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MINISTERE DE L'EMPLOI, DE LA FORMATION REPUBLIQUE DU MALI PROFESSIONNELLE, DE LA JEUNESSE ET DE UN... |
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MINISTERE DE L'EMPLOI, DE LA FORMATION REPUBLIQUE DU MALI
PROFESSIONNELLE, DE LA JEUNESSE ET DE UN PEUPLE – UN
BUT – UNE FOI
LA CONSTRUCTION CITOYENNE
********
OBSERVATOIRE NATIONAL DE L’EMPLOI
ET DE LA FORMATION
Rédigé par :
M. René Comlan TOHOUENOU, Consultant
Mme Aoua Saran DEMBELE, Chercheur
M. N’Faly Siaman, Chargé d’études et de Recherche
BAMAKO, SEPTEMBRE 2015
Observatoire National de l’Emploi et de la Formation (ONEF), Zone ACI 2000 à côté du Pôle Universitaire Amadou
HAMPATE BA, BP. 1923-Bamako-ACI 2000 (Mali) / Tél: (+223) 20 29 09 61
Profil du chômage et du sous-
emploi au Mali
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i
Table des matières
Sigles et abréviations ........................................................................................................................................ ii
Résumé ............................................................................................................................................................. iii
Introduction ...................................................................................................................................................... 4
I. Compréhension du phénomène ........................................................................................................... 6
1.1 Marché du travail et promotion de l’emploi. ................................................................................ 6
1.1.1 Définition et concepts du chômage ......................................................................................... 6
1.1.2 Définition et concepts du sous-emploi .................................................................................... 7
1.2 Réglementation du marché du travail ........................................................................................... 8
1.3 Politiques de promotion de l’emploi. ........................................................................................... 10
II. Elaboration du profil du chômage et du sous-emploi ...................................................................... 12
2.1 Sources de données ........................................................................................................................ 12
2.2 Mesure du chômage et du Sous-emploi ....................................................................................... 14
2.3 Indicateurs retenus ........................................................................................................................ 14
III. Statistiques du chômage. .................................................................................................................... 18
3.1 Taux de chômage ........................................................................................................................... 18
3.2 Structure du chômage. .................................................................................................................. 19
3.3 Evolution du taux de chômage. .................................................................................................... 22
3.4 Causes principales de la perte de l’emploi précédent ................................................................. 24
3.5 Attentes des chômeurs auprès de l’ANPE ou BPP/ETT pour sortir du chômage ................... 25
IV. Résultats statistiques du sous-emploi. ............................................................................................... 27
4.1 Taux de sous-emploi selon les caractéristiques sociodémographiques. .................................... 27
4.2 Répartition de la durée du travail ................................................................................................ 29
4.3 Structure du sous-emploi .............................................................................................................. 30
V. Estimation logistique du chômage et du Sous-emploi ..................................................................... 34
5.1 Rappel théorique de la régression logistique.................................................................................... 34
5.2 Estimation logistique du chômage ..................................................................................................... 35
5.3 Estimation logistique du sous-emploi. .............................................................................................. 38
Conclusion ........................................................................................................................................................ 44
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ii
Sigles et abréviations
ANPE Agence Nationale Pour l’Emploi
APEJ Agence pour la Promotion de l’Emploi des jeunes
BIT Bureau International du Travail
BPP/ETT Bureau Privé de Placement/ Entreprise à Travail Temporaire
BTS/DEUG Brevet de Technicien Supérieur/ Diplôme d’Etudes Universitaire et de Gestion
CSCRP Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté
DEF Diplôme d’Etudes Fondamentales
DNFP Direction Nationale de la Formation Professionnelle
DOEF Département Observatoire de l’Emploi et de la Formation
EMOP Enquête Modulaire Permanente auprès des ménages
EPAM Enquête Permanente Auprès des Ménages
FAFPA Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage
FCFA Francs de la Communauté Financière Africaine
FIER
Projet de Formation professionnelle, d’Insertion et de l’Entrepreneuriat des jeunes
Ruraux
HIMO Haute Intensité de Main d’œuvre
IER Institut d’Economie Rurale
ITS Impôt sur le Traitement de Salaire
OIT Organisation Internationale du Travail
ONEF Observatoire National de l’Emploi et de la Formation
ONG Organisation Non Gouvernementale
ONMOE Office National de la Main d’Œuvre et de l’Emploi
PAO Plan d’Action Opérationnel
PEJ Programme Emploi-Jeunes
PILE Programme d’Initiatives Locales pour l’Emploi
PNA/ERP Programme National d’Action pour l’Emploi en vue de Réduire la Pauvreté
PNE Politique Nationale de l’Emploi
PROCEJ Projet de Développement des Compétences et Emploi des Jeunes
PRODEFPE Programme Décennal de la Formation Professionnelle pour l’Emploi
PROMIER Programme Multisectoriel d’Investissements à fort coefficient d’emploi en milieu rural
RDP Revue des dépenses publiques
RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SMIG Salaire Minimum Inter Garanti
SPSS Statistical Package for the Social Sciences
VIH/SIDA Virus de l’Immunodéficience Humaine / Syndrome de l’Immunodéficience Acquise
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iii
Résumé
Ce rapport d'étude porte sur les données de 2014 de l’Enquête Modulaire et Permanente auprès des
ménages. Pour mener à bien ce travail, nous avons d’abord fait une analyse descriptive portant sur le
chômage et le sous-emploi ensuite utilisé un modèle économétrique pour identifier les causes du
chômage et du sous-emploi lié à la durée du travail. Il évalue l’ampleur de ces deux phénomènes
suivant les différentes caractéristiques des individus tout en présentant leur hétérogénéité et aide à
identifier les déterminants empiriques qui en découlent.
Le chômage et le sous-emploi sont des variantes du marché de travail qui est en pleine effervescence
au Mali. Ce problème affecte particulièrement les femmes, les jeunes et, s’agissant du milieu
institutionnel, le secteur informel qui à lui seul abrite plus de 95% des actifs occupés, n’est pas en
reste. Les institutions internationales comme le Bureau International du Travail (BIT) ou
l’Organisation Internationale du Travail (OIT) ont distingué trois sortes de sous-emploi : le sous-
emploi visible, c’est-à-dire lié au temps de travail; le sous-emploi invisible, lié au revenu; et le sous-
emploi global qui mesure toutes les distorsions du marché de travail dans un système économique
donné et qui englobe les deux premières. Dans ce rapport, nous avons principalement étudié le sous-
emploi visible et le chômage. Le choix porté sur le modèle logistique est dû à sa facilité à pouvoir
régresser une variable dépendante du type dichotomique à partir des variables de types divers; ainsi
permet-il de classer la population active en situation de sous-emploi ou de chômages, afin d’établir
le profil d’un chômeur et d’un sous-employé au Mali. La première analyse économétrique a porté sur
le chômage. A l’aide d’une batterie de tests, nous avons finalement retenu un modèle à neuf variables
dont le pouvoir de discrimination s’estime à près de 94%. Les principaux déterminants qui en
découlent sont : le sexe, la zone de résidence, le niveau d’instruction, l’âge, l’âge au carré, le quintile
des ménages, les migrants de retour, la taille du ménage et l’état matrimonial des individus. Le
deuxième modèle a servi à expliquer le sous-emploi visible. Sa construction s’est avérée un peu
délicate et a retenu treize variables, pour un taux de discernement égal à 89,5%. Ici, les
caractéristiques les plus en vue sont : le sexe, la zone de résidence, le niveau d’instruction, le groupe
d’âge, le revenu de l’activité principale, le secteur institutionnel, la taille de l’entreprise, la religion,
le nombre de jour de travail hebdomadaire, l’ancienneté dans l’emploi actuel, la promotion dans
l’emploi actuel, le secteur d’activité principale et la taille du ménage.
Toutefois, si les interprétations qui dérivent de ces modèles (analyse logistique du chômage et celle
du sous-emploi) sont assez conformes avec celles de l’analyse empirique, c’est certainement parce
qu’il s’agit de phénomènes liés à la conjoncture, et donc facilement observables à partir du rythme de
vie des populations.
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Introduction
Le chômage et le sous-emploi de façon générale et celui des jeunes qualifiés et des femmes de façon
particulière, constitue de nos jours la menace la plus grave sur le processus de développement des
sociétés et risque, si l'on n'intervient pas à travers des actions vigoureuses et appropriées, de réduire
à néant les nombreux efforts entrepris par le Gouvernement (l’investissement dans l’éducation
nationale dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale). C'est pourquoi, l'une des
préoccupations majeures du gouvernement du Mali est de relever le défi de l'emploi.
En 2014, plus de la moitié des personnes au chômage selon la définition au sens élargi au Mali est
formée par les femmes (52,6%). Au Mali, le chômage présente un caractère massif et persistant. Le
taux de chômage au travers duquel on l’appréhende est très souvent élevé. Entre 2010 et 2014, le taux
de chômage, surtout celui des jeunes de moins de 40 ans, évolue en dent de scie. Il est passé de 10%
en 2010 pour arriver à 7,7% en 2013 et atteindre 9,3% en 2014. Du point de vue genre, en 2010 le
taux de chômage des femmes était de 12,9%; en 2013 ce même taux a diminué pour arriver à 9,7%
et ensuite atteindre 10,6% en 2014.
La réduction du chômage devrait être l’un des objets fondamentaux de l'étude des économies des pays
en développement. Le chômage des jeunes et le sous-emploi représentent des préoccupations
croissantes dans le monde entier. Selon les estimations de l’Organisation Internationale du Travail
(OIT) en 2012, 40% des chômeurs dans le monde sont constitués par des jeunes soit 75 millions de
personnes en termes absolus. Le défi de l’emploi des jeunes en Afrique est énorme. En Afrique au
sud du Sahara, les jeunes de 15-24 ans (au sens des Nations Unies) représentaient 20,2% de la
population en âge de travailler avec 11,5% de taux de chômage. L’incapacité de relever ce défi pour
les jeunes entraînerait de lourdes conséquences pour l’économie. Au-delà des coûts économiques, les
taux élevés de chômage et du sous-emploi ont des ramifications sociales : activités criminelles,
conflits armés (E. Zuehlke, 2009). L’absence d’opportunités permettant aux jeunes de subvenir à
leurs besoins fondamentaux conduira à un état de pauvreté de ceux-ci, déjà objet de vulnérabilité liée
au VIH/SIDA, d'insécurité alimentaire et de violence. Le Mali s’inscrit dans cette logique avec une
forte pression démographique, avec un taux d’accroissement de la population de 3,6% (RGPH, 2009).
Le manque d’opportunités d’emploi des jeunes et l’incapacité de la fonction publique à les recruter
massivement constituent un défi de développement majeur auquel le pays fait face, ce qui se révèle
être un obstacle pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Malgré une
croissance économique moyenne de 4.8% sur la période 2010-2014 et la création des structures
nationales visant à l’insertion professionnelle telles que l’Agence pour la promotion de l’emploi des
jeunes (APEJ), le chômage parmi ceux-ci demeure un sujet de préoccupation. Ainsi, le taux de
chômage des jeunes est passé de 10,1% à 9,3% sur la même période selon les enquêtes permanentes
auprès des ménages (EPAM_2010 / EMOP_2014).
Confronté aux défis cités, les questions essentielles sur lesquelles nous nous focalisons dans cette
étude sont :
Quelle est l’ampleur du chômage et du sous-emploi de la population active au Mali ?
Quelles sont les caractéristiques des chômeurs et des sous-employés ?
Que faut-il faire pour résoudre le problème ?
L’objectif général de ce travail est de dresser une situation claire du chômage et du sous- emploi de
la population active au Mali en 2014 à partir des données de l’Enquête Modulaire et Permanente
auprès des ménages (EMOP). Plus spécifiquement cette étude vise à :
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a) Analyser le chômage et le sous-emploi des jeunes en identifiant les groupes socio-
économiques qui contribuent le plus à ces phénomènes;
b) Estimer un modèle sur les déterminants du chômage et du sous-emploi des jeunes ;
c) Tirer des leçons, à partir des résultats produits et faire des recommandations qui pourront
contribuer à réduire le chômage et le sous-emploi des jeunes.
Notre travail est divisé en cinq points essentiels. Dans le premier, nous passerons en revue
l’appréhension du phénomène de sous-emploi et du chômage, c’est-à-dire les définitions, les
concepts, l'évolution de la réglementation du marché du travail et les Politiques de promotion de
l’emploi. Dans le point 2, on parle de la méthodologie de l’étude (sources de données, mesures du
chômage et du sous et les indicateurs retenus pour l’étude). Les troisième et quatrième parties traitent
des résultats statistiques du chômage et du sous-emploi lié à la durée du travail. Il s’agit de faire une
analyse descriptive du chômage et du sous emplois selon les caractéristiques sociodémographiques
qui nous conduit à une régression économétrique nous permettant d’identifier les variables qui
expliquent ces deux éléments du marché du travail. Enfin, nous concluons le travail par quelques
suggestions afin de favoriser la réduction de ces deux « fléaux » auxquels la population active fait
face.
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I. Compréhension du phénomène
1.1 Marché du travail et promotion de l’emploi.
1.1.1 Définition et concepts du chômage
Les personnes au chômage sont définies comme toutes les personnes en âge de travailler qui n’étaient
pas en emploi, avaient effectué des activités de recherche d’emploi durant une période récente
spécifiée, et étaient disponibles pour l’emploi si la possibilité d’occuper un poste de travail existait,
où:
a) «pas en emploi» est évalué par rapport à la courte période de référence pour la mesure de
l’emploi;
b) la «recherche d’emploi» fait référence à toute démarche effectuée durant une période récente
spécifiée comprenant les quatre semaines précédentes ou le mois précédent, visant à trouver
un poste de travail ou de créer une entreprise ou une exploitation agricole. Cela comprend
également la recherche d’emploi à temps partiel, informel, temporaire, saisonnier ou
occasionnel, sur le territoire national ou à l’étranger. Voici quelques exemples de ces activités:
i) les démarches pour obtenir des ressources financières, des permis et licences; ii) la
recherche de terrains, de locaux, de machines, d’équipements ou d’intrants pour l’agriculture;
iii) les recherches par relations personnelles ou d’autres types d’intermédiaires; iv)
l’inscription à des bureaux de placement publics ou privés ou les contrats avec ces derniers;
v) la candidature directe auprès d’employeurs; les démarches sur les lieux de travail, dans les
fermes ou à la porte des usines, sur les marchés ou dans les autres endroits où sont
traditionnellement recrutés les travailleurs; vi) l’insertion ou la réponse à des annonces dans
les journaux ou en ligne concernant des postes de travail; vii) l’insertion ou l’actualisation de
curriculum vitae sur les sites professionnels ou les réseaux sociaux en ligne;
c) «actuellement disponibles» sert à tester si les personnes sont prêtes à occuper un poste de
travail dans le présent, qui est évalué par rapport à une courte période de référence qui
comprend celle utilisée pour la mesure de l’emploi: i) en fonction du contexte national, la
période de référence peut être étendue pour inclure une période ultérieure courte n’excédant
pas deux semaines au total, afin d’assurer une couverture appropriée des situations de
chômage dans les différents groupes de population.
