0,0 0 0,0
Retraité 0 0,0 0 0,0 0 0,0
Sans emploi 6077 96,4 3395 96,1 9472 96,3
Décédé 0 0,0 0 0,0 0 0,0
Total 6301 100 3534 100 9835 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

Par contre, la plupart des diplômés sont issus des mères sans emploi (96,3%). Parmi ces diplômés
de mère sans emploi, 6 077 (64,2%) sont des hommes et 3 395 (35,8%) des femmes.

1.3. Cursus scolaire des diplômés

Le cursus scolaire décrit le parcours des diplômés durant le cycle de la formation (filière choisie, les
stages suivis pendant la formation).

1.3.1. Choix de la filière de formation

Par rapport au choix des filières, 60,4% des diplômés ont été orientés selon leur choix personnel,
dont 3 715 (62,6%) d’hommes et 5 936 (37,4%) de femmes. Par ailleurs, 28,1% sont orientés selon
l’orientation scolaire avec 1852 (67,0%) d’hommes et 912 (33,0%) de femmes. On constate que la
Publicité et les réseaux sociaux n’ont pas d’influence sur le choix des filières de formation.

Tableau 4: Répartition des diplômés par sexe suivant le choix des filières de formation

Choix du cycle de la formation
Homme Femme Total

Effectif % Effectif % Effectif %
Choix personnel 3715 59,0 2220 62,8 5936 60,4
Orientation scolaire 1852 29,4 912 25,8 2764 28,1
Suggestion d'un parent 642 10,2 365 10,3 1007 10,2
Suggestion d'un formateur 16 0,3 10 0,3 26 0,3
Relations personnelles 65 1,0 12 0,3 77 0,8
Publicité et réseau sociaux 0 0,0 0 0,0 0 0,0
Autre 10 0,2 15 0,4 25 0,3
Total 6301 100 3534 100 9835 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

9

1.3.2. Stages effectués au cours de la formation

Parmi les diplômés, 53,4% (tableau 5) ont suivi un stage pratique de formation, dont 1804 femmes
(34,4%). Concernant le sexe, on constate que parmi les femmes 51,1% ont bénéficié des stages de
formation et pour les hommes, 54,7% en ont bénéficié.

Tableau 5: Répartition des diplômés par sexe et suivant la pratique de stage de formation
Réalisation de stages
pratiques au cours de la
formation

Homme Femme Total

Effectif % Effectif % Effectif %

Non 2857 45,3 1730 48,9 4587 46,6
Oui 3443 54,7 1804 51,1 5248 53,4
Total 6301 100 3534 100 9835 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

Sur l’ensemble des diplômés ayant bénéficié des stages de formation, 90,9% affirment que tous les
stages effectués sont en adéquation avec leur formation, dont 93,0% pour les femmes et 89,7% pour
les hommes (tableau 6).

Tableau 6: Répartition des diplômés par sexe et l’adéquation avec le stage effectué

Adéquation entre les stages
suivis et la formation

Homme Femme Total
Effectif % Effectif % Effectif %

Tous 3090 89,7 1678 93,0 4768 90,9
Quelques-uns 213 6,2 58 3,2 271 5,2
Aucun 141 4,1 68 3,8 209 4,0
Total 3443 100 1804 100 5248 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

La formation suivie a permis à 99,2% des diplômés d’acquérir des compétences qu’ils n’avaient pas
(tableau 7). Par rapport à cette situation, 6 264 (64,2%) hommes pensent que la formation suivie
leur a permis d’acquérir de nouvelles compétences et 3 490 femmes (35,8%) affirment de la même
manière.

Tableau 7: Répartition des diplômés par sexe et leur appréciation de la formation
La Formation suivie et
acquissions des compétences

Homme Femme Total
Effectif % Effectif % Effectif %

Non 37 0,6 45 1,3 82 0,8
Oui 6264 99,4 3490 98,7 9753 99,2
Total 6301 100,0 3534 100,0 9835 100,0

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

Selon le mode d’obtention du stage de formation, 39,2% des diplômés ont obtenu un stage à partir
d’une démarche personnelle (tableau 8). Parmi les hommes, 43,9% ont obtenu un stage par une
démarche personnelle, contre 30,4% pour les femmes. Les démarches effectuées par les
établissements de formation ont permis à 33,8% des diplômés d’effectuer des stages pratiques
pendant leur formation. Actuellement, on constate que les entreprises sollicitent très rarement les

10

structures de formation pour qu’elles leur envoient des stagiaires. Seulement, 0,7% des diplômés
ont effectué des stages par ce canal au cours de leur formation.

Tableau 8 : Répartition des diplômés ayant reçu les stages de formation selon le mode d’obtention du stage par sexe

Mode d'obtention du stage Homme Femme Total Effectif % Effectif % Effectif %
Démarche personnelle 1507 43,9 549 30,4 2055 39,2
Un membre de la famille 686 20,0 448 24,8 1134 21,6
Un formateur 150 4,4 77 4,3 227 4,3
L'établissement de formation 1053 30,6 718 39,8 1770 33,8
L'établissement de stage vous a contacté 36 1,1 0 0,0 36 0,7
Autre 4 0,1 13 0,7 17 0,3
Total 3435 100 1804 100 5240 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

11

2. Situation des diplômés au moment de l’enquête

Au moment de l’enquête, 43,4% des diplômés étaient en emploi (emploi salarié, stage rémunéré et
emploi indépendant). Par contre, 22,6% étaient en situation de chômage et 11% ont jugé nécessaire
de prolonger leurs études. Si les perspectives d’obtention d’un emploi stable ne sont pas bonnes (par
exemple une forte concurrence des diplômés due au nombre élevé de ceux-ci sur le marché),
certains d’entre eux peuvent décider de poursuivre leurs études.

Graphique 5: Répartition (en %) des diplômés selon la situation dans l'activité au moment de l'enquête

Encadré n°1 : Définitions du travail, de l’emploi et du chômage selon la résolution de la 19e CIST, 2013

29,0

22,6

17,5

9,3
7,4

5,4 5,1
3,6

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

Emploi
salarié

Chômeur Travail non
rémunéré

Stage
rémunéré

Chômeur en
formation

Inactivité Indépendant Formation

Selon la 19e Conférence Internationale des Statisticiens du Travail (CIST), 2013, le travail se
définit comme « toutes les activités effectuées par des personnes de tout sexe et tout âge afin de
produire des biens ou fournir des services destinés à la consommation par des tiers ou à leur
consommation personnelle ».

Toutes les activités productives sont reconnues comme du travail. Mais le travail est différent
de l’emploi.

L’Emploi se définit comme le travail réalisé en échange d’une rémunération ou d’un profit. Ces
définitions correspondent à des critères précis, définis par le BIT. La mesure porte notamment
sur une semaine de référence. Ainsi, une personne a un emploi si elle a travaillé ne serait-ce
qu’une heure pendant cette semaine de référence. Un chômeur au sens du BIT, c’est quelqu’un
qui n’a pas d’emploi, qui en recherche activement durant les 30 jours derniers et est disponible
dans les deux semaines pour l’occuper.

12

Graphique 6: Répartition (en %) des diplômés selon la situation dans l'activité au moment de l'enquête par sexe

Les hommes sont majoritairement en situation d’emplois, comparativement aux femmes. Ils
représentent 75,7%, 58,8% et 74,9% respectivement des diplômés qui occupent un emploi salarié,
un emploi indépendant et un stage rémunéré. Les femmes représentent près de 55% des diplômés
chômeurs et 51,1% de ceux qui sont en inactivité. Contrairement aux femmes, les hommes
cherchent plus à poursuivre leurs études (85,% contre 14,5%). Les facteurs culturels pourraient
expliquer cette différence entre les hommes et les femmes par rapport au prolongement des études.

Dans la section qui suit, nous analysons en détail les caractéristiques des diplômés qui sont en
situation d’emploi (emploi salarié, indépendant et stage énuméré) et ceux qui sont en chômage

75,7

58,8

74,9
63,8

45,4

66,1

85,5

48,9

64,1

24,3

41,2

25,1
36,2

54,6

33,9

14,5

51,1

35,9

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Emploi salarié Indépendant Stage
rémunéré

Travail non
rémunéré

Chômeur Chômeur en
formation

Formation Inactivité Total

Homme femme

13

2.1. Emploi

2.1.1. Emploi total des diplômés

Le taux d’emploi désigne ici le rapport entre la population de diplômés pourvue d’un emploi au
moment de l’enquête et la population totale de diplômés en 2013. Il permet de savoir dans quelle
mesure, les diplômés participent à des activités productives sur le marché du travail. Plus ce taux est
élevé, plus la participation est forte. Ainsi, le taux d’emploi global des diplômés de 2013 est 43,5%
(voir annexe) dont 49,9% pour les hommes et 32,0% pour les femmes. Selon le groupe de filière,
on observe des taux d’emploi élevés chez les diplômés en plomberie, suivi de ceux en douanes &
impôts, en agriculture, en géologie avec respectivement 60,9%, 59,5% et 57,7%. Le taux d’emploi
des autres groupes de filières n’atteint pas 50% chacun (voir annexe 5.4).