Sont inclus dans le chômage: a) les futurs travailleurs qui sont définis comme les personnes «pas en
emploi», «actuellement disponibles», sans «recherche d’emploi» ci-dessus selon la 19ème Conférences
Internationale des Statisticiens du Travail parce qu’elles ont déjà pris des dispositions pour occuper
un poste de travail dans une période ultérieure courte, fixée en fonction de la durée générale d’attente
pour commencer un nouveau poste de travail dans le contexte national, mais qui n’excède
généralement pas trois mois; b) les participants aux dispositifs de formation des compétences ou de
reconversion dans le cadre de programmes de promotion d’emploi et qui, de ce fait, n’étaient «pas en
emploi», ni «actuellement disponibles», et sans «recherche d’emploi», parce qu’elles avaient reçu
une offre pour occuper un poste de travail dans une période ultérieure courte, qui n’excède
généralement pas trois mois; c) les personnes «pas en emploi» qui ont effectué des démarches pour
migrer à l’étranger pour travailler en échange d’une rémunération ou d’un profit mais qui sont
toujours en attente de l’opportunité de partir.
Pour faire une analyse structurelle du chômage, il peut être utile de collecter des informations sur la
durée de la recherche de l’emploi, mesurée à partir du moment où les personnes au chômage ont
commencé leurs activités de «recherche d’emploi», ou depuis la fin de leur dernier poste de travail
occupé, en choisissant la période la plus courte.
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Parmi les personnes au chômage, il peut être utile d’identifier séparément les personnes en chômage
de longue durée qui sont définies comme les personnes ayant une durée de recherche, au sens du
paraGraphique précédent, de douze mois ou plus en incluant la période de référence. Pour suivre les
politiques sociales d’indemnisation, il est possible d’utiliser un seuil de durée plus court (six mois ou
plus).
1.1.2 Définition et concepts du sous-emploi
Les personnes en Sous-emploi lié au temps de travail sont définies comme toutes les personnes en
emploi qui, durant une courte période de référence, souhaitaient travailler davantage d’heures, dont
le temps de travail effectué, tous postes de travail confondus, était inférieur à un seuil d’heures
spécifié et qui étaient disponibles pour faire davantage d’heures si la possibilité existait de travailler
plus, où:
a) le concept de «temps de travail» utilisé est les heures réellement travaillées ou les heures
habituellement travaillées, selon l’objectif de la mesure (les situations à court ou à long terme)
et selon les normes statistiques internationales sur le sujet;
b) «davantage d’heures» désigne des heures additionnelles effectuées dans le même poste de
travail, dans un (des) poste(s) de travail supplémentaire(s) ou dans un (des) poste(s) de
substitution;
c) le «seuil d’heures» se fonde sur la distinction entre emploi à plein temps et emploi à temps
partiel, sur les valeurs médianes ou modales des heures habituellement effectuées de toutes
les personnes en emploi, ou sur les normes relatives au temps de travail précisées dans la
législation pertinente ou dans la pratique nationale et fixées pour des groupes spécifiques de
travailleurs;
d) «disponibles» pour faire davantage d’heures doit être établi par rapport à une courte période
de référence fixée qui, dans le contexte national, reflète la durée habituelle nécessaire pour
quitter un poste de travail afin d’en commencer un autre.
Parmi les personnes dans le Sous-emploi lié au temps de travail (c’est-à-dire qui souhaitaient et étaient
«disponibles» pour travailler «davantage d’heures»), et en fonction du concept du temps de travail
utilisé, il est possible d’identifier les groupes suivants:
a) les personnes dont le nombre d’heures habituellement et réellement effectuées était inférieur
au «seuil d’heures»;
b) les personnes dont le nombre d’heures habituellement effectuées était inférieur au «seuil
d’heures» mais dont le nombre d’heures réellement effectuées était supérieur au seuil;
c) les personnes qui n’étaient «pas au travail» ou dont le nombre d’heures réellement effectuées
était inférieur au «seuil d’heures» pour des raisons économiques (par exemple, une baisse de
l’activité économique, y compris la mise à pied temporaire et la pénurie de travail, ou les
conséquences de la basse saison).
Pour identifier séparément les trois groupes de personnes en Sous-emploi lié au temps de travail, il
est nécessaire de collecter les informations sur les heures habituellement et réellement effectuées. Les
pays qui ne mesurent qu’un seul concept de temps de travail couvriront pour les heures habituellement
effectuées la somme des groupes a) et b; pour les heures réellement effectuées le groupe c), à
condition d’avoir collecté également les motifs de n’être «pas au travail» ou d’avoir travaillé en-
dessous du «seuil d’heures».
Afin de mieux évaluer la pression sur le marché du travail exercée par les personnes en Sous-emploi
lié au temps de travail, il peut être utile d’identifier séparément les personnes qui ont effectué des
activités pour chercher à faire «davantage d’heures» durant une période récente qui peut comprendre
les quatre dernières semaines ou le dernier mois calendaire.
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1.2 Réglementation du marché du travail
Si le niveau de la réglementation sociale a connu de multiples évolutions, la réglementation du marché
du travail est dominée par la volonté de protéger le salarié, écrit Jean-Michel Lattes. La réduction du
temps de travail, les garanties de rémunération, la libre détermination collective des relations de
travail, l’organisation et le renforcement de la représentation du personnel, la participation des salariés
aux résultats de l’entreprise, l’encadrement du droit du licenciement, l’organisation de la prévention
dans l’entreprise constituent les principaux jalons d’une évolution qui connaît son apogée avec les
lois Auroux.
La réglementation du marché du travail doit, autant que possible, permettre que les jeunes trouvent
un emploi décent, sans pour autant entraver leur mobilité sur le marché du travail ni créer un marché
à deux vitesses, avec d’un côté un segment bien protégé pour les travailleurs en place et de l’autre un
segment moins protégé pour les jeunes, lesquels supporteraient alors la totalité des ajustements.
L’enquête dans les pays africains montre que les dispositions sur les indemnités de départ constituent
la forme de protection de l’emploi qui nuit le plus à l’emploi des jeunes. Dans les pays en
développement, les règles de protection de l’emploi servent souvent de solution de substitution bon
marché à la fourniture d’une assurance sociale aux travailleurs. Le découplage entre la protection
sociale et la situation vis-à-vis de l’emploi pourrait donc se révéler salutaire, car il renforcerait à la
fois la flexibilité sur le marché du travail et la protection des jeunes vulnérables. Les comptes
individuels d’épargne chômage peuvent apporter une contribution utile dans une telle démarche. De
plus, il faut adopter une réglementation du travail plus souple, permettant aux jeunes de faire des
stages ou de signer des contrats de courte durée afin d’acquérir une première expérience
professionnelle et de faire la preuve de leur employabilité.
Réforme de la législation du travail et amélioration du fonctionnement du marché du travail
Le marché du travail a plusieurs fonctions. La première est de répartir la main d’œuvre de la meilleure
manière qui soit entre les différents secteurs d’activités et les employeurs. Par meilleure manière, il
s’entend celle qui se traduit par la production (PIB) la plus grande possible. La deuxième fonction est
de générer des informations (en termes de rémunérations, risques de chômage, etc.) qui vont permettre
aux individus et aux ménages ainsi qu’aux décideurs publics de prendre des décisions au sujet des
investissements en capital humain (formation, apprentissage, etc.). La troisième fonction est de
permettre aux demandeurs d’emploi – pauvres et moins pauvres, qualifiés et moins qualifiés –
d’obtenir un travail et une rémunération adéquate et stable. Le bon fonctionnement du marché du
travail devient de plus en plus important à mesure que l’économie croît et se diversifie et que la
répartition de la main d’œuvre entre les secteurs et les entreprises est continuellement remise à l’ordre
du jour. Il est aussi crucial pour insérer les nouveaux arrivants sur le marché du travail, jeunes et
moins jeunes, et éviter l’apparition de goulots d’étranglement (de manque de main d’œuvre plus ou
moins qualifiée) dans certains secteurs économiques. Un bon fonctionnement du marché du travail
peut être enfin une source d’avantage comparatif dans les branches d’activités en continuel
renouvellement.
A priori la législation du travail joue un rôle important dans le fonctionnement du marché du travail
en influant sur les coûts d’embauche, de gestion et de licenciement de la main d’œuvre, la
rémunération du travail (par l’intermédiaire du salaire minimum officiel), les formes de travail
(permanent, temporaire, etc.) et plus généralement sur les conditions de travail (durée du travail,
travail de nuit, travail des enfants de moins de 18 ans, etc.). Indirectement, la législation du travail a
une influence sur la taille relative des activités formelles et informelles, la raison d’être de ces
dernières étant souvent de contourner les obligations contenues dans la législation du travail.
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La législation du travail en vigueur au Mali date de 1992. Un décret datant de 1996 en fixe les
modalités d’application. Ensemble, ces deux textes constituent le cadre réglementaire du
fonctionnement du marché du travail. La réglementation du travail au Mali est proche de celle en
vigueur dans les autres pays de la sous-région. Le recours au contrat à durée déterminée y est même
plus facile et le niveau du salaire minimum officiel du même ordre de grandeur. Un autre aspect
central de la législation du travail à même d’avoir un impact dissuasif sur les décisions d’embauche
concerne les coûts de licenciement et de gestion de la main d’œuvre.
La législation du travail au Mali ne couvre qu’une part infime de la main d’œuvre. L’enquête emploi
pour 2014 indique que seulement 4,2 % des actifs occupés travaillent dans le secteur formel. De
même, environ 3% travaillent dans le secteur public ce qui implique que seulement 1,3% des actifs
travaillant dans le secteur privé sont soumis à la législation du travail. De cela, il faudrait retrancher
les emplois informels dans les entreprises formelles, dont le nombre est inconnu. Une étude couvrant
les pays en développement conclue à un impact positif et significatif mais limité de la rigidité de la
législation du travail sur la taille relative du secteur informel (Djankov et Ramalho (2008)). Une autre
étude (Freeman (2009)) relativise cette conclusion en montrant que le secteur informel croît même
dans les pays à législation du travail très peu contraignante. A l’évidence, plus d’études sont
nécessaires pour appréhender l’impact du cadre réglementaire du marché du travail sur l’emploi,
formel et informel.
Pour ce qui est du Mali, la part congrue du secteur privé formel et l’importance du secteur informel
suggèrent qu’une réforme de la législation du travail, se traduisant par une réduction des coûts
d’embauche et de licenciement, n’aurait qu’un impact limité sur la répartition des actifs entre les deux
secteurs. Une telle réforme peut consister en une suppression de la durée maximale légale des contrats
à durée déterminée (comme cela a été fait au Burkina Faso) ou en une réduction des indemnités et
une simplification des procédures de licenciement pour motif économique. Dans le plus long terme,
cependant, l’impact d’une réforme peut être plus important, ce qui va contribuer à améliorer le
fonctionnement du marché du travail. Cela dit, même une légère augmentation de l’emploi formel
aux dépens de l’emploi informel est appréciable en termes d’amélioration des rémunérations et autres
conditions de travail pour les travailleurs concernés. C’est aussi appréciable en ce que les nouveaux
emplois formels vont contribuer à augmenter les rentrées fiscales. C’est enfin appréciable parce que
cette croissance des emplois formels va se traduire par un « turnover » plus important et une meilleure
information sur le marché du travail régulier, ce qui va réduire les incitations à rester au chômage
dans l’attente d’un travail dans le secteur formel. Les demandeurs d’emploi vont dans une plus grande
mesure rester travailler en milieu rural ou dans le secteur informel en attendant que leur tour dans la
file d’attente arrive. Entre temps, ils vont travailler et augmenter le PIB et diminuer le taux de
chômage urbain.
La réforme de la réglementation peut aussi influer sur la distribution des revenus par le biais de son
incidence sur les prix que les consommateurs paient pour les différents biens et services. La part
importante des services fournis par les équipements collectifs (qui figurent en général parmi les
secteurs les plus réglementés) dans le panier de consommation des bas revenus donne à penser que
ce groupe pourrait bénéficier davantage des réductions de prix induites par la réforme de la
réglementation que les revenus plus élevés.
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Tableau 1. Quelques évolutions de la réglementation du marché du travail
Rubrique
Anciennes
dispositions
Nouvelles
dispositions
Conséquences
Impôt sur
traitements et
salaires
Tous les salaires bruts
annuels supérieurs ou égaux
à 175 000 étaient soumis à
l’ITS
A compter du 1er janvier
2015 : tous les salaires
mensuels bruts inférieurs
ou égaux 35 000 sont
exonérés d’ITS
A compter du 1er janvier
2015 : tous les salaires
mensuels bruts inférieurs
ou égaux 40 000 sont
exonérés d’ITS
Tous les salaires étaient soumis à y
compris le SMIG mais avec le
nouveau décret N°2015-0363/P-RM
du 19 mai 2015 le SMIG n’est plus
soumis à l’ITS ce qui aura pour
conséquence un accroissement des
salaires nets des travailleurs.
Cette mesure peut être considérée
comme favorisant le recrutement des
travailleurs car elle contribue à réduire
les charges fiscales.
Départ à la retraite L’âge de la retraite est fixé à
cinquante-cinq ans. Les
relations de travail
pourront néanmoins se
poursuivre, d’accord parties,
pendant une période qui ne
pourra
excéder l’âge de soixante
ans du travailleur.
L’âge de départ à la
retraite est au minimum
58 ans et maximum 62
ans.
Il y a un rallongement de 2 à 4 ans
d’activité pour les employés et par
ricochet une disponibilité moins
rapide de leur emploi qui peut être
largement compensé par le transfert
des compétences.
Prise en charge
des personnes
malades
Charge sociales :
Accidents de travail 1- 4%
Prestations familiales 8 %
Retraite 7%
Invalidité-allocations
survivant 2%
Aux anciennes charges
sociales s’ajoute
l’Assurance Maladie
Obligatoire Assurance
Maladie Obligatoire 6,56
%
La liste des bénéficiaires est élargi
aux ascendants ce qui implique un
plus grand appui aux employés et
donne la possibilité aux employeurs
d’adopter une assurance moins
coûteuse que celle des compagnies
privées quand bien même que ces
assurances ne sont de même qualité.
1.3 Politiques de promotion de l’emploi.
Depuis 1998, le Mali met en œuvre, à travers diverses actions, une Politique Nationale de l’emploi
(PNE) adoptée lors d’un Conseil Interministériel. Cette Politique Nationale de l’Emploi vise les
objectifs prioritaires suivants :
conforter et sécuriser les emplois privés existants et améliorer les performances dans
l’emploi public ;
réduire le chômage et le Sous-emploi en créant des emplois et en intensifiant les
activités génératrices de revenus ;
accroître la demande de main-d’œuvre en zone urbaine et en zone rurale grâce au
développement du secteur privé ;
améliorer l’offre de main-d’œuvre grâce à une meilleure formation et qualification adaptées
aux besoins de l’économie ;
généraliser la promotion de l’emploi au niveau local en tenant compte des spécificités
régionales et en privilégiant le recours à la haute intensité de main-d’œuvre ;
favoriser l’amélioration des conditions de travail dans les différents domaines d’emplois :
emploi moderne, emploi informel, emploi rural, emploi temporaire;
rechercher à terme l’unification du marché du travail.