Graphique 7: Taux d'emploi des diplômés au moment de l'enquête (en %)

Le graphique 7 montre que, quel que soit le groupe de filière, le taux d’emploi des hommes est
toujours supérieur à celui des femmes, à l’exception des Douanes et Impôts où le taux d’emploi des
femmes (65,9%) est supérieur à celui des hommes. Les femmes préfèrent les métiers de douanes et
d’impôts aux autres métiers.

Le taux d’emploi des hommes dans la filière géologie est le taux le plus élevé ; par contre celui le
plus élevé pour les femmes est le taux d’emploi du groupe « douanes -impôts ».

55,3

64,2

60,6

56,9

43,9

83,2

44,6

58,8

52,1

48,6

67,5
64,7

49,9

27,7

49,2

31,6

19,2

26,4 26,1

33,7

65,9

24,4

0

41,3
39,8

32

AGENT
ADMINISTRATIF

AGRICULTURE ART ET MÉTIER BOULANGERIE &
PÂTISSERIE

BTP GÉOLOGIE COMPTABILITÉ
ET BANQUE

DOUANES ET
IMPÔT

ELECTRICITÉ &
ELECTRONIQUE

MÉCANIQUE PLOMBERIE SANTÉ TOTAL

Homme Femme

14

Graphique 8: Répartition des emplois selon le type d'emploi occupé au moment de l'enquête (en%)

À partir du graphique 8, nous remarquons qu’il y a plus d’emplois salariés (67% des emplois) que
les autres types d’emploi (33%). Nous constatons aussi que parmi les hommes en emploi, les
salariés représentent 69% ; de même pour les femmes, les salariées représentent 61%.

La part des femmes qui font un stage rémunéré est le double de celle des hommes (18% contre 9%
pour les hommes). Par contre, la proportion des hommes qui exercent un emploi
indépendant/employeur est élevée par rapport à celle des femmes (22% contre 20% pour les
femmes).

Tableau 8: Répartition des emplois selon la situation professionnelle du Père et le sexe (en %)
Situation professionnelle du père Homme Femme Total
Directeur 0,2 2,0 0,7
Cadre supérieur, ingénieur et assimilé 1,8 3,3 2,2
Cadre moyen, agent de maîtrise 4,0 4,0 4,0
Employé, ouvriers qualifiés 1,9 2,8 2,1
Employé, ouvrier semi-qualifié 1,4 0,8 1,3
Manœuvre 0,3 1,8 0,7
Indépendant/Employeur 37,6 38,1 37,7
Retraité 13,5 17,0 14,4
Sans emploi 14,3 6,8 12,3
Décédé 25,0 23,3 24,6
Total 100 100 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

69,0
61,0

67,0

9,0
18,0

12,0

22,0 20,0 21,0

0,0

20,0

40,0

60,0

80,0

100,0

120,0

Homme Femme Total

Salariée Stage rémunéré Indépendant / Patron

15

Selon la situation professionnelle du père (tableau 8), la part importante des diplômés (37,7) qui
occupent un emploi est des fils des indépendants et 24,6% ont perdu leur père.

Suivant le sexe, nous constatons que les femmes (38,1%) accèdent facilement à l’emploi lorsque le
père est indépendant/employeur suivi de celles (23,3%) dont les pères sont décédés.

Nous constatons aussi que les hommes (37,6%) accèdent facilement à l’emploi lorsque le père est
indépendant/employeur suivi de ceux (25,0%) dont les pères sont décédés.

Tableau 9: Répartition des emplois selon la situation professionnelle de la mère et le sexe
Situation professionnelle de la mère Homme Femme Total
Directeur 0,0 0,0 0,0
Cadre supérieur, ingénieur et assimilé 0,1 0,0 0,0
Cadre moyen, agent de maîtrise 1,2 4,2 2,0
Employé, ouvriers qualifiés 0,8 1,0 0,8
Employé, ouvrier semi-qualifié 0,8 1,0 0,8
Manœuvre 0,1 0,0 0,1
Indépendant/Employeur 0,0 0,0 0,0
Retraité 0,0 0,0 0,0
Sans emploi 97,1 93,8 96,2
Décédé 0,0 0,0 0,0
Total 100 100 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

Le tableau 9 montre que 96,2% des diplômés employés ont leur mère sans emploi. Nous
remarquons aussi que 97,1% des hommes contre 93,8% des femmes ont leur mère sans emploi.
Parmi les diplômés employés, aucun d’eux n’a ni sa mère décédée, ni retraitée, ni
indépendante/employeur et ni directrice.

Tableau 10: Répartition des emplois selon le niveau d’instruction du père et le sexe
Niveau d'éducation du père Homme Femme Total
Aucun 49,3 34,3 45,4
Coranique/alphabétisé 14,8 16,7 15,3
Primaire 14,0 19,6 15,5
Secondaire général 5,0 6,1 5,3
Secondaire professionnel 9,2 12,3 10,0
Supérieur 7,7 10,9 8,6
Total 100 100 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

Suivant le tableau 10, nous observons que les diplômés employés, dont les pères n’ont aucun niveau
d’éducation, représentent 45,4% de l’ensemble des emplois. Parmi les femmes en emploi, 34,3%
ont des pères qui n’ont aucun niveau d’instruction contre 6,1% pour celles dont les pères ont un
niveau secondaire général. Parmi les hommes en emploi, 49,3% ont des pères qui n’ont aucun
niveau d’instruction contre 5,0% pour ceux dont les pères ont un niveau secondaire général.

16

Tableau 11: Répartition des emplois selon le niveau d’instruction de la mère et le sexe
Niveau d'éducation de la mère Homme Femme Total
Aucun 72,9 60,0 69,5
Coranique/alphabétisé 7,8 6,5 7,5
Primaire 13,3 21,2 15,4
Secondaire général 3,5 7,5 4,6
Secondaire professionnel 1,6 4,3 2,3
Supérieur 0,9 0,4 0,8
Total 100 100 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

Le tableau 11 nous montre que les diplômés en emploi dont les mères n’ont aucun niveau
d’éducation représentent 69,5% de l’ensemble des emplois. Parmi les femmes en emploi, 60,0% ont
des mères qui n’ont aucun niveau d’instruction contre 0,4% pour celles dont les mères ont un
niveau supérieur. En ce qui concerne les hommes en emploi, 72,9% ont des mères qui n’ont aucun
niveau d’instruction contre 0,9% pour ceux dont les mères ont un niveau supérieur.

2.1.2. Emploi salarié

Le Tableau suivant montre que plus de 75% des emplois salariés ont une rémunération supérieure à
35 000 FCFA. En effet, 39,2% ont un salaire compris entre 35 000 et 75 000 FCFA, 18,9% ont un
salaire compris entre 75 000 et 100 000 FCFA et 17,8% perçoivent un salaire supérieur à
100 000 FCFA.

Tableau 12: Répartition des emplois salariés selon le niveau du salaire et le sexe

Salaire mensuel en FCFA Homme Femme Total
Effectif % Effectif % Effectif %

au plus égal à 35 000 437 20,2 252 36,4 689 24,1
] 35 000 - 75 000] 887 41,0 231 33,4 1118 39,2
] 75 000 - 100 000] 438 20,3 101 14,6 539 18,9
Plus de 100 000 399 18,5 108 15,6 508 17,8
Total 2161 100 692 100 2853 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

Parmi les hommes, 41,0% ont un salaire compris entre 35 000 et 75 000 FCFA, 20,3% entre 75 000
et 100 000 FCFA et 20,2% gagnent au maximum 35 000 FCFA. Par contre pour les femmes, 36,4%
ont un salaire inférieur ou égal à 35 000 FCFA et 33,4% perçoivent entre 35 000 et 75 000 FCFA.

Tableau 13: Répartition des emplois salariés suivant le type de contrat

Type de contrat Homme Femme Total
Effectif % Effectif % Effectif %

CDI 519 24,0 265 38,3 783 27,5
CDD 540 25,0 119 17,2 659 23,1
Accord verbal 771 35,7 155 22,4 926 32,5
Sans contrat 331 15,3 154 22,2 485 17,0
Total 2161 100 692 100 2853 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

17

Dans l’ensemble, nous remarquons une forte part des salariés embauchés avec un accord verbal
(32,5%). Il est suivi du Contrat à Durée Indéterminée (CDI) et du Contrat à Durée Déterminée
(CDD) avec respectivement 27,5% et 23,1%. Selon le sexe, la plus grande part revient à l’accord
verbal pour les hommes et les femmes. Cet accord verbal (sans fondement juridique) entre les
salariés et les employeurs fait que la plupart des diplômés sont dans une situation de précarité.

Tableau 14: Répartition des emplois salariés selon le secteur institutionnel et le sexe

Secteur Institutionnel Homme Femme Total
Effectif % Effectif % Effectif %

Publique ou parapublique 520 24,0 273 39,4 792 27,8
Entreprise privée 1484 68,7 397 57,4 1881 65,9
ONG ou Association 98 4,5 18 2,5 116 4,1
Institution internationale 23 1,1 3 ,5 27 0,9
Ménage/ Personnel de maison 36 1,7 1 ,2 37 1,3
Total 2161 100 692 100 2853 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

À partir du tableau 14, nous constatons que 65,9% et 27,8% des diplômés qui occupent un emploi
salarié évoluent respectivement dans les entreprises privées et le secteur public. Le secteur privé
(Entreprise privée, ONG ou Association, Institution internationale et Ménage/ Personnel de maison)
emploie 72,2% des diplômés salariés.
Suivant le sexe, 76,0% des hommes disposent un emploi salarié dans le secteur privé et 24,0% sont
employés dans le secteur public. Aussi, 61,6% des femmes disposent-elles également d’un emploi
salarié dans le secteur privé et 39,4% sont employés dans le secteur public.

Tableau 15 : Affiliation des salariés à un régime de sécurité sociale

Sécurité sociale
Homme Femme Total

Effectif % Effectif % Effectif %
Non 1491 69,0 454 65,7 1945 68,2
Oui 670 31,0 238 34,3 908 31,8
Total 2161 100 692 100 2853 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

Au regard du tableau ci-dessus, 68,2% des salariés ne sont pas affiliés à un régime de sécurité
sociale et 31,8% le sont. Ainsi, 69,0% des hommes salariés ne sont pas affiliés à un régime de
sécurité sociale et 65,7% des femmes salariées ne le sont pas.

2.1.3. Emploi indépendant

Tableau 16: Répartition des emplois indépendants selon le secteur d'activité par sexe

Secteur d'activité Homme Femme Total
Effectif % Effectif % Effectif %

Agriculture, Élevage, Pêche, Forêt 40 5,8 0 0,0 40 4,4
Industrie 331 48,1 15 6,4 345 37,6
Commerce 146 21,2 148 64,3 294 32,0
Service 171 24,9 67 29,4 239 26,0
Total 688 100 230 100 918 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

18

Au regard du tableau 16, on constate que le secteur primaire (Agriculture, Élevage, Pêche, Forêt) ne
représente que 4,4% des emplois indépendants. Le secteur de l’industrie domine avec 37,6% des
emplois indépendants. Il est suivi du commerce et des services avec respectivement 32% et 26% des
emplois indépendants.

Parmi les hommes ayant un emploi indépendant, 48,1% sont dans le secteur de l’industrie, 24,9%
dans le service et 5,8% dans le secteur primaire. Nous constatons également qu’aucune femme
n’évolue dans le secteur primaire. La plupart se trouvent dans le commerce et le service avec
respectivement 64,3% et 29,4%.

Tableau 17: Répartition des emplois indépendants selon le statut juridique par sexe
Statut juridique Homme Femme Total

Effectif % Effectif % Effectif %
Entreprise individuelle 345 50,2 84 36,7 430 46,8
Société 0 0,0 12 5,2 12 1,3
Aucun 343 49,8 133 58,1 476 51,9
Total 688 100 230 100 918 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

On observe, à partir du tableau 17, que 51,9% des emplois indépendants n’ont aucun statut juridique
et que 46,8% sont des entreprises individuelles.

Nous remarquons également que 58,1% des femmes détenant un emploi indépendant n’ont aucun
statut juridique et que 36,7% de ces emplois sont du statut d’entreprise individuelle. Quant aux
hommes, 50,2% sont du statut d’entreprise individuelle et 49,8% n’ont aucun statut juridique.

Tableau 18: Répartition des emplois créés par les indépendants/Patron selon la région, le type d’emploi par sexe

Région
Salarié Non-salarié Total emploi

Homme Femme Total Homme Femme Total Homme Femme Total
Kayes 172 38 210 11 13 24 183 50 234
Koulikoro 666 46 713 171 38 209 837 85 922
Sikasso 120 0 120 72 12 84 192 12 203
Ségou 35 0 35 72 30 101 107 30 137
Mopti 157 7 165 36 0 36 193 7 200
Tombouctou 38 - 38 0 - 0 38 0 38
Gao 8 - 8 0 - 0 8 0 8
Kidal 4 - 4 0 - 0 4 0 4
Bamako 632 37 669 137 17 154 769 55 823
Extérieurs 65 0 65 2 0 2 67 0 67
Total 1897 129 2026 500 110 610 2397 238 2635

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

Le tableau 18 nous révèle que les indépendants/Patron de la région de Koulikoro ont créé 922 emplois,
dont 837 hommes et 85 femmes. Ensuite vient le District de Bamako avec 823 emplois créés, dont 769
hommes et 55 femmes. On constate une grande disparité avec les autres régions qui s’explique par la
forte concentration des entreprises dans le District de Bamako et sa proximité avec la région de
Koulikoro. Il y a également une forte présence d’établissements d’Enseignement Technique et
Professionnel dans la région de Koulikoro. Les indépendants/Patron n’ont créé aucun emploi pour les
femmes dans les régions de Tombouctou, Gao et Kidal.

19

Sur les 2635 emplois crées par les indépendants/Patron, 2026 sont des emplois salariés et seulement 610
emplois non-salariés.

2.1.4. Stages rémunérés

Tableau 19: Répartition des stages rémunérés selon le niveau du salaire et le sexe

Salaire mensuel en FCFA Homme Femme Total
Effectif % Effectif % Effectif %

Au plus égal à 35 000 150 50,6 133 63,9 283 56,1
] 35 000 - 75 000] 115 38,7 70 33,7 185 36,6
] 75 000 - 100 000] 30 10,1 0 0,0 30 5,9
Plus de 100 000 2 ,6 5 2,4 7 1,4
Total 297 100 208 100 505 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

Ce tableau nous montre que plus de la moitié de ces stagiaires ont une rémunération inférieure ou
égale à 35 000 FCFA, soit 56,1%. Par ailleurs, 36,6% ont une rémunération comprise entre 35 000
et 75 000 FCFA, 5,9% ont une rémunération comprise entre 75 000 et 100 000 FCFA. Seulement,
1,4% perçoivent une rémunération supérieure à 100 000 FCFA.

Concernant les hommes, on constate également que 50,6% perçoivent une rémunération inférieure
ou égale à 35 000 FCFA et 38,7% gagnent entre 35000 et 75 000FCFA. De même pour les femmes,
63,9% ont une rémunération inférieure ou égale à 35 000 FCFA et 33,7% se trouvent dans la
tranche 35 000 - 75 000 FCFA.

Tableau 20: Répartition des stages rémunérés suivant le type de contrat

Type de contrat
Homme Femme Total

Effectif % Effectif % Effectif %
CDD 64 21,4 73 35,2 137 27,1
Accord verbal 143 48,1 68 32,9 211 41,8
Stage de qualification 48 16,1 16 7,6 64 12,6
Stage de l’APEJ 16 5,3 34 16,2 49 9,8
Sans contrat 27 9,1 17 8,2 44 8,7
Total 297 100 208 100 505 100

Source : Enquête Insertion des diplômés 2013 de l’enseignement technique et professionnel

De même pour les salariés, ce tableau ressort que 41,8% des stagiaires rémunérés ont un accord
verbal avec leurs employeurs. Il est suivi du Contrat à Durée Déterminée (CDD) et de stage de
qualification avec respectivement 27,1% et 12,6%. Les stagiaires de l’APEJ représentent 9,8% des
stages rémunérés. Selon le sexe, plus de 48% des hommes en stage rémunéré ont un accord verbal
avec leur employeur. Par contre, pour les femmes, 35,2% ont un Contrat à Durée Déterminée
(CDD).