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Si en 1996, l’ONMOE était le Service Public d’Emploi chargé de l’exécution de la Politique
Nationale de l’Emploi, aujourd’hui de nombreuses initiatives ont été prises par les pouvoirs publics
pour faire face aux problèmes de l’emploi au cours des deux dernières décennies. Il s’agit entre autres
de :
la création de la Direction Nationale de l’Emploi (DNE) et la Direction Nationale de la
Formation Professionnelle (DNFP) ;
la restructuration de l’ONMOE devenu ANPE ;
la création du Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage (FAFPA)
la restructuration du Fonds Auto-renouvelable pour l’Emploi (FARE) ;
l’adoption du Document d’Orientation sur l’Emploi des jeunes ;
la création de l’APEJ et du FNEJ ; - la création de la Taxe Emploi jeunes ;
la formulation et la mise en œuvre du PEJ I et II ;
l’augmentation du taux de la taxe de formation professionnelle ;
l’adoption du Plan d’Action de l’Union Africaine pour l’emploi ;
la mise en œuvre du Programme National d’Actions en vue de la Réduction de la Pauvreté
(PNA/ERP) ;
l’identification et la formulation de nombreux projets et programmes pour la promotion et la
création d’emploi(s) ;
la création de l’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation (ONEF) ;
la création de l’Institut National de l’Ingénierie de la Formation Professionnelle (INIFORP)
etc.
Egalement, il existe au niveau du Ministère en charge de l’Emploi et de la Formation
Professionnelle un ensemble de politiques et programmes de promotion d’emplois et de la
formation professionnelle :
Politique Nationale active et globale de l’emploi ;
Politique Nationale de la Formation Professionnelle ;
Programme National d’Action pour l’Emploi en vue de Réduire la Pauvreté (PNA/ERP) ;
Programme Emploi-Jeunes (PEJ) ;
Programme de création d’une Cellule d’Appui aux Investissements à Haute Intensité de
Main d’œuvre (Cellule HIMO) ;
Programme Multisectoriel d’Investissements à fort coefficient d’emploi en milieu rural
(PROMIER) ;
Programme d’Initiatives Locales pour l’Emploi (PILE) ;
Bourse de l’Emploi et de la Formation Professionnelle ;
Programme Décennal de la Formation Professionnelle pour l’Emploi (PRODEFPE) ;
Projet de Développement des Compétences et Emploi des Jeunes (PROCEJ) ;
FIER.
Le Comité National Intersectoriel de suivi et d’évaluation de la Déclaration du Sommet
Extraordinaire des Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’Union Africaine sur l’Emploi et la Lutte
contre la pauvreté de 2004 et son plan d’action, lors de l’atelier des 2 et 3 novembre 2011 à Bamako,
a validé les conclusions et recommandations du rapport d’évaluation de la PNE, qui préconisait, entre
autres, de :
– réaliser un audit organisationnel du Ministère chargé de l’Emploi pour rationaliser les
interventions, réduire les doublons et réaliser des économies de ressources ;
– songer à réaliser une Revue des dépenses publiques (RDP) et d’un Cadre de Dépenses à
Moyen Terme- Budget- Programmes centrés sur l’emploi ;
– formuler une politique nationale de l’emploi.
Il a été recommandé aussi que la mise en œuvre de la PNE soit soutenue par un cadre institutionnel
et opérationnel rénové en vue de l’amélioration de la gouvernance, du renforcement du système
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national d’information sur le marché du travail grâce à la création d’un Observatoire National de
l’Emploi, ainsi que de la mise en œuvre efficace de la PNE, sous la forme d’un Plan d’Action
Opérationnel (PAO).
Dans le cadre du PAO, il a été suggéré la mise en exergue, entre autres, des liens à établir avec les
réflexions, stratégies et programmes des politiques nationales ayant une influence sur la mise en
œuvre de la PNE ; le processus d’insertion dans les objectifs et actions prioritaires du CSCRP 2012-
2017.
En somme, nous pouvons résumer les actions de politique d’emploi en ces volets :
- Les formations,
- La promotion de l’entrepreneuriat,
- L’appui institutionnel,
- La promotion du volontariat,
- Collecte et diffusion d’informations sur l’emploi.
II. Elaboration du profil du chômage et du sous-emploi
Cette méthodologie porte essentiellement sur la statistique descriptive et l'analyse économétrique du
chômage et du sous-emploi lié à la durée du travail.
2.1 Sources de données
Les statistiques du travail peuvent être élaborées à partir d’une seule ou de plusieurs sources de
données. Les enquêtes auprès des ménages sont généralement les plus appropriées pour collecter les
statistiques du travail et de la main-d’œuvre portant sur la population résidente, leur participation
dans tous les postes de travail et à toutes les formes de travail, en particulier dans l’économie
informelle, et le travail de production pour la consommation personnelle, le travail en formation non
rémunéré et le travail bénévole:
a) Les enquêtes sur la main-d’œuvre sont les principales sources de statistiques pour surveiller
les marchés du travail, la sous-utilisation de la main-d’œuvre, y compris le chômage et la
qualité des postes de travail et des conditions de travail des personnes en emploi et dans le
travail en formation non rémunéré. Elles représentent aussi une source utile lorsque l’objectif
est d’appréhender les structures générales de la participation de la population aux différentes
formes de travail. Pour atteindre ces objectifs, de courts modules complémentaires sur le
travail de production pour la consommation personnelle, le travail en formation non
rémunéré et le travail bénévole peuvent être ajoutés aux enquêtes sur la main-d’œuvre, et les
questions posées à toutes les personnes interrogées ou seulement à un sous-échantillon,
périodiquement ou en continu, selon le cas, en tenant compte de la charge pour les personnes
interrogées et de la qualité globale de l’enquête, y compris les erreurs d’échantillonnage et
les erreurs non liées à l’échantillonnage;
b) Des enquêtes auprès des ménages spécialisées sur des sujets comme l’utilisation du temps,
l’éducation et la formation, le bénévolat, l’agriculture, le travail des enfants et les migrations
de main-d’œuvre pourraient s’avérer plus appropriées pour une mesure globale et une
analyse approfondie de la participation à des formes spécifiques de travail, ou pour se
concentrer sur des sous-groupes spécifiques de la population. Les enquêtes sur l’utilisation
du temps sont notamment une des sources principales de statistiques sur la participation au
travail de production pour la consommation personnelle et au travail bénévole et sur le temps
qui y est consacré, pour des analyses aux niveaux des personnes, des ménages et au niveau
macroéconomique. Leur méthodologie, fondée sur l’utilisation d’agendas détaillés où les
personnes interrogées inscrivent la répartition de leur temps entre les différentes activités
réalisées durant une ou plusieurs journées de 24 heures pour une période de référence
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donnée, les rend particulièrement bien adaptées pour appréhender les activités de travail et
de non- travail effectuées simultanément ou par intermittence. Ceci en fait une source
potentiellement utile pour élaborer des estimations du temps de travail total qui couvrent
toutes les formes de travail. Il est également possible de les utiliser pour évaluer la qualité
des estimations de l’emploi et du volume de travail dérivés d’autres enquêtes, et pour affiner
les questionnaires d’autres enquêtes auprès des ménages;
c) Les enquêtes générales auprès des ménages couvrant des sujets connexes comme le niveau
de vie, le revenu et les dépenses des ménages et le budget des ménages peuvent être utilisées
pour répondre aux besoins des statistiques du travail et de la main-d’œuvre en y incluant des
modules spécifiques, dans la mesure où l’échantillon permet le calcul d’estimations d’un
niveau de précision approprié. Ce sont des alternatives d’un bon rapport qualité-coût,
lorsqu’il n’est pas possible d’effectuer une enquête sur la main-d’œuvre, et ce sont des
sources importantes permettant l’analyse du lien entre les différentes formes de travail et les
moyens d’existence du ménage, la pauvreté et d’autres résultats socio-économiques.
D’autres enquêtes auprès des ménages qui se concentrent sur un sujet qui ne concerne pas
particulièrement le travail, comme la santé et le logement, peuvent servir à produire, sur une
période de référence courte ou longue, des mesures en particulier de l’emploi, du statut vis-
à-vis de la main-d’œuvre ou de la forme de travail principale en tant que variables
explicatives;
d) Les recensements de population représentent une source principale de statistiques pour
constituer des données de référence, préparer des bases d’échantillons pour les enquêtes
auprès des ménages et pour produire des estimations sur de petites zones géographiques et
de petits groupes. Ceci est particulièrement pertinent pour les non-ressortissants qui vivent
dans le pays, les personnes vivant en collectivités et les personnes sans domicile fixe, ainsi
que pour des groupes détaillés de professions. Cependant, des considérations pratiques et
d’espace dans le questionnaire imposent des limites aux sujets relatifs au travail qui peuvent
être inclus, si bien que la mesure peut se limiter à quelques questions essentielles sur le statut
vis-à-vis de la main-d’œuvre et la forme de travail principale de la population, et pour
appréhender les caractéristiques essentielles des personnes en emploi, dans le travail de
production pour la consommation personnelle, et dans le travail en formation non rémunéré,
conformément aux dernières recommandations internationales relatives à cette source.
e) Les registres administratifs, lorsqu’ils sont élaborés pour être utilisés comme source
statistique, peuvent être utiles pour produire des statistiques fréquentes et détaillées
permettant des analyses des flux. Les registres des services de l’emploi des caisses de
retraite, de la sécurité sociale et de la fiscalité, et des programmes de formation
professionnelle et d’éducation fournissent des statistiques sur les personnes couvertes par le
dispositif ou le registre concerné pour des périodes de référence d’un mois, d’un trimestre
ou d’un an. En fonction du contexte national, ces statistiques peuvent couvrir les personnes
dans des unités formelles du marché et hors du marché, les participants aux programmes de
promotion de l’emploi, aux dispositifs d’apprentissage rémunéré ou non, et de stages
organisés rémunérés ou non, ainsi que les bénéficiaires des allocations de chômage. Les
administrations de l’emploi à l’étranger sont une source de données sur les résidents
habituels qui sont les travailleurs frontaliers, les travailleurs à court terme, ou les travailleurs
migrants qui ont des contrats à l’étranger et les administrations du travail en sont une source
pertinente pour les titulaires de permis de travail.
Ces différentes sources statistiques sont à considérer comme complémentaires, à utiliser en
combinaison pour en dériver des séries de statistiques complètes, lorsque c’est faisable.
Les principales sources de données utilisées dans ce rapport sont une analyse documentaire et les
données d’enquête de l’EMOP_2014, 3ème passage qui a pour objectifs essentiels de :
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- étudier le comportement du marché du travail : les spécificités des actifs par rapport au marché
du travail, des statistiques sur l’activité, l’emploi, le chômage, les revenus d’activité, les
migrations de main d’œuvre ;
- mesurer les indicateurs du travail décent ;
- disposer de base de données et de méthodologies pour la mise en place et le suivi de l’offre de
travail à travers des enquêtes légères et des analyses approfondies.
2.2 Mesure du chômage et du Sous-emploi
La sous-utilisation de la main-d’œuvre fait référence aux inadéquations entre l’offre et la demande
de main-d’œuvre qui se traduisent par un besoin non satisfait d’emploi dans la population. Les
mesures de la sous-utilisation de la main-d’œuvre comprennent, mais ne se limitent pas:
a) au Sous-emploi lié au temps de travail, lorsque le temps de travail des personnes en emploi
est insuffisant par rapport à des situations alternatives d’emploi qu’elles souhaitent occuper
et sont disponibles pour le faire;
b) au chômage, qui reflète la recherche active d’un poste de travail par des personnes qui ne
sont pas en emploi mais qui sont disponibles pour cette forme de travail;
c) à la main-d’œuvre potentielle, qui fait référence aux personnes qui ne sont pas en emploi qui
expriment un intérêt pour cette forme de travail mais dont les conditions actuelles limitent
leur recherche active et/ou leur disponibilité.
Ces mesures représentent la base permettant de produire des indicateurs phares pour le suivi du
marché du travail. Pour un examen plus complet, elles peuvent être utilisées avec d’autres indicateurs
relatifs au marché du travail comme le recommande dans la 19ème Conférences internationale des
Statisticiens du Travail, en particulier avec l’emploi inadéquat lié aux qualifications et l’emploi
inadéquat lié au revenu conformément aux normes statistiques internationales pertinentes.
Parmi les autres dimensions importantes de la sous-utilisation de la main-d’œuvre, tant au niveau des
personnes que de l’ensemble de l’économie, figurent l’inadéquation des compétences et la pénurie de
travail en particulier chez les travailleurs indépendants.
2.3 Indicateurs retenus
Les pays doivent sélectionner un ensemble d’indicateurs répondant aux principaux objectifs des
statistiques afin de les diffuser aux périodicités appropriées, comme le recommande dans la 19ème
Conférence internationale des Statisticiens du Travail. Il faut calculer des indicateurs pour la
population dans son ensemble et les désagréger par sexe, groupes d’âge spécifiés (y compris des
catégories distinctes pour les jeunes), niveau d’éducation atteint, région géographique, zones rurale
et urbaine, et d’autres caractéristiques pertinentes compte tenu de la précision statistique des
estimations.
Pour refléter le contexte national, l’ensemble devrait comprendre un choix d’indicateurs parmi les
trois groupes cités dans la 19ème Conférence internationale des Statisticiens du Travail pour surveiller
les performances du marché du travail, la participation au travail de production pour la consommation
personnelle, au travail en formation non rémunéré et au travail bénévole, et pour évaluer le volume
de travail.
Les trois groupes d’indicateurs destinés à surveiller les performances du marché du travail sont les
suivants:
a) le dénombrement des personnes dans la main-d’œuvre, des personnes hors de la main-
d’œuvre, des personnes en emploi, des personnes en Sous-emploi lié au temps de travail, des
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personnes au chômage, de la main-d’œuvre potentielle et des producteurs d’aliments de
subsistance;
b) les taux calculés par rapport à la population en âge de travailler (par exemple le ratio emploi-
population, le taux de participation à la main-d’œuvre, le taux des producteurs d’aliments de
subsistance);
c) les mesures de la sous-utilisation de la main-d’œuvre, qui nécessitent plusieurs des indicateurs
phares suivants afin de refléter la nature de la sous-utilisation dans différents contextes et
phases du cycle économique:
Les indicateurs retenus au cours de cette étude sont entre autres :
IMT.1. Population au chômage
Définition Elle comprend toutes les personnes de 15 à 64 ans qui au cours de la période de référence
étaient « sans travail », c’est-à-dire qui n’étaient pourvues ni d’un emploi salarié ni d’un
emploi non salarié, « disponibles pour travailler » dans un emploi salarié ou non salarié durant
la période de référence, « à la recherche d’un travail », c’est-à-dire qui avaient pris des
dispositions spécifiques au cours d’une période récente spécifiée pour chercher un emploi.
Objectif Le taux de chômage permet d’appréhender les défaillances ou les déséquilibres qui
caractérisent le marché du travail. Il mesure la proportion, dans la population active, des
personnes actives qui sont sans travail, disponibles pour travailler dans un emploi et à la
recherche d’un travail.
Méthode de calcul Diviser le nombre de chômeurs par la population active
Données requises Nombre de chômeurs ; population active
Source de données enquêtes Emploi auprès des ménages et autres enquêtes auprès des ménages couvrant
l’emploi.
Type de
désagrégation
Le taux de chômage peut être désagrégé par sexe, âge, diplôme, niveau d’instruction, région,
province, département, milieu (urbain, rural).
Périodicité Annuelle
IMT.2. Taux de chômage élargi
Définition
Le taux de chômage élargi est la proportion en pourcentage de la population active qui est disponible
pour travailler, mais ne dispose pas d’un emploi.
Objectif
Le taux de chômage permet d’appréhender les défaillances ou les déséquilibres qui caractérisent le
marché du travail. Il mesure la proportion, dans la population active, des personnes actives qui sont
sans travail, disponibles pour travailler dans un emploi et à la recherche d’un travail.