20

Tableau 21: Répartition des stages rémunérés suivant le secteur institutionnel

Secteur Institutionnel Homme Femme Total
Effectif % Effectif % Effectif %

Publique ou parapublique 78 26,2 115 55,4 193 38,2
Entreprise privée 216 72,6 73 35,3 289 57,2
ONG ou Association 0 0,0 19 9,3 19 3,9
Institution internationale 4 1,2 0 0,0 4 0,7
Total 297 100 208 100 505 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

Au regard de ce tableau, nous constatons que 57,2% des stagiaires rémunérés se trouvent dans les
entreprises privées et 38,2% dans le secteur public. Très peu de stagiaires rémunérés exercent leur
emploi dans les institutions internationales avec 0,7%.

Suivant le sexe, 73,8% des hommes font un stage rémunéré dans le secteur privé et 26,2% sont
employés comme stagiaires dans le secteur public. On constate également que 72,6% des hommes
ont un stage rémunéré dans les entreprises privées. Concernant les femmes en stages rémunérés,
55,4% travaillent dans le secteur public, tandis que 44,6% sont dans le secteur privé.

Tableau 22: Affiliation des stages rémunérés à un régime de sécurité sociale

Sécurité sociale
Homme Femme Total
Effectif % Effectif % Effectif %

Non 297 100 198 95,3 495 98,1
Oui 0 0,0 10 4,7 10 1,9
Total 297 100 198 95,3 495 98,1

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

Au regard de ce tableau, 98,1% des stagiaires rémunérés ne sont pas affiliés à un régime de sécurité
sociale et seulement 1,9% y sont affiliés. Aucun homme n’est affilié à un régime de sécurité sociale.
Par contre, 4,7% des femmes en stage rémunéré y sont affiliées.

2.1.5. Qualité de l’emploi

2.1.5.1. Groupe de filière et Durée d’accès au premier emploi

Au total, 18% des diplômés de 2013 ont obtenu leur premier emploi en moins d’un mois
(Graphique 9) et 41,3% d’entre eux ont accédé à leur premier emploi entre 1 et 6 mois après
l’obtention du diplôme.

On observe que 44,7% des diplômés du groupe de filière Douanes/Impôt ont obtenu leur premier
emploi en moins d’un mois, 34,8% ont eu leur premier emploi entre 1 et 6 mois et 16,8% au-delà de
6 mois. Quant au groupe de filière art/ métier, 43,5% ont eu leur premier emploi à moins d’un mois,
26,9% entre 1 et 6 mois et 29,7% après 6 mois de chômage. Par ailleurs, dans le groupe de filière
Boulangerie/Pâtisserie, 95% ont eu leur premier emploi entre 1 et 6 mois. Seulement, 8,9% des
agents administratifs ont obtenu leur premier emploi moins d’un mois après leur sortie.

21

Graphique 9: Répartition du groupe de filière selon la durée d’accès au premier emploi

Dans le groupe de filière plomberie, 53% ont eu leur premier emploi entre 1 et 6 mois et 22,1% à
moins d’un mois.

Une part importante des diplômés spécialisés dans les groupes de filières telles que la géologie,
l’agriculture et l’agent administratif, mettent plus d’un an pour accéder à leur premier emploi avec
respectivement 40,3%, 35,4% et 31,9%.

2.1.5.2. Mention et Durée d’accès au premier emploi

Les diplômés ayant obtenu une bonne mention accèdent en majorité à leur premier emploi avant le
7e mois de l’obtention de leur diplôme. Parmi les diplômés ayant obtenu la mention très bien, 73,9%
ont obtenu leur premier emploi au cours des six premiers mois après la fin de la formation. Les 2/3
(66,6%) de ceux qui ont obtenu la mention assez bien ont accédé au premier avant la fin du sixième
mois. Par contre, seulement un peu plus de la moitié de ceux qui ont eu la mention passable (53%)
ont obtenu leur premier emploi durant la même période.

Graphique 10: Répartition des diplômés selon la mention obtenue et la durée d’accès au premier emploi

0,0 20,0 40,0 60,0 80,0 100,0 120,0

Agent Administratif
Agriculture

Art et metier
Boulangerie & Patisserie

BTP
Géologie

Comptabilite et Banque
Douanes et Impot

Electricite & Electronique
Mecanique
Plomberie

Sante
Total

Moins d'un mois 1 - 6 mois 7 - 12 mois Plus de 12 mois

16,3%

19,8%

20,1%

16,2%

18,0%

36,7%

46,8%

41,3%

57,7%

41,3%

14,5%

11,6%

9,2%

4,9%

12,4%

32,5%

21,8%

29,5%

21,2%

28,2%

PASSABLE

ASSEZ BIEN

BIEN

TRÈS BIEN

TOTAL

Moins d'un mois 1 - 6 mois 7 - 12 mois Plus de 12 mois

22

2.1.5.3 Adéquation formation emploi

La présente sous-section analyse la qualité des emplois occupés par les diplômés au moment de
l’enquête à travers deux indicateurs : le taux d’adéquation et d’inadéquation. Le premier indique le
pourcentage d’individus dans une catégorie de spécialité donnée qui sont employés et le travail est
en adéquation avec leur qualification. Le deuxième est relatif au pourcentage d’individus dans une
catégorie de spécialité donnée qui sont employés, mais dont le travail n’est pas en adéquation avec
la spécialité de leurs études, le niveau de leur diplôme ou les deux à la fois.

Il est important de rappeler que l’analyse réalisée à ce niveau est un peu subjective. La classification
des emplois dans l’une des quatre catégories (emploi adéquat, emploi inadéquat au niveau du
diplôme, emploi inadéquat à la spécialité, emploi inadéquat au diplôme et à la spécialité) a été faite
par l’équipe d’analyste selon sa connaissance des correspondances qui existent entre le niveau de
diplôme, la spécialité et le type d’emploi. Néanmoins, les indicateurs produits à ce niveau ont
l’avantage de donner des idées sur la relation entre la formation et l’emploi des sortants de
l’enseignement technique et professionnel.

Encadré n°2 : La relation formation emploi4

4
http://cache.media.education.gouv.fr/file/2014/60/8/DEPP_EF_85_2014_elements_synthese_relation_formation_emplo
i_362608.pdf

Plusieurs théories tentent d’expliquer la relation formation emploi, dont la plus connue est la thèse
« adéquationniste ». Selon cette approche, il existerait une relation très étroite, à la limite une
adéquation parfaite, entre emploi et formation. À chaque formation correspond un emploi précis et un
seul et, inversement, à chaque emploi correspond une formation précise et une seule.

Cette correspondance existe sans nul doute dans un certain nombre de cas, en particulier dans les
professions "techniques" nécessitant des savoir-faire très particuliers, comme la profession d’ingénieur.
Cependant, l’existence d’une faible relation entre formation et emploi contredit cette logique
adéquationniste. Plusieurs études ont démontré la complexité de cette relation. Parmi ces études, on
peut citer celle réalisée par Chirache et Torres, sur la base d’indices de concentration, de l’adéquation
diplômes-professions et de l’adéquation professions-diplômes dans huit domaines professionnels (BTP,
électricité, industries de process, maintenance, informatique, banques-assurances, commerce et services
aux particuliers) à partir de données extraites des enquêtes Emploi de l’INSEE sur la période 1983-
1999. Le secteur du BTP est celui où ils ont constaté la meilleure adéquation, mais ce secteur connaît
néanmoins des difficultés récurrentes de recrutement. Pour les autres domaines professionnels et de
formation, les situations sont très différentes et illustrent la relative complexité des liens formation
emploi, surtout chez les jeunes débutants. Sur la base des indices de concentration, ils ont déduit que
des formations « Génie civil-construction » aux formations « Échanges et gestion », les débouchés sont
de plus en plus larges et que du « BTP » aux « Services aux particuliers », les recrutements de débutants
sont de plus en plus diversifiés.

23

Suivant les groupes de filière, à l’exception des BTP, le taux d’adéquation de l’emploi dépasse les
50% pour l’ensemble des groupes de filière. Il est supérieur à 70% pour les groupes de filière, telle
que la Santé, la plomberie, la mécanique, la géologie, la Boulangerie et Pâtisserie et l’agriculture.
Ce résultat semble confirmer le raisonnement développé dans l’encadré n°2.

Graphique 11: Répartition des diplômés selon la mention obtenue et la durée d’accès au premier emploi

2.2. Chômage

Cette partie fait ressortir non seulement la structure du taux de chômage, mais aussi celle des
chômeurs parmi les diplômés de 2013 de l’enseignement technique et professionnel.

2.2.1. Taux de chômage

À partir de ce tableau, nous observons des disparités face au chômage, surtout selon le sexe. En
effet, le taux de chômage des femmes est de 51,8% et celui des hommes 24,3%. Donc le taux de
chômage des femmes est deux fois plus élevé que celui des hommes. Par groupes de filière, le taux
de chômage le plus élevé s’observe au niveau d’agent administratif, de boulangerie & pâtisserie, de
mécanique et de comptabilité et banque respectivement 54,5%, 48,3%, 38,7% et 37,1%.

Quel que soit le groupe de filière, le taux de chômage des femmes est toujours supérieur à celui des
hommes à l’exception des groupes de filière Douanes et Impôt et mécanique. Ce dernier ne possède
pas de femme diplômée.

0,0% 20,0% 40,0% 60,0% 80,0% 100,0% 120,0%

Agent Administratif
Agriculture

Art et metier
Boulangerie & Patisserie

BTP
Géologie

Comptabilite et Banque
Douanes et Impot

Electricite & Electronique
Mecanique
Plomberie

Sante
Total

Emploi adéquat Emploi inadéquat au niveau du Diplôme

Inadéquat à la spécialité Inadéquat au diplôme et la spécialité

24

Tableau 23: Taux de chômage par sexe et groupe de filière

Groupe de filière
Sexe

Homme Femme Total
Agent administratif 21,9 58,0 54,5
Agriculture 9,1 35,3 17,7
Art et métier 28,5 51,9 36,3
Boulangerie & Pâtisserie 31,7 80,8 48,3
BTP 30,1 38,4 30,9
Géologie 16,8 60,0 31,6
Comptabilité et Banque 27,7 55,3 37,1
Douanes et Impôt 23,3 18,4 21,8
Électricité & Électronique 20,3 55,5 22,7
Mécanique 38,7 - 38,7
Plomberie 15,3 45,5 20,7
Santé 8,3 31,5 24,0
Total 24,3 51,8 34,2

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

Cependant, l’écart entre les taux de chômage des deux sexes est très élevé au détriment des femmes
(49,1 points de pourcentage) pour la filière boulangerie et pâtisserie. Il est suivi des groupes de
filières géologie (43,2 points de pourcentage), agent administratif (36,1 points de pourcentage),
électricité & électronique (35,0%) et comptabilité et banque (27,6 points de pourcentage). Quant
aux hommes, le taux le plus élevé s’observe au niveau de la mécanique avec 38,7%. Ensuite
viennent les groupes de filières boulangerie & pâtisserie (31,7%) et BTP (30,1%).

2.2.2. Caractéristiques des chômeurs

2.4.2.1. Caractéristiques des chômeurs suivant le groupe de filières et le sexe

À partir de ce tableau, nous observons des disparités de pourcentage de chômeurs diplômés selon le
sexe et les groupes de filière. En effet, 54,6% des chômeurs sont des femmes parmi elles, 77,8%
sont des groupes de filières agent administratif et comptabilité et banque.

Tableau 24: Répartition des chômeurs par sexe et le groupe de filière
Groupe de filière Homme Femme Total
Agent administratif 2,4 48,1 27,3
Agriculture 2,1 3,2 2,7
Art et métier 1,7 1,3 1,5
Boulangerie & Pâtisserie 1,1 1,2 1,2
BTP 25,5 3,0 13,2
Géologie 0,8 1,3 1,1
Comptabilité et Banque 34,6 29,7 31,9
Douanes et Impôt 1,6 0,5 1,0
Électricité & Électronique 20,1 3,4 11,0
Mécanique 5,9 0,0 2,7
Plomberie 3,1 1,7 2,3
Santé 1,0 6,6 4,1
Total 100 100 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

25

Nous constatons que 31,9% des chômeurs sont du groupe de filières comptabilité et banque, suivi
de l’agent administratif (27,3%) et du BTP (13,2%). Les groupes de filières Douanes et Impôts,
géologie et Boulangerie & Pâtisserie occupent le bas du tableau avec respectivement 1,0%, 1,1% et
1,2% de chômeurs.

Parmi les femmes, 48,1% des chômeurs sont du groupe de filière agents d’administratifs et 29,7%
des chômeurs en comptabilité et banque. En ce qui concerne les hommes, 34,6% des chômeurs sont
du groupe de filière comptabilité et banque, 25,5%, du BTP et 20,1% électricité & électronique.

2.4.2.2. Caractéristiques des chômeurs suivant la catégorie socioprofessionnelle des parents, et
leur niveau d’instruction

Selon la situation professionnelle du père (tableau 25), 34,3% des chômeurs ont le père qui travaille
en qualité d’indépendants/employeur, suivies de ceux dont le père est décédé avec 20,0%. Le père
de 14,4% des chômeurs parmi les diplômés est sans emploi. Seulement 1,4% des diplômés
chômeurs ont le père qui occupe le poste de Directeur.

Parmi les hommes, 35,0% ont le père qui travaille en tant qu’indépendants/employeurs, 22% d’entre
eux ont perdu leur père et le père de 14,1% des chômeurs est sans emplois. Pour les femmes, 33,6%
ont le père indépendant/employeurs, suivi des de celles qui ont le père retraité avec 19% et celles
dont le père est décédé représentent 18,3% des femmes en situation de chômage.

Tableau 25: Répartition des chômeurs par sexe et la situation professionnelle du Père
Situation professionnelle du père Homme Femme Total
Directeur 0,2 2,4 1,4
Cadre supérieur, ingénieur et assimilé 2,4 3,4 3,0
Cadre moyen, agent de maîtrise 10,6 4,8 7,4
Employé, ouvriers qualifiés 3,1 3,7 3,4
Employé, ouvrier semi-qualifié 1,3 0,0 0,6
Manœuvre 0,0 0,0 0,0
Indépendant/Employeur 35,0 33,6 34,3
Retraité 11,3 19,0 15,5
Sans emploi 14,1 14,7 14,4
Décédé 22,0 18,3 20,0
Total 100 100 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

Selon la situation professionnelle de la mère, on constate que la quasi-totalité des chômeurs a la
mère sans emploi (96,6%), seulement, 2,7% d’entre eux ont la mère qui occupe de poste de cadres
moyens, agent de maîtrise.

Parmi les femmes chômeurs, 96,2% ont leur mère sans emploi. Pour les hommes, 97,1% ont
également leur mère sans emploi.

26

Tableau 26: Répartition des chômeurs et la situation professionnelle de la mère
Situation professionnelle de la mère Homme Femme Total
Directeur 0,0 0,0 0,0
Cadre supérieur, ingénieur et assimilé 0,0 0,1 0,1
Cadre moyen, agent de maîtrise 1,9 3,3 2,7
Employé, ouvriers qualifiés 0,9 0,4 0,6
Employé, ouvrier semi-qualifié 0,0 0,0 0,0
Manœuvre 0,0 0,0 0,0
Indépendant/Employeur 0,0 0,0 0,0
Retraité 0,0 0,0 0,0
Sans emploi 97,1 96,2 96,6
Décédé 0,0 0,0 0,0
Total 100 100 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

Suivant le tableau 30, nous constatons que les chômeurs dont le père n’a aucun niveau d’instruction
représentent 41,3% des chômeurs et 32,4% des chômeurs ont le père avec le niveau secondaire et
plus. Parmi les femmes chômeurs, 37,1% ont le père qui n’a aucun niveau d’instruction et 9,9%
pour celles dont le père a le niveau supérieur.

Tableau 27: Répartition des chômeurs par sexe et niveau d’instruction du père
Niveau d'éducation du père Homme Femme Total
Aucun 46,3 37,1 41,3
Coranique/alphabétisé 9,5 16,9 13,5
Primaire 16,3 10,0 12,8
Secondaire général 8,3 13,5 11,2
Secondaire professionnel 9,9 12,6 11,4
Supérieur 9,6 9,9 9,8
Total 100 100 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

Concernant les hommes chômeurs, 46,3% ont le père qui n’a aucun niveau d’instruction et 8,3%
pour ceux dont le père a le niveau secondaire général.