Méthode de calcul Diviser le nombre de chômeurs par la population active
Données requises Nombre de chômeurs ; population active
Source de données
Enquêtes Emploi auprès des ménages et autres enquêtes auprès des ménages couvrant
l’emploi (enquêtes sur le secteur informel).
Type de
désagrégation
Le taux de chômage peut être désagrégé par sexe, âge, diplôme, niveau d’instruction, région,
province, département, milieu (urbain, rural).
Périodicité Annuelle
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IMT.3. Taux de chômage BIT
Définition C’est le pourcentage de la population active qui ne dispose pas d’emploi, qui est en recherche active
durant la période de référence donnée et qui est disponible.
La population au chômage reflète le degré d’incapacité d’une économie de fournir un emploi à sa
main-d’œuvre. Elle comprend toutes les personnes qui, dépourvues d’un emploi, sont néanmoins
disponibles et recherchent du travail. Dans certains cas, on peut inclure dans la population au chômage
les travailleurs qui ne recherchent pas un emploi ; c’est une définition « souple » du chômage.
Objectif Le taux de chômage permet d’appréhender les défaillances ou les déséquilibres qui caractérisent le
marché du travail. Il mesure la proportion, dans la population active, des personnes actives qui sont
sans travail, disponibles pour travailler dans un emploi et à la recherche d’un travail.
Méthode de calcul Diviser le nombre de chômeurs par la population active
Données requises Nombre de chômeurs ; population active
Source de données Recensement général de la population, enquête emploi, enquête niveau de vie des ménages (EPAM)
Type de
désagrégation
Le taux de chômage peut être désagrégé par sexe, âge, diplôme, niveau d’instruction, région,
province, département, milieu (urbain, rural).
Périodicité Annuelle
IMT.4. Taux de chômage des jeunes 15-24 ans
Définition C’est la proportion en pourcentage des chômeurs âgés de 15 à 24 ans révolu par rapport à la
population active de cette tranche d’âge. Cet indicateur désigne les personnes âgées de 15 à 24 ans
qui sont sans emploi, disponibles à travailler et recherché activement un emploi.
Objectif
Cet indicateur permet d’évaluer la situation des jeunes sur le marché du travail. Les informations
fournies par le chômage des jeunes illustrent les différents aspects du manque d'emplois pour les
jeunes sur le marché du travail..
Méthode de calcul Diviser le nombre de jeunes chômeurs par la population active des jeunes.
Cependant, si l’on désire évaluer de façon pertinente la situation des jeunes sur le marché du
travail, il faut étudier les quatre mesures ci-dessous. Ces mesures sont :
a) le taux de chômage des jeunes exprimé en pourcentage de la population active de cette tranche
d’âge, (b) le rapport entre le taux de chômage des jeunes et le taux de chômage des adultes, (c) la
proportion de jeunes chômeurs par rapport au nombre total de chômeurs, et (d) la proportion de
jeunes chômeurs par rapport au nombre total de jeunes.
Données requises Nombre total de jeunes, nombre d’adultes, population active des jeunes, nombre total des chômeurs
jeunes, population active des adultes.
Sources de données Recensement de la population, les statistiques des bureaux de placement, enquêtes Emploi auprès
des ménages et autres enquêtes auprès des ménages couvrant l’emploi (enquêtes sur le secteur
informel).
Type de désagrégation Cet indicateur peut être désagrégé par sexe, région, zone géographique (urbaine ou rurale), niveau
d’instruction, nationalité, département.
Périodicité Annuelle
IMT.5. Taux de chômage des jeunes 15-35 ans
Définition C’est la proportion en pourcentage des chômeurs âgés de 15 à 35 ans révolu par rapport à la population
active de cette tranche d’âge.
Objectif
Cet indicateur permet d’évaluer la situation des jeunes sur le marché du travail. Les informations
fournies par le chômage des jeunes illustrent les différents aspects du manque d'emplois pour les jeunes
sur le marché du travail.
Méthode de calcul Diviser le nombre de jeunes chômeurs par la population active des jeunes.
Cependant, si l’on désire évaluer de façon pertinente la situation des jeunes sur le marché du travail, il
faut étudier les quatre mesures ci-dessous. Ces mesures sont :
a) le taux de chômage des jeunes exprimé en pourcentage de la population active de cette tranche d’âge,
(b) le rapport entre le taux de chômage des jeunes et le taux de chômage des adultes, (c) la proportion
de jeunes chômeurs par rapport au nombre total de chômeurs, et (d) la proportion de jeunes chômeurs
par rapport au nombre total de jeunes.
Données requises Nombre total de jeunes, nombre d’adultes, population active des jeunes, nombre total des chômeurs
jeunes, population active des adultes.
Sources de
données
Recensement de la population, les statistiques des bureaux de placement, enquêtes Emploi auprès des
ménages et autres enquêtes auprès des ménages couvrant l’emploi (enquêtes sur le secteur informel).
Type de
désagrégation
Cet indicateur peut être désagrégé par sexe, région, zone géographique (urbaine ou rurale), niveau
d’instruction, nationalité, département.
Périodicité Annuelle
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IMT.6. Proportion de chômeurs découragés
Définition Les travailleurs découragés sont des personnes qui désirent travailler mais qui ne sont pas dans la
population active et pensent, pour diverses raisons, qu'il n’y a pas d’emplois disponibles pour elles.
Objectif Il mesure la proportion des chômeurs découragés, dans la population au chômage, des personnes actives
qui sont sans travail, disponibles pour travailler dans un emploi et mais pas à la recherche d’un travail.
Méthode de calcul Diviser le nombre de chômeurs découragé par la population au chômage.
Données requises Nombre de chômeurs découragés ; population au chômage.
Source de données enquêtes Emploi auprès des ménages, autres enquêtes auprès des ménages couvrant l’emploi (enquêtes
sur le secteur informel) et sources administratives.
Type de
désagrégation
La proportion de chômeurs découragés peut être désagrégé par sexe, âge, diplôme, niveau d’instruction,
région, province, département, milieu (urbain, rural).
Périodicité Annuelle
IMT.7. Sous-emploi lié à la durée du travail
Définition Cet indicateur désigne le nombre de personnes pourvues d'un emploi dont les heures de travail
durant la période de référence sont insuffisantes par rapport à une autre situation d'emploi plus
désirable que ces personnes sont disposées à occuper et pour laquelle elles sont disponibles. Les
directives actuelles de l’OIT définissent le Sous-emploi comme une situation d’emploi inadéquat
en ce qui concerne la durée et la productivité du travail.
Objectif Cet indicateur permet d’affiner la description des problèmes liés à l’emploi et de voir dans quelle
mesure les ressources humaines disponibles sont utilisées dans la production de l’économie pour
promouvoir le plein emploi.
Méthode de calcul Diviser le nombre de personnes touchées par le Sous-emploi lié à la durée du travail par la
population active d’une part, par l’emploi total d’autre part.
Données requises Nombre de personnes touchées par le Sous-emploi lié à la durée du travail ; population active ;
effectifs des personnes occupées.
Source de données Enquêtes auprès des ménages ; enquête emploi
Type de désagrégation Cet indicateur peut être ventilé par sexe, âge, région, zone géographique (urbaine, rurale).
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III. Statistiques du chômage.
3.1 Taux de chômage
Sur le plan national, le taux de chômage a augmenté entre 2013 et 2014. Ainsi, il passe de 7,3% en
2013 à 8,2% en 2014 (dont 9,3% pour les femmes et 7,3% pour les hommes).
Tableau 2. Taux de chômage selon les caractéristiques sociodémographiques
Homme Femme Total
Zone de résidence
Urbain 10,0 14,3 11,9
Bamako 10,5 12,8 11,5
Autre urbain 9,5 15,9 12,2
Rural 6,4 7,8 7,1
Niveau d'éducation
Aucun niveau 6,2 7,6 6,9
Primaire 7,9 12,8 9,7
Secondaire 11,2 28,6 17,1
Supérieur 22,7 36,2 25,5
Diplôme obtenu
N'a pas été à l'école 6,2 7,6 6,9
Aucun diplôme 7,8 12,7 9,6
DEF 9,6 13,4 10,8
CAP 11,1 27,7 17,8
BT 12,1 27,8 17,3
BAC 8,0 37,2 13,1
BTS/DEUG 20,6 37,2 25,2
Master 1 26,5 39,8 28,8
Master 2 7,0 29,5 11,7
Doctorat 6,4 0,0 5,3
Total 7,3 9,3 8,2
Source : Calculs de l’ONEF à partir des données de l’EMOP (2014)
Quelle que soit la zone de résidence, le taux de chômage des femmes est plus élevé que celui des
hommes. Le taux de chômage des femmes urbaines est nettement plus élevé que celui des femmes de
Bamako. Par contre, pour les hommes le taux de chômage de Bamako est plus élevé de celui d’autre
urbain. Bien vrai que le nombre de chômeurs en milieu rural est plus élevé que celui du milieu urbain
compte tenue de l’immensité de cette zone, on constate que le taux de chômage en milieu rural est
très inférieur par rapport au milieu urbain.
Les taux de chômage par niveau d’éducation nous révèle que le taux de chômage est proportionnel
au niveau d’éducation, c’est-à-dire plus le niveau augmente, plus le taux de chômage est élevé. En
effet, le taux de chômage pour les individus de niveau supérieur est de 25,5%, suivi du niveau
d’instruction secondaire avec 17,1% et celui du primaire avec 9,7%. Quant au sans niveau
d’éducation, le taux de chômage a été estimé à 6,9% dont 7,6% pour les femmes et 6,2% pour les
hommes.
Selon le diplôme obtenu, les individus ayant le diplôme master 1 sont les plus touchés par le chômage.
En effet, ce taux est de 28,8% dont 39,8% pour les femmes et ensuite viennent les diplômés de
BTS/DEUG avec 25,2% qui frappe également beaucoup plus les femmes avec 37,2%. Les diplômés
de doctorant sont les moins touchés par le chômage avec un taux de 5,3% dû probablement à un
effectif très réduit de ces diplômés.
Toutes catégories confondues, les femmes représentent le plus fort taux de chômage.
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3.2 Structure du chômage.
La situation de l’activité nous montre que parmi la population en âge de travailler (15 – 64 ans),
492310 individus sont des chômeurs assouplis dont 378 027 chômeurs au sens du BIT (sans emploi,
à la recherche d’un emploi et disponible pour exercer un emploi).
Tableau 3. Répartition des chômeurs selon les caractéristiques sociodémographiques
Chômeur élargi Chômeur BIT Chômeur découragé
Effectif % Effectif % Effectif %
Sexe de l'individu
Homme 233 502 47,4 207868 89,0 25 634 11,0
Femme 258 808 52,6 170159 65,7 88 649 34,3
Zone de résidence
Bamako 84 490 17,2 56505 66,9 27 985 33,1
Autre urbain 82 722 16,8 53644 64,8 29 079 35,2
Rural 325 098 66 267878 82,4 57 219 17,6
REGION
Kayes 60 737 12,3 49178 81,0 11 559 19,0
Koulikoro 83 620 17 53344 63,8 30 276 36,2
Sikasso 142 379 28,9 137938 96,9 4 441 3,1
Ségou 44 272 9 39403 89,0 4 869 11,0
Mopti 34 284 7 33203 96,8 1 081 3,2
Tombouctou 14 946 3 3390 22,7 11 556 77,3
Gao 27 583 5,6 5066 18,4 22 517 81,6
Bamako 84 490 17,2 56505 66,9 27 985 33,1
Classe d'âge de travail
15 - 24 ans 187 460 38,1 132583 70,7 54 877 29,3
25 - 35 ans 161 787 32,9 122969 76,0 38 818 24,0
36 - 40 ans 44 844 9,1 39885 88,9 4 959 11,1
41 - 64 ans 98 219 20 82590 84,1 15 629 15,9
Niveau d'éducation
Aucun niveau 303 223 61,6 245712 81,0 57 511 19,0
Maternelle 397 0,1 397 100,0 0 0,0
Fondamental 1 79 400 16,1 56365 71,0 23 035 29,0
Fondamental 2 46 312 9,4 32083 69,3 14 229 30,7
Secondaire 36 542 7,4 24545 67,2 11 997 32,8
Supérieur 26 436 5,4 18925 71,6 7 511 28,4
Diplôme obtenu
N'a pas été à l'école 302 820 61,5 245712 81,1 57 108 18,9
Aucun diplôme 114 052 23,2 80348 70,4 33 704 29,6
DEF 12 314 2,5 8497 69,0 3 817 31,0
CAP 14 178 2,9 9441 66,6 4 737 33,4
BT 19 379 3,9 12669 65,4 6 710 34,6
BAC 3 130 0,6 2434 77,8 696 22,2
BTS/DEUG 6 638 1,3 5005 75,4 1 633 24,6
Master 1 18 890 3,8 13342 70,6 5 548 29,4
Master 2 578 0,1 578 100,0 0 0,0
Doctorat 330 0,1 0 0,0 330 100,0
Total 492 310 100 378027 76,8 114 283 23,2
Source : Calculs de l’ONEF à partir des données de l’EMOP (2014)
Pour un effectif total de 492 310 chômeurs, nous avons 114 283 chômeurs découragés, soit 23,2%
de l’ensemble des chômeurs et 76,8% sont des chômeurs au sens strict du BIT. Les femmes
représentent 52,6% de l’ensemble des chômeurs dont 65,7% sont des chômeurs BIT et 34,3% sont
découragés. Quant aux hommes, ils représentent 47,4% des chômeurs dont seulement 11% sont des
chômeurs découragés. Du point de vue géographique, le plus grand nombre de chômeurs a été observé
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21 21 |
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20
dans la région de Sikasso avec 28,9% (dont 96,9% sont des chômeurs BIT), suivie du district de
Bamako avec 17,2% (dont 33,1% sont des chômeurs découragés) et les régions de Koulikoro avec
17% (36,2% de chômeurs découragés) et de Kayes avec 12,3% (dont 19% découragés) de l’ensemble
des chômeurs. On constate également que le plus grand pourcentage de chômeurs découragés a été
observé dans les régions de Gao et de Tombouctou avec respectivement 81,6% et 77,3%.
A l’exception des sans niveau, on constate que plus le niveau d’éducation augmente, moins le nombre
de chômeurs diminue. On remarque aussi qu’il n’y a pas de chômeur découragé pour les maitrisard,
par contre tous les chômeurs diplômés de doctorat sont des chômeurs découragés, c’est-à-dire les
doctorants sans emploi ne font pas la recherche active d’emploi, mais sont disponible pour faire le
travail.
La répartition des chômeurs élargis selon le sexe nous montre que 52,6% sont des femmes et 47,4%
des hommes. De même, plus de trois quart des chômeurs découragés sont des femmes. Par contre, si
on se réfère à la définition du chômeur au sens strict du BIT, on constate qu’il y a plus de chômeurs
hommes que de femme (55% pour les hommes contre 45% pour les femmes).
Graphique 2 : Structure du chômage selon la zone de résidence.
Chômeur élargi Chômeur BIT Chômeur découragé
47,4
55,0
22,4
52,6
45,0
77,6
Graphique 1: Structure du chômage selon le sexe
Homme Femme
![]() |
22 22 |
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21
La plupart des chômeurs vivent dans le milieu rural avec 66%, suivi de Bamako avec 17,2% et autre
urbain avec 16,8%. Etant donné que la plupart des entreprises et les institutions se trouvent à Bamako
et dans les capitales régionales, nous pouvons affirmer que comparativement au milieu rural, il y a
plus d’opportunité d’emploi (diversifiés) dans le milieu urbain. En plus du manque de diversité, le
manque d’infrastructure (ressources, routes, transports, services de l’emploi) peut favoriser
l’accroissement de la proportion des chômeurs. Par ailleurs la population globale (plus de 75%)
du Mali se trouve en milieu rural.