Suivant le tableau 31, nous remarquons que les chômeurs ont majoritairement (67,2%) la mère qui
n’a aucun niveau d’éducation. Ce pourcentage représente 71,4% pour les hommes et 63,6% pour les
femmes. Lorsque la mère a un niveau supérieur, le nombre de chômeurs devient très faible, soit
2,2%, dont 2,0% pour les femmes et 2,3% pour les hommes. Plus le niveau d’éducation de la mère
augmente, plus la part du chômage des enfants diminue.

Tableau 28: Répartition des chômeurs par sexe et niveau d’instruction de la mère
Niveau d'éducation de la mère Homme Femme Total
Aucun 71,4 63,6 67,2
Coranique/alphabétisé 4,6 6,8 5,8
Primaire 10,8 15,2 13,2
Secondaire général 7,4 3,0 5,0
Secondaire professionnel 3,5 9,3 6,7
Supérieur 2,3 2,0 2,2
Total 100 100 100

Source : Enquête Insertion des diplômés_2013 de l’enseignement technique et professionnel

27

3. Les parcours d’insertion professionnelle

Cette section propose une analyse des parcours d’insertion professionnelle des diplômés de
l’enseignement technique et professionnel de 2013 au Mali. Cette analyse se base sur le calendrier
professionnel reconstitué par le diplômé lors d’une enquête réalisée au mois de juillet 2016, soit 3
ans après l’obtention du diplôme. Ainsi le questionnaire nous permet de recenser, mois par mois la
situation professionnelle de l’enquêté depuis l’obtention du diplôme jusqu'à la date de l’enquête.

Le chronogramme suivant présente le parcours d’insertion professionnelle globale des diplômés. Il
donne une idée générale sur l’évolution des situations professionnelles de tous les diplômés pendant
les 3 premières années de vie active.

En fait, la part des jeunes occupés augmente remarquablement pendant les 3 premières années. Elle
a été seulement 35% en décembre 2013, puis 47% un an après et elle a dépassé 61% en juillet 2016.
De plus, la part des jeunes en chômage diminue nettement au fil des mois, mais elle reste au-dessus
de 22% même après plus de 3 ans de l’obtention du diplôme.

Par ailleurs les jeunes de la génération de 2013 connaissent en moyenne 10,7 mois de chômage. Sur
ces 9 835 jeunes, près de 22% n’ont jamais été en situation de travail. D’autre part plus de 41% des
diplômés n’ont jamais été au chômage. Cette différence signale une hétérogénéité dans le processus
d’insertion professionnelle de ces diplômés.

Graphique 12 : Évolution de la situation professionnelle des diplômés de 2013

L’ensemble des parcours individuels peut être classé en segments d’individus qui occupent un
parcours similaire. Nous utilisons une méthode statistique de classement des trajectoires
individuelles pour dégager les parcours types d’insertion professionnelle. Le principe est de
regrouper les individus qui ont des trajectoires d’insertion similaires en sous-groupes homogènes et
disjoints. Pour cela, il faut d’abord calculer une distance à partir de chaque trajectoire individuelle,
puis appliquer une méthode de classification par nuées dynamiques qui permet d’agréger ces
trajectoires. Ainsi, deux diplômés ont des trajectoires d’autant plus proches qu’ils passent au même

Emploi salarié

Idépendant

Stage rémunéré

Travail non
rémunéré

Chômage

Formation

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Jui-13 Déc-13 Jui-14 Déc-14 Jui-15 Déc-15 Jui-16

28

moment par les mêmes situations professionnelles5. La classification des trajectoires d’insertion
montre une forte hétérogénéité des modes d’entrées des jeunes diplômés de l’enseignement
technique et professionnel au Mali sur le marché du travail.

3.1. La typologie des parcours d’entrée dans la vie active

En effet six trajectoires types ont été identifiées. Le groupe le plus important est composé de près de
3 000 jeunes, soit 30% des diplômés de 2013. Ils connaissent un chômage persistant tout au long
des 3 premières années de vie active. La deuxième trajectoire est caractérisée par un accès durable à
un emploi salarié et représente 22% des diplômés. La trajectoire d’insertion dans un travail non
rémunéré concerne 19% de la génération de 2013. Près de 17% ont regagné les bancs des centres de
formation. La trajectoire d’insertion dans un emploi indépendant représente 8% des diplômés.
Enfin, seulement 5% connaissent une sortie progressive du chômage vers un stage rémunéré au
cours de leurs 3 premières années de vie active.

Graphique 13 : Les trajectoires types d’insertion des diplômés de 2013

5 La méthode utilisée est celle proposée par Espinasse (1994). La distance est définie de la manière suivante :

Di,j = t Xt avec Xt = 1 si Si,t Sj,t

Xt = 0 si Si,t= Sj,t

où Si,t présente la situation de l’individu i à l’instant t.

Pour plus d’informations, voir Espinasse J.M., 1994, "Enquête de cheminement, chronogrammes et classification
automatique", Documents Cereq Série Séminaire, n°99, pp.193-218.

Insertion dans travail
non rémunéré

19%
Insertion dans un

emploi indépendant
8%

Sortie du chômage à
un stage rémunéré

5%

Retour en formation
17%

Chômage persistant
30%

Accès durable à un
emploi salarié

22%

29

3.1.1. Le parcours d’accès durable à un emploi salarié

Près de 22% des diplômés de l’enseignement technique et professionnel de 2013 suivent une
trajectoire caractérisée par un accès durable à un emploi salarié. Au cours des trois premières
années de leur vie active, les jeunes de ce parcours restent, en général, occupés dans un emploi
salarié pendant plus de 28 mois et ils ne passent que 3 mois dans une situation de chômage6. Ces
jeunes s’insèrent assez rapidement : ils décrochent leur premier emploi après moins de 5 mois et
demi de l’obtention du diplôme et plus de 65% parmi eux n’ont jamais été en situation de chômage.

Graphique 14 : Parcours d’accès durable à un emploi salarié (22 %)

Parmi ces jeunes, 48% n’ont connu qu’un seul employeur et 28% ont connu une seule transition
(c’est-à-dire deux situations de travail). Il convient de noter que cet accès durable à un emploi
salarié n’est pas nécessairement équivalent à un emploi CDI. En effet, plusieurs diplômés déclarent
que la relation avec leurs employeurs n’est pas formalisée et dans les meilleurs des cas, il s’agit
d’un accord verbal.

3.1.2. Le parcours d’insertion dans un travail non rémunéré

Loin de décrocher un emploi stable, 19% des diplômés de 2013 ont exercé tout au long des 3
premières années de leur vie active une/des activité(s) économique(s) généralement non
rémunéré(s). Ces diplômés travaillent généralement comme aide familial ou dans des stages non
rémunérés. Ils mettent en moyenne 8 mois pour s’insérer de ce type d’activité précaire et y passent
plus de 23 mois.

6 Pour plus information sur les durées passées dans chaque situation voir Tableau 3 dans l’annexe.

Emploi salarié

Chômage

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Jui-13 Déc-13 Jui-14 Déc-14 Jui-15 Déc-15 Jui-16

30

Graphique 15 : Parcours d’insertion dans un travail non rémunéré (19%)

3.1.3. Le parcours d’insertion dans un emploi indépendant

Près de 8% des diplômés de l’année 2013 ont accédé à une activité indépendante après une courte
période de chômage ou de travail non rémunéré. Ces diplômés ont passé en moyenne près de 6
mois avant de s’insérer sur le marché du travail en tant qu’indépendant.

Graphique 16 : Parcours d’insertion dans un emploi indépendant (8%)

3.1.4. Le parcours de sortie du chômage à un stage rémunéré

Cette trajectoire concerne les diplômés qui mettent plus de temps pour sortir du chômage et
décrocher un stage rémunéré. Ces jeunes ont passé en moyenne plus de 8 mois au chômage après
l’obtention du diplôme. Ils ont, par la suite, accédé progressivement à des stages rémunérés qui
durent en moyenne 22 mois.

Emploi salarié

Travail non
rémunéré

Chômage

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Jui-13 Déc-13 Jui-14 Déc-14 Jui-15 Déc-15 Jui-16

Emploi salarié

Idépendant

Travail non
rémunéré

Chômage

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Jui-13 Déc-13 Jui-14 Déc-14 Jui-15 Déc-15 Jui-16

31

Graphique 17 : Parcours de sortie du chômage à un stage rémunéré (5%)

3.1.5. Le parcours de retour en formation

Ce parcours type correspond à des stratégies individuelles de retour en formation. Il est composé
par 16% des diplômés qui comptent améliorer leur employabilité ou juste fuir du chômage. La
majorité a continué ses études durant les deux années scolaires 2013-2014 et 2014-2015.