Le chômeur élargi est composé de chômeur au sens strict du BIT et de chômeur découragé. Ce
graphique nous montre qu’en milieu rural, seulement 17,6% de ses chômeurs sont découragés
contre 35,2% dans autre urbain et 33,1% à Bamako.
Graphique 4 : Structure du chômage selon la région.
Bamako Autre urbain Rural
66,9 64,8
82,4
33,1 35,2
17,6
Graphique 3: Répartition des chômeurs selon le type et la zone
de résidence
Chômeur BIT Chômeur découragé
17,2%
16,8%
66%
Graphique 2: Structure des chômeurs selon la zone de
résidence
Bamako
Autre urbain
Rural
![]() |
23 23 |
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22
Au regard de ce graphique, on constate que la recherche d’emploi est plus accentuée dans les régions
de Sikasso, de Mopti, de Ségou et Kayes avec des parts respectives des chômeurs découragés par
rapport aux chômeurs élargis de 3,1% ; 3,2% ; 11% et 19%. Par contre dans les régions du nord
(Tombouctou et Gao), la plupart des chômeurs sont des chômeurs découragés.
3.3 Evolution du taux de chômage.
Tableau 4. Evolution du taux de chômage par genre et par zone géographique.
2004 2007 2010 2011 2013 2014
Urbain 12,79 20,42 20,39 15,5 8,9 11,9
Rural 6,81 5,92 4,57 9,1 6,8 7,1
Masculin 7,38 8,18 6,18 5,3 5,1 7,3
Féminin 11,08 10,98 11,21 15,9 9,5 9,3
Total 8,98 9,63 8,22 10,5 7,3 8,2
Source EPAM EPAM EPAM EMOP EPAM* EMOP
Source : Calculs de l’ONEF à partir des données de l’EMOP (2014)
Graphique 5 : Evolution du taux de chômage par genre et par zone géographique.
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
81
63,8
96,9
89
96,8
22,7 18,4
66,9
19
36,2
3,1
11
3,2
77,3 81,6
33,1
Chômeur BIT Chômeur découragé
![]() |
24 24 |
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23
De 2007 à 2013, le taux de chômage a baissé dans l’ensemble, mais de 2013 à 2014 il a commencé
par s’élever pour arriver, globalement, au niveau du taux de 2011. La crise majeur qu’a connue le
Mali pendant cette période est l’un des principaux facteurs ayant entrainé la hausse du taux de
chômage.
0
10
20
30
40
50
60
2004 2007 2010 2011 2013 2014
Total
Féminin
Masculin
Rural
Urbain
![]() |
25 25 |
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24
Tableau 5. Evolution du taux de chômage selon l’âge entre 2010 et 2014.
Age
2010 2013 2014
Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total
15 - 19 ans 5,31 11,23 7,99 6,3 13,5 9,9 10,2 12,7 11,3
20 - 24 ans 11,09 17,42 14,00 5,6 12,1 9 10,4 11,4 10,9
25 - 29 ans 8,61 20,13 14,06 8,1 8,6 8,4 9,0 11,9 10,6
30 - 34 ans 6,74 7,95 7,24 3,7 8,1 6 6,0 9,4 7,6
35 - 39 ans 5,91 7,90 6,68 4,2 6,1 5,1 4,5 7,5 6,0
40 - 44 ans 4,09 6,64 5,00 3,5 5,7 4,5 5,7 6,0 5,8
45 - 49 ans 5,62 5,85 5,71 3,4 7,2 5,1 8,0 5,7 7,0
50 -54 ans 4,37 5,12 4,61 4,6 7,9 6,1 4,2 5,6 4,8
55 - 59 ans 1,46 7,47 3,13 3,3 8 5,2 5,8 5,4 5,6
60 - 64 ans 3,38 0,00 2,29 5,4 16,6 10,2 5,0 6,5 5,5
Ensemble 6,18 11,21 8,22 5,1 9,5 7,3 7,3 9,3 8,2
Source : Calculs de l’ONEF à partir des données de l’EMOP (2014)
Graphique 6 : Evolution du taux de chômage entre 2010 et 2014.
De 2010 à 2013, le taux de chômage a baissé à tous les niveaux pour atteindre 7,3% en 2013.
Cependant de 2013 à 2014, globalement, il y a une hausse du taux de chômage. Ainsi le taux de 2014
est presque égal à celui de 2010 soit 8,22%.
3.4 Causes principales de la perte de l’emploi précédent
Sur un effectif total de 492 310 chômeurs, 99 617 ont déjà travaillé et 392 693 sont en quête de leur
premier emploi. Ce tableau nous montre la répartition des chômeurs ayant déjà travaillé selon la
raison principale de la perte de l’emploi antérieur, la zone de résidence et le sexe.
8,22
7,3
8,2
7,2
7,4
7,6
7,8
8
8,2
8,4
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Taux de chômage
Taux de chômage
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26 26 |
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25
Tableau 6. Répartition des chômeurs ayant déjà travaillé selon les principales raisons de la perte d’emploi
Raison principale
de perte d'emploi
Bamako Autre urbain Rural Total
Homme Femme Total Homme
Femm
e
Total Homme Femme Total Homme Femme Total
Compression du
personnel
0,0 0,0 0,0 8,2 0,0 5,0 0,0 0,0 0,0 1,3 0,0 ,9
Fermeture
d'entreprise
24,5 5,4 13,2 4,2 1,1 2,9 0,0 0,0 0,0 2,6 2,1 2,5
Restructuration 0,0 0,0 0,0 2,9 0,0 1,8 0,0 0,0 0,0 ,4 0,0 ,3
Licenciement 0,0 0,0 0,0 ,8 ,8 ,8 0,0 0,0 0,0 ,1 ,2 ,2
Fin de contrat 31,2 5,5 15,9 15,5 6,9 12,1 1,4 0,0 1,1 5,9 3,8 5,4
Rémunération
insuffisante
6,6 12,9 10,3 0,0 8,3 3,3 0,0 0,0 0,0 ,5 6,6 2,1
Insatisfaction
conditions travail
0,0 2,4 1,4 4,3 4,2 4,2 1,7 0,0 1,4 2,0 2,0 2,0
Travail inintéressant 0,0 38,6 22,9 5,4 6,2 5,7 ,4 0,0 ,3 1,1 14,5 4,6
Autre raison 37,7 35,4 36,3 58,7 72,5 64,1 96,5 100,0 97,1 86,0 70,9 82,1
Total 5 876 8 558 14 434 11 414 7 365 18 779 56 336 10 068 66 404 73 626 25 992 99 617
Source : Calculs de l’ONEF à partir des données de l’EMOP (2014)
Outre d’ « Autre raison », c’est le travail « Inintéressant » qui constitue la raison principale de perte
d’emploi. Au niveau des hommes, en plus d’ « Autre raison », la « Fin de contrat » est la principale
cause de perte de l’emploi, par contre pour les femmes, c’est le travail inintéressant qui arrive en
deuxième position, suivi de la rémunération insuffisante.
Du point de vue géographique, la compression du personnel n’a pas été notifiée comme raison
principale de la perte d’emploi, dans le district de Bamako et en milieu rural tandis que dans Autre
urbain seul les hommes ont signalé la compression du personnel comme raison de perte d’emploi. De
même pour la restructuration et le licenciement, à Bamako et en zone rurale, la totalité des chômeurs
qui ont perdu leur emploi pour "Insatisfaction condition travail" et travail inintéressant sont des
femmes. De même, en milieu rurale, toutes les femmes ont perdu leur emploi antérieur à cause d’autre
raison qu’on ignore.
Il est à noter que la modalité « Autre raison » ne permet pas d’approfondir les raisons liées à la perte
d’emploi.
3.5 Attentes des chômeurs auprès de l’ANPE ou BPP/ETT pour sortir du chômage
Parmi les 492310 chômeurs, seulement 15 475 se sont prononcé par rapport à la question
"Qu’attendez-vous de l’ANPE et des BPP/ETT ?". La plupart des individus ne connaissent pas les
structures d’intermédiation. Cependant, il faut signaler le manque de bureau de placement (public et
privé) au niveau des campagnes (milieu rural).
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26
Tableau 7. Attentes des chômeurs auprès de l’ANPE selon les caractéristiques sociodémographique
Attentes du chômeur de l'ANPE ou BPP/ETT
Propositions
d'embauche
Formation Stage Autres Total
Sexe de l'individu
Homme 8 470 411 301 124 9 305
Femme 5 145 284 741 0 6 170
Zone de résidence
Bamako 4 642 0 670 0 5 311
Autre urbain 4 123 467 372 124 5 086
Rural 4 850 227 0 0 5 078
REGION
Kayes 481 0 0 0 481
Koulikoro 7 084 95 220 0 7 399
Sikasso 111 369 0 0 479
Ségou 850 0 0 0 850
Mopti 0 0 86 0 86
Tombouctou 132 231 65 0 428
Gao 317 0 0 124 441
Bamako 4 642 0 670 0 5 311
Classe d'âge de travail
15 - 24 ans 3 065 183 67 0 3 315
25 - 35 ans 9 476 511 974 124 11 085
36 - 40 ans 825 0 0 0 825
41 - 64 ans 250 0 0 0 250
Niveau d'éducation
Aucun niveau 223 95 0 0 318
Maternelle 0 0 0 0 0
Fondamental 1 0 0 0 0 0
Fondamental 2 158 231 0 0 389
Secondaire 4 789 369 587 124 5 869
Supérieur 8 445 0 454 0 8 899
Total 13 615 695 1 041 124 15 475
Source : Calculs de l’ONEF à partir des données de l’EMOP (2014)
Tableau 8. Attentes des chômeurs auprès de l’ANPE selon les caractéristiques sociodémographique
Attentes du
chômeur de
l'ANPE ou
BPP/ETT
Bamako Autre urbain Rural Total
Homme Femme Total Homme Femme Total Homme Femme Total Homme Femme Total
Propositions
d'embauche
85,2 88,3 87,4 85,9 75,9 81,1 95,5 0,0 95,5 91,0 83,4 88,0
Formation 0,0 0,0 0,0 7,0 11,6 9,2 4,5 0,0 4,5 4,4 4,6 4,5
Stage 14,8 11,7 12,6 2,5 12,5 7,3 0,0 0,0 0,0 3,2 12,0 6,7
Autres 0,0 0,0 0,0 4,7 0,0 2,4 0,0 0,0 0,0 1,3 0,0 0,8
Total 1 590 3 721 5 311 2 637 2 449 5 086 5 078 0 5 078 9 305 6 170 15 475
Source : Calculs de l’ONEF à partir des données de l’EMOP (2014)
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28 28 |
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27
Graphique 7: Attentes du chômeur de l'ANPE ou BPP/ETT
L’écrasante majorité des chômeurs soit 88% attendent des propositions d’embauche. Il
n’y a qu’une faible proportion qui souhaitent avoir des formations (4,5%) et des stages
(6,7%). Les individus de Bamako attendent de l’ANPE ou BPP/ETT des propositions
d’embauche et des stages avec respectivement 87,4% et 12,6% tandis que le milieu rural
attend des propositions d’embauche (95,5%) et des formations (4,5%) qui sont tous des
hommes.
IV. Résultats statistiques du sous-emploi.
4.1 Taux de sous-emploi selon les caractéristiques sociodémographiques.
Tableau 9. Répartition du taux de sous-emploi selon les caractéristiques socio-démographiques
Taux de Sous-emploi
Homme Femme Total
Zone de résidence
Bamako 4,8 30,9 16,2
Autre urbain 5,6 22,3 12,5
Rural 2,8 15,9 9,0
Région
Kayes 4,4 14,2 9,6
Koulikoro 5,3 23,1 13,1
Sikasso 2,3 20,0 11,4
Ségou 1,2 9,4 4,7
Mopti 1,1 13,2 6,6
Tombouctou 4,5 24,9 12,6
Gao 13,3 29,4 17,0
Bamako 4,8 30,9 16,2
Classe d'âge de travail
15 - 24 ans 3,9 16,7 9,9
25 - 35 ans 3,6 19,4 11,6
36 - 40 ans 3,0 17,0 9,5
41 - 64 ans 2,9 18,7 9,3
Niveau d'éducation
Aucun niveau 3,0 17,6 10,4
Maternelle 0,0 60,0 22,0
Fondamental 1 3,0 21,9 10,1
0
20
40
60
80
100
120
Propositions
d'embauche
Formation Stage Autres
Bamako
Autre urbain
Rural
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28
Fondamental 2 6,9 24,8 12,3
Secondaire 2,8 7,5 4,2
Supérieur 3,9 5,1 4,2
Total 3,4 18,2 10,2
Source : Calculs de l’ONEF à partir des données de l’EMOP (2014)
Graphique 8: Taux de Sous-emploi selon la zone de résidence
Graphique 9: Taux de Sous-emploi selon la région
Graphique 10: Taux de Sous-emploi selon la Classe d'âge de travail
16,2
12,5
9
Bamako
Autre urbain
Rural
Kayes;
9,6
Koulikoro; 13,1
Sikasso;
11,4
Ségou; 4,7
Mopti; 6,6
Tombouctou;
12,6
Gao; 17
Bamako;
16,2
15 - 24 ans; 9,9
25 - 35 ans;
11,6
36 - 40 ans; 9,5
41 - 64 ans; 9,3
![]() |
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29
4.2 Répartition de la durée du travail
Tableau 10. Répartition des heures travaillées selon le milieu de résidence et le secteur institutionnel
Secteur institutionnel Milieu
Moins de 35
heures
35 - 48 heures Plus de 48 heures Total
Effectif % Effectif % Effectif % Effectif %
Secteur public
Urbain 21 317 20,6 71 473 69,1 10 573 10,2 103 363 100
Rural 22 156 45,7 25 451 52,5 830 1,7 48 438 100
Total 43 474 28,6 96 924 63,8 11 402 7,5 151 800 100
Entreprise privée formelle
Urbain 6 549 11,5 38 802 67,9 11 819 20,7 57 170 100
Rural 451 2,9 6 595 43,1 8 270 54,0 15 316 100
Total 7 000 9,7 45 397 62,6 20 090 27,7 72 486 100
Entreprise privée
informelle
Urbain 211 141 22,0 417 002 43,5 329 642 34,4 957 785 100
Rural 501 544 17,1 1 668 527 57,0 758 181 25,9 2 928 252 100
Total 712 685 18,3 2 085 529 53,7 1 087 823 28,0 3 886 037 100
ONG, Organisations
internationales, association
Urbain 1 096 9,1 7 017 58,5 3 885 32,4 11 999 100
Rural 7 883 13,5 28 752 49,1 21 948 37,5 58 583 100
Total 8 980 12,7 35 770 50,7 25 833 36,6 70 582 100
Employés de maison
Urbain 13 983 12,5 49 511 44,2 48 479 43,3 111 972 100
Rural 168 519 14,0 720 604 60,0 312 273 26,0 1 201 396 100
Total 182 501 13,9 770 115 58,6 360 752 27,5 1 313 369 100
Total
Urbain 254 086 20,5 583 805 47,0 404 398 32,6 1 242 289 100
Rural 700 554 16,5 2 449 929 57,6 1 101 502 25,9 4 251 985 100
Total 954 640 17,4 3 033 734 55,2 1 505 900 27,4 5 494 274 100
Source : Calculs de l’ONEF à partir des données de l’EMOP (2014)
Graphique 11: Répartition des heures travaillées selon le secteur institutionnel
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Plus de 48 heures
35 - 48 heures
Moins de 35 heures
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30
Tableau 11. Répartition des heures travaillées selon le sexe
Heure de travail en
classe
Homme Femme Total
Effectif % Effectif % Effectif %
Moins de 35 heures 203340 21,30 751300 78,70 954640 17,40
35 - 48 heures 1478226 48,73 1555509 51,27 3033734 55,20
Plus de 48 heures 1275929 84,73 229971 15,27 1505900 27,40
Total 2957495 53,83 2536780 46,17 5494274 100
Les hommes travaillent beaucoup plus 48 heures (84,73%) que les femmes (15,27%) tandis que dans
la tranche de 35 à 48 heures, la tendance se renverse, mais l’écart n’est pas aussi énorme avec 48,7%
pour les hommes et 51,27% pour les femmes. Par contre, lorsqu’il s’agit de moins de 35 heures
travaillées, la proportion de femme est beaucoup plus importante soit 78,7% contre 21,3% pour les
hommes.