Graphique 18 : Parcours de retour en formation (16%)

3.1.6. Le parcours de chômage persistant

Cette trajectoire regroupe les jeunes diplômés qui n’ont connu que des situations de chômage
pendant la majorité de leur période d’entrées dans la vie active. La majorité de ces jeunes est
rentrée directement au chômage après la sortie du système de formation. Ils ont passé en moyenne

Stage rémunéré

Chômage

Formation

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Jui-13 Déc-13 Jui-14 Déc-14 Jui-15 Déc-15 Jui-16

Emploi salarié

Chômage

Formation

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Jui-13 Déc-13 Jui-14 Déc-14 Jui-15 Déc-15 Jui-16

32

près de 28 mois à la recherche d’un travail. Plus de 42% parmi eux n’ont jamais accédé à un emploi
ou à un stage durant leurs 3 premières années de vie active.

D’autre part, l’augmentation de la part des diplômés occupés au cours des derniers mois
d’observation laisse entendre que leur situation s’est améliorée avec une lente sortie du chômage.

Graphique 19 : Parcours de chômage persistant (30%)

3.2. Les facteurs influençant la probabilité d’accès à un parcours
Pendant les 3 premières années de la vie active, les femmes ont plus de difficulté dans l’insertion
sur le marché de travail. Elles sont largement surreprésentées dans le parcours de chômage
persistant : une femme sur trois n’arrive pas à s’insérer et se retrouve face à un chômage de longue
durée alors que seulement un homme sur quatre est confronté à cette situation. Elles ont aussi
beaucoup moins de chances de se trouver dans les trajectoires qui convergent vers l’emploi. En
effet, 18% des femmes connaissent une trajectoire d’accès durable à un emploi salarié. Cependant
ce parcours concerne 25% des hommes (pour plus de détail, voir annexe 3).

L’analyse par filière de formation montre que les diplômés en agent administratif et comptabilité et
banque sont plus susceptibles d’avoir une trajectoire professionnelle caractérisée par des périodes
de longues durées de chômage. Cependant, ceux des filières de santé ou d’agriculture semblent
avoir plus de performance en termes d’insertion et sont minoritaires dans le parcours de chômage
persistant avec respectivement 15% et 21%.

Par ailleurs, les diplômés en Mécanique sont surreprésentés dans les trajectoires de stabilisation. En
effet, 31% parmi eux appartiennent au parcours d’accès durable à un emploi salarié et 15% au
parcours d’insertion dans un emploi indépendant.

Emploi salarié

Travail non
rémunéré

Chômage

Formation

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Jui-13 Déc-13 Jui-14 Déc-14 Jui-15 Déc-15 Jui-16

33

Graphique 20 : Répartition par groupe de filière et parcours d’insertion

Le type de diplômes semble avoir aussi un impact sur le parcours d’insertion des diplômés. La
trajectoire de retour en formation concerne les diplômés en CAP deux fois plus que les sortants avec
le BT. Ces derniers sont en revanche plus nombreux dans la trajectoire d’insertion dans un emploi
salarié 24% contre 19% pour le CAP (voir annexe 3).

Les résultats présentés dans le tableau suivant sont obtenus à partir d’un modèle économétrique
Logit multinomial. Ce modèle permet d’isoler, toutes choses égales par ailleurs, l’effet des
caractéristiques individuelles sur la probabilité de se trouver dans les différents parcours.

Les résultats de l´analyse confirment que les hommes ont relativement plus de chances d’insertion.
En effet, ils ont significativement plus de chances de se trouver dans la trajectoire d’accès durable à
un emploi salarié.

Par ailleurs, les résultats confirment aussi que les parcours des diplômés en Mécanique, Plomberie
ou encore en Santé se caractérise par un chômage moins fréquent que ceux en comptabilité et
banque. En revanche, les diplômés résidants à la date de l’enquête à Bamako trouvent plus de
difficultés d’insertion avec une probabilité plus importante de se trouver dans la trajectoire du
chômage persistant.

0% 20% 40% 60% 80% 100% 120%

Agent Administratif
Agriculture

Art et métier

BTP

Boulangerie & Pâtisserie

Géologie

Comptabilité et Banque
Douanes et Impôt

Electricité & Electronique

Mécanique

Plomberie

Santé

Accès durable à un emploi salarié Insertion dans un emploi indépendant

Sortie du chômage à un stage rémunéré Insertion dans travail non rémunéré

Retour en formation Chômage persistant

34

Tableau 29 : Facteur influençant la probabilité de suivre un parcours type

(Effets marginaux)

Accès durable
emploi salarié

Insertion travail
non rémunéré

Insertion
emploi

indépendant

Retour en
formation

Sortie du
chômage pour

un stage

Chômage
persistant

Constante Réf 2,98 1,051 9,72 2,7 4,36

Âge Réf -0,11 -0,071 -0,37 -0,14 -0,13

Genre Réf : Femme

Homme Réf -0,65 NS -0,49 -0,62 -1,01

Région Réf : Non résident à Bamako

Bamako Réf -0,15 -0,39 0,57 0,34 0,43

Diplôme Réf : CAP

BT Réf -0,22 NS -1,07 -0,37 -0,18

Filière Réf : Comptabilité et Banque

Agent administratif Réf NS 0,276 -0,472 NS -0,404

Agriculture Réf -0,62 -0,57 NS -1,20 -0,75

Art et métier Réf -0,71 NS NS -1,60 NS

BTP Réf 0,51 0,54 NS NS 0,16

Géologie Réf NS 1,43 1,33 NS NS

Douane Réf NS NS NS NS NS

Électricité Réf 0,32 0,47 -0,95 -0,35 NS

Mécanique Réf NS NS -2,06 -1,77 -0,43

Plomberie Réf NS -1,3 -0,58 NS -0,53

Santé Réf 1,00 -0,99 NS 0,81 -0,81

35

Conclusion

La première enquête de ce genre réalisée par l’Observatoire National de l’Emploi et de la
Formation, avec l’appui technique d’un consultant recruté par le Projet de Développement des
Compétences et Emploi des Jeunes (PROCEJ), a permis de renforcer la capacité de la structure et
de l’outiller afin de réaliser régulièrement les études sur l’insertion professionnelle des sortants du
système éducatif. Celles-ci deviennent de plus en plus une nécessité compte tenu de l’augmentation
considérable du taux de chômage des diplômés.

Parmi les principales méthodes d’enquête sur l’insertion utilisée à travers le monde, celle retenue
dans le cadre de cette étude est « l’enquête longitudinale rétrospective (ou de cheminement) ». Elle
nous a permis d’observer et d’analyser, mois par mois, le parcours professionnel de 9835 diplômés
de 2013 de l’enseignement technique et professionnel, sur les trois ans qui ont suivi la fin de leurs
études. Nous avons donc pu constater une hétérogénéité dans le processus d’insertion de ces
diplômés. Une méthode statistique de classement des trajectoires individuelles a permis de dégager
six trajectoires d’insertion professionnelle : accès durable à un emploi salarié, insertion dans un
travail non rémunéré, insertion dans un emploi indépendant, sortie du chômage à un stage
rémunéré, retour en formation et chômage persistant.

Ainsi, les constats qui se dégagent sont les suivants :

- les femmes ont plus de difficulté dans l’insertion sur le marché du travail. Elles sont
largement surreprésentées dans le parcours de chômage persistant : une femme sur trois
n’arrive pas à s’insérer et se retrouve face à un chômage de longue durée alors que
seulement un homme sur quatre est confronté à cette situation ;

- l’analyse par filière de formation montre que les diplômés en géologie, en agent
administratif et comptabilité et banque sont plus susceptibles d’avoir une trajectoire
professionnelle caractérisée par des périodes longues durées de chômage ;

- le type de diplômes semble avoir aussi un impact sur le parcours d’insertion des diplômés.
La trajectoire de retour en formation concerne les diplômés en CAP deux fois plus que les
sortants avec le BT. Ces derniers sont en revanche plus nombreux dans la trajectoire
d’insertion dans un emploi salarié 24% contre 19% pour le CAP.