4.3 Structure du sous-emploi
Tableau 12. Répartition de la population sous-employée selon les caractéristiques sociodémographique
Homme Femme Total
Effectif % Effectif % Effectif %
Zone de résidence
Bamako 17440 17,6 87401 18,9 104841 18,7
Autre urbain 19629 19,8 54530 11,8 74159 13,2
Rural 62234 62,7 319381 69,2 381616 68,1
REGION
Kayes 16568 16,7 60587 13,1 77155 13,8
Koulikoro 23504 23,7 79875 17,3 103379 18,4
Sikasso 12104 12,2 111641 24,2 123746 22,1
Ségou 6421 6,5 39075 8,5 45496 8,1
Mopti 4843 4,9 50297 10,9 55140 9,8
Tombouctou 6771 6,8 24528 5,3 31299 5,6
Gao 11652 11,7 7908 1,7 19560 3,5
Bamako 17440 17,6 87401 18,9 104841 18,7
Classe d'âge de travail
15 - 24 ans 30995 31,2 116758 25,3 147753 26,4
25 - 35 ans 29886 30,1 166849 36,2 196736 35,1
36 - 40 ans 10609 10,7 51449 11,2 62058 11,1
41 - 64 ans 27813 28,0 126256 27,4 154068 27,5
Niveau d'éducation
Aucun niveau 60015 60,4 363308 78,8 423323 75,5
Primaire 33217 33,4 93431 20,3 126648 22,6
Secondaire 3547 3,6 3885 ,8 7432 1,3
Supérieur 2525 2,5 688 0,1 3213 0,6
Total 99303 100,0 461312 100,0 560615 100,0
Source : Calculs de l’ONEF à partir des données de l’EMOP (2014)
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31
Graphique 12: Structure du Sous-emploi selon la zone de résidence.
Graphique 13: Structure du Sous-emploi selon les régions
Les régions de Koulikoro, Sikasso et Bamako représente les plus grandes proportions de personnes sous
employées avec respectivement 18,4%, 22,1% et 18,7%.
18,7
13,2
68,1
Bamako
Autre urbain
Rural
13,8
18,4
22,18,1
9,8
5,6
3,5
18,7 Kayes
Koulikoro
Sikasso
Ségou
Mopti
Tombouctou
Gao
Bamako
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32
Graphique 14: Structure du Sous-emploi selon la classe d'âge de travail
Graphique 15: Structure du Sous-emploi selon le niveau d'éducation.
Les personnes ayant « Aucun niveau » représentent la grande proportion des Sous-employés soit 75,5% suivi
de ceux ayant le niveau « Primaire » 22,6%.
26,4
35,1
11,1
27,5
15 - 24 ans
25 - 35 ans
36 - 40 ans
41 - 64 ans
75,5
22,6
1,3 0,6
Aucun niveau
Primaire
Secondaire
Supérieur
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33
Tableau 13. Répartition de la population sous-employée par sexe et par secteur d’activité économique
Secteur d'activité économique
Homme Femme Total
Effectif % Effectif % Effectif %
Agriculture, élevage, forêt, pêche 43 381 43,7 235 018 50,9 278 399 49,7
Industrie 16 547 16,7 53 001 11,5 69 548 12,4
Commerce 16 315 16,4 139 443 30,2 155 758 27,8
Services 23 060 23,2 33 850 7,3 56 910 10,2
Total 99 303 100,0 461 312 100,0 560 615 100,0
Source : Calculs de l’ONEF à partir des données de l’EMOP (2014)
Graphique 16: Sous-emploi lié à la durée du travail par sexe et activité économique
Les majeures parties des personnes sous-employées sont dans la catégorie « Agriculture,
élevage, forêt et pêche ». Sur 99 303 hommes impliqués dans l’étude, 43,7% sont sous-
employées dans cette catégorie contre 50,9% des 461 000 femmes.
0
20
40
60
80
100
120
Homme Femme Total
43,7
50,9 49,7
16,7
11,5 12,4
16,4
30,2 27,8
23,2
7,3 10,2
Agriculture, élevage, forêt, pêche Industrie Commerce Services
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34
V. Estimation logistique du chômage et du Sous-emploi
Les analyses que nous venons de réaliser nous renseignent sur l'état du chômage et du Sous-emploi
des jeunes. Elles ne permettent pas d'établir les vraies causes du chômage et du sous-emploi et ne
font que traiter les variables de façon successive. L'identification des déterminants de ces
phénomènes permet d'appréhender leurs relations avec les variables sociodémographiques et
procéder ainsi à un meilleur ciblage des jeunes qui sont en situation de chômage et du Sous-emploi.
Pour réaliser ce travail, nous avons eu recours à un modèle binary logistique avec pour variables
expliquées les variables dichotomiques Chomeur_elargi et APsousemplo prenant les modalités Oui
et Non et un ensemble de caractéristiques des individus comme variables explicatives.
5.1 Rappel théorique de la régression logistique
La régression logistique propose de tester un modèle de régression dont la variable dépendante est
dichotomique (codée 0-1) et dont les variables indépendantes peuvent être continues ou catégorielles.
La régression logistique binomiale s’apparente beaucoup à la régression linéaire. Le poids de chaque
variable indépendante est représenté par un coefficient de régression et il est possible de calculer la
taille d’effet du modèle avec un indice semblable au coefficient de détermination (pseudo R2).
Toutefois, elle ne nécessite pas la présence d’une relation linéaire entre les variables puisque la
variable dépendante est dichotomique.
Un modèle de régression logistique permet aussi de prédire la probabilité qu’un événement arrive
(valeur de 1) ou non (valeur de 0) à partir de l’optimisation des coefficients de régression. Ce résultat
varie toujours entre 0 et 1. Lorsque la valeur prédite est supérieure à 0,5, l’événement est susceptible
de se produire, alors que lorsque cette valeur est inférieure à 0,5, il ne l’est pas.
Généralement, les modèles de régression logistique comprennent plus d’une variable indépendante.
Il s’agit donc d’une technique d’analyse multi-variée.
Hypothèse nulle
L’hypothèse nulle générale est que la combinaison des variables indépendantes (le modèle) ne
parvient pas à mieux expliquer la présence/absence de la variable dépendante qu’un modèle sans
prédicteur. Comme c’était le cas pour la régression multiple, la confirmation de cette hypothèse nulle
marque la fin de l’interprétation du modèle.
Lorsque cette hypothèse nulle est rejetée, ceci signifie qu’il y a au moins un prédicteur du modèle qui
est associé significativement à la variable dépendante. Il faut alors interpréter les valeurs des
coefficients du modèle (b1, b2, b3… bn) et déterminer lequel ou lesquels sont significatifs.
Les méthodes de régression disponibles sont les mêmes que pour la régression linéaire. Toutefois, le
critère de sélection pour les méthodes progressives est différent.
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35
5.2 Estimation logistique du chômage
5.2.1. Le choix des variables
5.2.1.1. La variable expliquée :
La variable retenue dans l’étude est le chômage au sens élargie qui est désignée par Chomeur_elargi,
variable dichotomique égale à 1 si l’individu est chômeur au sens élargie, 0 sinon
5.2.1.2. Les variables explicatives :
Dans cet exemple, nous chercherons à identifier les variables qui permettent de prédire le plus
efficacement la probabilité d’être un chômeur au sens élargi du terme dans la population active au
Mali. Nous vérifierons donc l’effet de la population active généré par le sexe (sexe), par les quintiles
de dépenses (quintile2), par le niveau d’éducation (Education2), la zone de résidence (Strate), l’état
matrimonial de l’individu (Matrimonial2), l’âge (Age), l’âge au carré (expérience), la migration
(MRMigrant) et la taille du ménage (TailleP3) sur la présence ou non d’un chômeur au sens élargi.
Toutes les variables prédicatrices évaluées sont catégorielles, mise à part les variables taillesP3, Age
et expérience qui sont des variables continues.
5.2.2. Estimation et interprétation des résultats du modèle
5.2.2.1. Estimation
Hosmer and Lemeshow Test
Step Chi-square df Sig.
1 ,000 3 1,000
2 40001,658 8 ,000
3 34226,795 8 ,000
4 51021,072 8 ,000
5 45643,472 8 ,000
6 55849,007 8 ,000
7 51052,916 8 ,000
8 45489,659 8 ,000
9 47308,219 8 ,000
Variables in the Equation
B S.E. Wald df Sig. Exp(B) 95% C.I.for EXP(B)
Lower Upper
Step 9i
Femme ,442 ,003 16795,986 1 ,000 1,556 1,545 1,566
Rural 3881,507 2 ,000
Bamako -,088 ,005 333,304 1 ,000 ,916 ,907 ,925
Autre urbain ,229 ,005 2550,972 1 ,000 1,258 1,246 1,269
Aucun niveau 31079,791 3 ,000
Fondamental ,101 ,004 714,343 1 ,000 1,107 1,099 1,115
Secondaire ,676 ,007 10374,260 1 ,000 1,965 1,940 1,991
Supérieur 1,306 ,008 25620,354 1 ,000 3,692 3,634 3,752
Age -,047 ,001 3569,270 1 ,000 ,954 ,952 ,955
Age au carré ,000 ,000 1292,480 1 ,000 1,000 1,000 1,000
Quintile 5 63204,170 4 ,000
Quintile 1 -1,371 ,007 40655,326 1 ,000 ,254 ,251 ,257
Quintile 2 -,956 ,006 28423,232 1 ,000 ,385 ,380 ,389
Quintile 3 -,300 ,005 4188,732 1 ,000 ,741 ,734 ,747
Quintile 4 -,092 ,004 488,336 1 ,000 ,912 ,904 ,919
Non migrant -,515 ,006 7854,150 1 ,000 ,597 ,590 ,604
Taille du ménage ,004 ,000 403,573 1 ,000 1,004 1,003 1,004
Marié 5264,882 2 ,000
Célibataire ,333 ,005 5179,809 1 ,000 1,396 1,383 1,408
Séparé/divorcé/veuf ,079 ,009 73,859 1 ,000 1,082 1,063 1,101
Constant -,951 ,016 3517,826 1 ,000 ,386
Source : Calculs de l’ONEF à partir des données de l’EMOP (2014)
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36
Model if Term Removed
Variable
Model Log
Likelihood
Change in -2 Log
Likelihood
df
Sig. of the
Change
Step 9
sexe1 -1603862,404 16873,631 1 ,000
Strate -1597313,575 3775,973 2 ,000
Education2 -1609419,786 27988,397 3 ,000
Age -1597186,444 3521,712 1 ,000
experience -1596063,141 1275,106 1 ,000
Quintile2 -1632318,325 73785,474 4 ,000
MRmigrant -1598999,504 7147,832 1 ,000
TailleP3 -1595623,957 396,737 1 ,000
Matrimonial2 -1598050,185 5249,194 2 ,000
Omnibus Tests of Model Coefficients
Chi-square df Sig.
Step 1
Step 108957,895 4 ,000
Block 108957,895 4 ,000
Model 108957,895 4 ,000
Step 2
Step 45095,492 1 ,000
Block 154053,387 5 ,000
Model 154053,387 5 ,000
Step 3
Step 27084,782 3 ,000
Block 181138,169 8 ,000
Model 181138,169 8 ,000
Step 4
Step 10417,407 1 ,000
Block 191555,576 9 ,000
Model 191555,576 9 ,000
Step 5
Step 6614,178 1 ,000
Block 198169,754 10 ,000
Model 198169,754 10 ,000
Step 6
Step 8264,243 2 ,000
Block 206433,997 12 ,000
Model 206433,997 12 ,000
Step 7
Step 3752,795 2 ,000
Block 210186,792 14 ,000
Model 210186,792 14 ,000
Step 8
Step 1286,695 1 ,000
Block 211473,486 15 ,000
Model 211473,486 15 ,000
Step 9
Step 396,737 1 ,000
Block 211870,223 16 ,000
Model 211870,223 16 ,000
Classification Tablea
Observed Predicted
Chomeur_elargi Percentage
Correct Non Oui
Step 1
Chomeur_elargi
Non 5494274 0 100,0
Oui 492310 0 ,0
Overall Percentage 91,8
Step 2
Chomeur_elargi
Non 5494274 0 100,0
Oui 492310 0 ,0
Overall Percentage 91,8
Step 3
Chomeur_elargi
Non 5494274 0 100,0
Oui 492310 0 ,0
Overall Percentage 91,8
Step 4
Chomeur_elargi
Non 5494274 0 100,0
Oui 492310 0 ,0
Overall Percentage 91,8
Step 5
Chomeur_elargi
Non 5493797 477 100,0
Oui 492310 0 ,0
Overall Percentage 91,8
Step 6 Chomeur_elargi Non 5493797 477 100,0
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37
Oui 492310 0 ,0
Overall Percentage 91,8
Step 7
Chomeur_elargi
Non 5493797 477 100,0
Oui 492310 0 ,0
Overall Percentage 91,8
Step 8
Chomeur_elargi
Non 5493797 477 100,0
Oui 492310 0 ,0
Overall Percentage 91,8
Step 9
Chomeur_elargi
Non 5493797 477 100,0
Oui 492310 0 ,0
Overall Percentage 91,8
a. The cut value is ,500
5.2.2.2. Interprétation des résultats
Les résultats obtenus à partir de l’estimation du modèle confirment que l’importance relative du
chômage élargie varie avec les différentes caractéristiques de la population active.
L’estimation met en évidence l’importance du genre dans la population active. Ainsi, on notera par
exemple que le fait d’être une femme augmente la probabilité d’être au chômage de 56% (1,556-1)
comparativement au fait d’être homme. Les quintiles de dépenses et la migration agissent tous
négativement aussi avec des coefficients significativement nuls avec une diminution des probabilités
respectivement de 75% pour le quintile 2, 62% pour le quintile 3, 26% pour le quintile 4, 40% pour
les non-migrants. D’où les individus issus des ménages se trouvant dans des quintiles inférieurs ont
une probabilité plus élevée d’être chômeur comparativement à ceux se situant dans le dernier quintile.
Ce résultat pourrait s’expliquer par le fait que les individus aisés (des quintiles supérieurs) ont des
réseaux sociaux, ce qui leur permet d’être plus compétitifs sur le marché du travail par rapport à ceux
du premier quintile. De même, l’âge agit négativement avec un coefficient significatif nul avec une
probabilité de 5%. La variable zone de résidence est aussi un facteur dominant dans l’explication du
chômage des individus. En effet, la population urbaine a 26% plus de risque d’être au chômage et
celle de Bamako à un risque de 9% comparativement à celle du milieu rural. Cela pourrait s’expliquer
par une forte participation de la population occupée dans la branche agricole en milieu rural. Un autre
résultat intéressant est l’influence de l’éducation sur le chômage. Une augmentation du niveau
d’éducation accroît la probabilité de la population active d’être dans une position de chômage. Le
niveau d’éducation participent de la même hausse, mais à des seuils différents. Les individus du
niveau supérieur ont plus 3 fois plus de risque d’être tombé du chômage, 2 fois plus risque chez les
niveaux secondaires et les individus de niveau fondamental ont 10% de risque d’être chômeur
comparativement aux individus qui n’ont aucun niveau d’éducation. De même, l’état matrimonial est
également un facteur déterminant pour le chômage. En référence aux mariés, les célibataires ont 40%
de risque d’être chômeur et les Séparé/divorcé/veuf ont 8% de risque.
Dans l'ensemble, le modèle prédit correctement plus de neuf dixième (92%) de la classification
observée des individus. Autrement dit, les individus pour lesquels la prédiction de chômage élargi
est identique à l'observation constituent 92% de l'ensemble.
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38
5.3 Estimation logistique du sous-emploi.
5.3.1. Le choix des variables
5.3.1.1. La variable expliquée :
La variable retenue ici pour l’analyse logistique du Sous-emploi lié à la durée du travail, c’est-à-dire
travailler moins de 35 heures de façon involontaire est désignée par APsousemploi. Tout comme le
chômage aux sens élargi, la variable APsousemploi conserve les mêmes valeurs que celles utilisées
pour coder la variable Chomeur_elargi, soit 0 pour les individus qui ne sont pas Sous-emploiyés et 1
pour ceux qui le sont.
5.3.1.2. Les variables explicatives :
La littérature économique et les travaux empiriques concernant le sous-emploi et ses déterminants
conduisent à une relative facilitée dans la sélection des variables susceptibles d’expliquer ces
phénomènes. Expressément, nous avons travaillé avec les principales variables susceptibles
d’expliquer le sous-emploi lié à la durée du travail. Ce sont les variables relatives aux caractéristiques
des membres du ménage et les variables décrivant la structure des emplois. Ainsi :
Ainsi, parmi les caractéristiques des membres du ménage on retient le sexe, le groupe d'âge, la zone
de résidence, le statut matrimonial, l'éducation, la religion et la taille du ménage.
Le sexe a pour modalité 1 pour le masculin et 2 pour le féminin ;
APtaille représente la taille du ménage, c’est-à-dire le nombre de personnes vivant dans un
ménage. C’est une variable continu qui varie entre 1 et 74.
L'éducation est prise en compte à travers la variable Education2 avec les modalités aucun
niveau, fondamental, secondaire et supérieur, obtenu par l’individu dans le ménage.
Strate représente la zone de résidence de l’individu avec des catégories telles que Bamako,
autre urbain et rural;
clage2 désigne l’âge de l’individu au moment de l’enquêté codé en classes : [Moins de 25 ans[
, [25 , 35[, [36 , 40[ et plus de 45 ans. Les moins de 15 ans et les 65 ans et plus sont exclus de
cette analyse ;
religion renseigne sur les convictions religieuses du travailleur et possède quatre modalités :
musulman, catholique, protestant, et autres/sans religion. Cette variable a été créées à partir
de la variable M08 et que ces codifications prennent en compte les significations des codes et
veillent à ce que les modalités des nouvelles variables aient la même importance.
Les variables explicatives dérivant de la structure des emplois sont :
la variable APTravailhebdo_heures, le nombre de jours de travail dans la semaine recodé en
Jtravail_semaine dont les niveaux sont : les jours ouvrables (au plus 3 jours et 4 – 6 jours), et
jusqu’au week-end (6 – 7 jours);
APAnciennete_emploi, l’ancienneté dans l’emploi en termes d’années, est codée
Anciennete_emploi et définie à quatre niveaux : au plus 5 ans, de 6 à 10 ans, de 11 à 20 ans,
et plus de 20 ans;
le secteur institutionnel nommé secteurinstitut comporte comme modalités secteur public,
entreprise privée formelle, entreprise privée informelle, ONG/organisation
internationale/association et l’employé de maison;
le revenu mensuel d’activité principale APRemuneration_mensuelle est transformée en
Revenu_activité ayant deux modalités : moins de 29 000 FCFA (SMIG arrondi) et
29 000 FCFA et plus ;
APTaille mesure la Taille de l'entreprise de l'activité principale, avec les modalités : une
personne (auto-emploi), 3 à 5 personnes, 6 à 10 personnes, 11 à 50 personnes et plus de 50
personnes;
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39
APSecteur permet de savoir si un employé travaille dans une entreprise du secteur formel ou
informel
AP8a3a renseigne sur l’obtention d’une promotion au sein de l’entreprise et se code
APPromotion; elle est de type dichotomique.
5.3.2. Estimation et interprétation des résultats du modèle
5.3.2.1. Estimation
Hosmer and Lemeshow Test
Step Chi-square df Sig.
1 ,000 0 .
2 997,601 4 ,000
3 13460,723 7 ,000
4 14923,885 7 ,000
5 13814,929 8 ,000
6 13149,415 8 ,000
7 11685,857 8 ,000
8 16947,129 8 ,000
9 15214,068 8 ,000
10 7600,940 8 ,000
11 10970,492 8 ,000
12 9170,387 8 ,000
13 10354,869 8 ,000
Omnibus Tests of Model Coefficients
Chi-square df Sig.
Step 1
Step 368352,661 2 ,000
Block 368352,661 2 ,000
Model 368352,661 2 ,000
Step 2
Step 255159,524 4 ,000
Block 623512,184 6 ,000
Model 623512,184 6 ,000
Step 3
Step 166571,018 1 ,000
Block 790083,202 7 ,000
Model 790083,202 7 ,000
Step 4
Step 18479,265 2 ,000
Block 808562,467 9 ,000
Model 808562,467 9 ,000
Step 5
Step 20740,487 2 ,000
Block 829302,954 11 ,000
Model 829302,954 11 ,000
Step 6
Step 10981,581 1 ,000
Block 840284,534 12 ,000
Model 840284,534 12 ,000
Step 7
Step 10045,060 3 ,000
Block 850329,594 15 ,000
Model 850329,594 15 ,000
Step 8
Step 4983,310 3 ,000
Block 855312,904 18 ,000
Model 855312,904 18 ,000
Step 9
Step 5300,289 3 ,000
Block 860613,193 21 ,000
Model 860613,193 21 ,000
Step 10
Step 10200,976 3 ,000
Block 870814,169 24 ,000
Model 870814,169 24 ,000
Step 11
Step 3054,614 1 ,000
Block 873868,783 25 ,000
Model 873868,783 25 ,000
Step 12
Step 3179,186 3 ,000
Block 877047,969 28 ,000
Model 877047,969 28 ,000
Step 13
Step 40,783 1 ,000
Block 877088,752 29 ,000
Model 877088,752 29 ,000
![]() |
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40
Classification Tablea
Observed Predicted
Sous-emploi lié à la durée du
travail
Percentage
Correct
Non Oui
Step 1
Sous-emploi lié à la durée du travail
Non 4715236 67775 98,6
Oui 459069 99419 17,8
Overall Percentage 90,1
Step 2
Sous-emploi lié à la durée du travail
Non 4763691 19319 99,6
Oui 507630 50859 9,1
Overall Percentage 90,1
Step 3
Sous-emploi lié à la durée du travail
Non 4744056 38954 99,2
Oui 482322 76166 13,6
Overall Percentage 90,2
Step 4
Sous-emploi lié à la durée du travail
Non 4727918 55092 98,8
Oui 466860 91629 16,4
Overall Percentage 90,2
Step 5
Sous-emploi lié à la durée du travail
Non 4733549 49461 99,0
Oui 462206 96282 17,2
Overall Percentage 90,4
Step 6
Sous-emploi lié à la durée du travail
Non 4734256 48754 99,0
Oui 463992 94496 16,9
Overall Percentage 90,4
Step 7
Sous-emploi lié à la durée du travail
Non 4737561 45449 99,0
Oui 462944 95545 17,1
Overall Percentage 90,5
Step 8
Sous-emploi lié à la durée du travail
Non 4737965 45045 99,1
Oui 462471 96017 17,2
Overall Percentage 90,5
Step 9
Sous-emploi lié à la durée du travail
Non 4736246 46764 99,0
Oui 462390 96098 17,2
Overall Percentage 90,5
Step 10
Sous-emploi lié à la durée du travail
Non 4730211 52799 98,9
Oui 453531 104958 18,8
Overall Percentage 90,5
Step 11
Sous-emploi lié à la durée du travail
Non 4728347 54663 98,9
Oui 452939 105550 18,9
Overall Percentage 90,5
Step 12
Sous-emploi lié à la durée du travail
Non 4729242 53768 98,9
Oui 453279 105210 18,8
Overall Percentage 90,5
Step 13
Sous-emploi lié à la durée du travail
Non 4729242 53768 98,9
Oui 453235 105254 18,8
Overall Percentage 90,5
a. The cut value is ,500
Variables in the Equation
B S.E. Wald df Sig. Exp(B) 95% C.I.for EXP(B)
Lower Upper
Step
13m
Plus de 20 ans 14029,948 3 ,000
Au plus 5 ans ,667 ,006 11811,984 1 ,000 1,948 1,925 1,971
6 - 10 ans ,375 ,006 4191,596 1 ,000 1,454 1,438 1,471
11 - 20 ans ,164 ,005 995,938 1 ,000 1,179 1,167 1,191
29000 FCFA et plus 16194,640 2 ,000
Rien du tout ,728 ,007 11294,634 1 ,000 2,071 2,043 2,099
Moins de 29000 FCFA ,614 ,005 14482,424 1 ,000 1,848 1,830 1,867
Musulman 6286,670 3 ,000
Catholique ,424 ,011 1608,383 1 ,000 1,528 1,496 1,560
Protestante ,382 ,016 589,672 1 ,000 1,465 1,420 1,510
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41
Autre/sans réligion ,610 ,009 4447,694 1 ,000 1,840 1,808 1,874
Employés de maison 3905,822 3 ,000
Secteur public -2,306 ,100 534,125 1 ,000 ,100 ,082 ,121
Entreprise privée formelle -,091 ,005 398,530 1 ,000 ,913 ,905 ,921
Entreprise privée informelle -1,989 ,033 3655,885 1 ,000 ,137 ,128 ,146
Plus de 5 jours 294648,915 2 ,000
Au plus 3 jours 3,107 ,006 236113,677 1 ,000 22,357 22,078 22,639
4 - 5 jours 1,233 ,004 100308,824 1 ,000 3,431 3,405 3,457
Plus de 50 personnes 62782,392 4 ,000
1 personne (auto-emploi) 2,487 ,077 1049,857 1 ,000 12,023 10,344 13,974
2-5 personnes 1,495 ,077 379,625 1 ,000 4,459 3,837 5,183
6-10 personnes 1,195 ,077 241,927 1 ,000 3,304 2,842 3,840
11-50 personnes 1,165 ,077 229,104 1 ,000 3,207 2,758 3,729
Plus de 40 ans 10168,735 3 ,000
Moins de 25 ans -,491 ,006 7242,168 1 ,000 ,612 ,605 ,619
25- 35 ans -,066 ,005 189,965 1 ,000 ,936 ,928 ,945
36 - 40 ans -,057 ,006 97,163 1 ,000 ,945 ,934 ,956
Pas de promotion ,584 ,007 6715,332 1 ,000 1,792 1,768 1,818
Rural 18864,485 2 ,000
Autre urbain ,683 ,005 16985,043 1 ,000 1,980 1,960 2,000
Bamako ,418 ,005 6515,772 1 ,000 1,519 1,503 1,534
Secteur formel -,634 ,093 46,501 1 ,000 ,531 ,442 ,637
Taille du ménage ,011 ,000 3099,085 1 ,000 1,011 1,010 1,011
Féminin 1,279 ,004 85541,265 1 ,000 3,592 3,561 3,623
Aucun niveau 2902,077 3 ,000
Primaire -,108 ,004 641,842 1 ,000 ,897 ,890 ,905
Secondaire -,737 ,015 2362,317 1 ,000 ,479 ,465 ,493
Supérieur ,143 ,021 46,634 1 ,000 1,154 1,108 1,202
Constant -7,297 ,119 3734,853 1 ,000 ,001
a. Variable(s) entered on step 1: Jtravail_semaine.
b. Variable(s) entered on step 2: APTaille.
c. Variable(s) entered on step 3: Sexe.
d. Variable(s) entered on step 4: Strate.
e. Variable(s) entered on step 5: Revenu_activité.
f. Variable(s) entered on step 6: APPromotion.
g. Variable(s) entered on step 7: secteurinstitut.
h. Variable(s) entered on step 8: Religion.
i. Variable(s) entered on step 9: Anciennete_emploi.
j. Variable(s) entered on step 10: clage2.
k. Variable(s) entered on step 11: TailleP3.
l. Variable(s) entered on step 12: Education2.
m. Variable(s) entered on step 13: APSecteur.
Source : Calculs de l’ONEF à partir des données de l’EMOP (2014)
Model if Term Removeda
Variable
Model Log
Likelihood
Change in -2
Log Likelihood
df
Sig. of the
Change
Step 13
Anciennete_emploi -1357688,509 13865,803 3 ,000
Revenu_activité -1359342,342 17173,470 2 ,000
Religion -1353668,339 5825,463 3 ,000
secteurinstitut -1353798,342 6085,470 3 ,000
Jtravail_semaine -1512324,203 323137,191 2 ,000
APTaille -1385079,951 68648,687 4 ,000
clage2 -1355947,567 10383,919 3 ,000
APPromotion -1354455,947 7400,679 1 ,000
Strate -1360141,805 18772,394 2 ,000
APSecteur -1350776,142 41,069 1 ,000
TailleP3 -1352275,487 3039,759 1 ,000
sexe1 -1401526,990 101542,765 1 ,000
Education2 -1352360,054 3208,893 3 ,000
a. Based on conditional parameter estimates
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42
5.3.2.2. Interprétation des résultats
Le modèle a permis avec un pouvoir discriminant de 91.8%, d’énumérer quelques points saillants du
phénomène :
Tout comme par le passé, le sexe féminin agit positivement sur le sous-emploi avec un coefficient
significativement nul. En effet, les femmes ont plus de 3 fois de risque d’être sous-emplyé
comparativement aux hommes. De même, la taille du ménage et la promotion dans l’entreprise
agissent de façon positive dans le sous-emploi avec des probabilités respectives de seulement 1%
(1,011 – 1) et de 79% (1,792 – 1). La proportion d'un actif occupé du secteur formel fait diminuer la
probabilité d'être employé de 47% (=.531-1=47%) si la proportion diminue de 1%. La résidence à
Bamako ou dans autre milieu urbain, comparativement à la résidence en milieu rural, augmente la
probabilité d'être sous employé. Cette augmentation est de 98% (1.980-1) pour Bamako et de 52%
(1.519-1) pour autre urbain.
En se référant aux individus qui ont une expérience de plus de 20 ans, les autres expérimentés ou non
(au plus 5 ans, 6 – 10 ans et 11 – 20 ans) ont tendance à augmenter significativement la probabilité
d'être sous-employé avec des coefficients significativement nuls et des probabilités respectivement
de 95%, 45% et 18%.