À la lumière de ces constats, les recommandions qui suivent peuvent être formulées :
 sensibiliser les femmes pour qu’elles s’orientent plus vers les filières industrielles ;
 réaliser spécifiquement une étude sur l’insertion des diplômés des groupes de filière

géologie, administration (commerce distribution, employé de bureau, employé de
commerce, secrétariat de direction) et comptabilité banque (aide-comptable, employé de
banque et technique comptable). Cette étude permettra de mieux cerner les difficultés
d’insertion de ces diplômés et proposer des solutions relatives à l’adaptation des contenus
des formations aux réalités du marché du travail, ou supprimer les filières qui débouchent
difficilement sur un emploi ;

 mettre un accent sur la formation dans les filières industrielles au niveau du CAP. Les
diplômés en CAP dans les filières tertiaires sont plus touchés par le chômage, ce qui les
pousse le plus souvent à poursuivre leur formation.

36

ANNEXES

37

Annexe 1: Nomenclature des filières
Groupe de Filière Filière

Agent administratif Commerce distribution(TCB)

Employé de Bureau

Employé de Commerce

Secrétariat de direction

Agriculture BTA

BTGR

BTVA

CAPA

Machinisme agricole

Art et métier Animation socioculturelle

Art dramatique

Art plastique

Menuiserie

Métiers d’arts

Musique

Boulangerie & Pâtisserie Boulangerie

Pâtisserie

BTP Bâtiment

Construction métallique

Dessin Bâtiment

Géomètre

Maçonnerie

Travaux publics

Géologie Géologie
Comptabilité et Banque Aide Comptable

Employé de Banque

Technique comptable

Douanes et Impôt Douanes

Impôt

Électricité & Électronique Électricité

Electromécanique

Électronique

Électronique Audiovisuelle

Électronique Industrielle

Froid

Maintenance

Transmission

Mécanique Mécanique Auto

Mécanique générale

Plomberie Hydraulique

Plomberie Sanitaire

Santé Infirmier du 1er Cycle

Infirmier Santé Publique

Laboratoire-Pharmacie

Santé Maternelle et Infantile

38

Annexe 2: Temps passé dans chaque situation professionnelle par trajectoire

Parcours
Accès durable à

un emploi
salarié

Insertion dans
un emploi

indépendant

Sortie du
chômage à un

stage rémunéré

Insertion dans
travail non
rémunéré

Retour en
formation

Chômage
persistant

Travail non
rémunéré 1,8 1,7 0,8 23,8 1,9 1,7

Travail Indépendant 0,4 26,8 0,3 0,5 0,5 0,5

Salarié 28,1 1,1 0,6 2,0 1,3 2,1

Stage rémunéré 0,3 0,3 22,4 0,6 0,3 0,6

Chômage 2,7 3,4 8,3 3,7 2,4 27,7

Formation 1,0 0,7 0,8 0,5 27,2 1,3

Inactivité 3,7 4,1 4,7 6,9 4,4 4,0

39

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10

0%

Sa
nt

é
28

%

2%

10
%

40

%

5%

15
%

10

0%

BT

24
%

8%

6%

20

%

11
%

32

%

10
0%

C

A
P

19
%

8%

5%

17

%

23
%

28

%

10
0%

39

40

Annexe 4: Méthodologie de l’enquête

1. Type d'enquête et population d’étude

L’enquête longitudinale rétrospective (ou de cheminement) a été utilisée dans le cadre de cette

étude. Compte tenu des informations disponibles dans les différentes bases de données des

structures de formation et des spécificités de système éducatif malien, nous avons opté pour les

choix méthodologiques suivants :

- Les diplômés de 2013 : l'enquête a concerné les diplômés de 2013 de l’enseignement

technique et professionnel

- Le niveau secondaire technique et professionnel : Pour assurer une homogénéité dans la

population d’étude et une comparabilité entre les différentes catégories, l’étude a porté

seulement sur le niveau secondaire de l’enseignement technique et professionnel au Mail. Le

BTS et le DUT peuvent être considérés comme des diplômes professionnels. Mais il s’agit

plutôt du niveau supérieur. Les apprenants ayant obtenu ces diplômes n’ont pas été inclus

dans l’étude.

2. Base de Sondage

Les travaux de collecte de données organisés par l’ONEF en étroite collaboration avec ses

partenaires ont permis de recenser les diplômés de 2013 sortants des différents établissements

d’enseignement technique et professionnel. L’ONEF a ainsi constitué une base de sondage à partir

des listes individuelles fournies.

Ces listes proviennent de quatre sources de données :

i. CNECE : Il s’agit des listes créées au niveau des académies et centralisées au CNECE.

Elles sont relatives aux diplômés qui ont passé en 2013 les examens nationaux organisés par

le MEN pour l’obtention d’un CAP ou d’un BT.

ii. MA : Il s’agit de la liste des diplômés qui ont obtenu un diplôme de CAP ou BT en

agriculture.

iii. INA : Les diplômés de l’INA de 2013.

iv. INFSS : Il s’agit des listes relatives aux apprenants ayant réussi en 2013 les examens pour

l’obtention du diplôme de technicien de santé sortant des établissements privés gérés par

l’INFSS.

41

3. L’Échantillonnage

Grâce aux qualités de la base de sondage (exhaustivité et fiabilité), on a opté pour le sondage

probabiliste au lieu du sondage empirique. En effet, comparé au sondage empirique, le sondage

probabiliste a l’avantage de permettre une meilleure précision des résultats. Cependant, on distingue

plusieurs types de sondage probabiliste tels que le sondage aléatoire simple, le sondage stratifié et le

sondage à plusieurs degrés. La variable relative aux groupes de filières et la variable relative aux

niveaux du diplôme (CAP, BT). Selon les nomenclatures adoptées que ce soit pour les groupes de

filières ou les niveaux du diplôme, on a pu constituer 20 croisements, c.-à-d. 20 strates (groupes).

4. Le sondage stratifié à allocation non proportionnelle

Nous optons pour cette étude à un sondage stratifié à allocation non proportionnelle. On suppose

que

 soit le nombre de strates dans notre population de diplômés ;

 soit la taille de la population de la strate ;

 soit le taux de chômage des diplômés de la strate ;

 soit la taille de l’échantillon qu’on va tirer de la strate ;

La taille de l’échantillon dépend de plusieurs paramètres dont notamment le budget alloué et le

degré de précision souhaité. Notre but étant de calculer la taille optimale pour chaque strate et
ainsi la taille totale de l’échantillon soit : ∑ .

Dans notre étude, les strates obtenues du croisement diplôme avec groupe de filières de formation

nous donnent des tailles de strates variant entre 12 et 2368 dont 4 strates de taille inférieure à 30.

Pour des raisons de représentativité de la population mère, on choisit une taille minimale de 30
diplômés.

1/ Concernant les strates de taille , le taux de sondage sera donc . Tous les individus
de la strate seront enquêtés.

2/ concernant les strates de nous adoptons la démarche suivante :

En supposant que notre variable intérêt (taux de chômage) suit la loi normale, le calcul de
précision se fait selon la formule suivante :

42

√
( )

(
)

Signifie

( )
Signifie

( )

Ainsi nous obtenons la formulation suivante pour le taux de sondage

{

5. Le Calcul de la taille de l’échantillon

Les données les plus récentes – celle de l’enquête EMOP 2014 - montrent que le niveau de
chômage pour les diplômés de l’enseignement technique et professionnel est de 17.5%. Cette valeur
a été retenue à titre indicatif Pour estimer la taille de chaque strate de notre échantillon. La taille
globale de l’échantillon finalement retenue est 2592 diplômés.

43

Annexe 5 : Les tableaux

Annexe 6.1 : Répartition des diplômés par sexe et par groupe de filière

Groupe de filière
Masculin Féminin Total

Effectif % Effectif % Effectif %

Agent Administratif 154 2,4 1526 43,2 1680 17,1

Agriculture 324 5,1 147 4,2 470 4,8

Art et métier 72 1,1 47 1,3 118 1,2

Boulangerie & Pâtisserie 44 ,7 19 ,5 62 ,6

BTP 1363 21,6 222 6,3 1585 16,1

Géologie 50 ,8 40 1,1 90 ,9

Comptabilité et Banque 2048 32,5 863 24,4 2911 29,6

Douanes et Impôt 91 1,4 38 1,1 128 1,3

Électricité & Électronique 1532 24,3 136 3,9 1668 17,0

Mécanique 194 3,1 0 0,0 194 2,0

Plomberie 257 4,1 60 1,7 317 3,2

Santé 173 2,7 437 12,4 610 6,2

Total 6301 100,0 3534 100,0 9835 100,0