Un autre aspect de ce phénomène se vérifie au niveau du revenu de l’activité principal du travailleur.
En effet, comparativement aux actifs occupés ayant un revenu supérieur au SMIG, ceux qui ne
gagnent rien du tout ont plus de 2 fois de risque d’être sous-employé et ceux qui mensuellement
gagnent moins que le salaire minimum (29 000FCFA) en ont une probabilité de 85% de faire
involontairement moins de 35 heures par semaine dans leur emploi principal. Ceci peut traduire
l’abandon volontaire de l’emploi principal par les travailleurs pour s’acquitter des tâches secondaires
afin de pouvoir arrondir les fins des mois.
La taille de l’entreprise, aussi bien que le nombre de jours de travail par semaine augmentent
significativement la probabilité de sous-emploi d’un actif occupé, comparaison faite respectivement
aux entreprises dont l’effectif dépasse 50 personnes et aux qui travaillent même le week-end. Pour la
taille de l’entreprise, l'effet d'augmentation de risque de sous-emploi est particulièrement important
pour les auto-emplois et les entreprises dont la taille est comprise entre 2 à 5 personnes. Autrement-
dit, plus la taille de l’entreprise augmente, plus les travailleurs courent un risque d’être sous-employé.
En ce qui concerne le nombre de jour de travail par semaine, on constate qu’un employé qui travaille
au plus 3 jours dans la semaine et dans l’intervalle 4 à 5 jours ont respectivement 22 fois et 4 fois de
risque d’être sous-employé par référence à l’employé qui travaille même pendant le week-end. Les
convictions religieuses ont aussi tendance à augmenter la probabilité pour un employé de tomber dans
le sous-emploi. Comparativement à la religion musulmane, la probabilité pour un catholique d’être
sous-employé est de 53% et celle d’un protestant est de 53%. La probabilité pour les actifs occupés
qui pratiquent autre religion en dehors des religions musulmane et chrétienne ou qui ne pratique
aucune religion d’être tombé dans le sous-emploi est de 84% (1.840 – 1).
Le facteur âge agit négativement sur le sous-emploi avec des coefficients significativement nuls. La
probabilité pour les jeunes occupés de 15 – 25 ans diminue de 39% et celle des autres classes d’âge
également diminue de 6% chacun en se référant aux employés âgés de 40 à 64 ans. De même, le
secteur institutionnel participe de la même négativité avec des probabilités différentes, 90% (.100 –
1) pour le secteur public, 86% (.128 – 1) pour le secteur privé informel et seulement 10% (.913 – 1)
pour le secteur formel comparativement aux employés de maison. Le facteur formel du secteur
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43
d’activité de l’emploi dans le privé joue favorablement un rôle prédominant dans le suremploi d’un
employé.
Le niveau d’éducation a aussi tendance à agir significativement et négativement sur le sous-emploi
lié à la durée du travail à l’exception du niveau d’éducation supérieur qui agit positivement avec une
probabilité de 15% (1.154 – 1). Par référence au sans niveau d’instruction, les actifs occupés de niveau
fondamental diminue la probabilité de 10% d’être sous-employé tandis que ceux du niveau secondaire
la diminue de 52%.
Dans l'ensemble, le modèle prédit correctement plus du neuf dixième (92%%) de la classification
observée de la population occupée de 15 à 64 ans. Autrement dit, les ménages pour lesquels la
prédiction de classe est identique à l'observation de classe constituent 92% de la population active
occupée.
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44
Conclusion
Dans ce rapport, nous avons essayé de faire un état des lieux sur le chômage et le sous-emploi de
façon générale et une attention particulière pour les femmes et les jeunes au Mali, d’analyser leurs
contours et leurs profils, et d’identifier leurs déterminants.
L’analyse basée sur les données de l’enquête modulaire et permanente auprès des ménages (EMOP
2014) nous a permis de déterminer les taux de chômage et du sous-emploi au Mali qui s’établissent
respectivement à 8,2% et 10,2%. Comparativement à l’année 2013, le taux de chômage a augmenté
de un point de pourcentage, par contre le taux de sous-emploi a diminué de 2,4 points de pourcentage.
L’analyse du chômage par niveau d’éducation fait ressortir des disparités de genre et son importance
chez les femmes de niveau supérieur avec un taux de chômage de 36,2%, et chez les femmes vivant
en milieu urbain avec un taux de 14,3% contre 7,8% en milieu rural de la même catégorie. Quant au
sous-emploi, il nous révèle que ceci est un phénomène toujours un phénomène urbain au Mali avec
un taux de sous-emploi des femmes de 30,9% à Bamako ; 22,3% dans autre urbain et 15,9% dans le
milieu rural. Sur le plan national, les femmes sont les plus touchés par le chômage et le sous-emploi
avec des taux respectivement de 9,3% et de 18,2% par référence aux hommes (7,3% de taux de
chômage et 3,4% de taux de sous-emploi).
L’utilisation d’un modèle économétrique nous a permis d’identifier les facteurs qui entrent en ligne
de compte dans l’explication du chômage et du sous-emploi. Certaines variables ou modalités comme
le revenu de l’activité principale, l’âge, la non-migration et l’habitation au district de Bamako ont des
effets négatifs avec des coefficients significativement nuls sur le chômage. De même, exception faite
du niveau supérieur, les variables ou modalité comme l’éducation, le secteur formel, le groupe d’âge
et le secteur institutionnel agissent négativement sur le sous-emploi. D’autres variables ou modalité,
à savoir, l’éducation, le statut matrimonial, le milieu de résidence et le sexe contribuent à accentuer
le chômage tandis que l’expérience dans l’entreprise, le revenu d’activité, la religion, le nombre de
jour de travail, la taille de l’entreprise, la zone de résidence et aussi le niveau supérieur et le fait d’être
femme contribuent également à favoriser le sous-emploi par rapport aux différentes modalités de
référence retenues.
Le chômage était, est et sera un thème d’actualité dans la mesure où il est un facteur d’appréciation
de l’état économique d’une population, d’une société, d’une nation. Au-delà de la situation
économique, le degré de développement, voire du bien-être, peut-être, à des égards, lié aux taux de
chômage. En effet, moins il y a de chômeur plus il y aura des personnes susceptibles de participer à
la production des biens et services. Ces personnes sont donc plus actives ; elles travaillent or selon
Voltaire : «Le travail éloigne de nous trois grands maux : l'ennui, le vice, le besoin ».
Il est donc d’un grand intérêt pour les décideurs politiques à travers divers niveau d’obtenir des
informations pertinentes sur les personnes affectées par le chômage total ou partiel, entendez le Sous-
emploi. Ces informations seront alors utilisées pour prendre les décisions nécessaires susceptibles de
favoriser un accroissement de la population participant activement à la production des biens et
services.
Au regard des résultats trouvés dans cette étude, nous formulons quelques recommandations suivantes
en vue de réduire le chômage et le sous-emploi :
- Favoriser la création d’emploi en augmentant l’effectif des emplois créés dans les entreprises
existantes ;
- Décentraliser les entreprises au niveau communal en créant des nouvelles entreprises ;
- Mettre une politique en place pour inciter les entreprises privés informelles à aller vers le secteur
formel ;
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- Inciter les jeunes à se former d’avantage. Il est indispensable d’améliorer la qualification des
travailleurs. Un haut niveau de formation augmente leurs capacités d’adaptation et d’innovation
et les rend plus entreprenants et plus performants. C’est ici le lieu de réclamer la revalorisation et
la pratique effective du Salaire Minimum Inter Garanti ;
- Se contraindre à respecter les normes horaires de travail qui pourra probablement augmenter le
revenu d’activité. Cependant, l’assiduité et la constance au travail doivent demeurer une
préoccupation des pouvoirs publics qui gagneraient à réévaluer et à améliorer les conditions de
travail, dans le souci de maintenir un taux de sous-emploi visible toujours plus faible ;
- Mettre un accent sur la qualité de l’enseignement, particulièrement pour les femmes ;
- Mener des politiques de sensibilisation vers les filières porteuses afin de leur rendre accessible.
Ainsi, bien ciblées et exécutées, ces politiques permettront d’atténuer le chômage, le sous-emploi
et aussi la migration.
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46
BIBLIOGRAPHIE
Arrêté n°1566/MEFPT-SG du 7 octobre 1996 portant application du Code du Travail.
Arrêté n°99-0892/MF-SG du 18 mai 1999 portant modalités de déduction de l’assiette
imposable des primes et indemnités versées en complément du salaire.
Convention Collective de l’Enseignement Privé Catholique.
Convention Collective des Banques, des Assurances et des Etablissements Financiers ;
Convention Collective des Bâtiments et Travaux Publics ;
Convention Collective des Centres de Santé Communautaires
Convention Collective des Entreprises Minières, Géologiques et Hydrogéologiques
Convention Collective des Industries Alimentaires ;
Convention Collective des Industries de la métallurgie et de la Mécanique générale.
Convention Collective des Sociétés de Surveillance et de Prestations de Services ;
Convention Collective des Systèmes Financiers Décentralisés ;
Décret N° 05-164/ P-RM du 6 avril 2005 fixant les modalités d'application du statut
général des fonctionnaires.
Décret N°00-038/p-RM du 27 janvier 2000, modifié, fixant les conditions de travail du
personnel de l’Administration relevant du Code du Travail.
Décret N°00-513/P-RM du 25 octobre 2000 fixant la procédure de règlement des droits à
pension de retraite de l’Etat.
Décret n°01-154/P-RM du 29 mars 2001 fixant l’organisation et les modalités de
fonctionnement de l’ANPE.
Décret n°01-577/PM-RM du 12 Décembre 2001 fixant les modalités d’exécution du
Programme National d’Action pour l’Emploi en vue de la réduction de la pauvreté.
Décret n°03-193/P-RM du 12 mai 2003 Fixant l’organisation et les modalités de f
fonctionnement de la Direction Nationale de la Formation Professionnelle.
Décret n°03-380/P-RM du 19 septembre 2003 fixant l’organisation et les modalités de
fonctionnement de l’APEJ.
Décret n°03-381/P-RM du 19 septembre 2003 fixant l’organisation et les modalités de
gestion du Fonds National pour l’Emploi des Jeunes.
Décret n°04-041/P-RM du 19 février 2004 fixant l’organisation et les modalités de
fonctionnement des Unités de Formation et d’Appui aux Entreprises.
Décret N°04-567/P-RM du 08 décembre 2004 fixant les modalités d'application de la loi
n°99-047 du 28 décembre 1999 instituant l'assurance volontaire à certains régimes de
prévoyance sociale de l'INPS.
Décret N°05-434/p-RM du 13 octobre 2005 fixant les conditions de travail du personnel
enseignant contractuel de l’Etat.
Décret N°05-435/p-RM du 13 octobre 2005 fixant les conditions de travail du personnel
enseignant contractuel des Collectivités territoriales.
Décret N°10-577 –P-RM du 26 octobre 2010 fixant les délais et les modalités de
conclusions des conventions entre les prestataires de santé et la caisse nationale
d’assurance maladie
Décret N°10-578/P-RM du 26 octobre 2010 fixant le taux de cotisations du régime de
l’assurance maladie obligatoire
Décret N°10-579/P-RM du 26 octobre 2010 portant approbation de la convention type de
délégation de gestion dans le cadre de l’assurance maladie obligatoire
![]() |
48 48 |
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47
Décret N°10-580/PR-M du 26 octobre 2010 fixant les principes de la tarification
préférentielle et les taux de couverture des prestations de soins de santé de l’assurance
maladie obligatoire et de l’assistance médicale.
Décret N°2011-051/p-RM du 10 février 2011 fixant les conditions d’emploi du personnel
de l’Administration relevant du Code du Travail.
Décret N°2015-0362/P-RM du 19 mai 2015 fixant le taux des allocations familiales.
Décret N°2015-0363/P-RM du 19 mai 2015 fixant le salaire minimum interprofessionnel
garanti.
Décret N°2015-0364/p6RM du 19 mai 2015 portant majoration des traitements
indiciaires des fonctionnaires et des salaires de base du personnel de l’administration
relevant du code du travail, du personnel enseignant contractuel de l’Etat et du personnel
enseignant contractuel des collectivités territoriales.
Décret n°92- 128 /PM-RM du 13 avril 1992 fixant les modalités d’application du stage
de formation des jeunes diplômés sans emploi.
Décret N°96 - 178 / P – RM portant application de diverses dispositions de la loi n°92 -
020 du 23 septembre 1992 portant code du travail en République du Mali.
Délibération n°06-005/CA-ANPE portant organisation de l’ANPE.
La loi n°99-041/AN-RM du 12 août 1999 instituant un Code de Prévoyance Sociale en
République du Mali.
Lettre N/Réf n°20 87/DRCCE/AD Objet: Information sur le versement des cotisations de
l’assurance maladie obligatoire.
Loi n° 03-036 du 30 décembre 2003 – Modification du Code de la sécurité sociale.
Loi n°01-09/DU 30 Mai 2001 portant ratification de l’ordonnance n°01-016/P-RM du 27
février 2001 portant création de l’agence nationale pour l’emploi.
Loi n°015/du 26 juin 2009 portant institution du régime d’assurance maladie obligatoire.
Loi N°02-053 Du 16 Décembre 2002 Portant Statut General Des Fonctionnaires.
Loi n°02-053 du 16 décembre 2002 portant statut général des fonctionnaires.
Loi n°02-054 du 16 décembre 2002 portant statut de la magistrature.
Loi N°02-071 du 19 Décembre 2002 portant création de la Direction Nationale de la
Formation Professionnelle.
Loi n°03-031 du 25 août 2003 portant création de l’Agence Nationale pour la Promotion
des Jeunes (APEJ).
Loi n°03-032 du 25 août 2003 portant création du Fonds National pour l’Emploi des
Jeunes.
Loi n°06-057 du 4 Décembre 2006 portant modification de la loi n°97-023 du 14 avril
1997 portant création du Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et à
l’Apprentissage.
Loi n°67-11/AN-RM du 13 avril 1967 déterminant le régime de rémunération des
fonctionnaires.
Loi n°92-020/AN-RM du 23/09/1992 instituant un Code de Travail en République du
Mali.
Loi n°97-015 du 07 mars 1997 portant création des unités de formation et d’appui aux
entreprises.
Loi n°98-067 du 30 décembre 1998 portant statut du personnel enseignant de
l’enseignement supérieur.
Ordonnance n°01-016/P-RM du 27 février 2001 portant création de l’agence nationale
pour l’emploi.
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logistique.php;
Sidy BOLY, Chômage et sous-emploi des jeunes au Mali Master Course in “Applied
Labour Economics for Development” (MALED) 2011/2012 Turin, Italy
HYEFOUAIS NGNIODEM Achille Stéphane, Caractéristiques et Déterminants du Sous-
Emploi au Cameroun, Octobre 2006 ;
ICLS-19-Résolution-I-[STATI-131114-1]-Fr.docx, Résolution concernant les
statistiques du travail, de l’emploi et de la sous-utilisation de la main-d’œuvre
Cours de Régression Logistique Appliquée, Patrick Taffé, PhD Institut Universitaire de
Médecine Sociale et Préventive (IUMSP) et Centre d’épidémiologie Clinique (CepiC)
Lausanne, Août 2004;
Pauvreté et Marché du Travail au Cameroun en 2001; [9] Revue SES No 7 Tendances
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